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chapitre 3: Les alliances secrètes

Le salon privé du Cercle Élysée, un club aussi discret qu’influent, accueillait ce soir-là une réunion que peu de gens soupçonnaient.

Sous ses lustres de cristal et ses murs recouverts de boiseries anciennes, les véritables maîtres de Paris se rencontraient, loin des projecteurs.

Gabriel Lenoir, vêtu d’un costume sombre sans cravate, s’installa dans un fauteuil de cuir, un verre de whisky à la main. En face de lui, trois hommes, et une femme : investisseurs, banquiers, lobbyistes.

— Montfort est faible, commença Gabriel sans détour. Si nous nous unissons, nous pouvons le faire tomber… doucement. Et récupérer les morceaux.

Un murmure approbateur circula autour de la table.

Un vieil homme aux cheveux blancs, Émile Barras, banquier redouté, prit la parole :

— Nous avons besoin d’un plan. Précis, discret. Alexandre n’est pas idiot. Il a sûrement préparé ses arrières.

Gabriel hocha la tête.

— J’ai une pièce maîtresse, dit-il. Quelqu’un qui travaille déjà à l’intérieur.

Il parlait de Sophie Lambert, l’espionne qu’il avait réussi à retourner.

— Nous devons d’abord affaiblir leur image publique. Puis provoquer une panique boursière. Ils tomberont par eux-mêmes.

Un silence pesant s’installa.

Puis un par un, les puissants autour de la table acquiescèrent.

L’alliance secrète était scellée.

Pendant ce temps, à quelques rues de là, Claire assistait à une réception mondaine donnée en l’honneur de jeunes entrepreneurs.

Elle déambulait parmi les invités, un verre de champagne à la main, écoutant distraitement les conversations sur les dernières acquisitions, les tendances économiques, les rumeurs boursières.

Son esprit était ailleurs.

Elle pensait à Gabriel.

Depuis leur rencontre au Palais Brongniart, son image hantait ses pensées.

Son sourire énigmatique, la lueur d’intelligence dans ses yeux sombres, cette façon qu’il avait de capter toute l’attention sans effort.

Elle secoua la tête, agacée contre elle-même.

C’était une erreur. Un danger.

Elle n’avait pas le droit de se laisser distraire.

Pas maintenant.

Alors qu’elle cherchait une excuse pour quitter la réception, elle sentit une présence derrière elle.

— Je commençais à croire que Paris n’avait plus de mystères à offrir, souffla une voix chaude à son oreille.

Claire se retourna vivement.

Gabriel se tenait là, souriant, un verre à la main.

— Vous me suivez ? lança-t-elle avec un sourire en coin.

— Peut-être, répondit-il en arquant un sourcil, ou peut-être que le destin est joueur.

Ils échangèrent un regard, un peu plus long, un peu plus chargé que la bienséance ne l’aurait autorisé.

Autour d’eux, la réception continuait, les rires et les éclats de voix créant un voile sonore. Mais pour eux, l’instant semblait suspendu.

Gabriel s’inclina légèrement.

— Accepteriez-vous de m’accorder cette danse ?

Claire hésita. Chaque fibre de son être lui criait de dire non. De s’éloigner de ce piège séduisant.

Mais au lieu de cela, elle posa sa main dans la sienne.

— Avec plaisir.

Il l’entraîna doucement vers la piste improvisée, où quelques couples évoluaient sous les lumières tamisées.

Leurs corps se frôlèrent à peine, mais chaque contact était une brûlure délicieuse. Gabriel guidait avec une assurance tranquille, tandis que Claire, malgré elle, se laissait emporter.

Leurs regards restaient accrochés, intenses.

— Vous êtes différente des autres, murmura-t-il près de son oreille.

— Comment pouvez-vous en être si sûr ? répondit-elle.

— Parce que vous essayez de cacher qui vous êtes vraiment.

Claire sourit, un sourire triste, presque douloureux.

— Et vous, Gabriel Lenoir ? Que cachez-vous ?

Il se pencha un peu plus près. Son souffle caressa sa joue.

— Plus que vous ne pouvez l’imaginer.

Leurs visages n’étaient plus qu’à quelques centimètres.

Un battement de cœur.

Un frisson d’hésitation.

Puis, brusquement, Claire se détacha de lui.

— Je ne suis pas sûre de vouloir savoir, lança-t-elle en s’éloignant.

Gabriel la regarda partir, son cœur battant un peu trop fort.

Il ne savait pas encore pourquoi… mais cette femme n’était pas simplement une distraction.

Elle était un danger.

Ou peut-être… son salut.

Dans l’ombre, Élodie Renard, la journaliste infiltrée, les observait à distance.

Elle sortit discrètement son téléphone et envoya un message :

« Ils se rapprochent. Nouvelle variable à surveiller. »

Le jeu devenait plus complexe que prévu.

Et personne ne sortirait indemne de cette partie.

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