INTRODUCTION
Dans la témérité absolue de la forêt, seul le mugissement du vent et les clapotis des eaux étaient audibles.
Angel et Manuella se retrouvaient en amont d'une source, leurs pieds dans les eaux, l'un s'appuya sur l'autre, ils passaient un moment aux allures féeriques, leurs yeux admiraient avec délectation, le courant d'eau de la chute. Les bruits des oiseaux, ceux des animaux sauvages, rendaient ce rencard en forêt unique et inoubliable.
- Je ne sais pas pour toi, mais je ne voudrais pas du tout que ce moment s'arrête ! Avait dit Angel, ses yeux trahissant la joie.
Sa jeune partenaire, taciturne de nature, le regardait avec admiration, jusqu'à ce que d'un sourire édenté, elle dira:
- Tout de toi semble à un rêve dans lequel tout ce que j'avais souhaité se réalise, je ne voudrais pas du tout que je m'y réveille.
Lui avait répondu Manuella.
Les deux tourtereaux, vivaient la plus belle et la plus puissante de toutes les magies au monde, l'amour, chaque gesticulations et regards, portaient en eux, le nom de la passion et des choses merveilleuses non dites auxquelles, ils aspiraient.
- Viens, nous allons visiter le jardin des fleurs, je voudrais voir leurs beautés. Disait le jeune homme à sa promise, il la tint par la main, courut lentement vers ledit lieu.
Lorsqu'ils y furent, le parfum des jasmins, des marguerites, de pépéromia ou encore des roses, traînaient en l'air, se confondant alors, à la fragrance que la nature produisait dans ce lieu parciale.
Cueillant une fleur, c'était la marguerite, lorsqu'ils se mirent sur un morceau de bois sec.
- Tu vois ? Là, c'est une des fleurs que j'aime beaucoup, c'est la marguerite ! Elle a beaucoup de rôles dans cette société, elle participe même dans la fabrication de vin mais aussi des parfums.
Sans que son interlocutrice ne lui réponde, il se releva et en cueillit une autre, c'était cette-fois, le symbole de l'amour.
- Tu connais celle-ci, c'est le symbole de l'amour, et pour moi, tu es la somme de ces deux fleurs précieuses. Tu es comparable à une marguerite, tu as pu éradiquer plusieurs maux de ma vie, par ton amour et tu es une rose, tout simplement parce que, tu incarnes l'excellence dans mon monde, celui que tu as peint par ton stylo d'artiste, tel Leonardo Da Vinci, peignant Liza Gerarldini dans La Joconde, le célébrissime portrait de Monalisa ou encore, Claude Monet peignant, l'impression soleil levant.
Manuella, se contentait que de sourire, dans elle, c'était le sentiment d'une paix retrouvée, d'un amour partagé et le sentiment d'être aimé par la personne qu'on aime.
Se regardant dans les yeux, puis d'une attraction née de l'amour qu'ils éprouvaient l'un à l'égard de l'autre, ils se roulèrent une pelle langoureusement, puis se décidèrent d'aller se cloîtrer dans une suite, où, ils s'adonnèrent à des galipettes fougueuses, chaque cris d'extase et baisers échangés, étaient une promesse pour l'éternité, faite aux yeux de la terre et aux sus des cieux.
Après ces longues villégiatures dans la forêt puis dans une suite, ils se mirent en route pour la demeure parentale de chacun d'eux, mais tout aussi boulimiques à l'idée de rester ensemble.
Angel Kenzo, était l'aîné d'une fratrie de trois, il était suivi par deux sœurs et étudiant à la faculté de droit, en troisième graduat dans l'université de son pays, ses parents étaient des gens aisés, ayant occupé et continuaient à occuper des grandes fonctions dans le pays.
Ils ne manquaient de rien, ils savaient mieux que quiconque, prendre soins de leurs enfants et les choyer de la plus belle de manière.
Manuella Boé était une jeune femme, issue d'une famille richissime et puissante mais sa vie avait pris un autre tournant, quand elle perdit ses deux parents, dans des circonstances non élucidées, c'était ainsi qu'elle devint une va-nu-pieds, ainsi pour survivre, elle devint pour elle-même, son propre patron. Ses petites activités mercantiles, vendant des pièces d'habits dans le marché central de la ville, afin d'assurer sa survie, étaient tout ce qui la maintenait en vie, mais surtout, l'amour qu'elle éprouvait pour Angel, lui donnait impression d'être invincible.
Ces deux mondes à des histoires très différentes et uniques, s'étaient retrouvés unis par la magie de l'amour dans l'univers de la passion, tout en aspirant à un avenir meilleur, celui de vivre un jour ensemble.
- Mon fils, tu dois savoir qu'on pense beaucoup sur toi et sur ton avenir nous tient énormément à cœur. Je voudrais que tu partes faire tes études aux étrangers.
Lui avait dit son père, apparemment décidé.
Ébahi et sidéré par la nouvelle, Angel resta aphone, regardant avec pusillanimité sa mère, qui lui répondit avec sourire élargi, quand il franchit le seuil de la porte.
- Je sais que vous plaisanter ! Oh oui, c'est demain d'ailleurs mon anniversaire, qui sait, si c'est une blague venant de votre part.
Disait-il, incrédule, tressaillant de joie!
- Tu as toujours était dubitatif, c'est ta nature, mais il y a ici déjà ton visa pour le pays du soleil levant. T'y iras faire ton cycle, c'est notre cadeau pour ton vingt-sixième anniversaire.
Ils portèrent un toast et trinquèrent à leur bonheur, le modeste festin prit quelques heures, jusqu'à frôler, le cœur de la nuit.
Au bout de quelques mois, pendant que Angel se préparait pour son voyage, il n'eut pas le temps d'en mettre au parfum sa dulcinée, malgré les multiples rencontres qu'ils avaient eues, celle-là, perdit dans ses pensées, essayait de comprendre, dans la mesure du possible, ce qui se passait dans son corps.
Depuis un temps, elle remarquait une aménorrhée plongée de deux mois, des sautés d'humeur, un cœur tachycarde, une envie constante d'aller uriner, des saignements d'implantation, des longues fatigues et plusieurs choses qui se passaient.
- Je me sens très faible ces derniers temps, je ne parviens même presque plus à aller travailler comme je faisais avant. Rien ne va plus avec ma santé et je pense que mon corps est en train de subir quelque-chose que je ne sais pas.
Avait-elle monologué avec une mine inquiète.
