CHAPITRE 02
- Madame, prière de vous lever et partir! Je ne voudrais pas perdre mon travail rien que pour vos dissensions.
Grommela le vigile en l'aidant à se révéler, et la conduit dehors, renfermant par après le grand portail ferreux. Dehors, elle ne se rendait même plus compte de tout ce qui se passait à ses côtés, elle devint insensible aux réalités de la vie, ses peines étaient très grandes et ses douleurs si profondes.
- Je ne peux pas quand-même finir ainsi, non. Après tout l'amour que je lui ai donné, c'est pour que je finisse ainsi ? Lui qui m'avait promis monts et merveilles, me fait vivre les pierres châtiments de ma vie.
Je sais dans lui, il y a encore une once d'amour, je vais aller le confronter à l'aéroport, je ne saurais connaître une fin aussi exécrable ! Qui est-ce qui je deviendrais seule avec cette grossesse ?
Les derniers assauts dans la vie, sont souvent ceux de la victoire, Manuella, yeux emplis de larmes, connaissait très bien cette pensée, et c'est ainsi qu'elle prit un taxi moto, donnant à celui-ci l'adresse de l'aéroport et se mit à la trousse de son amant, ce dernier, en dépit de n'avoir pas pu vitupérer au savon que sa mère avait passé à son amante, il devint taciturne, une petite voix lui susurrait que la trahison oblige le sang et le sang oblige la vengeance.
- Et si, cette grossesse était réellement la mienne, qu'est-ce qu'elle ferait sans moi ? Ou même si, je me passais d'elle parce qu'elle n'a été qu'une idylle, que deviendrait mon enfant, quelle vie aurait-elle sans qu'elle sache ne serait-ce qui était son père ?
Entre ses rêves, ses aspirations et la vérité face à laquelle, il faisait l'autruche, Angel était divisé, mais il était versatile à l'idée de prendre une décision, crescendo, pour sa mère, Manuella n'était qu'une profiteuse et ne méritait aucune reconnaissance sur ses allégations.
Lorsqu'ils arrivèrent à l'aéroport, ils étaient largement en avance par rapport à l'heure prévue pour le décollage, ainsi, ils se décidèrent de prendre un peu de viennoiseries dans un des restaurants qui entouraient l'enceinte des voyages aériens.
Ils prenaient des crèmes glacées, mais le père de la famille était stéréotypé sur son téléphone, surfant ces messages, afin de répondre à ceux qui étaient importants pour lui.
Pendant qu'ils s'échangeaient, ce fut le père qui se tint debout et dira, tout en paraissant très sérieux dans sa posture :
- Mon garçon, la vie est faite ainsi, il arrive en un moment de notre exigence, voyant des parents prendre de l'âge, on se doit de nous préparer et faire de notre mieux, pour qu'ils récoltent ne serait-ce qu'un peu, de l'investissement qu'ils avaient fait en nous.
Étant ton père, je ne peux que te souhaiter tout le bonheur du monde, que tes études soient propices, que tu les finisses très vite afin que tu nous reviennes, dans l'espoir de te revoir très vite, je te souhaite un bon voyage. J'aurai aimé attendre l'heure du vol afin de te voir prendre de l'altitude mais malheureusement, une réunion importante me privera certainement de ce plaisir.
Émotif et d'un sourire enjôleur, ils s'embrassèrent et dans cette accolade, d'une voix à peine inaudible, Angel dira :
- Merci beaucoup papa et tu as toujours été un modèle jusque-là. J'aurai aimé te ressembler trait pour trait, mais je suis bien trop mauvais pour prétendre aspirer à être un homme comme toi. Je voudrais que tu me promettes une chose papa.
Surpris d'entendre son fils lui demander une promesse avec réticence, et éloignés qu'ils étaient de quelques mètres des dames qui les accompagnaient, qui se régalaient en sirotant leur jus d'orange et savourant leurs viennoiseries.
- Je ne voudrais pas te mentir mais tu sais que maman est une femme austère et téméraire. Est-ce qu'on connait d'où elle puise cette xénophobie ? Je ne sais pas mais, je voudrais que tu cherches à le comprendre, car dans la vie, ce ne sont pas tous les étrangers qui nous approchent, qui nous veulent du mal et je pense sérieusement qu'il faut recevoir toutes personnes dans la vie, c'est ce quon appelle, de l'hospitalité et c'est le temps et les circonstances qui feront d'elle, un ami ou un ennemi.
- Je comprends parfaitement ce que tu dis et je lutte contre ce défaut de ta mère mais on dirait qu'il est devenu sa nature, cependant, je vais essayer d'aller chercher les raisons pour lesquelles, elle est devenue xénophobe, mais je ne pense pas que cela soit la raison pour laquelle, tu as voulu que je te fasse une promesse, et attends, laisse-moi deviner, tu voudrais que je prenne soin de cette fille qui prétend être enceinte de toi?
Voulut savoir son père, quand Angel, prit de courage, il dira en regardant droit dans les yeux son père.
- Oui papa, c'est ce que je veux et si jamais, elle était réellement enceinte, tu t'imagines la vie qu'elle aurai si je me décide de me passer d'elle? Cet enfant grandirait sans qu'il ne connaisse sa famille paternelle, est-ce cette vie que tu souhaiterais pour ton petit-enfant?
- Écoute Angel, il y a certaines choses que tu n'as pas toujours comprises, quand bien même que tu grandis et je vais essayer un peu de te les dire crûment pour que tu comprennes tout, une bonne fois pour toute. J'ai fermé longtemps les yeux sur vos sottises et continuer à corriger vos bévues, vous risqueriez vraiment de vous perdre et si tu penses que tu es vraiment le père de l'enfant qu'elle attend, on est encore ici et tu connais sûrement où, elle vit, soit, tu oublies tes études et tu assumes ce que tu as fait ou carrément, tu te passes d'elle et tu pars réaliser tes rêves, c'est toi qui vois et sache que dans la vie, ce sont les décisions les plus dures qui demandent plus de courage, alors, tu te décides maintenant ?
Simultanément, le vol était déjà prêt à décoller et Manuella débarqua à l'aéroport, yeux rougis, lorsqu'elle vint s'agenouiller devant son amant et lui dira :
- Angel, la vie était si belle et simple avec toi, je pensais vivre un rêve devenu réalité à tes côtés, tu étais mon tout pour moi qui n'avais plus rien. A l'aube de cette histoire, on se tenait souvent les mains, on les suspendait dans l'air, les rayons solaires aussi minuscules soient-ils, perçaient nos paumes de mains, et chutaient sur nos visages. J'étais convaincue que notre amour, tels ces rayons perceraient toute cuirasse qui pourrait ressembler à une entrave pour notre amour. La seule chose que je voulais pour cette histoire, était de vivre une idylle avec un début mais sans fin, j'aurai aimé que tu sois ma destination sans retour, j'aurai souhaité que tu sois mon éternité, l'unique personne qui me donnerait le sourire lorsque, je me retrouverais à pleurer. Mais tout ça, n'a été que des illusions pour que tu me mettes sur ton lit jusqu'à ce que je me fasse traiter comme une boniche face à ta mère? Pourquoi construire une maison avec beaucoup d'efforts aujourd'hui, si on sait qu'on la détruirait demain? Pourquoi en fait aimer si demain, on se passerait de la personne qui portait en nous ce qu'on a jamais été ?
Pris entre le marteau et l'enclume, Angel avec des yeux larmoyants, ne put plus contenir ses larmes. Il regarda d'abord son père, qui attendait que sa décision et ensuite sa mère et ses sœurs, qui le fusillaient des regards.
- J'espère que tu ne vas pas quand-même croire aux foutaises qu'elle t'a dites, parce que moi, je ne lui crois même pas une seule minute. Je n'ai qu'une envie, lui asséner un violent coup de pieds sur son ventre, pour qu'elle perde ce bébé.
- Encore faut-il qu'elle soit vraiment enceinte. Je pense juste qu'elle ne voulait pas que Angel parte, qu'elle a inventé toute cette mascarade, bougonna Nelly, la dernière de la famille, sa sœur, sa mère et son père rémunèrent la tête pour donner leur accord.
- Je suis désolé pour toutes les promesses que je t'ai faites, et si tu es vraiment enceinte, même de loin, je verrai comment te venir en aide. Je verrai comment prendre soin de toi de là où, je serai.
- Basta! J'en ai trop entendu, tu dois te dépêcher, tu attends déjà qu'on est en train d'appeler, les derniers passagers. Nous allons nous occuper de cette femme facile ici, mais tu dois aller chercher ta vie.
Ayant reçu l'assurance de sa mère, Angel dira avant qu'il parte:
- Je ne te pardonnerai jamais, je ne vous pardonnerai jamais si, elle est enceinte de moi et vous la rejeter.
- Épargne-nous tes menaces en l'air et tu n'es pas en position de nous imposer quoi que ce soit. Si tu es vraiment courageux, tu n'as qu'à renoncer à tes rêves et venir faire ta vie avec elle, si tu l'aimes vraiment, parce que n'as rien à nous reprocher si on l'envoyait balader, lui avait répondu sa mère avec une voix sanglante.
N'ayant plus de réponses à donner à sa mère, Angel prit l'escalier d'embarquement tout en regardant Manuella, qui resta agenouillée, yeux rivés vers la terre.
Quelques minutes plus tard, la famille de son amant monta dans le véhicule sans lui accorder aucune considération :
- Si c'est l'argent que tu veux, tu l'as ! Mais je ne veux plus jamais te voir rôder autour de mon fils, il n'est pas de ton rang, lui avait dit la mère de son amant, lorsqu'elle luu jeta un lot d'argent en espèce : Tu sauras quoi faire avec ta bâtarde, elle ne portera jamais notre nom, encore moins celui de mon fils.
Aussitôt qu'elle finit de parler, ils prirent le véhicule pour leur demeure parentale.
Hémiplégique sous le coup de l'émotion, elle leva sa tête et regardant mélancoliquement l'avion prendre de l'envol, larmes aux yeux, cœur brisé et la mort dans l'âme, l'homme qui disait l'aimer s'envolait pour un retour sine die et réalisa qu'elle sera seule dans cette lutte de procréation qui l'attendait, circonspects, les gens aux alentours, ne comprenaient pas du tout ce qui se passait.
