CHAPITRE 01
- Je me sens très faible ces derniers temps, je ne parviens même presque plus à aller travailler comme je faisais avant. Rien ne va plus avec ma santé et je pense que mon corps est en train de subir quelque-chose que je ne sais pas.
Avait-elle monologué avec une mine inquiète.
Au prix des efforts conséquents, elle se leva pour aller prendre sa douche, elle y mit beaucoup de temps, jusqu'à ce qu'elle finit par se décider, d'aller voir son amant et lui faire part de la situation.
- Qu'est-ce que je pourrais lui dire, alors que ce ne sont que des impressions? Je voudrais être sûre de moi-même. Je vais aller me chercher un test grossesse.
Elle mit son pyjama unicolore, puis un sans jeune noir, toute sa tignasse était crépue, elle se dirigea où, elle pouvait se trouver ce qu'elle cherchait.
- Bonjour Madame ! Je suppose que vous allez bien. J'aurais besoin d'un test grossesse illico.
Son interlocutrice répondit concomitamment à ses deux requêtes et sans trainer, Manuella se dirigea tout droit dans son petit taudis, qui lui servait d'habitation.
Elle mit ses urines sur le test grossesse et elle n'en crut pas ses yeux.
- Je suis enceinte ! Monologua-t-elle ! Ecarquillant ses yeux, elle n'en revenait toujours pas:
- Je suis enceinte, mon Dieu. Quelle vie aurait cet enfant ? Comment vais-je survivre à tout ça ? Je pense que je ne saurai gérer cette situation par moi-même.
Je vais devoir aller en parler à Angel, c'est le seul homme que j'aie jamais connu dans ma vie.
Très décidée, mais patraque. Elle réussit à tirer dans son fond, les forces nécessaires pour se rendre chez son amant.
Ce dernier, n'était au courant de rien, il se retrouvait attablé avec ses parents, partageant le dernier dîner, scellant ainsi les au-revoirs pour une décennie environ tout en se racontant des broutilles.
Au bout de quelques minutes, ils se levèrent pour se diriger à l'aéroport, le moment tant attendu était finalement arrivé, ils quittèrent le seuil de la porte où, ils rencontrèrent Manuella.
Ébahi par la présence de son amante, il tendit une de ses valises à ses sœurs, qui l'accompagnaient en traînant les valises par leurs tires-valises.
- Il faut qu'on parle Angel. Et je ne sais pas où, tu pars ainsi, cela m'étonne avec toutes ses valises derrière toi.
Voulut-elle savoir sans prêter attention aux parents de son amant, encore moins aux sœurs de celui-ci, qui tous la regardaient contumélieusement.
- Tu trouves que c'est le moment pour que tu viennes me faire tes jérémiades ? Non! Cette époque est révolue et je voudrais que tu me dises ce que tu as à me dire, parce que je quitte le pays dans les minutes qui suivent.
Lui avait-il répondu avec un ton courroucé.
Étonnée par sa froideur, quelques gouttes de larmes, commençaient à dégouliner de ses yeux, mais elle ne voulut pas pleurer et se décida de jouer le matamore, elle voulait connaître qu'est-ce qui se passait vraiment.
- Attends Angel, tu plaisantes, je pense ! Comment ça tu voyages déjà ? On a passé des jours, des mois et des années ensemble, on se parlait et on se voyait et tu ne m'as rien dit si, tu comptais vraiment voyager....
Disait-elle, sa voix trahissant une affliction!
- Tu n'as pas du tout compris ce que je viens de te dire. Je te rappelle que je dois partir pour l'aéroport, tu n'as fait tourner autour du pot sans que tu ne me dises, ce que tu viens vraiment faire ici.
Avec austérité, d'un calme qui glaçait le sang, Angel n'était plus le même homme galant d'autrefois.
- Tu veux bien nous expliquer ce qui se passe ici ? Nous nous retrouvons arrêtés par une greluche, alors que ton vol est dans trente minutes ? Marmonna Jacky, une des sœurs d'Angel.
- Mais enfin, dis-nous ce qui se passe là Angel, nous devons nous rendre à l'aéroport très vite, le vol peut décoller d'un moment à l'autre, lui répondit son père.
- C'est bon papa, cette fille n'a été qu'une de mes conquêtes et elle ne dit rien du tout. On s'en va, je ne saurais perdre mon temps pour des musarderies.
Avait répliqué Angel, en se glissant dans le véhicule, toute sa famille l'y suivit et le monteur de leur véhicule vrombissait déjà quand elle se décida de se libérer tout en criant :
- Je ne suis pas importante pour toi. Je le reconnais enfin, mais ton enfant l'est.
Tout autour d'Angel semblait s'arrêter, même les tous derniers mugissements de vents diurnaux étaient audibles, son cœur commençait à battre la chamade.
Dans une colère noire, la mère d'Angel redescendit du véhicule et vint confronter la jeune fille, d'abord avec filouterie puis avec animosité :
- Attends, tu es vraiment enceinte de mon enfant ? Je voudrais savoir de combien de mois déjà.
- De deux mois et quelque jours déjà maman, je n'ai pas voulu le lui dire, parce que, je n'en étais pas certaine au début, je ne le suis que maintenant.
Avait-elle répondu révérencieusement à son interlocutrice, celle-ci, avec un sourire dédaigneux, dira:
- Qui sont devenus tes parents ? Je veux dire, tes parents sont où pour que tu viennes seule nous conforter quant à ce?
Réticente premièrement et dubitative deuxièmement, elle finit par devenir preuse et dira :
- J'ai perdu mes parents quand je n'avais que douze ans. J'ai tout perdu de tout ce qui était comme héritage au détriment de mes oncles et aujourd'hui, je n'ai que moi-même pour me soutenir et me prendre en charge, reconstruire ces ponts que la vie a brisés tout en espérant vivre un jour gaiement.
Madame Jeannette s'éclata de rires pendant un bon bout de minutes, dans cette raillerie, ses deux filles et son époux se mirent à rigoler également, Angel quant à lui avait un regard suspendu dans le vide avec un visage crispé et renfrogné.
- Non mais sérieux ? Tu crois vraiment que je croirais à cette combine ? Non, désolée demoiselle, j'aurai souhaité que tu sois un peu plus astucieuse ! Et les filles comme vous, sont que des sales profiteuses, tu as basta de vie précaire et tu inventes une quelconque grossesse pour que, tu changes ta vie ou pour que tu détruises celle de notre enfant ainsi que son avenir. Je te rappelle que, je serai la plus grande entrave qui pourrait se dresser devant toi et plus jamais, je voudrais te revoir ici.
En larmes, Manuella avait impression que les cieux avaient conspiré à son malheur, madame Jeanette alla dans la boîte à gants et y retira quelques liasses d'argent et vint les lui tendre et lui dira:
- Je sais pertinemment que tu es une femme galérienne, et je ne sais même pas si tu es réellement enceinte, si tu l'es, tu pourrais avorter avec cet argent, mon fils n'aurait jamais d'enfants avec une femme qui n'a ni aura ni classe, dépourvue de toute élégance.
Elle lui jeta l'argent au front, montant dans véhicule après qu'elle ait consigné au vigile de la mettre dehors, et ses dirigèrent tout droit vers l'aéroport, d'un regard méprisant, Angel lui fit ses adieux par les rétroviseurs du véhicule.
Pleurant à chaudes larmes, en restant recroquevillée sur le sol de la cour, ses cris de désespoir retentissaient comme une éclaire envoyée par Zeus ou comme une vague d'eau que Poséidon avait déferlée sur la cité d'Attique dans sa rivalité avec Athéna.
- Madame, prière de vous lever et partir! Je ne voudrais pas perdre mon travail rien que pour vos dissensions.
Grommela la vigile en l'aidant à se révéler, et la conduit dehors, renfermant par après le grand portail ferreux.
