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Une masse me secoue à un endroit, encore non détectable par ma personne. Je grogne alors dans l'espoir que cette sensation cesse. Et devinez quoi? Ça a marché. Je me tourne m, alors, afin de retrouver ma position initiale parfaite à l'endormissent et, cette fois-ci, entend une voix lointaine.

- Éna réveille toi.

Qui me parle ? Je pense qu'en me concentrant légèrement je pourrai décrypter cette voix mais j'en suis incapable. Je n'en ai pas la force. La personne continue à répéter mon prénom avant que la voix ne s'éclaircisse donnant place à une voix qui m'est bien familière.

Mia.

Comprenant peu de ma situation, un lit se fait ressentir le long de mon corps. Une couverture où est inscrite mon odeur de linge également. Un œil ouvert l'un après l'autre, je les referme, presque instantanément, aveuglée par la lumière du jour.

Quelle heure est-il ?

Ma soeur comprend que la lumière du jour ne joue pas en ma faveur alors elle tire les rideaux pour faire place à l'obscurité qui aide mes iris dans la quête de s'ouvrir. Mia au pied de mon lit, avec un plateau où je crois reconnaitre l'odeur de crêpes aide à réveiller mes sens. Elle pose délicatement ce dernier sur ma table de chevet, et s'assoit au bord du lit en se mettant à toucher mes cheveux.

- Tu te sens comment?

Mon estomac est en vrac, mon cerveau me fait atrocement mal, mon corps également. Qu'est ce qu'il s'est passé ?

- J'ai mal partout dis-je douloureusement.

Je me redresse quelque peu et Mia positionne le plateau garnit, je suppose par ses soins là où des médicaments contre la migraine y sont également, sur mes jambes. Elle a l'air de comprendre mon état. Comment ça se fait? Sait-elle pourquoi je me sens ainsi ?

- Est-ce que tu te souviens de ce qu'il s'est passé ?

Je la regarde et hoche négativement la tête. Son sourire me montre qu'elle s'y attendait, étrangement, et qu'elle a réponse aux questions que je cherche.

- Je pense qu'avec ce que je vais te dire tu devrais manger dit-elle doucement.

Qu'est ce qu'elle a à me dire ?

Est-ce grave?

Attendant que je ramène quelque chose à ma bouche avant de s'élancer dans son monologue, je prends le verre de jus dans mes mains.

- Hier tu es rentrée endormie. J'étais paniquée à l'idée de savoir qu'il t'étais arrivée quelque chose pendant ton service. Puis il m'a expliqué ce qu'il s'est passé.

Lorsque je fronce les sourcils, mon mal de tête s'intensifie atrocement que j'en couine de douleur. Qui m'a raccompagné ?

Où j'étais hier?

- Quoi? réussissais-je à lui demander de sorte à répéter.

- Il m'a expliqué qu'hier quelqu'un t'avais drogué et que tu n'étais plus toi même.

C'est alors, avec les paroles de ma soeur, que les événements viennent frapper mon cerveau m'assommant presque à nouveau.

Le Zag.

Mon état.

Lui.

Mon Dieu.

On m'a drogué.

J'ai fait un strip-tease devant tous les hommes présents.

J'étais à moitié nue.

Ce n'était pas une hallucination.

Il était bien réel.

Je lui ai littéralement fait du rentre dedans.

Il était là.

Face à sa révélation, je manque de m'étouffer avec son jus pressé.

C'est pas vrai. J'ai quand même pas fait ça ?

Les yeux grands ouverts, la panique prend par de mon corps à vive allure en faisant presque trembler mes jambes.

Les souvenirs de ma personne sur le pol dance à moitié nue, à rigoler aux éclats devant tout le monde.

Mon excitation dont je lui ai fait part.

Mia voit mon anxiété extrême lorsqu'elle touche mon épaule d'un geste qui me montre son soutien et son réconfort.

- Eh ça va aller ne t'inquiètes pas. Tu es à la maison et j'ai prévenu le poste que tu ne pourras pas partir travailler aujourd'hui.

Merde.

Freddy.

Alcarez.

Bryan.

Les éléments de ma soirée s'enchainent encore et encore.

Pourquoi a-t-il fallu que je bois ce verre d'eau ? Pourquoi a-t-il fallu que je tombe pile sur un détraqué mental? Freddy et Alacarez m'ont-ils vu danser? Bryan m'a-t-il remarqué lorsque je suis partie à ses cotés ?

Mon coeur douloureux, je m'efforce de ne pas pleurer.

Il n'était pas une hallucination.

- Tu ne veux certainement pas qu'on parle de lui. Mais commence-t-elle hésitante. il t'a sauvé la vie.

Comme elle.

Malgré son aveu, je vois bien qu'elle me sourit du style "Tu devrais le remercier." Mais je suis incapable de prononcer un mot.

Les éléments de la soirée ont bien trop de mal à être avalée par ma personne. Mon verre de jus à la main, je le dépose sur le plateau, l'appétit, totalement, coupé. Mia me fait un bisou sur la joue comprenant sûrement que j'ai besoin de me retrouver seule avec mes pensées. Étant, encore, incapable de me lever, je regarde le plafond en me tenant les cheveux.

Tout ce que je pensais, hier soir, étaient, alors, vrais. Ce bureau qui m'était si familier l'était car c'est à cet endroit qu'il a fait ce qu'il a fait avec Christian.

J'étais en sous-vêtements devant lui l'air de rien, ma libido débordante à lui demander de me toucher.

Il aurait pu joué de mon état. J'étais là à m'exhiber devant lui, à gémir face au souffle de sa peau contre la mienne.

Au fond, malgré tout, malgré ce qu'il a su m'infliger, je sais que ce n'est pas ce genre d'hommes. Fort heureusement d'ailleurs.

Mon téléphone sur le coté se mettant à vibrer, je le prends et pars dans mes conversations avec Freddy, auteur de ce bruit.

"J'ai du partir je ne me sentais pas bien. Je ne pense pas être la demain non plus. Désolée"

La réponse de Freddy s'est suivit quelques minutes après.

"J'espère que ça va. Tiens moi informer de comment tu te sens. Je t'aime."

Cette discussion datait au moment où je dormais car je n'en ai aucun souvenirs. Je conclue que c'est Mia qui a envoyé un message.

"Mia a appelé pour dire que tu ne pouvais pas venir travailler. Ça va? Je m'inquiète. Réponds-moi."

Je ne prends pas plus de temps à lui répondre, le rassurant, même si ça me coute de devoir lui mentir.

"Je vais bien ne t'inquiètes pas. Une migraine, je crois que j'ai attrapé froid."

Après lui avoir envoyé ce message, je pars dans les appels et voit les appels manqués de mon meilleur ami. Pour avoir en douze de sa part, je pense qu'il a du sacrément s'inquiéter.

Passant brièvement mes contacts, je vois un numéro que je ne connais pas. Qu'est-ce que? À qui est ce numéro ?

Lorsque je lève les yeux pour voir un quelconque nom face à ce destinataire, je ne vois rien. Aucun nom, aucun prénom, aucun mot.

Je pars dans la discussion mais ne voit qu'aucun message n'a été envoyé de ma part comme de la sienne.

Bizarre.

Je repose mon téléphone me rendant compte qu'une larme solitaire s'était mise à couler le long de ma joue.

On m'a drogué, certainement au GHB, et il m'a sauvé la vie. Mais l'a également détruite.

Ce sentiment contradictoire me laisse d'autant plus le cerveau en vrac, les émotions se battant les une contre les autres.

La reconnaissance.

La haine.

Le tristesse.

Le choc.

L'Amo...

Non.

Tous se bousculent m'en donnant presque l'envie de vomir.

Malgré mon énergie encore très faible, j'essaie de me lever du lit afin d'aller prendre une douche.

J'en ai sérieusement besoin.

Me levant donc, sans manquer de trébucher, en tee-shirt, je comprends que ma soeur a su s'occuper de moi à la perfection.

C'est ainsi que je remarque sur ma chaise un élément qui vient me stopper dans mon élan. Un habit que je ne porte pas en temps normal. Une veste en cuir.

Sa veste en cuir.

Je la prends, délicatement, au risque de m'effondrer si je fais un geste brusque, avant de l'emmener à mon nez. Les événements, lorsqu'il me l'a mise me revint en mémoire quand l'odeur de son blouson me parcours les narines.

Je peux sentir plusieurs larmes couler le long de mes joues. C'est tellement dur.

J'aimerai aller le voir, lui parler, le remercier mais je ne peux pas. Il m'a brisé et je ne lui laisserai plus jamais cette occasion.

Plus jamais.

Posant sa veste à sa place initiale je sors de la chambre les cheveux, certainement, ébouriffés et mon maquillage coulant de la veille. Tout en ayant le regard de Mia du salon, je vois dans ses iris qu'elle a compris mais ne rebondit pas. À la place, elle m'offre un sourire amusé.

- Tu devrais aller te laver tu sens pas très bon. Apparement t'as vomi dans sa voiture dit-elle en riant pour détendre l'atmosphère.

Oh c'est pas vrai.

Je la regarde les yeux prêt à sortir de leurs orbites ce qui redouble son rire. Tout en me dirigeant vers la salle de bain, je réalise.

Je l'ai revu.

Pdv de Hice:

Claquant la porte de chez moi, les manches retroussés face au sang qui émane de mes mains, la colère, la rage n'arrive quand bien même pas à redescendre.

- Mon Dieu H qu'est ce qui t'es arrivé? me demande Clarice horrifiée par mes mains.

Cet homme Vincenzo, pourrit dans les toilettes du Zag attaché à une chaise. Je me suis occupé de son cas, personnellement. Il risque de mourir de faim ou peut-être par manque d'air au vu de sa bouche et de son nez qui ne sont plus fonctionnels.

Il a touché ce qui m'appartient.

Ce qui t'appartenait.

Ta gueule.

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