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29

                    

-Quoi ? Mais... je ne ressemble à rien là, je lui réponds en baissant le regard sur ma tenue. 

-Au contraire, tu es naturelle et surtout tu ne cherches pas à faire semblant. Ton visage est complètement dégagé et je peux te reluquer tranquillement. 

Je pouffe, gênée par ses compliments qui me touchent en plein cœur. Au lieu de voir une jeune femme totalement débraillée et sans intérêt, il ne voit que moi. Purement et simplement. Le torrent d'amour qui afflue dans mon corps manque de m'engloutir et je ne sais pas comment je réussis à rester à flot. Je me lève et me love instantanément dans ses bras. 

-J'aime beaucoup trop être le seul à te connaître comme ça sans ta carapace, grogne-t-il contre mes lèvres. 

Instantanément, notre baiser s'approfondit et la fièvre nous emporte. Je ne sais pas comment nous parvenons à nous défaire l'un de l'autre sans faire l'amour passionnément. Quelques minutes plus tard, je me retrouve assise sur une chaise dans la cuisine avec l'ordre de ne pas bouger. Je le regarde s'activer autour de moi pendant que mon ventre vide gronde et Ethan ne se prive pas pour m'invectiver de ses yeux noirs. Mes prunelles ne peuvent pas lâcher ses grandes mains rugueuses qui déballent tout un tas de nourriture et rapidement, ma table est pratiquement recouverte de petites portions à grignoter. Un souffle d'angoisse obstrue mes poumons à la vue de tous ces aliments que mon homme va me forcer à avaler. Pourtant, je ne dis rien. Je ne veux pas relancer la polémique qui nous a déchirés. Quand il a terminé, Ethan s'approche de moi mais je remarque tout de suite son regard fuyant. 

-Bon, je... C'est... J'ai pris tout un tas de conneries, sers-toi, marmonne-t-il tout en débouchant une bouteille de vin. 

Je n'ai pas besoin de lui indiquer où se trouvent les verres qu'il en a déjà attrapé deux. Le voir prendre les choses en main dans ma cuisine comme si nous partagions notre quotidien me fait dangereusement rêver. Avant de me laisser aller à fantasmer sur une vie inaccessible, je secoue imperceptiblement la tête et jette un coup d'œil plus appuyé à ce qui orne ma table. Quelques sushis, des antipastis, des bruschettas, des olives, tout un tas de fromages, des mini-burgers... A première vue, tous ces aliments ne vont pas tout ensemble mais l'évidence me frappe rapidement. Ethan n'a acheté que ce que j'aime. Il a sans doute dû se rappeler de tout ce que j'ai choisi lorsque nous avons mangé ensemble et il s'est démené pour me faire plaisir ce soir. Quand il dépose un verre de vin devant moi, j'attrape son bras et dépose un doux baiser sur sa barbe rêche. Elle est bien plus longue et fournie que d'habitude et même si à première vue, cela lui confère un air encore plus bourru et froid, moi je ne vois que le côté brut et abimé de mon homme qui s'est laissé aller ces derniers jours. Il est maintenant évident que cette semaine de l'enfer nous a fait du mal à tous les deux. 

-Mange, m'ordonne-t-il. Et n'essaie même pas de me dire que tu n'as pas faim ! 

Son ton est sans appel. Ne souhaitant pas gâcher tous ses efforts, je me force à grignoter quelques rares petites bouchées par ci, par là. Dès que je le surprends en train de scruter mes moindres faits et gestes, j'esquive son regard et plonge le nez dans mon verre de vin. J'ai le ventre bien trop chamboulé par toutes ces émotions pour engloutir un festin. 

-Candice, bouffe un truc merde ! 

Je dois user de toutes mes forces pour ne pas souffler ostensiblement tout en levant les yeux au ciel ! 

-Je mange, ne t'inquiète pas. 

-Bien sûr que si je m'inquiète ! On s'est pris la tête à ce sujet il y a une semaine mais ça n'a servi à rien apparemment. Il faut vraiment que tu te forces à avaler un truc et ne t'avise pas de me dire que rien ne te fait envie sur la table. 

            

              

                    

Je me retiens de lui dire que tous ces goûts me dégoûtent, que je ne veux plus rien savourer parce que le mal finit toujours par remplacer le bien et qu'en ne ressentant rien, je finis par me blinder. Il ne pourrait pas comprendre que ce qu'il appelle se faire du mal est en réalité la seule protection que j'ai trouvée contre la cruauté du monde extérieur. Alors je redresse la tête et plante mon regard dans le sien. 

-Laisse-moi gérer ça comme je l'entends. 

-Hors de question de te regarder faire de la merde. Je ne plaisantais pas tout à l'heure. Je continuerai à te dire tout ce que tu n'as pas envie d'entendre si c'est pour ton bien. Rien à foutre que ça ne te plaise pas. 

-Je te demande juste de me faire confiance. 

-Parce que toi, tu me fais confiance Candice ? 

Je ne sais pas si je frissonne parce que je perçois clairement l'agacement poindre dans sa voix ou parce que j'aime beaucoup trop quand il prononce mon prénom mais toujours est-il que notre soirée prend une tournure inattendue. 

-Tu passes ton temps à douter de moi et à croire que je vais te larguer au premier obstacle.

-Et toi Ethan, es-tu enfin décidé à quitter ta femme ? Parce qu'il ne fait aucun doute que c'est le cœur de nos problèmes ! Alors même si je comprends que tu aies besoin de temps, il faut que je sache si tu veux vraiment sortir de cette impasse. 

Ethan a un léger mouvement de recul quand il entend toute la détermination qui m'habite. Il souffle longuement mais je ne bronche pas. 

-Bien sûr qu'il faut que je la quitte mais ce n'est pas si simple. Je te promets que toute cette merde sera bientôt finie mais je ne peux pas le faire en cinq minutes. Je... je comprends que je t'en demande beaucoup mais s'il te plait, sois patiente. Je ferai tout pour qu'on soit enfin tranquilles. 

Le poids de ses mots associés à la douleur mêlée de force que je lis dans ses yeux suffit à me convaincre. Je me lève et pars m'installer sur ses genoux. Je vois immédiatement ses épaules s'affaisser et il plonge sa main dans mes cheveux sans perdre une seule seconde, comme si notre temps était compté. Nous restons ainsi un moment, à papoter tranquillement. De temps à autre, Ethan porte un aliment à ma bouche et je l'accepte pour lui faire plaisir. A chaque bouchée que j'avale, je vois le soulagement détendre la barre qui obstrue son front.

-Tu ne m'as pas raconté ta semaine ? 

-Pffff, y'a rien à dire, c'était une semaine de merde sur tous les points. 

-Tes rendez-vous se sont mal passés ?

-Pire que ça. J'étais pas d'humeur. 

Je ris doucement, ayant bien compris que son humeur massacrante a dû être la cause de la catastrophe professionnelle qu'il a initiée. Ethan attrape une poignée d'olives qu'il me fourre pas très délicatement dans la bouche tout en me racontant comment il a envoyé balader sans aucun scrupule toute une équipe de professionnels qui tentaient de le démarcher. Je mâchouille distraitement en l'écoutant pendant un long moment me narrer tous les coups de sang qu'il a pris ces derniers jours. Je suis toujours assise sur ses genoux, les pouces d'Ethan me caressant tour à tour les cuisses, les mains, les joues, les cheveux et je réalise que sans m'en rendre compte, je pioche de moi-même dans les petits bols sur la table. Notre moment est simple mais si rassérénant que j'ai maintenant l'impression de flotter au dessus de mon propre corps. Nous avons réussi à communiquer sans créer de drame et nous profitons maintenant l'un de l'autre, totalement insouciants. 

Les minutes passent et la voix grave d'Ethan m'emporte dans une dimension où seules nos deux âmes entrelacées brillent au dessus des nuages. Je me sens bien, trop bien. Je me sens entière, trop entière. Comme si tout cet amour que je ressens bien trop intensément menaçait de déborder dangereusement.    

            

              

                    

-Et comme un con, va falloir que j'appelle tous ces idiots que j'ai insultés pour m'excuser. Il paraît qu'un directeur ne doit pas traiter ses fournisseurs de bons à rien. Fais chier ! J'en ai rien à foutre de... 

-Je t'aime. 

Un silence terrifiant s'abat sur nous comme un orage déchirerait le calme d'une belle nuit d'été. Je n'ose plus bouger, totalement pétrifiée par les mots qui ont passé la barrière de mes lèvres. Mon cœur déchiquète la peau de mon sein gauche et je l'entends vibrer jusque dans mes tempes. Avec stupeur, je prends conscience qu'il a pris le contrôle de mon corps pour enfin libérer cette bombe que je n'arrivais plus à contrôler. 

-Q...quoi ? 

Ethan me dévisage avec de grands yeux totalement incrédules. Son corps s'est figé à la seconde où mes mots ont tranché l'air. En cet instant, son monde se réduit à moi, à ma vulnérabilité et à mon amour débordant et je ne sais pas si c'est de la peur ou de l'espoir qui prend place sur ses traits. Nous ne respirons presque plus mais je crois que nous n'en avons pas besoin. Le temps semble s'être littéralement arrêté, cependant l'horloge qui égraine bruyamment les secondes me prouve que nous sommes les seuls à subir cet ouragan.  

-Je suis désolée de te dire ça comme ça, je... je ne sais même pas vraiment pourquoi je te le dis en fait, mais... je... je crois que ces mots commençaient à peser trop lourd sur mon cœur et que j'avais besoin qu'ils flottent entre nous. Qu'ils se greffent sur ta peau. Que tu les emportes partout avec toi. Que tu allèges mon fardeau et que tu fasses ce que bon te semblera avec... Si tu savais depuis combien de temps je les retiens ! Je ne voulais pas te dire ces trois petits mots que j'ai bien trop souvent prononcés sans raison dans le passé parce que j'avais l'impression de les avoir abimés à force de les avoir confiés aux mauvaises personnes. Mais... j'ai beaucoup réfléchi et... je n'en ai pas trouvé d'autres qui retranscrivent aussi bien tout ce que je ressens quand tu me regardes, quand tu me touches et quand tu m'embrasses. Alors il ne me reste que mon « Je t'aime » et ces sept lettres qui se répètent inlassablement dans ma tête depuis le jour où je suis venue te rejoindre sur le parking de la soierie. 

Je termine ma tirade le souffle coupé comme si je venais d'accomplir le marathon de mon cœur. Aucun mot n'est assez fort pour décrire le volcan qu'il a réveillé et maintenant qu'il a fait éruption, je ne peux plus contenir tout l'amour qui se déverse sur nous. Et je ne comprends même pas comment la terre peut encore tourner, comment les voitures peuvent encore rouler et comment les gens peuvent encore mener leur petite vie bien tranquille maintenant que mes lèvres ont lâché cette bombe. Moi, j'ai l'impression que tout brille plus fort, que l'air est plus pur et que ses yeux sont encore plus beaux. Ils me captivent, me transcendent et nous coupent du monde pour mieux nous envelopper dans ce cocon soyeux dans lequel je voudrais passer ma vie. 

Ethan ne bouge toujours pas, seul le clignement frénétique de ses paupières m'informe qu'il est toujours là. Plus les secondes passent, plus le silence autrefois féérique se transforme en une chape de plomb qui gèle mes membres et alimente les angoisses les plus profondément ancrées en moi.  

-Je ne sais pas vraiment ce que tu es censé faire avec cet aveu, je ne veux même pas que tu me répondes, j'avais juste égoïstement besoin que tu le saches pour me sentir plus légère.

Je parviens à peine à parler tellement j'ai l'impression d'avoir tout gâché. Mais soudain, c'est comme si Ethan venait de se faire électrocuter. Son corps tressaute et son regard s'accroche encore plus violemment au mien tandis que je sens ses deux mains m'agripper avec fougue. Une seconde plus tard, je me retrouve étouffée dans ses bras, le visage complètement écrasé contre son torse. Le bruit sourd qui résonne dans mes tempes répond parfaitement aux battements que je sens contre mon oreille et je suis sûre en cet instant de ne jamais rien avoir entendu de plus beau. La peau de mes bras se recouvre de frissons quand je sens son corps sculptural engloutir le mien pour ne faire plus qu'un. Délicatement, Ethan passe mes bras autour de son cou puis me soulève pour ensuite m'allonger doucement à même le sol. Les carreaux gelés m'arrachent un petit cri que mon homme vient bientôt faire disparaître de son corps chaud et familier. Ses paumes m'effeuillent lentement, tout en douceur, comme s'il me découvrait réellement pour la première fois. Ses iris marron lèchent sensuellement chaque courbe de mon corps déjà exposé sous son regard captivant. Sa bouche happe mes sous-vêtements avant qu'ils ne disparaissent instantanément pour mieux me dévoiler, plus pure et vulnérable que je ne l'ai jamais été. Au moment où son regard se verrouille au mien, je frémis. Peut-être de désir, sûrement d'amour, je ne sais plus. L'éclat que j'y découvre me fait immédiatement comprendre que je ne pourrai jamais regretter de lui avoir avoué mes sentiments. La vague lancinante de douleur qui restait toujours tapie dans l'ombre de ses prunelles a enfin disparu et j'ai en face de moi un homme profondément serein. Comme si le doute qui le rongeait s'était soudainement envolé. 

            

              

                    

Je ne peux m'empêcher de goûter à nouveau à ses lèvres délicieuses et je suis surprise quand sa bouche d'habitude si scandaleuse se montre câline et enjôleuse. Ses mains descendent sur mon corps mais chacun de ses gestes est empreint de tendresse. J'en suis totalement chamboulée. Rapidement, Ethan relève la tête pour déposer sa bouche au creux de mon oreille pendant que ses doigts caressent délicieusement mes seins puis l'intérieur de mes cuisses. 

-Laisse-moi te répondre à ma façon gorgeous. 

L'air autour de nous se charge d'une électricité flamboyante qui fait vibrer mon corps et mon âme. Rapidement, je suis prise dans un tourbillon de sensations plus extraordinaires les unes que les autres. La bouche d'Ethan sur la pointe durcie de mon sein, sa langue tournoyant sur toutes les parties les plus sensibles de mon anatomie, ses doigts m'offrant un plaisir inestimable, ses lèvres me confiant des mots aussi doux que chauds... La symphonie que mon homme crée devient très vite un concerto pour cœurs entrelacés et je voudrais l'enregistrer pour l'écouter encore et encore et encore et encore. Le ballet qu'il exécute sur mon corps est si parfaitement orchestré que je ne peux plus retenir le plaisir qui déploie ses ailes dans mes veines. Je libère un orgasme aussi doux qu'intense et un sentiment nouveau de béatitude s'installe au plus profond de mon être. 

L'homme dont je suis éperdument amoureuse vient de me faire l'amour. Il n'a pas couché avec moi, il ne m'a pas sautée ou baisée. Il m'a fait l'amour. Avec son corps. Avec sa bouche. Avec ses yeux. Mais pas seulement. Il m'a fait l'amour de tout son cœur et de toute son âme. 

Allongé sur moi, Ethan me chuchote au creux de l'oreille : 

-Avec toi, je sais que j'ai enfin trouvé mon refuge. 

Je frissonne et l'embrasse encore et toujours plus tendrement. Sa voix rauque continue d'alimenter l'extase qui me fait flotter sur un petit nuage moelleux. 

-Redis-le. 

Je pose délicatement mes mains sur ses joues et plonge dans son regard. D'une toute petite voix presque inaudible, je lui murmure : 

-Je t'aime. 

Cette fois-ci, Ethan ferme doucement les yeux avant qu'un léger sourire ne se dessine sur ses lèvres. Il savoure mes mots pendant de longues secondes, s'imprégnant de leur quiétude et de leur simplicité. Je l'aime, il n'y a rien de plus simple et de plus puissant qui pourrait nous lier. 

-Encore. 

A chaque fois qu'il me le demande, mes lèvres laissent s'envoler cette douce promesse sans que je ne puisse retenir un sourire. Si j'avais su le bien que ça ferait à Ethan d'entendre ma déclaration, je l'aurais exprimée bien plus tôt. Ces trois petits mots ensorcelants deviennent bien vite la formule magique qui transforme mon ours bourru en homme apaisé et pétillant. La nuit que nous passons ensuite est une des plus belles que j'ai jamais vécue. Nos lèvres se scellent avant que l'obscurité ne nous emporte et je retrouve enfin un sommeil paisible, moi qui n'aie pratiquement pas fermé l'œil la semaine dernière. Quand je me réveille le lendemain, Ethan dort toujours à poings fermés à côté de moi. Je me décolle de son corps chaud tout en douceur pour ne pas risquer de le réveiller et file rejoindre ma cuisine. Ce matin, j'ai envie dévorer le monde à pleine dent ! Quand ma table est plus garnie que le buffet d'un hôtel, je jette un coup d'œil à l'horloge qui m'indique qu'il nous reste une petite heure avant que nous partions au travail. Je m'empresse donc d'aller le réveiller. Lorsque je pénètre dans ma chambre, une vision de rêve m'accueille et je ne peux m'empêcher de sourire bêtement. Ethan dort maintenant sur le ventre, ses fesses nues dépassant légèrement du drap posé négligemment sur son corps. Son tout petit ronflement me ferait presque perdre la tête et je regrette juste que nous ne soyons pas samedi, pour pouvoir profiter d'un réveil en amoureux. Ce qui ne nous arrive pratiquement jamais le weekend. 

Je m'approche doucement de lui et lui chuchote des mots doux tout en caressant son dos. Ses paupières papillonnent et il finit par tourner la tête dans ma direction en ouvrant doucement les yeux. Quand son regard se loge dans le mien, un beau sourire fend son doux visage. 

-Il va falloir que tu te fasses pardonner de m'avoir réveillé, je dormais trop bien, grommelle-t-il de sa voix rauque. 

-J'y compte bien ! 

Ethan me fait brusquement basculer au dessus de lui et impose à nos deux corps un doux rythme de ses hanches. Si je reste encore une minute assise sur lui à subir cette danse lascive, je ne répondrais plus de rien, c'est pourquoi je préfère poser mes deux paumes sur son torse et lui dire : 

-Doucement cow-boy, un programme bien plus alléchant que ce que tu as en tête nous attend. 

-C'est bien dommage parce que j'adore quand tu me chevauches et que tu laisses exploser la sauvageonne qui sommeille en toi. 

Je sens un courant électrique parcourir mes veines à vive allure pour aller s'écraser entre mes jambes, là où je meurs d'envie de le sentir s'enfoncer en moi. Malgré tout, je parviens à garder la tête froide et le force à se lever. Il râle comme un petit enfant qu'on viendrait de priver de son jouet préféré et je crois que je tombe encore plus amoureuse de lui. Quand il découvre le festin que je nous ai préparé, il fonce attraper des pancakes et en fourrer deux dans sa bouche. Nous nous installons et passons les trente prochaines minutes à papoter tranquillement autour de notre English breakfast. 

-Quand j'étais petit et que mon père enchainait plusieurs jours sobre, j'étais tellement heureux que quelques fois, je nous préparais des œufs brouillés et du bacon grillé et on s'installait sous la couette dans son lit pour les dévorer. Malheureusement, ce petit rituel a trop rapidement disparu. 

Les yeux de mon homme se perdent au loin tandis qu'une lueur de nostalgie empreint ses traits.  

-Mais aujourd'hui, je me dis que c'est pas grave si on a pas pu faire ça aussi souvent que je l'aurais aimé. L'important c'est que ces petits moments aient existé, non ? 

-Tout à fait. Je suis sûre qu'il était très heureux de les partager avec son petit garçon. 

Et sans m'en rendre compte, j'enchaine les bouchées, les cuillères et les aliments. Quand nous terminons notre petit-déjeuner, mon ventre pèse trop lourd mais la légèreté qui nous entoure m'aide à l'accepter. Je refuse de gâcher ce moment de bonheur avec mes bêtises. Nous sommes enfin sortis de la tempête qui s'est abattue sur nous et le soleil brille de mille feux sur notre horizon. Du moins, c'est ce que je croyais naïvement.

            

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