CHAPITRE 05
Les cieux étaient bleuâtres, les vagues des océans conféraient une vue séduisante de la nature, torse nu, mains sur la taille et paires des lunettes foncées aux yeux, Angel admirait la beauté de la mer, lors de ses villégiatures aux bords de la plage avec ses amis.
Ces études au pays du soleil levant n'ont pas souri, faute à la langue asiatique moins répandue dans le monde et il n'était pas bon élève pour l'apprendre très vite, en ayant l'aval de son père, il se décida d'aller continuer ses études au pays du saint père où, il n'eut pas beaucoup de mal pour s'imposer, apprenant les gestions des entreprises, il avançait comme un poisson dans l'eau.
- Ma Angel, sei taciturno da quando eravamo al college, non capisco proprio cosa hai? Sembra che tu ti senta in colpa!
( Mais Angel, tu es taciturne depuis que nous étions à la faculté, je ne comprends pas du tout ce que tu as? On dirait que tu te sens coupable !) Voulut savoir Mario, un de ces jeunes rarissimes blancs sociables, qui l'a accueilli lors de sa premiere journée à l'université.
- Dicci tutto Angel, abbiamo capito subito che eri un bravo ragazzo quando ti sei unito a noi in facoltà, siamo stati in grado di creare un clima di complicità e aspettativa tra di noi, quindi noi tre siamo un solo uomo. Puoi dirci cosa hai? ( Dis-nous tout Angel, on a vite su que tu étais un gars bien lorsque tu nous as rejoints à la faculté, on a su créer entre nous un climat de complicité et d'attente, alors nous trois ne formons qu'un seul homme. Tu nous dis ce que tu as?)
Rajouta Adolphe, qui était un jeune homme noir, issu d'une lignée des gens richissimes, dont le père était un homme influent du pays de ses origines.
- Ero solo un codardo e un egoista, pensavo solo a me stesso, ma non ad assumermi la responsabilità delle cose che ho fatto, non ho pace da quando sono qui, avrei dovuto rimanere nel paese e assumermi il crimine che ho commesso.(Je n'ai été qu'un lâche les gars et un égoïste, je n'ai pensé qu'à moi, mais pas à assumer les choses que j'ai faites, je n'ai pas de paix depuis que je suis ici, j'aurai dû rester au pays et assumer le délit que j'ai fait.) Grommela Angel, ses yeux emplis de larmes , les mois passaient mais ses pensées étaient toujours dirigées vers Manuella, cette pauvre femme qui lui avait annoncé qu'elle attendait un enfant de lui.
Loin de lâcher prise, ses amis revenaient incessamment à la charge, lorsqu'il en eut ras-le-bol, il se révéla tout en étant plongé dans une frénésie :
- Abbastanza ! Non vorrei che insisteste su qualcosa per cui non potete fare nulla. Penso che un giorno risolverò questa storia da solo. (Assez! Je ne voudrais pas que vous insistiez pour une chose que vous n'en poussiez rien. Je pense résoudre cette histoire par moi-même un jour.)
Il se dirigea loin de ses amis après ses dires, ses pieds dans les eaux tout en les remuer, pensant à ces moments aux amoureux qu'ils avaient passés avec son amante. En dépit du rejet qu'il lui avait infligé, il régnait encore un amour torride dans son corps, les souvenirs d'un amour passionnant le hantait l'esprit.
- Non lo lasceremo in questo stato d'animo, è chiaro che soffre di una malattia che non conosciamo, quindi lo aiuterò, come fanno gli amici.(Nous n'allons pas quand-même le laisser dans cet état d'esprit, il est clair qu'il souffre d'un mal qu'on ne connait pas, ainsi, je vais l'aider, comme les amis le font.) Disait Mario en voulant aller lui demander, autant de fois que nécessaire de lui parler du mal qui le hantait.
- Non credo che questa sia una buona idea e penso che il dolore che sta provando ora sia molto più grande, dobbiamo prima sapere cosa ha, poi vedremo come aiutarlo, per ora, dobbiamo lasciarlo in pace, entrare in comunione con la natura.(Je ne pense pas cela soit une bonne idée et je crois que la douleur qu'il éprouve maintenant est bien plus grande, on doit savoir d'abord ce qu'il a, ensuite, nous verrons comment l'aider, quant à maintenant, on doit le laisser seul, se communier avec la nature.)
En faisant la moue, peine au cœur Adolphe céda à la proposition de Mario, lorsqu'ils se mirent à se baigner, admirant la beauté des eaux aux côtés, de ces jolies dames passionnées des fêtes foraines et des rencards aux plages.
Plongé dans ses pensées, les turpitudes et les esclandres d'extase que les fêtards faisaient lui étaient complètement anodins, sa vie sapide autrefois, n'avait plus de ce sens, chaque jour loin de sa dulcinée, pensant aux peines qu'elle aurait à endurer seule, semblaient l'enfoncer dans un sentiment de culpabilité qu'il ne se voyait pas du tout le quitter, il se retrouvait alors dans les beaux de draps:
- Seigneur ! Qu'est-ce que j'ai fait ? Et si elle avait fini par donner vie à cet enfant que je ne connais pas, et si quelque-part ma fille me cherchait sans que je ne le sache où la retrouver ? Pourquoi sacrifier la vie pour de l'ambition ou les études, si à la base, on étudie pour la rendre plus belle et savoureuse aux côtés de ceux qu'on aime ? Je crois que je dois discuter avec mes parents de tout ça, au cas contraire, je vais devoir rentrer et penser à m'occuper d'elle. Il n'est jamais tard pour devenir une bonne personne, dit-on.
Ses pensées tournaient en boucle et ébranlé par son égoïsme d'autrefois, il se décida de rentrer à la maison, afin de contacter ses parents, dans le but de savoir plus, sur le cas de Manuella et de sa grossesse.
Il n'eut pas le temps d'attendre ses amis qui se détendaient et se prélassaient dans les eaux avec tous les genres de femmes.
Il arrive dans son appartement, une suite fanfreluchée de fleurs et des meubles des hautes sociétés, il prit illico son bigo et lança hic et nunc l'appel, c'était sa mère qui le reçut :
- Oui mon garçon, comment vas-tu ces derniers temps ? On ne s'est plus parlés toi et moi, je me excuse, j'étais débordée par le travail dans l'entreprise, comme tu vois, ton père commence déjà à vieillir, je dois donc tout gérer.
- Je n'ai pas de temps pour tes jérémiades furtives maman. Je croyais que j'allais réussir à vous contacter concomitamment, cependant, je voudrais que tu me dises tout, sur la promesse que tu m'as faite, quelle est l'évolution de la grossesse de Manuella ? Avez-vous fait le nécessaire ? Voulut-il savoir avec un ton rauque.
Dans un sourire sournois rempli d'aigreur, madame Olive, ainsi, s'appelait-elle, dira:
- On l'a supplié de venir vivre avec nous, elle n'a pas voulu et elle a encore rejeté l'hypothèse de lui louer un appartement ici dans le centre ville tout simplement parce que tu l'as envoyée sur les roses, elle vit dans un village à cent kilomètres du centre de la ville, Jacky et ton père y sont allés pour lui apporter des vivres, je crois qu'ils seront de retour avant la tombée de la nuit et quant à sa grossesse, elle évolue très bien, tu n'auras pas à te faire du sang d'encre pour ça. Jusque-là, tu n'es pas resté bec sous l'eau avec une promesse que ta chere mère que je suis t'a faite.
- D'accord maman ! Disait-il avec une lueur de joie qui brillait dans ses yeux : Je peux donc me sentir aisé, je ne me sentais plus du tout aisé et tu m'as aidé vraiment. Je peux étudier tranquillement et je reviendrai pour voir mon enfant, rajouta-t-il avec enthousiasme.
Un sourire jaune se laissait dessiner, sur les lèvres gercées de fureur de madame Olive, mais qui savait bien user de sa sournoiserie :
- Nous sommes en train de parler d'un enfant qui serait ma petite fille, c'est-à-dire qu'elle aura mon sang, en dépit d'être austère avec sa mère, je sais que quand une femme aime vraiment, elle est capable de beaucoup de choses et mutatis mutandis, l'amour se lisait dans les yeux de cette fille, ainsi......
- Tu te prépares Olive, nous avons une réunion tout de suite avec le conseil d'administration, il faut ta présence, disait monsieur Alain, ignorant !
Les dires de sa femme resta en suspens quand il arriva soudainement, sa femme paniquant, lui fit signe de garder sa bouche muselée, par peur que son fils reconnaisse sa voix.
- Attends maman, n'est-ce pas la voix de papa ? Voulut savoir Angel, sa voix rassurante !
- Non mon garçon ! Je pense que tu dis cela parce qu'il te manque et tu prends toutes les voix du monde, comme la sienne. Et tu sais quoi, je dois te laisser, on vient de m'informer que j'aurai une réunion dans quelques minutes avec le conseil d'administration de l'entreprise, je te rappelle avec toute la famille dans la soirée d'aujourd'hui.
- J'ai vraiment cru que c'était la sienne mais bon, si tu penses que, ce n'est pas lui, je vous attends tous le soir, pour que vous me fassiez, le compte rendu de la visite qu'ils sont en train de rendre à Manuella.
A plus, je t'aime beaucoup maman, je dois aussi étudier.
C'était dans cette atmosphère qu'ils mirent fin à leur conversation, madame Olive, emballant ses affaires à la va-vite, se dirigea tout droit tout en crachant au nez de son époux ce qui suit :
- Ton fils, continue avec témérité à nous demander ce qu'on fait pour la fille qu'il a laissée enceinte ici et tu sais quoi? Il a bien hérité de ton comportement, celui de ton andromanie masculine. Si tu aurais pu discipliner ton pantalon, tout ceci n'aurait jamais arrivé, tu as osé récurer la marmite avec ma sœur ainée et tu as voulu que je porte ce lourd secret dans mon cœur pour toujours.
Elle voulut pousser monsieur Alain pour passer mais ce dernier résista, et d'un ton courroucé, il dira :
- Pourquoi es-tu aussi austère et vindicative ? Tu as tout gagné, même vos parents t'ont choisie et l'ont rejetée, elle a été condamnée à vivre dans la solitude, ni compassion, dépourvue de sollicitude venant de ta part, selon les boucans, tu l'aurais même empoisonnée pour assouvir ta soif de vengeance. Tu n'as été que plus imposante et agressive de nature, mais je l'avais aimée énormément, le châtiment de ne pas voir son fils grandir est bien pire, alors, je ne supporterais pas que tu ressasses mon passé avec ta sœur Nadège, car il fait déjà des années sans qu'on se soit revus.
- Attends ! Dois-je comprendre que ta prise de défense en sa faveur, voudrait dire que tu lui es toujours amoureux ? Voulut savoir madame Olive, érubescente de colère.
- Basta Olive, j'ai supporté tes invectives pendant des années et cela doit cesser, je suis venu t'informer de la réunion que tu t'apprêtes à avoir, mais tu me juges pour les choses du passé et tu sais quoi, ta chronophobie va te conduire vers ta chute.
Monsieur Alain ne lui accorda plus de crédit et il se dirigea tout droit dans la salle de réunion où, leurs collaborateurs l'attendaient pour la tant attendue réunion.
- Après tous les sacrifices, les efforts que j'ai fournis pour cette relation, il ose me crache au nez de la sorte ? On verra s'il va gérer cette entreprise dans son gré et vouloir.
Madame Olive dans une colère bleue, quitta son bureau, passant s'échanger et mit une nouvelle tenue, loin d'appartenir au rang de sang bleu auxquels, ils appartenaient, pour un lieu que personne ne connaissait.
De leur côté, pendant qu'elles mangeaient leurs mets des sottes gens, madame Nadège, tenant son ventre, son visage se fronçant de douleurs, et courut vomir tout ce qu'elle s'était ingurgitée, dans le noir, elle ne sut pas remarquer ses dégobillis.
Son bébé entre les mains, Manuella lui apporta un verre d'eau, qu'elle le lui tendit quand elle revenait vers elle:
- Tu vas bien maman ? Voulut savoir Manuella, toute inquiète !
- C'est bon ma famille ! J'ai dû gloutonner un os du poisson, qui a fini par me stranguler, mais avec ton aide, j'ai pu survivre et ne pense surtout pas au pire, j'ai encore beaucoup d'années pour voir ma petite Aliya prendre de l'âge.
Elles topèrent tout en rigolant à gorge déployée, quand madame Nadège prit Aliya entre ses mains maculées de cicatrices, elle avait passé des années à retourner la terre, de ces travaux champêtres, il réussit à tenir la terre gage de sa survie.
Discutant des broutilles jusqu'au cœur de la nuit, elles finirent par se coucher ; les cris des oiseaux diurnaux, les premiers chants de coq, firent soubresauter Manuella de son lit, elle allait se soulager et revint pour balayer le cour de leur pauvre demeure où, elle aperçut que la terre vers où, s'était accroupie madame Nadège la nuit, était tachetée de sang noirâtre et quelques bribes semblables à la chair humaine.
