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Ne quittant pas des yeux le gérant de proxénétisme, je m'approche de lui avant que certains clients, de cet événement, se mettent sur mon chemin, laissant place à plusieurs obstacles dans ma quête.
J'ai chaud.
Très très chaud.
Si je le pouvais j'enlèverai ma robe. Face à mon comportement plus qu'étrange, j'enlève ma veste disposé sur mes épaules.
Quelque chose cloche. Je le sens.
Ma respiration se fait d'autant plus saccadée, mon stress se dissipe mystérieusement dans l'air et ma vision se met à se flouer sans raison particulière, la pièce se mettant à tourner légèrement autour de moi.
Qu'est ce qui m'arrive ?
Mon coeur bat, je peux le sentir, dans chaque parcelles de mon corps. Je n'arrive plus à discerner, correctement les gens qui m'entourent, mes yeux se plissant naturellement.
Je crois qu'on m'a drogué.
Comment est-ce possible ?
Face à cette réflexion, je me rends compte alors que l'homme avec qui je parlais, Vincenzo auparavant en est l'auteur.
Son sourire malsain.
Je n'ai pas été attentive à mon verre. Alors en me retournant pour voir qui il me montrait du doigt, il a très bien pu mettre tout et n'importe quoi à l'intérieur.
Ça expliquerait très certainement le gout salé de l'eau.
Sous mes pensées, je pourrai me sentir paniquée ou encore en danger, mais la dose qu'on a su me mettre dans mon verre ne me le permet pas.
Je me sens même relaxée ? C'est très étrange.
Reprends toi.
Face aux personnes qui dansent face à moi, leurs mouvements dansant au rythme de la musique, je n'ai, étrangement, qu'une envie: Les rejoindre.
La voix de ma raison qui sait encore être présente, malgré mon état qui commence à s'empirer, m'ordonne de continuer à faire mon boulot.
Chose que je devrai faire.
Mais c'est lorsqu'une femme apparaissant dans mon champ de vision, attrapant mes mains afin de danser avec elle, que les choses se compliquent. Elle est métisse aux cheveux crépus. Elle a un septum, si ma vue, médiocre, ne me fait pas faux bond.
Moi à ses cotés, je pourrai m'éloigner le plus possible.
Mais je n'y arrive pas. J'en suis incapable.
Mon corps m'ordonne de rester où je suis et de me détendre plus que je ne le suis déjà. Je me mets à rire seule dans ma barbe sans trop comprendre pourquoi.
La femme à mes cotés se met également à rire, sûrement, dans un état similaire au mien.
- Comment tu t'appelles ? me demande cette inconnue.
Plus aucune enquête, mission ou travail ne me traverse l'esprit. Je suis juste relaxée et veut l'être encore plus.
- Éna et toi ?
Nous continuons à danser en se rapprochant de l'oreille de l'autre afin de communiquer.
- Charlie. Enchantée.
On se sourit mutuellement et nous nous mettons à glousser. La sensation est bien trop étrange pour être décrite. Tous mes sens sont décuplés. J'ai chaud, ma tête tourne, plus aucune trace de stress, mes pensées ne se dirigent même plus sur la raison de ma venue ici.
- Ça te dit qu'on aille danser sur le Pol?
Elle me pointe du doigt tout en s'éloignant de moi, ma main dans la sienne. C'est ainsi que je discerne son accoutrement. Ses habits, légers, me montrent qu'elle est strip-teaseuse.
- Pourquoi pas ?
J'hausse les épaules en souriant comme une ado de quinze ans s'apprêtant à faire une connerie. Chose qui se produira très prochainement. Nos pas s'approchant de la piste de Pol dance, six femmes y sont aux hauts, pour certaines, enlevés.
Face à notre venue tous sauf discrète puisque Charlie a presque trébuché en montant les marches nous provoquant un fou rire, les regards se braquent sur nous. N'en ayant que faire, on se met à danser au rythme de la musique. Charlie me tourne de sorte à ce que je fasse un rond sur moi même sous mes, nos, rires incontrôlés.
- Enlève la robe cria une voix masculine face à la scène.
J'essaie de discerner à qui appartient cette voix et cette proposition mais ma vision ne joue plus en ma faveur. Ma transpiration part en accord avec ses paroles.
Est-ce une bonne idée ? Bien sur que non.
Est-ce que je m'apprête à le faire ? Évidemment.
Charlie, d'un regard, me lance un haussement de sourcil du style
