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17

                                            

                                                  

Mes écouteurs dans les oreilles, la tête collée contre la vitre du bus, je regarde distraitement par la fenêtre. La voix du chanteur des Maroon 5 entame Memories, un rictus un peu amer se forme sur mes lèvres. Il n'y a pas beaucoup de souvenirs heureux que j'ai gardés de mon enfance. Et si je m'accroche toujours aux mêmes - ma rencontre avec Jacques et Annie, mon amitié avec Bastien, la naissance de ma fille - je dois bien avouer que regarder en arrière n'est pas un exercice facile. Je n'ai jamais passé des heures à regarder des photos avec ma fille, à lui raconter des anecdotes drôles et touchantes. En réfléchissant bien, je réalise que je n'ai partagé que le plus sombre avec elle. Je voulais qu'elle se méfie des pièges de l'humanité, qu'elle sache que le coeur de certains n'est pas fait de licornes et d'arc-en-ciel. Parfois, les enfants sont méchants sans raison. Parfois, les adolescents font souffrir les autres pour oublier leur propre souffrance. Parfois les adultes écrasent les plus faibles pour paraitre plus forts. 

                              

Mais Mila ignore tout de mes soirées passées à rire avec Bastien, quand je squattais sa chambre et que j'usais les touches de sa console de jeux. Elle ne connait pas l'odeur rassurante de la tarte aux poires que préparait Annie le dimanche midi, pour faire plaisir à son mari qui en raffolait. Elle ne sait rien de la fierté que j'ai ressentie quand j'ai préparé mon premier gâteau et que Jacques l'a fait disparaitre en deux bouchées. Emporté par la mélodie sur laquelle Adam Levine chantonne, je me dis que c'est dommage. Et qu'il faudra que je remédie à cela. 

                              

Il y a beaucoup de souvenirs que je garde précieusement verrouillé dans ma mémoire, c'est vrai. Mais si j'ai fait ce choix, c'est surtout pour lui éviter de quitter son monde acidulé, pour l'empêcher de plonger dans la cruauté du mien. Dans le monde de Mila, sa mère a été obligée de la quitter à cause de son travail, parce qu'elle parcourt sans cesse le monde pour sauver les enfants en danger. Elle est une sorte d'hybride entre un superhéro et un ponte de la médecine. Elle sait soigner toutes les maladies, panser toutes les blessures, consoler tous les malheurs. Un jour, Mila m'a dit qu'elle admirait sa maman mais que son absence la rendait triste. J'ai maudit Ariane du plus profond de mon coeur en entendant la fêlure dans la voix de ma fille.      

                              

Dans mon monde, la réalité est beaucoup plus cuisante. Ariane ne voulait pas devenir mère et elle n'a jamais accepté sa grossesse forcée. Le jour de l'accouchement, une sage-femme qui l'a examinée lui a demandé la provenance de certaines marques sur son ventre. Elle n'a pas répondu. La sage-femme n'a pas insisté. Mais moi, je ne pouvais m'empêcher de l'imaginer seule dans la maison vide de ses parents, essayant de se mutiler pour faire disparaitre ce foetus qu'on l'avait forcée à porter. Dans la salle de travail, le gynécologue a parlé de délivrance pour faire référence au moment où le bébé allait sortir du ventre de sa maman. Mais il avait tort. Ce n'était pas une délivrance pour Ariane. L'intruse avait enfin été délogée, c'est vrai, mais elle prenait encore beaucoup trop de place. Le corps médical interrompait sans arrêt le silence dans lequel elle était plongé pour les examiner, elle et le petit corps à ses cotés. Je me souviens qu'elle n'a jamais, absolument jamais, esquissé le moindre mouvement vers Mila. Elle n'a pas accepté de la porter ni de la nourrir une seule fois. 

                              

Malgré l'obscurité dans laquelle nous étions plongés, Ariane, Mila et moi, j'ai trouvé un peu de lumière grâce à Brigitte, la sage-femme qui s'est occupée de nous pendant trois jours. C'est elle qui m'a appris à donner un biberon, elle qui m'a montré comment habiller ma fille, elle qui m'a guidé pour le premier bain. Elle m'a rassuré quand je m'acharnais sur la sonnette, paniqué par une bruit que Mila venait d'émettre. Elle m'a conseillé le peau à peau et a pris le temps de nous montrer comment procéder. Elle s'est extasié sur la beauté de ma fille pour alléger un peu l'atmosphère de la chambre. 

                              

Mila était un bébé très calme. Pas forcément silencieuse puisqu'elle a babillé jusqu'à ses six ou sept mois mais ses premiers jours, elle les a passés sans pleurer une seule fois. Comme si elle s'excusait d'être là, comme si elle ne voulait pas prendre trop de place. Quand Ariane nous a quittés, j'ai pris ma fille dans mes bras et je lui ai parlé. Réellement parlé, je veux dire. Elle avait cinq jours, elle ne comprenait évidemment pas ce que je lui disais, sans mentionner le fait qu'elle ne pouvait pas m'entendre non plus, mais je lui ai parlé quand même. Nous étions chez Jacques et Annie. Adossé à la tête de lit dans ma petite chambre, je l'ai installée sur mes genoux relevés et j'ai enroulé mes mains autour de ses petits poings. Elle portait un pyjama vert pâle trop grand pour elle alors que c'était la plus petite taille que j'avais trouvée. Ses genoux écartés comme une grenouille, ses petites fesses confortablement posées à la jonction de mes jambes et de mon torse, elle m'a regardé. Elle avait déjà beaucoup de cheveux noirs qui partaient dans tous les sens et le grain de sa peau n'était pas aussi clair que celui d'un nouveau né. Mais ce qui m'a subjugué, c'était ses yeux. Elle était si petite mais elle m'offrait déjà une vue plongeante dans son âme, cachée derrière ses deux billes noires. Alors je lui ai parlé. 

                                          

              

                    

Je lui ai expliqué que je ne l'attendais pas mais qu'elle était le plus beau cadeau que la vie m'ait offert. Je lui ai dit que ça n'allait pas être facile et qu'elle n'était pas tombée dans la famille la plus stable. Je lui ai dit que j'étais un ado fauché et sans avenir. Mais je lui ai surtout dit que je l'aimais, très fort, plus que tout. Et que j'allais tout faire pour qu'elle grandisse sous un beau ciel étoilé. Je m'apprêtais à la reposer dans son couffin quand j'ai rajouté qu'avec moi, elle pouvait pleurer, grandir et prendre toute la place dont elle avait besoin. Que j'allais lui donner toute l'attention qui lui faudrait et mais qu'en retour je voulais qu'elle me donne le plus dur, le plus laid, le plus brut. Qu'elle ne se retienne pas et qu'elle se décharge sur moi. Je lui ai promis que j'avais les épaules assez solides pour nous deux. 

Et quand ma voix grave s'est éteinte et que le silence a refait surface, son petit cri strident a déchiré la quiétude de la pièce pour la première fois depuis qu'elle était née. Elle a longuement pleuré et j'ai eu du mal à la calmer. Mais j'étais heureux, parce que j'avais l'impression qu'elle se libérait de ce qu'elle avait retenu depuis cinq jours. Depuis même neuf mois si ça se trouve. 

Aujourd'hui, je sais que je me suis trompé, que j'ai fait sans doute beaucoup d'erreurs mais je suis heureux de notre binôme. Je chéris notre vie et je ne la voudrais pas différentes. Même si j'appréhende le jour où je devrai lui dire que les dessins qu'elle empile dans une grande boite à chaussure ne trouveront jamais leur destinataire. 

-Votre arrêt est le prochain. 

-M-merci. 

En montant dans le bus, j'ai demandé au chauffeur de m'indiquer l'arrêt suggéré par Holly. Je redoute un peu le moment où je vais me trouver seul avec elle. Je sais que je suis là uniquement pour travailler avec elle mais découvrir son refuge, son intérieur me donne l'impression d'usurper un droit auquel je n'ai pas. Je ne suis pas son ami, je ne suis pas son petit-ami, je n'ai en théorie rien à faire ici. Mais je ne me laisse pas abattre par ces pensées. J'ai envie de m'en sortir, réellement. J'ai décidé de tout faire pour apprivoiser la lecture et l'écriture et si elle est ma seule solution, alors je m'accommoderais de toutes ces situations qui me sortent de ma zone de confort.  

Le bus s'arrête, je descends. Je suis au coeur d'un quartier animé mais familial. Des petits bâtiments anciens fleurissent à tous les coins de rue, des commerces vivifient les trottoirs. J'attends que le flot de véhicules me laisse une brèche dans laquelle je m'engouffre pour rejoindre les pavés d'en face. Je marche vers le nord à peine deux minutes avant de reconnaitre le bâtiment en brique rouge à la porte marron que m'a décrit Holly. Avant de sonner, je vérifie qu'Abbi n'a pas essayé de me joindre sur mon téléphone portable. Je lui ai confié Mila, lui expliquant que j'avais un rendez-vous régulier qui allait m'accaparer les lundis, mardis et mercredis après-midi. Holly aurait aimé mieux répartir nos séances de travail sur la semaine mais le tea time de la fin de semaine m'oblige à condenser nos entrevues en début de semaine. Et je n'allais pas sacrifier mes dimanches avec ma fille.  

J'inspire un grand coup et appuie sur l'interphone. La voix d'Holly résonne à travers le haut-parleur.

-Oui ?

-C'est Louis. 

-Montez ! Je suis au deuxième étage, porte de gauche. 

Je suis ses instructions et grimpe au second étage, qui se trouve également être le dernier. La bandoulière de mon sac noir est accrochée à mon épaule, l'autre pend dans le vide. Cette fois encore, je me suis équipé d'un cahier et de stylos mais j'ai rendu la calculatrice à ma fille, lui expliquant que je n'en avais vraiment pas besoin. Elle semblait déçue et j'ai trouvé cela beaucoup trop mignon. Je n'ai pas le temps de toquer, la porte s'ouvre déjà sur une Holly radieuse. Ses longs cheveux blonds sont retenus en un chignon difforme, elle a enfilé un pantalon noir de yoga qui moule ses formes opulentes et un large pull gris qui descend sur ses cuisses. Pieds nus, elle m'accueille dans un sourire.

            

              

                    

Elle est confortable, à l'aise chez elle et je me sens tout de suite bien en la regardant. 

-Entrez, je vous en prie.

Elle se décale pour me laisser passer. Je pénètre dans un petit hall qui dessert à gauche ce que je suppose être la partie nuit et à droite la partie jour. Holly me fait signe de me diriger vers la droite. Je découvre alors un joli séjour donnant sur une cuisine ouverte. Les murs sont blancs, les meubles dans des tons chauds de bois et de pastels. Mais hormis un canapé, une table, des chaises et une télévision, il n'y a pas grand chose pour égayer ce grand espace. Aucune photo accrochée aux murs, aucun souvenir disposé ci ou là. J'ai l'impression qu'elle vient à peine d'emménager tant tout est immaculé et manque de touche personnelle. 

-V-vous venez d-d'emménager ? 

-Non, pas vraiment, me répond t-elle gênée. J'habite ici depuis bientôt un an.

-Oh... euh, d-d'accord... c'est t-très joli.

Je détourne le regard en vitesse pour ne pas m'enfoncer encore plus. Voilà pourquoi je suis une ermite d'habitude. Je ne suis pas maladroit qu'avec mes mains, je le suis aussi souvent avec mes mots. Holly passe devant moi et regagne la cuisine où elle ouvre un placard pour en sortir deux tasses. 

-Je vous sers un thé ?

-Oui, j-je veux bien, m-merci. 

Lorsqu'elle pose les tasses fumantes sur la table, je m'approche. Amusé, je surprends Holly en train de jeter un coup d'œil curieux vers mon sac, que je cale contre le pied de la table. Se demande t-elle ce que j'ai apporté ou ce que je lui ai apporté ? Je ne laisse pas durer le suspense plus longtemps, je récupère les deux petits chaussons garnis de pommes et de noix et je lui les tends. Quand son regard se pose dessus, elle m'offre le sourire le plus lumineux de la terre entière. Il pétille de gourmandise et d'hédonisme. Je crois que je ne pourrais jamais me lasser de la regarder saliver d'avance, anticiper le plaisir qui va exploser sur ses papilles. C'est à la fois tellement gratifiant et apaisant. 

-Avec quoi vais-je me régaler aujourd'hui ? me demande t-elle d'un air malicieux. 

-Un ch-chausson garni de p-pommes compotées à la v-vanille et de b-brisures de noix. 

-Oh... lâche-t-elle, visiblement déçue. 

-V-vous n'aimez pas ç-ça ? 

-Et bien... c'est à dire que je ne raffole pas particulièrement des noix, m'avoue-t-elle, confuse.

Je la rassure d'un petit sourire. 

-Ce n'est p-pas grave, je ne peux pas à chaque f-fois tomber juste. Voulez-vous b-bien au moins goûter pour voir si le m-mariage de saveur vous plait quand m-même un peu ?  

Holly ne se fait pas prier, elle porte le chausson à sa bouche en nouant nos regards. Quand les premières papilles partent à la découverte de ce goût inhabituel chez elle, ses sourcils se rehaussent de surprise. La bouche pleine, elle n'attend pas avant de partager son verdict. 

-C'est super bon, en fait ! s'exclame-t-elle, étonnée. D'habitude, je n'aime pas le goût des noix que l'on trouve dans le commerce mais là, c'est bien moins fade, plus... 

-Subtil, terminé-je pour elle. V-vous avez raison, le goût est plus f-fin, plus raffiné. C'est parce que je n-n'utilise que des produits de saison et si possible en p-provenance direct des producteurs locaux. P-pour les noix par exemple, je ne pâtisse q-qu'avec celles que me rapporte Jake, le garde forestier du c-comté. 

-Et bien, c'est une très belle découverte, me remercie-t-elle tout en léchant discrètement le bout de ses doigts. 

Nous avalons quelques gorgées de thé avant de nous mettre sérieusement au travail. Holly m'explique qu'elle va d'abord me faire travailler sur les sons simples, autrement dit les sons qui ne correspondent qu'à une seule lettre. Nous allons nous appuyer sur des jeux d'observation et de manipulation des sons pour que j'assimile le principe alphabétique. Une fois cette première partie acquise, nous passerons aux sons plus complexes, qui peuvent se retranscrire sous plusieurs formes. Holly souhaite d'abord me familiariser avec les suites de lettres, les mots, les phrases et enfin les textes. Mais ce n'est pas tout. Selon elle, l'apprentissage de la lecture n'est efficace que s'il est couplé avec l'apprentissage de l'écriture. Elle prévoit donc de me faire travailler autant sur le déchiffrage que sur de courtes traces écrites. 

            

              

                    

Tout cela me parait vraiment énorme pour l'instant mais je crois que je lui fais confiance. Elle est mieux placée que moi pour savoir comment m'aider. Et comme elle aime si bien me le répéter, il s'agit d'une pédagogie progressive qui ne sera basée que sur mes progrès. 

Mes neurones carburent à toute vitesse pendant près de deux heures. Les premiers exercices me paraissent simples et cela me rassure. Je me dis que peut-être c'est possible, peut être ne serais-je pas toujours cantonné au rôle du looser. Je réussis à déchiffrer des mots simples, je les mémorise et parviens même à les retranscrire à la fin de la séance. Holly m'encourage à chaque fois que je doute, elle me laisse du temps pour réfléchir, essayer, me tromper. Son regard flotte sur chacun de mes gestes mais il n'est pas lourd. Il ne véhicule aucun jugement, rien que de la bienveillance. Et cela me donne des ailes ! 

Lorsqu'il est l'heure pour moi de ranger mes affaires, je regarde la feuille sur laquelle j'ai réussi à écrire 4 mots sans aucune erreur. Je crois que mon sourire n'a jamais été aussi grand ! Celui d'Holly n'est pas en reste non plus.

-Ce n'est que le début, m'assure-t-elle avec une telle dose de confiance que je me surprends encore une fois à la croire. 

Il est maintenant plus de dix-neuf heures quand je referme la porte de son appartement. Une pluie fine s'abat sur mes épaules à mesure que je regagne l'arrêt de bus. Le prochain passe dans un bon quart d'heure et il me faudra ensuite plus d'une heure pour rejoindre Kinvara. Mila sera sûrement couchée quand j'arriverai. Cette pensée me serre le cœur. 

Je n'ai pas de voiture, les trajets en bus sont donc ma seule option mais ils grignotent beaucoup trop de mon temps. Entre les séances de travail qui durent deux heures et les deux heures minimum de transport en commun, c'est tout mon temps libre avec ma fille qui part en fumée. J'ai beau tourner et retourner le problème dans tous les sens, je ne trouve pas de solution miracle. Je sais conduire mais je n'ai jamais passé le permis. Entre les cours de conduite et les frais occasionnés par l'achat et l'entretien d'une voiture, je n'ai absolument pas le budget. Quand à faire venir Holly chez moi pour travailler, ce n'est pas envisageable. Hors de question de déloger Mila pendant deux heures trois jours par semaine. Hors de question de plonger Holly dans ma précarité. 

Quand Abbi m'a proposé de récupérer l'appartement au dessus du pub il y a quatre ans, elle m'a prévenu qu'il n'était pas de première jeunesse. Si toutes les normes sanitaires et électriques sont respectées, il n'en reste pas moins petit, sombre et coincé dans une autre époque. Les vieux meubles étaient déjà là bien avant moi, tout comme les fleurs sur la tapisserie du salon et les taches sur le canapé usé que j'ai recouvert d'un drap. 

La seule pièce dans laquelle j'ai investi un peu d'argent, c'est la chambre de Mila. Elle a choisi son lit, ses draps, son bureau et la couleur des murs. Elle s'est créé son petit cocon dans lequel elle se sent bien et n'a pas honte d'inviter Ella. 

Mon petit salaire suffit à couvrir les frais de scolarité de ma fille, notre protection sociale et nos dépenses de la vie courante. Mais il ne laisse pas de place aux extravagances. Je dois sans cesse jongler avec un budget calculé au centime près et les imprévus qui nous tombent régulièrement sur le coin de la tête. 

Je n'ai donc pas d'autre choix que de continuer mes aller-retours pendant quelques temps ainsi. Mais je me promets déjà que je ferai tout pour rendre magique le peu de moments qu'il me restera avec ma fille. 

Un bus rouge et blanc s'arrête à ma hauteur pour me laisser monter. Il est pratiquement vide et baigne dans le silence. Même si le trajet est long, j'apprécie quand même ce genre de moment durant lequel je ne fais rien d'autre que laisser vagabonder mes pensées. Comme une parenthèse, un moment suspendu, ne rien faire d'autre que rêver et décompresser. Pour mieux repartir dans la course contre la montre qui rythme chaque jour qui passe. Je m'installe vers le fond en sortant mes écouteurs mais une autre idée me vient subitement en tête. 

            

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