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6

Elle, sur cette piste de Pol dance m'a d'abord fait penser que je frôlais la crise de folie. Que j'étais dans un de mes rêves où je la voyais, plus belle que jamais. Puis plus le temps passé, plus je comprenais que c'était bien réel. Qu'elle était bien entrain de danser à moitié nue face à tous ces hommes qui l'acclamaient au Zag.

Je les retrouverai un à un pour avoir posé les yeux sur elle.

- Rien dis-je froidement.

Passant dans la cuisine, je me lave les mains du sang impur de cette putain de pourriture.

- Comment ça rien ? T'as du sang pleins les mains m'affirme-t-elle.

La voir, dans cet état a su réveillé en moi mes ardeurs les plus profondes. La voir en sous-vêtements devant moi me suppliant presque de la prendre sur ce bureau. J'ai du faire face à une prise de contrôle extreme. Elle n'était pas elle même. Je ne pouvais pas.

De nombreuses saloperies font ça, et malgré tout, je ne suis pas ce genre d'hommes.

Après tant de temps, la voir était comme si elle n'était jamais partie, même dans l'état dans lequel elle s'est retrouvée, malgré elle. Elle était plus belle que jamais, même je pouvais discerner les cernes qu'elle portait sous ses, magnifiques, yeux.

- Qu'est ce qu'il se passe ? demande Éric en descendant les escaliers.

Mon sang boue malgré mes pensées envers elle. Ils ont vus ce qui est à moi. Comment puis-je me contenir? Mes mains sur le rebord du lavabo, je me crispe en fermant les yeux.

Repartir là-bas, au Zag, serait mettre fin à un supplice, qui je veux, qu'il dure. Je veux que cet enculé comprenne qu'il ne fera plus jamais ça. Je veux qu'il souffre. Qu'il supplie dans l'espoir que quelqu'un vienne l'aider alors que personne ne lui viendra en aide.

"Je te jure je savais pas qu'elle était avec toi" avait-il dit suppliant.

Puis je lui ai foutu un coup de poing.

Puis deux.

Puis trois.

Puis j'ai arrêté de compter.

Ouvrant à nouveau les yeux, je prends un verre sur le coté et me sert rapidement.

Je peux plus la laisser partir.

J'en ai pas le droit.

Est-ce égoïste de vouloir revenir dans sa vie? Absolument. Mais je ne peux pas faire autrement. Je peux pas la laisser partir sans n'avoir rien tenté. La voir après tant de temps m'a fait réaliser que je ne pouvais plus la laisser disparaitre. Et pour qu'elle accepte au moins de rester face à moi plus de cinq minutes, en état normal, il va falloir que je sois malin.

Ma gorgée de liqueur traverse mon œsophage afin de mettre mes idées aux claires, paradoxalement. En me tournant vers les personnes présentes, Clarice a le regard qui va avec sa voix, c'est à dire horrifié, et Éric le regarde plus que confus.

Si seulement ils savaient.

Sans rebondir sur leurs états respectifs, je prends la parole:

- Éric ta grand mère est toujours en vie ?

Face à ma question, son regard s'intensifie d'incompréhension en avançant d'un pas.

- Ouais pourquoi ? me demande-t-il les sourcils froncés.

L'idée que je m'apprête à avoir n'est pas la meilleure mais elle vaut le coup d'être tentée.

- Appelle la et demande lui de porter plainte contre moi demain soir affirmais-je sérieusement.

Elle ne travaille pas aujourd'hui.

Éric a les yeux prêt à sortir de ses orbites.

- Quoi ? Mais qu'est ce que tu racontes ? C'est Halloween demain ce qui veut dire qu'on aura besoin besoin de toi pour l'ouverture du Ritz.

Cet élément est le cadet de mes soucis, chose que je lui fais rapidement savoir.

- Demande lui d'appeler la troisième avenue.

Si c'est Éric ou Clarice qui appelle elle reconnaîtra leurs voix. Une mamie n'éveille aucunement les soupçons non ?

Éna:

Après l'épisode de ma précédente matinée, seule avec mes pensées, Mia n'étant pas à la maison, je me suis promise que tout ceci n'arrivera plus.

Je n'aurai plus à faire face à cet homme puisque le Zag est un événement qui ne se produit qu'une fois par un. Alors, je ne le verrai très certainement pas avant le 29 octobre prochain.

Mouais.

Il a disparu pendant, presque, an alors pourquoi réapparaîtrai-t-il?

Je ne dois plus me laisser abattre. Je dois remonter la peinte au risque de finir comme une larve.

Même si mon jour de repos, non voulu, a pu être long et ne s'est résumé qu'a me tourmenter face à cet épisode, j'ai quand bien même eu du mal à prendre du recul sur la situation. Je n'en reviens pas d'avoir pu être face à lui, après tant de temps sans lui dans mes parages. Après tous les jours, tous les soirs où je rêvais de l'avoir en face de moi, de lui parler. Où je rêvais de l'embrasser à nouveau, de le sentir à nouveau.

Mais tout ceci n'arrivera plus.

Tout ceci est fini.

Pour de bon.

Pour toujours.

Sur le chemin pour le poste, le soleil bientôt à son apogée, malgré son temps automnal, je pense à Freddy. Je ne lui dirai en rien ce qu'il s'est passé. Il se ferait en sang d'encre et ou me demanderait d'aller vivre chez lui par peur qu'il ne vienne devant mon appartement.

Mais je suis plus forte que ça. Je vais remonter la pente.

Puisque comme je l'ai dit, ce n'est pas parce que je l'ai revu qu'il reviendra dans ma vie. J'ai mit un pied dans son monde. Et comme je ne le fréquente plus, je n'ai aucune raison de m'inquiéter.

Ma voiture dès à présent garée je me regarde dans le rétroviseur intérieur. Je remets mes cheveux, détachée, en place avant de souffler une bonne fois pour toute.

L'épisode d'hier matin et du Zag appartiennent, dès à présent, au passé. Ça ne sert plus à rien d'y penser.

Je sors alors de ma voiture rapidement face au froid qui gèle les parcelles de mes doigts non couverts. Tout en rentrant dans le poste, me voilà accueillie par une douce odeur de café qui enivre mes narines sous les sonneries constantes du poste.

Avec les événements précédents, j'avais complètement oublié la date d'aujourd'hui. C'est le 31 octobre, ce qui veut dire : Halloween.

Freddy, comme toujours, à l'accueil est le premier à me sourire. Venant à lui, il me propose un café aux cotés de Bryan, au téléphone, me regardant avec une lueur de bienveillance dans les yeux.

Il a l'air de s'être inquiété également.

- Pour ton mal de tête me dit-il en pointant mon front.

Si seulement il savait.

Je le remercie silencieusement en prenant le verre en plastique marron, chaud, de mes mains. Je l'amène délicatement à ma bouche en buvant une gorgée qui éveille mes papilles à leurs paroxysme.

Le téléphone du poste se pose par les soins de Bryan et prend la parole en destination de mon, meilleur, coéquipier.

- On doit passer à l'obscur. Bagarre clandestine et un homme grièvement blessé.

Mon coeur rate un battement, j'essaie quand bien même de ne rien montrer.

L'obscur plus communément appelé le "QG", crée par lui.

Je n'ai pas entendu parler de cet endroit depuis bien longtemps et comme par hasard peu après que je le vois, ce nom revient à la surface?

J'ai comme la bizarre impression qu'il est bel et bien de retour.

Est-ce lui la personne blessée ?

Il va bien?

Pourquoi je me pose autant de questions?

- Il s'appelle Polo Sanchez. Ouverture crânienne.

Par magie, mon corps s'apaise considérablement face à l'entente d'un nom, qui n'est pas le sien.

- J'y vais avec Dylan.

Sous nos coups de têtes qui lui informent notre accord, le téléphone fixe du poste se met à sonner à nouveau. Freddy d'un signe de tête le prend à ma place.

Je continue à boire mon café sous le regard sérieux de mon collègue face à l'appel téléphonique. Je passe rapidement dans les vestiaires afin de me mettre en tenue de travail et reprend mon café des mains, posés à l'intérieur de mon casier. Aujourd'hui risque d'être une journée chargée et je ne pouvais pas rêver mieux afin d'oublier les événements précédents.

Je sors rapidement des vestiaires et voit Freddy déposer le téléphone à sa place initiale.

- Une dame s'est faite agressée sur Avenue Street. Une patrouille avec Victor et Hugo y était car une agression s'y était produite un peu avant. L'agresseur a été arrêté.

J'acquiesce en buvant la dernière gorgée de mon verre.

- Je me charge de la plainte.

Mon ton montre ma conviction.

- Je peux le faire.

- Non. J'y tiens. J'ai mal fait mon travail au Zag alors aujourd'hui je me rattrape dis-je doucement.

Freddy me sourit en embrassant le sommet de mon crâne.

- T'en fais déjà beaucoup pour le poste tu sais affirme-t-il sérieusement.

Je lui souris quelque peu touchée par son propos en préparant les papiers pour la déposition.

- Puisque tu t'occupes de ça affirme-t-il en pointant les papiers que j'ai dans la main. Je vais faire une ronde avec Alcarez et Derek sur la deuxième. Victor prendra la plainte de la dame.

J'acquiesce simplement en ne quittant pas les papiers des yeux.

- Ne sois pas jalouse. Je préfère mille fois faire mes rondes avec toi.

Je lève alors les yeux et ne peut m'empêcher de rire avec Freddy.

- C'est toujours bon pour ce soir? me demande-t-il.

J'opine. Il me lance pour la suite un clin d'œil avant de passer le pas au côté d'Alcarez et Derek, eux prêts pour la ronde.

Freddy vient ce soir à la maison afin de « fêter >>Halloween. À contrario de l'année passée, je ne ferai rien. Je n'irai pas en boîte, encore moins au Ritz. Et ma sœur partage mon avis.

Même un an après les séquelles sont toujours présentes. Et je ne peux que la comprendre.

Alors nous avons décidé de passer la soirée toutes les deux également en compagnie de Freddy. La relation entre ma sœur et mon ami de longues date a toujours su me mettre de bonne humeur. Ils s'entendent comme chien et chat et c'est pour ainsi dire hilarant à en être spectateur.

Les papiers à disposition, je ne peux m'empêcher de souffler un bon coup, les événements plus qu'éprouvants s'apprêtant à remuer mon cerveau.

Non.

Ne pas y penser. C'est pourtant pas compliqué. Merde.

Le stylo, qui permettra de portée plainte à la main, je le pose sur les papiers avant que la cloche du poste ne retentisse dans les alentours.

Mon regard se porte sur la venue de Victor avec à ses cotés, une petite dame.

Soixante-dix ans.

Cheveux gris en carré couper à la perfection.

Robe fleurie.

Même d'ici je peux sentir la gentillesse de cette dame.

Aucune égratignure, du moins en apparence.

Victor prend les papiers chargé de la plainte en me souriant brièvement. Il passe le pas dans son bureau afin d'écouter les aveux de la dame. Des pas continuant à résonner dans les alentours, je fais face à Hugo qui tient les menottes d'un homme le dépassant de deux têtes.

Tatoué.

Musclé.

La peau matte.

Italien.

Lui.

Me dites pas que c'est lui l'agresseur ?

Je fais un effort surhumain pour ne pas flancher des jambes face au choc.

Qu'est-ce qu'il fait ici ?

Hugo vient rapidement à l'accueil, ce qui veut dire que par conséquent ma distance avec lui s'affaisse. Je manque de suffoquer.

- Je vais devoir rejoindre Freddy, Alcarez et Derek. Tu penses pouvoir t'occuper de lui? me demande Hugo d'un coup de tête.

Dire non serait éveiller de quelconques supscons sur la connaissance que j'ai de lui. Et je ne veux pas, autre que les gens qui sont déjà au courant, montrer que je le connais.

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