Chapitre 7 : Les pièges du passé
Le crépitement du feu de cheminée remplissait le silence du vaste appartement d’Alexandre. Assis sur un fauteuil en cuir, un verre de whisky à la main, il relisait le dossier que Renard lui avait confié. Chaque page révélait un peu plus les dessous obscurs de Jacques Delacroix. Détournements de fonds, montages financiers douteux, alliances avec des hommes influents… Il tenait enfin quelque chose de solide, mais il lui fallait plus.
Son téléphone vibra sur la table basse. Un message de Vanessa.
“Elle a parlé. On doit se voir.”
Un sourire étira les lèvres d’Alexandre. Claire avait parlé.
Il attrapa sa veste et sortit immédiatement. La nuit était fraîche, les rues de Paris baignées d’une lueur orangée sous les réverbères. Il retrouva Vanessa dans un bar discret du 8e arrondissement. Elle était assise dans un coin isolé, un cocktail devant elle, l’air pensif.
— Dis-moi tout, lança-t-il en s’asseyant face à elle.
Vanessa leva les yeux vers lui et posa son téléphone sur la table.
— Claire est plus impliquée que je ne le pensais. Elle ne fait pas que suivre Jacques… elle cache quelque chose pour lui.
Alexandre fronça les sourcils.
— Explique-moi.
Vanessa se pencha légèrement vers lui.
— J’ai joué la carte de la femme inquiète, qui commence à douter de Jacques. Elle m’a écoutée, et j’ai vu une faille chez elle. Elle sait des choses qu’elle n’ose pas dire. Elle m’a confié que Jacques lui a donné un document important à garder, un dossier qu’il ne veut laisser à personne d’autre.
Alexandre sentit son cœur s’accélérer.
— Tu sais où elle le cache ?
Vanessa hocha la tête.
— Dans leur appartement. Dans un coffre-fort dont elle seule connaît le code.
Un frisson d’excitation parcourut Alexandre. Il tenait enfin un levier contre Jacques.
— Je dois mettre la main sur ce dossier.
Vanessa croisa les bras.
— Facile à dire. Claire ne te laissera jamais entrer là-bas, et Jacques encore moins.
Alexandre réfléchit un instant, puis un sourire rusé se dessina sur son visage.
— Il y a une solution… me rapprocher de Claire.
Vanessa haussa un sourcil.
— Tu es sûr de toi ? Si elle découvre que tu la manipules…
— Elle ne découvrira rien, la coupa-t-il. Claire et moi avons un passé commun. Si je joue bien mes cartes, elle doutera de Jacques avant de douter de moi.
Vanessa le fixa quelques secondes avant de soupirer.
— Très bien. Mais fais attention. Ce jeu est dangereux, et Claire est plus intelligente qu’elle n’en a l’air.
Alexandre but une gorgée de son whisky et se leva.
— Ce n’est pas un jeu, Vanessa. C’est une guerre.
Il quitta le bar, son plan se précisant. Il allait se rapprocher de Claire, l’amener à se confier, à remettre en question sa loyauté envers Jacques.
Et lorsqu’elle serait prête à tout lui révéler… il frapperait.
