Chapitre 2 : Les premiers indices
La soirée battait son plein lorsque Alexandre arriva au lieu du gala. Le hall du grand hôtel était décoré de manière somptueuse, les invités en tenues de soirée se mêlaient dans une atmosphère de luxe et de sophistication. Les voix, les éclats de rire et la musique légère formaient une symphonie de richesse et de pouvoir. Mais pour Alexandre, cet événement n’était pas une célébration. C’était une scène où il allait commencer à jouer son rôle.
Il se faufila discrètement à l’intérieur, son regard perçant scrutant chaque visage. Les invités étaient nombreux, mais il savait exactement où se diriger. Jacques Leclerc, l’homme qu’il détestait plus que tout, serait là. Alexandre avait des informations précises sur la soirée. Les rumeurs circulaient : Jacques adorait organiser ce genre de galas pour renforcer son image de philanthrope. Mais derrière la façade de bienveillance, se cachait un homme que Alexandre n’avait pas oublié.
Il s’arrêta devant un bar pour observer discrètement. La lumière tamisée, les murmures et le cliquetis des verres formaient un décor propice à la manipulation. Alexandre attendait. Son cœur battait à un rythme plus rapide qu’il ne l’aurait souhaité, mais il savait que la patience était essentielle. Ce qu’il cherchait, ce n’était pas simplement la vengeance. Il devait aussi déterrer les faiblesses de Jacques, ces petites failles invisibles à l’œil nu, mais qui pouvaient tout faire basculer.
Puis, il le repéra. Jacques, élégant dans son costume noir, se tenait près du podium, entouré de ses invités les plus influents. L’homme qui avait trahi son plus vieil ami et détruit sa vie semblait être le centre de l’attention. Pourtant, Alexandre remarqua une chose que Jacques ne soupçonnait pas : l’anxiété qui perçait dans ses yeux. Jacques semblait plus nerveux qu’à l’habitude. Était-ce la pression de ses affaires ? Ou quelque chose de plus… personnel ?
Il s’approcha lentement, cherchant à se fondre dans la foule. Là, au centre de la pièce, Claire se tenait à côté de Jacques. Elle était belle, radieuse, vêtue d’une robe noire élégante qui faisait ressortir ses traits délicats. Mais ce n’était pas la beauté qui frappait Alexandre, c’était la distance dans ses yeux. Claire ne semblait pas véritablement présente, comme si un voile invisible l’enveloppait, la séparant de la réalité.
Alexandre se sentit tiraillé. Il avait juré de se venger, de faire payer Jacques pour tout ce qu’il avait perdu. Mais à cet instant, en voyant Claire, il réalisa que sa vengeance pouvait le détruire tout autant que ses ennemis.
Il s’avança, franchissant les quelques mètres qui le séparaient de Jacques. L’homme ne l’avait pas encore vu, trop occupé à discuter avec des investisseurs. Alexandre prit une grande inspiration. Tout devait commencer ce soir.
Il n’était plus le jeune homme naïf qu’il avait été autrefois. Il était devenu un stratège, un homme d’affaires impitoyable, et personne ne pourrait l’arrêter. Pas même Claire.
Alors qu’il s’apprêtait à faire un pas en avant, une voix familière l’interrompit.
“Alexandre Durand… Je n’aurais jamais cru te revoir ici.”
Il tourna la tête. C’était Marc Lemoine, un ancien collègue de Jacques. Un sourire en coin apparut sur les lèvres d’Alexandre. Marc était un pion dans ce jeu, mais il était également une source précieuse d’informations. Si quelqu’un savait ce qui se passait réellement dans l’entourage de Jacques, c’était bien lui.
“Je suis de retour”, répondit Alexandre calmement, son regard croisant celui de Marc.
Marc fronça les sourcils, visiblement surpris par la présence d’Alexandre, mais il n’en montra rien. “Eh bien, ça fait un bail. Tu n’as pas changé, toujours aussi… discret. Tu viens pour la soirée ou pour autre chose ?”
Alexandre sourit intérieurement. Chaque mot prononcé était une occasion de recueillir des informations, de sonder les failles dans le discours de Marc. “Disons que je suis ici pour comprendre… certaines choses.”
Marc sembla hésiter, comme s’il savait qu’Alexandre n’était pas là par hasard. Mais avant qu’il ne puisse répondre, un éclair de mouvement attira l’attention d’Alexandre. Jacques s’éloignait, s’engageant dans une conversation privée avec un autre invité. Le moment était venu.
