Bibliothèque
Français
Chapitres
Paramètres

16

              

                    

-Si je le vis bien ? Evidement que oui ! Avoir été adopté ne signifie pas que j'ai moins de valeur qu'un autre enfant, tu sais. Je m'estime chanceux que mes parents m'aient donné autant d'amour. Ma génitrice a accouché sous X, je pense qu'elle était trop jeune pour assumer un nourrisson et finalement, je la remercie de m'avoir offert une vie meilleure. 

Je suis admirative de la force de cet homme. Il a commencé la vie en étant abandonné mais il considère cela comme une chance. En y réfléchissant bien, il n'a peut-être pas tort. Mes parents biologiques m'ont élevé dans la froideur et le mépris, est-ce mieux ? 

-Tu as raison. Tu es très bien entouré. Peu importe d'où tu viens, l'important c'est où tu vas. 

La journée se poursuit paisiblement. Nous terminons de préparer le repas ensemble tout en discutant de sujets plus légers. A plusieurs reprises, je me surprends à rire de bon cœur face aux taquineries grivoises de Gabriel. Cassiopée passe également nous voir régulièrement, prétextant vouloir gouter nos préparations. Je le soupçonne en réalité de nous espionner pour connaître l'évolution de notre relation. J'ignore donc son comportement agaçant et continue de me concentrer sur l'homme assis à mes côtés. 

Il est maintenant minuit moins cinq. J'ai mangé quelques toasts et grignoté quelques petits feuilletés mais j'ai beaucoup de mal à avaler quoique ce soit de plus. Si Gabriel ne m'en tient pas rigueur, ses cousins ont décidé de compenser mon faible appétit par une soif plus importante. Ils se relaient donc pour remplir constamment mon verre mais je connais mes limites. Je jette donc discrètement son contenu dans l'évier lorsque personne ne me regarde. Je m'amuse énormément ce soir et je n'ai pas besoin d'alcool pour me mettre dans l'ambiance, je le suis déjà. Je me suis déchaînée au rythme de la musique puis j'ai battu tout le monde à plate couture au cours d'un blind-test. Je crois n'avoir pas autant ri depuis des années ! 

Alors que je suis dans le petit couloir menant au cellier, mes amis d'un soir entament le décompte de la nouvelle année. Je m'apprête à les rejoindre quand je percute de plein fouet Gabriel qui venait à ma rencontre. 

9.... 8.... 

-Bah alors, tu te caches ? 

7.... 6.... 

-Pas du tout, je suis allée chercher une bouteille d'eau.

5... 4... 

-Allez, viens par-là ! 

Gabriel entremêle délicatement des doigts aux miens et me rapproche encore un peu plus de son torse. Il dégage une mèche de cheveux qui me barrait le visage et ses doigts s'attardent sur ma peau, descendant sensuellement le long de mon cou. Je frissonne sous son regard plein de désir couplé à ses caresses équivoques. 

3... 2... 

Voyant que je ne le repousse pas, Gabriel penche la tête afin d'approcher ses lèvres des miennes et je frémis tandis que sa caresse se fait plus marquée. Je remarque pour la première fois de petites taches de rousseur sur son nez fin qui lui confèrent un air encore plus espiègle qu'il ne l'est déjà. Sa paume est maintenant positionnée sous mon oreille et je sens son souffle se poser sur ma bouche. Mon rythme cardiaque s'accélère et une insidieuse appréhension s'empare de moi. Et si je ne ressentais ri...

-1... Bonne année ma jolie Candice... 

Gabriel a susurré ces mots juste avant de sceller nos bouches. Ses lèvres humides ont le goût de la vodka et elles caressent les miennes avec la plus grande délicatesse. Je ferme doucement les yeux et me laisse emporter par la poésie de ce moment. Quand il raffermit sa prise sur ma peau en positionnant sa seconde paume contre ma nuque, je pose machinalement ma main droite sur sa hanche. Le corps de Gabriel se colle alors automatiquement au mien et son parfum emplit tous mes sens. J'hume son obsédant after-shave et tente de m'envoler avec lui. La sensation que m'offrent ses lèvres est douce, chaude et sécurisante. J'ai l'impression qu'il prend soin de moi comme si j'étais une fleur fragile qu'il fallait protéger. Au loin, je distingue le brouhaha de nos amis s'étreignant mais je fais abstraction pour me consacrer sur le sentiment de plénitude qui ne demande qu'à m'envahir. Les mouvements de sa bouche bercent mon cœur et je me sens bien. 

Au moment où nos corps se séparent, je ne peux m'empêcher de repenser aux torrents de sensation qu'Ethan faisait naître en moi. Mon corps se recouvre alors instantanément de frissons mais je réfrène mes désirs. Cet homme est hors de ma portée. Même si je ne me suis jamais sentie aussi vivante que dans ses bras, autant de passion ne pouvait mener qu'à une profonde souffrance, et j'en ai fait les frais. 

Je me reconnecte avec la réalité au moment où je vois Gabriel me sourire sincèrement. A travers son sourire, je lis toute la douceur et la gentillesse de cet homme. Il me regarde avec adoration et même si je ne me suis pas enflammée dans ses bras, j'ai envie de lui laisser une chance. Il m'a apporté tellement de réconfort cette semaine que je suis persuadée qu'il fera tout pour que je me sente bien à ses côtés. 

-On va rejoindre les autres ? me demande-t-il d'une voix légèrement éraillée par le désir. 

-Avec plaisir. 

Gabriel attrape ma main et la serre fort dans la sienne lorsque nous regagnons la pièce principale. Ses cousins lui sautent immédiatement dessus tandis que Cass agrippe fermement mon bras droit afin de me tirer vers elle. Nos mains se séparent et mon amie se jette alors à mon cou tout en hurlant: 

-Booooooooooooooonne aaaaaaaaaaaannéééééééée !! 

À sa voix traînante, je comprends tout de suite qu'elle se situe à huit sur dix sur l'échelle de l'ivresse. Je ris dans son cou et nous nous enlaçons un long moment, le temps de se souhaiter tout ce que nous aimerions avoir pour cette nouvelle année. 

La fête se poursuit jusqu'à l'aube et je me délecte de cette sensation de légèreté que j'ai ressentie toute la soirée. Je ne m'étais pas sentie le cœur si léger depuis très longtemps et je sais que ce n'est pas seulement l'ambiance explosive qui en est à l'origine. Gabriel reste près de moi et il cherche constamment à avoir un contact physique avec moi. Quand nos doigts ne sont pas entrelacés, sa paume caresse lentement mon dos ou mon bras. Dès qu'il le peut, il ne peut s'empêcher de me prendre dans ses bras ou de coller mon dos à son torse. 

Je n'aurais jamais pensé me sentir bien à ses côtés. Sa douceur est sécurisante et enveloppante. Je me sens chérie et je crois que je n'en ai jamais eu autant besoin qu'en ce moment. J'espère maintenant que je réussirai à complètement vibrer auprès de Gabriel.

            

Téléchargez l'application maintenant pour recevoir la récompense
Scannez le code QR pour télécharger l'application Hinovel.