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Chapitre IV
Une chose est sure, cette femme est bien plus redoutable que je ne l’aurais pensé. Elle a de toute évidence bien préparé son coup pour me forcer à faire ce qu’elle veut. Ce qui m’intrigue pour l’instant c’est comment elle a fait pour avoir ses clichés.
Elle se décide à traverser la route et à venir me rejoindre. Derrière, un gorille la suit de près. C’est normal, c’est quand même la femme d’un milliardaire. Elle a une démarche si confiante et elle est si classe et belle. mais c’est quoi le problème de Richard ? Elle n’arrive pas à le satisfaire ? Au point qu’il doive payer des millions par mois pour une prostituée ? Les hommes sont vraiment compréhensibles.
Elle : Bonjour Olivia, comment tu vas ?
Moi : Qu’est-ce que ça veut dire ?
Elle : Tu vois quand je t’ai dit que tu accepterais, je parlais de ça.
Moi : Où avez-vous eu cette photo ?
Elle : Et si on montait chez toi. C’est bien le deuxième non ? j’ai envie de découvrir ton intérieur.
Sans même attendre que je donne mon autorisation, elle passe le portail de mon immeuble. Elle connaît même à quel étage mon appartement se trouve. Donc ça sert à quoi de la stopper. Que j’écoute un bien ce qu’elle me veut.
Elle : Très bel appartement. Il est déjà venu ici ?
Moi : ...
Elle : Bon en même temps on parle de Richard. Je suis sûre que non.
Moi : Comment avez-vous eu ces clichés ?
Elle : Par Paul bien sûr.
Moi : Par Paul ? Comment ?
Elle me sort encore son sourire de « Madame je t’ai eu ». comme ce sourire peut m’énerver ! Elle se croit plus intelligente que moi ? D’accord, elle m’a piégé. Elle a même très bien réussi son coup. Mais...
Moi : C’est vous qui l’avez envoyé vers moi n’est-ce pas ?
Et revoilà ! Elle sourit encore. Si elle continue, je crois que je vais la défigurer. Et c’est moi que l’autre traitait d’hautaine. Voici une vraie hautaine ici.
Elle : Effectivement.
Moi : Hum !
J’ai rencontré Paul un soir au restaurant Le Paradise. Il était super classe. Tout sur lui indiquait qu’il était riche. Mince ! Un super bon comédien. Il avait l’accent d’un mbenguiste. J’attendais une amie vivant au Sénégal. Il était assis à côté de moi. A cette époque, je fumais encore. C’est ainsi qu’il a profité pour m’aborder. On a discuté pendant près de trente minutes. Il m’a raconté comment il vivait en Belgique et qu’il était venu pour affaire ici. Le salopard avait même une carte de visite où c’était marqué qu’il était Directeur Général d’une entreprise qui faisait je crois dans la construction de panneaux solaires.
J’avoue que ce jour, ce qui m’a surtout plu c’était son corps et sa classe. J’aurais dû comprendre qu’un chef d’entreprise n’a pas le temps de prendre aussi bien soin de son corps. En plus, il n’a pas paru choqué quand je lui ai fait comprendre quel genre de fille je suis. Au contraire, il m’a dit que ce type d’accord l’arrangeait à merveille.
Le lendemain nous sommes allés au restaurant. Et deux heures plus tard je lui offrais mon corps contre la modique somme de 200.000 FCFA, virée en plus dans mon compte deux heures avant notre rendez-vous. Depuis cette nuit, je n’ai plus entendu parler de lui. J’avais trouvé cela d’ailleurs dommage parce qu’il fait l’amour comme un dieu grec. Normal, c’est un gigolo.
Moi : Et c’était quoi votre but en faisant ça ?
Elle : Pour te faire chanter voyons.
Maintenant la salope me tutoie.
Elle : Au cas où tu n’accepterais pas de faire ce que je veux.
Moi : C’est-à-dire obtenir des photos de moi et de votre mari faisant l’amour.
Elle : Exactement.
Moi : Dans quel but ? Le divorce ?
Elle : C’est personnel.
Moi : Donc si je refuse vous faites quoi ?
Elle : La prochaine Nathalie Koah ça te parle ?
Hum ! Cette femme est vraiment vicieuse. Elle prépare son coup depuis je ne sais pas combien de mois, ceci avec minutie. Mais est-ce que si elle publie ces photos je vais mourir ? En plus, ce sont des photos avec un inconnu. Pau n’est qu’un gigolo. Ce n’est pas un Samuel Eto’o. Ces photos traineront tout au plus pendant un mois sur le net.
Elle : Ah ! J’oubliais, j’ai aussi une vidéo très très chaude de toi et Paul. Tu aurais pu être une star du porno si tu l’avais voulu.
Je ne sais même pas pourquoi je me retiens de la taper. Ah oui ! Son gorille est juste derrière la porte. J’ai eu ma dose de brutalité il y a deux jours au moins pour deux semaines.
Moi : D’accord. Je vais faire ce que vous voulez.
Elle : Très bien. Voilà qu’on s’entend.
Elle se lève comme si la discussion est finie. Comme si elle a gagné.
Moi : Je n’ai pas fini. Puisque vous semblez tout savoir, savez-vous combien votre marie me paie par nuit.
Elle : Non.
Moi : 500.000 F LA NUIT. Mais vu que ce que vous me demandez est assez particulier, ce sera 700.000 F pour vous.
Elle : Pardon ?
Moi : Pour chaque nuit que je devrais passer avec votre mari, ce sera 700.000 FCFA. Si c’est un week-end ce sera deux millions de Francs CFA.
Elle : je crois que vous divaguez mademoiselle. Et puis je vous rappelle que mon mari vous paie déjà. Je n’ai pas...
Moi : Bien sûr que oui vous allez me payer. Le contrat que j’ai avec votre mari ne vous concerne pas, et le vôtre ne le concerne pas non plus. Si vous estimez que c’est lié, je peux appeler Richard pour l’informer que je dois prendre des photos de nous deux au lit.
Elle : ...
Madame super intelligent ne dit plus rien ? Elle fait moins son intéressante maintenant. Ça fait plaisir de ne plus voir sur son visage son sourire de sorcière.
Elle : Vous oubliez que j’ai toujours vos photos.
Moi : Allez-y ! Publiez-les. J’ai toujours assumé ce que je fais dans ma vie. En plus, ce Paul c’est qui ? Moi c’est qui ? Au maximum, ça va faire le buzz pendant un mois. Sauf que vous vous n’aurez pas vos photos, et en plus je me ferai un plaisir de raconter à votre mari ce que vous m’avez demandé de faire.
Elle : Pute et arnarqueuse.
Moi : Dis celle qui pensait me faire chanter. Hypocrite va ! Et puis d’abord, 700.000 FCFA c’est quoi pour vous ?
Elle : (en soupirant) Je paierai la même chose que mon mari. Pas plus.
Moi : Hum ! D’accord. Les photos et autres enregistrements, vous les aurez une seule fois. Lorsque vous me remettrez les photos de moi et Paul, ainsi que l’appareil photo qui a servi.
Elle recommence à sourire. Mais c’est un sourire moins confiant.
Elle : Une chose est sûre, je vous ai sous-estimé Mademoiselle Messe. Marché conclu. J’espère que je recevrais tous mes documents très vite.
Moi : Tout dépend de votre mari aussi et si la situation me permet de faire ces photos. Ah ! J’oubliais, je devrais recevoir mon virement maximum une heure avant de rencontrer votre mari. Sinon je ne tente rien.
Je me baisse pour noter mon numéro de compte. Je sens son regard mitigé entre la honte, la colère et l’admiration. Entre femme vicieuse on ne peut qu’apprécier le vice de l’autre. Mais pas beaucoup quand on se fait piéger. En tout cas c’est bien fait pour sa gueule. Elle réfléchira à deux fois avant d’aller menacer la pute de son mari.
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Après ma victoire du matin contre Madame Siaka, j’ai finalement décidé d’honorer le rendez-vous avec Alexis. En plus j’ai passé toute ma journée à la maison, je pense que ça me fera du bien de distraire. Evidemment, si et seulement si monsieur ne m’amène dans un endroit glauque. Justement il m’appelle.
Alexis : Bonjour Olivia.
Moi : Bonjour.
Alexis : Je voulais savoir où je dois venir te prendre.
Moi : Comment ça ?
Alexis : Où dois-je venir te prendre pour qu’on aille au restaurant ?
Moi : Pas la peine, j’ai ma propre voiture. Dis-moi juste où est le restaurant ?
Alexis : Je peux bien t’épargner la conduite. Ça ne me dérange pas.
Moi : Non merci. Moi non plus la conduite ne me dérange pas.
Un con comme ça. Il croit que je n’ai pas compris son plan ? Monsieur veut savoir où je vis.
Alexis : Ekié ! c’est quoi ? Tu veux me cacher ta maison ? je peux te prendre au carrefour hein.
Moi : Pourquoi est-ce si important pour toi de venir me chercher chez moi ?
Alexis : Bref ! ça sert à rien de polémiquer. Dans ce cas rendez-vous à Bonapriso, carrefour armée de l’air, le restaurant le Senso. Tu connais ?
Moi : Non.
C’est encore quoi ce restaurant ? En tout cas, je ne vais pas mourir. Et puis si c'est moche je mettrais dans ma liste noire des restaurants dans lesquels je ne devrais jamais entrer.
Il est 18h30. Mon rendez-vous avec lui c'est a 19 heures donc il faut que je me prépare déjà. Je n'ai pas besoin de lui en mettre plein la vue ce n'est pas un futur client. Je vais faire simple dans mon habillement. Bon simple ne veut pas dire que je vais cesser d'être élégante et sexy. Ça c'est inscrit dans mon ADN. Oui là je suis hautaine.
Bon en même temps j'ai quand même envie de lui donner des envies. Bon je vais mettre une jupe droite qui s'arrête au dessus des genoux mais avec une fente derrière. Je mets au dessus un bustier rouge. Et une veste noire dont la doublure est rouge. Je mets une chaussure à talons rouge Zara et un petit sac à bandoulière rouge.
Le temps de me laver, me maquiller et m'habiller me prendra 30 minutes. Donc plus le temps de trainer, je prends mes clés de voiture et je vais à ce fameux restaurant. Cette fois, je préfère passer par Nkongmondo pour éviter au cas où les embouteillages au niveau de Castle Hall. Même comme la route est assez étroite, la route est libre. J'arrive donc en moins trois minutes à Bonapriso. Mais je ne longe pas la rue Koloko, je vais certainement trouver un léger embouteillage à Shell New-Bell. Je bifurque donc par la rue UTA, et ensuite je ressors au carrefour Bonadouma. Deux minutes plus tard, j'arrive au carrefour armée de l'air.
Comme je sais pas où se trouve ce restaurant, j'appelle Alexis.
- Moi: oui allô? Le restaurant est à quel niveau?
- Alexis: Euh! Tu es déjà là ?
- Moi: Bah oui! Il est 19h passé.
- Alexis: OK je suis en route.
- Moi: Pardon? Donc tu n'es pas là.
- Alexis: Suis en route.
- Moi: Tsuip! Même pas foutu d'être ponctuel. Je vais rentrer.
- Alexis: Non! S'il te plaît...
