le commencement - 2
William : Tu es ma femme, c'est bien cela ? Quand était-ce la dernière fois qu'on a fait ce que les maris font, dis-moi ?
Annabelle : Je vais me rattraper, promis, mais ce soir, car j'ai du travail ce matin. (Puis elle se lève et quitte la salle, se rend dans sa chambre, prend un long bain et sort de la maison. William fait de même plus tard et est conduit par son chauffeur.)
Rose : Vous êtes encore là vous ?
Lucas : De quoi je me mêle, pauvre misérable ?
Rose : Espèce de connard.
Lucas : Tu as vraiment de la chance que je sois pressé, sinon je t'aurai refait le portrait, pauvre idiote, mais tu ne perds rien pour attendre. (Puis il sort de la maison.)
Rose : Imbécile.
Deux jours plus tard, dans la chambre de nos couples.
William : Ne me dis pas que tu sors, il se fait déjà tard. Non, je suis certe aveugle, mais pas idiot.
Annabelle : C'est toi qui le dit.
William : Tu es sérieuse là ? Ça fait donc de moi un idiot de supporter toutes tes conneries.
Annabelle : Tu sais très bien que j'ai des footing ce soir. Je t'en ai parlé, tu t'en souviens.
William : Non, parce que tu ne m'en as jamais parlé.
Annabelle : Oh, je pensais l'avoir fait, bébé. Je suis désolé.
William : Tu rentres à quelle heure ?
Annabelle : Certainement tard, mon chéri.
William : Tu es très distante, Annabelle. J'ai l'impression de ne pas t'avoir connu auparavant. Est-ce vraiment toi ou c'est moi qui me fais des idées ?
Annabelle : Tu te fais des idées, William. J'ai toujours été comme ça. En plus, qu'est-ce j'ai fait de mal ? Je ne fais que travailler, n'est-ce pas ? Est-ce mauvais de ne pas vouloir être une femme au foyer ? Franchement, William, tu exagères.
William : Alors, fais-moi un enfant pour qu'il puisse combler le vide que je ressens à ton absence.
Annabelle : Mon corps n'est pas encore prêt pour cela. Je te l'ai dit. Écoute, William, tu devrais penser à cette histoire de mère porteuse.
William : Quoi ? Tu es singlet ? Tu es...
Annabelle : Il faut que j'y aille maintenant. Je t'aime, mon amour. Je te promets qu'on n'en reparlera.
William : Tu te fous plutôt de moi, oui ?
Annabelle : (elle se rapproche de lui et l'embrasse, il résiste un moment mais finit par se laisser faire) Je t'aime, mon ange.
William : Humm.
Annabelle : C'est tout.
William : Je t'aime, ma petite diablesse (ils rigolent et elle sort de la chambre...)
Je suis sûr que vous vous êtes déjà fait votre petite idée de la situation. Je suis William, l'héritier des Smith, l'une des familles les plus riches d'Amérique. Je suis né avec une cuillère en or dans la bouche, comme on le dit, et j'ai perdu la vue lors d'un accident qui a coûté la vie à mes parents. J'aurais dû mourir, mais la nature a décidé autrement. Depuis lors, j'ai été encadré par les parents de ma magnifique épouse. Oui, les Williams. Georges, mon beau-père, m'a toujours considéré comme son fils et non comme le fils de son meilleur ami, de même que sa femme Juliette, si je peux le dire ainsi, m'a appris à accepter ce que je suis. Aujourd'hui, à ses côtés, j'ai appris à voir pas avec les yeux mais avec les sens, mais malheureusement, il est mort d'un infarctus. Bref, vous en saurez certainement plus si vous suivez mon histoire. J'ai 28 ans maintenant, 10 ans que j'ai perdu la vue et je suis devenu orphelin.
En ce qui concerne Annabelle, elle est certes ce qu'elle est, mais je sais qu'elle m'aime énormément et moi aussi, d'ailleurs. Le seul problème que nous rencontrons dans notre ménage, c'est qu'elle aime trop son corps de top model, donc refuse de faire un enfant. Elle dit être encore jeune, bla bla bla, bla bla bla bla et donc, selon elle, je devrais patienter. Je sais qu'avec le temps, j'arriverai certainement à la convaincre car je sais qu'elle m'aime et toute femme aimante donnerait certainement un enfant à son mari, n'est-ce pas ? Enfin, je suppose.
À l'extérieur de la chambre, Annabelle et Rose échangent.
Rose : Mais patronne, vous êtes sensé sortir, n'est-ce pas ?
Annabelle : Petite idiote sans ambition, fais juste ce que je te dis, et je triplerai ton salaire du mois passé et celui-ci.
Rose :
Annabelle : Est-ce que c'est compris ?
Rose : Oui, patronne.
Annabelle : Alors dépêche-toi d'apporter toutes les boissons dont je t'ai demandé dans l'autre appartement. J'ai des invités qui m'y attendent. C'est juste une piscine. Pars, tu peux te joindre à nous si tu veux.
Rose : Non, je ne préfère pas, patronne. Je vais rester là au cas où monsieur aura besoin de quelque chose.
Annabelle : Pourquoi tu fais cette tête de chien battu ? Est-ce que j'ai tué ton patron ? Bref, dépêche-toi. J'y vais maintenant. Surtout pas un mot de tout cela où tu sais ce qui t'attend, n'est-ce pas ?
Rose : Oui, patronne.
Annabelle : Bien (puis elle sort et se rend dans un autre appartement de la maison où nous voyons des jeunes à moitié nus ainsi que quelques filles, une musique sensuelle (volume très bas) la piscine décorée avec des fleurs... Elle arrive en admiration devant tous dans sa magnifique robe rouge sexy).
Lise : Tu en as mis du temps, je pensais que tu nous avais abandonnés (disait son amie).
Annabelle : Et comment pourrais-je, ma belle.
Lucas : Tu es magnifique, bébé. J'ai juste envie de te sauter dessus (disait-il en mordant le cou).
Annabelle : (sourire) Merci, mon cœur (puis ils s'embrassent au même moment Rose arrive avec un plateau de champagne).
Rose : Patronne (disait-elle froidement).
Annabelle : Dépose les juste ici (chose qu'elle fut).
Rose :
Je me suis toujours posé la question de savoir comment mon patron a pu tomber amoureux d'une femme de si mauvaise foi. Si ce dicton de l'amour rend aveugle existe vraiment, alors je dirai que mon patron est doublement aveugle.
Je suis Rose Stone, âgée de 23 ans, je viens d'une famille démunie, la vie n'a jamais été facile pour nous. J'ai vu mon père enchaîner de petits boulots pour nous faire suivre, moi, ma mère et mes deux petits frères, jusqu'à ce que la vieillesse l'emporte. Depuis lors, je suis devenue celle dont la famille compte pour ne serait-ce qu'avoir quelques choses à manger. Bref, je n'aime pas ce qui se passe dans cette maison alors là pas du tout, si seulement je pouvais faire quelque chose pour y remédier, mais pourquoi devrais-je le faire et qu'est-ce que je gagnerais si j'arrive à faire quelque chose car je ne veux juste pas d'un merci. C'est sûr, mais et si ce merci est la chose qui changerait même mon existence sur cette terre.
Lucas : Que la fête commence.
Rose : Oh, oui, de retour à la réalité.
