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CHAPITRE 06

Discutant des broutilles jusqu'au cœur de la nuit, elles finirent par se coucher ; les cris des oiseaux diurnaux, les premiers chants de coq, firent soubresauter Manuella de son lit, elle allait se soulager et revint pour balayer le cour de leur pauvre demeure où, elle aperçut que la terre vers où, s'était accroupie madame Nadège la nuit, était tachetée de sang noirâtre et quelques bribes semblables à la chair humaine.

Elle essayait dans la mesure du possible à comprendre ce qu'elle voyait, elle eut beau retourner la situation à plusieurs sens, mais elle ne trouva toujours pas des réponses, cette réalité à laquelle, elle était confrontée, n'avait pas de sens à ses yeux:

- Non mais, ce n'est pas vrai? Qu'est-ce qu'elle a ? Ce sang vient-il vraiment de son corps, ou des animaux noctambules. Je ne vais pas me faire à l'esprit qu'elle luttait pour sa santé depuis des années, car elle me parait pétulente et en bonne santé.

Dans ce sang d'encre, elle se hâta à couvrir ses dégobillis et continua balayer leur cour, tout en se convenant d'aborder madame Nadège sur son état de santé, qui ne tarda pas à se réveiller, toute aussi tenace que preuse, sa manchette entre les mains, elle voulait aller voir ses bananes plantain quand, Manuella arrêta de balayer et accourut vers elle :

- Maman, tu vas bien ? Voulut-elle savoir, toute paniquée ! Madame Nadège, étonnée par cette sollicitude !

- Merci pour la diligence jeune dame mais comme tu peux voir, je vais très bien et tout évolue pour le mieux, disait-elle avec un ton hilarant quand elle continua sa route vers sa petite plantation.

Faisant la moue, Manuella n'eut pas d'issue que de continuer sa tâche, mais dans son fond, elle était convaincue que rien vraiment n'allait.

Madame Olive prenait bain, son mari était dans la salle à manger où, il déjeunait et sa fille, Nelly, le portrait-craché de sa mère, farfouillait ce que lui même savait :

- Nelly, j'ai oublié mon gel de douche dans mon boîte à gants, tu pars me le prendre, celui-ci est déjà épuisé, avait-elle dit depuis la salle de bain.

- Mais enfin maman, tu ne vas donc pas être sérieuse une seule fois dans ta vie? Je dois trouver très vite mon reçu de paiement et me rendre hâtivement l'Université, mais ce que tu trouves à me dire, c'est d'aller te chercher ton gel de douche, c'est fatiguant et dérangeant en même temps, répondit-elle froidement à sa mère.

- Attention jeune femme, je fais tout pour toi, je t'ai élevée et éduquée depuis que tu es encore pouponne et je ne me suis jamais plainte, je suis restée éveillée pour te dorloter ou pour te faire téter, tu as idée des sacrifices que j'ai fournis pour te voir grandir et je te demande, un minuscule service, tu oses dire que c'est dérangeant ?

Vociféra madame Nadège, dans une colère noire.

- C'est bon maman, qu'est-ce que tu peux être rombière quand tu es agressive, il n'y avait rien de personnel là, je n'ai fait que te taquiner, disait-elle avec une voix suave, en sortant de la chambre.

- N'importe quoi, tu penses que je suis vraiment d'humeur pour vos plaisanteries? Je dois penser sérieusement à la façon dont, je vais gérer toute cette situation qui commence à m'échapper, mais je dois très bien savoir, comment tâter le terrain.

Descendant du balcon en trottinant, elle se limita à souhaiter un bon appétit à son père et sa sœur, qui prenaient gaiement leur dîner tout en discutant. Arrivée dans le véhicule de sa mère, elle constata qu'elle était très sale, le siège du chauffeur et quelques places étaient éclaboussées, cela lui parût très chelou et se mit à faire des messes basses.

- Où est-ce que maman a pu se rendre hier dans la soirée ? Je ne pense pas que, dans les périphéries, il y aurait des zones aussi boueuses. Je dois savoir vraiment ce qui se passe, car je ne comprends plus rien du tout.

Nelly, était perdue sans son monologue, plus elle fournissait l'effort de comprendre, plus elle se retrouvait face à un dilemme, qu'elle ne pouvait résoudre, ses suspicions devinrent décuplées, quand elle ouvrit la boîte à gants, retirant le gel de douche, elle vit une papillote, en ayant de l'ouvrir, elle n'y trouva qu'un petit sachet, dont le contenu semblait à une poudre blanche, apeurée, elle le remit où, elle l'avait trouvé, sa tête pleine de questions.

Elle rentra à la maison en sueur, elle voulut se diriger très vite dans la chambre parentale où, sa mère l'attendait, c'était son père qui l'arrêta, en disant :

- Nelly, tu vas bien là ? Voulut-il savoir !

- Papa, tu trouves que ce n'est pas le cas là ? Disait-elle en essayant de cacher sa stupeur.

- Je te connais très bien et tu es ma fille, je peux donc affirmer fièrement que, tu n'étais pas sortie en étant ainsi. Je ne sais même pas si tu le sais, mais tu transpires à grosses gouttes là, tu sembles abattue par une chose que tu as vue et qui t'a surprise.

- Arrête avec tes hallucinations papa! Je sais que tu as toujours voulu nous protéger, tu as toujours été convaincue qu'on était des pauvres filles fragiles, mais cet âge là est révolu, tu vois très bien que, j'ai grandi là et je suis plus cette petite fille apeurée, je peux défier mêmes les plus dures épreuves maintenant.

Elle le disait avec une telle froideur qui rendit son père aphone, le pauvre homme se rendit compte que, la petite fille qu'il choyait, qui paraissait inoffensive il y a des années, est devenue une autre fille amère et condescendante, avec un narcissisme terrorisant.

- Ne prête pas attention à elle papa, c'est comme ça les jeunes filles de nos jours et tu sais, j'aurai voulu qu'on soit à deux pour qu'on te soutienne en ce moment, je te dis vrai, Angelito me manque.

Angelito? C'était un nom affectif que Jacky avait donné à son frère ainé, ces derniers partageaient une complicité admirable.

D'un regard auréolé d'émotions, monsieur Alain tenait sa fille par sa paume de main, il trouvait en elle, la paix que sa femme et son autre fille lui avait prise.

- Tu es l'unique qui sait me redonner le sourire dans ce moment si chaotique ! Je vis l'avant première de l'enfer ma fille, mais merci d'être ce remède contre mes maux ma princesse.

- Écoute papa, je ne sais pas ce que tu vis et je ne veux pas le savoir, non. Je veux juste que tu te mettes à l'esprit, dans cette joute de la vie, tu ne seras pas seule, je vais lutter contre toutes les forces qui peuvent te nuire, quitte à ce que j'y laisse ta peau, je tiendrais tête même à un ennemi mille fois plus fort que toi, avait-elle dit en faisant face à son père.

- Et même si, cette ennemie serait ta propre mère, celle qui t'a donné vie? Tu choisirais le camp de ton père que celui de ta propre mère? Disait madame Olive, descendant du balcon en arrangeant sa robe moulante à sa taille, accompagnée de Nelly, qui paraissait ne plus être la même personne.

- De quoi tu parles enfin maman ! Je ne comprends plus rien là, vous avez des différends vous deux? Voulut savoir Jacky, plongée dans la crispation.

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