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Chapitre III

Moi : Qui êtes-vous ?

Elle : Je suis sûre que vous imaginez qui je peux être.

Elle est super classe. Grande de taille, sans doute 1m75. Quarteronne avec une longue péruvienne de taille 18. Elle porte un jean bleu légèrement délavé. Elle le porte avec un vestion en pagne wax aux tons noir et jaune. Ce n’est pas une collègue. C’est la femme de Richard. Mais c’est quoi cette malchance avec les épouses ?

Moi : l’épouse de Richard. Enchantée de vous connaître.

Je me lève pour remettre ma robe et elle me regarde calmement. Son calme me fait froid dans le dos. Une femme normale serait en train de me traiter de tous les noms en ce moment. Qu’est-ce qu’elle me veut bon sang ?

Elle : Vous avez un corps sublime.

Moi : Merci. Le vôtre aussi en toute vraisemblance.

Elle : Oh ! Les grossesses et mon opération chirurgicale qui m’a charcuté le ventre a changé la donne.

Elle est sûre qu’elle est vraiment la femme de Richard. ou elle joue à la femme qui va me menacer dans la sérénité.

Moi : Bon trêve de bavardage et de faux-semblant. Crachez votre venin.

Elle laisse apparaître un petit sourire puis baisse la tête.

Elle : D’accord. Vous êtes une femme d’affaires et...

Moi : Une prostituée. N’ayez pas peur d’utiliser les mots qu’il faut.

Je tiens à lui faire comprendre qu’elle ne me fait pas peur et que j’assume complètement ce que je fais. Au moins, je n’ai pas une Rambo en face de moi. Quoique Bruce Lee n’était pas costaud.

Elle : Oui une prostituée. je veux que vous travailliez pour moi.

Moi : Pardon ? D’accord j’aime l’argent mais je ne fais pas dans le recto-verso. Déso...

Elle : il ne s’agit pas de ça. Ne vous inquiétez pas.

Je le rassois sur le lit pour bien écouter de quoi elle parle. Elle m’intrigue cette femme.

Moi : Il s’agit de quoi alors ?

Elle : Continuer à coucher avec mon mari.

Moi : Hein ?

Elle se lève et instinctivement je me redresse pour me tenir prête au cas où elle voudrait me sauter dessus. On ne sait jamais. Elle cherche peut-être à m’endormir.

Elle : Je veux que vous fassiez ce que vous savez si bien faire : rendre fou mon mari. En retour, je veux des preuves. Photos, vidéos, enregistrements audio de vos ébats.

Moi : Pardon ?

Elle : ...

Moi : Vous voulez que je filme mes ébats sexuels avec votre mari ?

Elle : Oui.

Moi : Vous êtes malades ? Et puis même d’abord qu’est-ce qui prouve que vous êtes vraiment la femme de Richard.

Elle : Je peux vous montrer mon passeport.

Moi : Vous savez quoi ? Peu importe que vous soyez ou non l’épouse de Richard. vous pouvez vous mettre votre proposition là où je le pense.

Je prends mon sac à main. Richard ne viendra pas c’est clair. Madame m’a tendu cette embuscade pour me faire cette proposition des plus louches. On croirait dans un remix de propositions indécentes.

Moi : trouvez un autre moyen pour piéger votre mari.

Elle : Je vous paierai...

Moi : Mais je m’en fiche. Je ne vais pas trahir un de mes clients et risquer de me griller dans tout mon réseau à cause d’une femme en colère.

Je lui tourne le dos et j’ouvre la porte de la chambre quand elle me dit :

Elle : Je peux vous assurer que vous allez accepter. Je sais plein de choses sur vous et si...

Moi : Si quoi ?

En disant ça, j’avance vers elle pour la défier du regard. Pour qui elle se prend ? elle croit que j’ai peur que l’on sache que je suis une prostituée ?

Moi : Vous pouvez raconter à qui vous voulez que je suis une prostituée. Tsuip !

Cette fois je tourne les talons et je la laisse rouge de colère dans la chambre. Parce qu’elle est la femme d’un milliardaire, elle croit qu’elle peut me menacer ? qu’elle sache donc que je ne suis pas aussi n’importe quelle pute. Poufiasse comme ça. Je rentre chez moi me goinfrer de pizzas en regardant un film.

..........................

Le lendemain. J’ai eu de la peine à trouver le sommeil. Je n’arrêtais pas de penser à ma... Je ne sais même pas comment appeler ça. C’est quoi cette malchance que j’ai avec les épouses de mes clients ? Deux épouses différentes en deux jours. Pardon j’espère que c’est fini hein ? Je ne vais quand même pas aussi tomber sur la femme de Jérémie ou Georges ?

Il est 11 heures, je viens de me réveiller. Et compte tenu de ma poisse de ces derniers jours, mieux je ne mets même pas mon pied dehors. Seulement peut-être le soir pour mon rendez-vous avec Alexis. J’hésite même à honorer ce rendez-vous.

On sonne à la porte. Merde c’est qui encore ? On ne peut rester chez soi tranquille ? En tout cas que ce n’est une épouse. J’ai eu ma dose merci.

La ménagère : Madame il y a Clarisse qui te cherche.

Moi : Dis-lui que j’arrive.

Clarisse est une espèce de petite sœur. J’ai grandi avec ses grands frères. Je l’ai revu il y a un an par hasard dans les bureaux de Jérémie. C’est elle qui est venue me saluer. Je l’y ai revu trois autres fois et elle m’a fait part des difficultés qu’elle rencontrait.

Moi : Bonjour Clarisse, ça va ?

Clarisse : Bonjour grande sœur.

Clarisse a 24 ans. Elle est agent d’entretien et fait le ménage dans l’entreprise de Jérémie. Bien entendu elle a un salaire de misère. Comment une personne peut-elle gagner 30000 FCFA par mois et s’en sortir ? quand je pense qu’il y a certains qui ont une famille à nourrir et qui gagnent ça, je suis dépassée.

Moi : Qu’est-ce que je peux faire pour toi ?

Clarisse : J’étais sérieuse Olivia. Je veux vraiment faire ce que tu fais.

Moi : Encore cette histoire ?

Clarisse sait ce que je fais vraiment dans la vie. Je sais qu’elle l’a su par la secrétaire de Jérémie qui sait quel lien j’ai avec son patron. C’est parfois elle qui m’informe de nos rendez-vous ou des paiements. Et depuis un moment elle dit qu’elle veut que je l’introduise. Je suis assez réticente. Ce n’est pas parce que moi j’assume ce que je fais que c’est bien pour tout le monde. Et je ne suis vraiment pas à l’aise à l’idée de savoir que je serais celle qui a fait entrer cette petite dans ce monde pervers.

Moi : Ce dont tu as besoin, c’est de trouver un meilleur travail. Et je t’ai dit que je m’en charge. Tu me fais confiance ou non ?

Clarisse : Est-ce que tu as décidé de faire ça parce que tu n’avais aucune chance de trouver du travail ?

Non. Pas du tout. Toute ma jeunesse, tout le monde passait toujours le temps à dire à quel point j’étais belle. Ma mère disait toujours qu’avec ma beauté je finirais avec un prince saoudien. Et au lycée j’avais toujours plein de gars qui me draguaient. Je souviens que parfois je pouvais passer toute la journée et être traité comme une reine parce qu’un m’avait amené un gâteau, l’autre un jus et l’autre des glaces à la soirée. A partir de là je ne sortais avec qu’un garçon que si il me couvrait de cadeau. J’ai compris qu’avec mes charmes je pouvais obtenir ce que je voulais.

Mais le déclic est venu quand j’avais 22 ans. J’étais allé voir une tante venue de France qui séjournait à l’hôtel Sawa. En l’attendant à la réception, j’ai vu un homme super sexy dans son costume descendre d’une ML. Gérard Akomian, un ivoirien métisse ultra riche. En passant l’entrée, comme si il senti que je le regardais, il a posé ses yeux sur moi et j’ai eu l’impression qu’il me déshabillait. Deux minutes plus tard, un de ses sbires est venu me voir en me disant que son patron m’invitait à diner ce soir avec lui. Ce que j’avais à faire c’était donné l’adresse où on devait venir me chercher, et je recevais une enveloppe de 200.000 FCFA pour m’acheter une robe pour venir à ce diner. Je me suis dit : « What ??? 200.000 FCFA juste pour manger avec un bel homme ? »

Gérard devint ainsi mon premier client. Aujourd’hui, je ne lui donne plus mon corps. Il a épousé une femme dont il est de toute évidence, amoureux. Une ancienne prostituée comme moi. Le jour où j’ai su qu’il voyait une autre prostituée en dehors j’ai ressenti de la jalousie. Mais comme nous étions déjà devenus en quelques sortes des amis, il décida de me trouver en remplacement un autre client qui pourrait avoir un portefeuille plus grand que lui. Richard. Il était un de ses partenaires d’affaires, lui aussi ivoirien.

Moi : Ecoute si je te dis de ne pas regarder le bling-bling, tu vas dire que je suis hypocrite. Tu es vraiment prête à coucher avec un homme que tu n’aimes pas ? Qui ne va te regarder que comme un objet sexuel ? Qui va te demander de faire des choses que tu n’aimes pas.

Clarisse : Ce n’est pas comme si je une sainte. Je suis prête.

Je comprends qu’il n’y a rien à faire pour lui faire changer d’avis. Elle est décidée. On va voir si elle si prête que ça.

Moi : D’accord. Alors demain rendez-vous ici à 19 heures. Je vais te prêter une robe et présenter à un client.

Clarisse : Vraiment ???

Moi : Tu as dit que tu veux être une pute non ?

Clarisse : Une escorte...

Moi : Uhm uhm ! Ne te leurre pas. Tu seras une prostituée. De luxe peut-être mais une pute comme celle que tu vois en route.

Clarisse : D’accord. Merci grande sœur.

Moi : Je t’en prie. Bon je te raccompagne en bas.

Je pense à ce que ses grands-frères pourraient penser s’il savait que leur sœur voulait être une prostituée. Et s’ils savaient que c’est moi qui lui ai montré la voix. Elle a 24 ans, elle est majeure certes mais j’ai plus le sentiment que ce qui la guide c’est de vouloir changer de métier. Elle croit qu’il s’agit d’avoir une relation comme ces filles qui sortent avec un homme mariée friqué. Il n’y a pas de relation. Il n’y a que l’homme qui utilise ton corps comme si c’était son objet. Il faut à la limite adorer l’argent pour ne pas avoir de problèmes à ce que n’importe quel homme te touche comme il veut. Il faut accepter qu’un homme veuille mettre sa semence en toi et que tu passes ta vie à prendre des pilules ou à avorter. Pourquoi avoir un enfant qui m’empêcherait de continuer mes affaires ?

Moi : Bon rentres bien. Demain 19 heures. Tu te prépareras ici, on sortira à 20 heures.

Clarisse : D’accord, à demain.

En essayant de remonter, un petit garçon vient m’accoster.

Le petit garçon : S’il vous plaît ?

Moi : Oui.

Le petit garçon : On a demandé que je vous donne ça.

Moi : Qu’est-ce que c’est ?

Il hausse les épaules pour dire qu’il n’en sait rien. C’est une enveloppe kaki de format A5. Je l’ouvre et... merde !!! Comment ?

Moi : Qui t’a donné ça ?

Le petite garçon : La femme qui est de l’autre côté là-bas.

Je lève la tête vers l’endroit qu’il me montre. De loin je reconnais très bien la femme de Richard. J’arrive même à voir son sourire diabolique. Comment elle a pu avoir des photos de moi entrain de coucher avec Paul ? Comment elle a fait ça ? Depuis quand elle est sur ma trace ?

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