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Chapitre 005

Les jours suivants se transformèrent en une routine dangereuse.

Chaque nuit, quand Aitana s’endormait, Hugo quittait leur chambre sur la pointe des pieds. Il traversait le couloir obscur, le cœur battant si fort qu’il en avait mal.

Quand il entrait dans la chambre d’Ana, elle l’attendait déjà, assise sur le lit, vêtue de sa chemise claire.

Leurs yeux se cherchaient avant même qu’un mot ne soit prononcé.

Il ne lui demandait pas si elle était sûre. Elle ne lui demandait pas de rester.

Ils savaient tous les deux qu’ils n’avaient plus la force de lutter.

La première nuit, ils firent l’amour dans un silence presque religieux. Les draps se froissèrent sous leurs corps, les soupirs d’Ana s’élevaient comme des prières. Il la pénétra lentement, savourant chaque frémissement, chaque gémissement qu’elle étouffait contre sa paume.

Quand elle se tendit sous lui, haletante, il sentit son propre plaisir éclater avec une violence qu’il ne contrôlait plus.

Au matin, il retourna dans le lit conjugal avant l’aube. Aitana dormait encore, un masque de soie sur les yeux. Il resta allongé à côté d’elle, les bras croisés sur la poitrine, incapable de fermer les paupières.

Il savait qu’il était en train de la trahir.

Et pourtant, il avait l’impression de respirer pour la première fois depuis des années.

---

La deuxième nuit, Ana n’avait pas attendu qu’il vienne. Elle avait frappé à sa porte, les joues roses, le regard fuyant.

Quand il avait ouvert, elle avait murmuré :

— Je n’en peux plus… je te veux. Maintenant.

Elle s’était jetée contre lui, et il l’avait soulevée comme un fardeau précieux, l’amenant jusqu’au salon.

Ils n’avaient pas pris le temps de réfléchir. Il l’avait plaquée contre le mur, ses mains glissant sous sa chemise, découvrant son ventre nu.

Il la pénétra debout, la maintenant fermement par les hanches, ses soupirs devenant des cris qu’elle ne pouvait plus retenir.

Quand il la sentit trembler, il l’embrassa avec une faim animale, incapable de croire que ce corps, cette douceur, étaient à lui.

Elle pleurait contre sa bouche, secouée de spasmes.

— Je t’aime… souffla-t-elle.

Ces mots le transpercèrent. Il les avait attendus sans le savoir.

— Moi aussi.

C’était une vérité qu’il ne pouvait plus nier.

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Au troisième matin, Aitana rentra plus tôt que prévu.

Hugo était assis dans son bureau, feignant de lire un rapport. Il entendit la porte d’entrée claquer, les talons de sa femme marteler le marbre.

Elle apparut dans l’encadrement, impeccablement coiffée, vêtue d’un tailleur beige qui mettait en valeur sa silhouette.

Ses yeux sombres scrutèrent la pièce comme si elle cherchait une trace de ce qu’il cachait.

— Tu n’es pas venu me chercher à l’aéroport, dit-elle d’une voix trop calme.

— Je croyais que tu avais un chauffeur.

— J’ai un chauffeur. Mais j’ai aussi un mari.

Elle posa son sac sur le bureau avec un claquement sec.

— Est-ce qu’il se passe quelque chose ici ?

Il soutint son regard, le cœur au bord de l’implosion.

— Non. Rien.

Elle plissa légèrement les yeux, un pli amer apparaissant au coin de sa bouche.

— C’est drôle. Tu es… différent. Plus… absent.

Il baissa les yeux. Il sentit une goutte de sueur glisser le long de sa tempe.

— Je suis fatigué, c’est tout. Le travail. La pression.

— La pression. Bien sûr.

Elle s’approcha, posa ses doigts glacés sur sa joue.

— Je me demande si tu ne regrettes pas. Si tu ne trouves pas cette situation… insupportable.

— Quelle situation ?

— Cette étrangère qui vit chez nous. Qui porte notre enfant.

Son ton avait changé. Il y avait une pointe de quelque chose qu’il ne lui connaissait pas. Une nervosité, un doute.

— Elle n’est pas une étrangère, souffla-t-il sans réfléchir.

Aitana se figea.

— Qu’est-ce que tu viens de dire ?

Il sentit le piège se refermer.

— Je voulais dire… elle fait partie de ce projet. C’est normal qu’on la considère comme… importante.

Un silence étouffant tomba entre eux.

Puis Aitana recula, un sourire glacé étirant ses lèvres peintes.

— Si tu le dis.

Elle quitta la pièce sans un mot de plus.

Quand il rouvrit les yeux, il se rendit compte qu’il avait serré si fort le bras du fauteuil que ses phalanges en étaient douloureuses.

---

La nuit venue, Ana frappa doucement à la porte.

Il ouvrit, et elle fondit contre lui, comme si rien d’autre n’existait.

Quand il la déshabilla, il remarqua que son ventre avait encore grossi. Un mélange de fascination et de culpabilité l’envahit.

Il posa ses mains sur la courbe parfaite, et Ana ferma les yeux.

— Dis-moi que tu me désires encore, murmura-t-elle.

— Je te désire plus que tout.

Elle ouvrit les yeux, deux larmes roulant sur ses joues.

— Même si je porte son enfant ?

Il l’embrassa, la réponse battant dans sa poitrine comme un écho violent :

— Parce que tu portes mon enfant.

Elle gémit contre sa bouche, ses mains glissant sur sa nuque.

— Alors fais-moi tienne. Encore.

Il la prit dans ses bras, la porta jusqu’au lit, et la pénétra lentement, savourant chaque seconde.

Elle le regardait avec une intensité presque insupportable, comme si elle cherchait à graver son visage en elle.

Leurs corps se mêlèrent dans un silence sacré. Chaque soupir, chaque gémissement, chaque caresse était un acte de défi.

Quand ils retombèrent l’un contre l’autre, épuisés, il sut qu’il ne lui appartenait plus qu’à elle.

Et qu’Aitana ne tarderait pas à le comprendre.

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