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Chapitre 2 – La douleur, déchirante

Élodie se tordit de douleurs, vomissant jusqu'à l'épuisement, comme si ses entrailles allaient se retourner. À force de vomir, elle dut se rendre à l'hôpital.

— Docteur, qu'est-ce que j'ai ?

Après les examens, Élodie attendit que le médecin consulte les résultats. Celui-ci ne répondit pas immédiatement, mais demanda :

— Êtes-vous mariée ?

Élodie hésita un instant, puis hocha la tête.

— Oui, je le suis.

— Félicitations, murmura le médecin. Vous êtes enceinte.

Élodie sursauta, les yeux écarquillés, incrédule.

Ces derniers temps, il faisait très chaud, et depuis plusieurs jours, elle n'avait plus d'appétit, avec des nausées occasionnelles…

Elle avait cru à une simple gastro-entérite.

Et si c'était des nausées matinales ?

Si on lui avait annoncé cela la veille, elle aurait été aux anges. Mais maintenant…

— Docteur, est-ce possible… qu'il y ait une erreur ? Ces choses-là, ça arrive, non ? demanda-t-elle, hésitante.

— Quand ont eu lieu vos dernières règles ?

Élodie calcula mentalement, son visage pâlit davantage.

— Elles ont… un retard d'une semaine.

— Alors, c'est bien ça.

Le médecin écarta les mains et posa le rapport devant elle.

— Regardez. Les analyses sanguines ne mentent pas. Vous êtes bel et bien enceinte.

Élodie ouvrit le rapport : sur le papier blanc, en lettres noires, avec un tampon rouge, était écrit « Grossesse précoce ».

Elle ferma les yeux un instant, prit le document et remercia le médecin.

Dehors, le soleil d'été lui brûla les yeux, au point de lui faire monter les larmes.

— Que faire ? murmura-t-elle, les paupières closes.

Elle et Adrien étaient mariés depuis moins de deux mois. En comptant, ils n'avaient fait l'amour que quelques fois, et toujours de manière rapide, presque négligée.

Auparavant, elle croyait qu'Adrien n'aimait pas ça. En réalité, elle non plus n'y prenait pas plaisir, car cela lui faisait mal…

Maintenant, elle comprenait.

Ce n'était pas l'acte qu'il détestait. C'était elle.

Ces rares fois, il avait probablement cédé à contrecœur, par égard pour sa grand-mère.

Et pourtant, elle était enceinte. Juste au pire moment !

Que faire ?

Gardait-elle cet enfant ?

À vingt ans, elle était si jeune. Une décision aussi lourde, elle ne pouvait la prendre seule.

Après mûre réflexion, elle décida d'en parler à Adrien.

Après tout, il était le père.

À cette heure, Adrien se trouvait à l'hôpital. Léa, après sa fausse couche, était toujours hospitalisée et avait besoin de repos.

Pour la surveiller, il avait apporté ses dossiers professionnels dans la chambre.

Quand Élodie arriva, on l'arrêta à l'entrée.

— Madame, veuillez vous arrêter, vous ne pouvez pas entrer, dirent Marc Lenoir et Julien Lenoir, les gardes du corps d'Adrien.

— Pourquoi ? demanda Élodie, les yeux écarquillés, perdue.

— C'est… sur ordre de M. Adrien.

L'ordre d'Adrien ?

Avait-il peur qu'elle nuise à Léa, ou craignait-il que Léa soit contrariée en la voyant ?

Élodie baissa la tête, le visage gris, entre désespoir et obstination.

Elle serra les poings et supplia :

— Je n'entrerai pas. S'il vous plaît, dites-lui que je dois lui parler. C'est important.

Les deux frères échangèrent un regard.

— Bien, nous allons lui transmettre.

Julien entra et rapporta les paroles d'Élodie à Adrien.

— Non.

Adrien écouta, puis lâcha ces mots avec froideur, un sourire ironique aux lèvres.

— Dites-lui de rester loin de cette chambre ! Qu'elle ne dérange pas Léa !

— Bien, M. Adrien.

Julien sortit et répéta fidèlement les mots à Élodie.

À ces mots, le visage d'Élodie devint livide. Ses mains, serrées à en trembler, ne pouvaient s'arrêter.

— Madame, partez vite ! Mademoiselle Léa pourrait se réveiller à tout moment. Si elle vous voit, ce ne sera pas bon.

— Je m'en vais.

Élodie mordit sa lèvre inférieure si fort qu'elle saigna, sans même s'en rendre compte.

Dehors, elle s'arrêta.

Non, elle ne pouvait pas partir !

Demain, elle serait dans l'avion, exilée à l'étranger ! Là-bas, seule et perdue, elle saurait encore moins que faire !

Alors, elle resta devant l'entrée, attendant Adrien. Il finirait bien par sortir.

Les minutes passèrent, Élodie resta debout jusqu'à ce que ses jambes s'engourdissent. Le ciel s'assombrit, puis une pluie torrentielle s'abattit.

Alors qu'Élodie croyait qu'Adrien passerait la nuit à l'hôpital, il apparut enfin !

La lumière éclairait doucement sa silhouette, mettant en valeur son visage aristocratique, élégant et distant.

— Adrien !

Élodie courut vers lui.

Adrien fronça les sourcils.

— Tenez-la à distance !

— Oui !

Sur le chemin, Élodie fut interceptée, incapable de s'approcher.

Elle cria, désespérée :

— Adrien, j'ai quelque chose de très important à te dire !

Mais Adrien ne lui accorda même pas un regard.

Le chauffeur arrêta la voiture au bas des marches. Adrien s'avança, ouvrit la portière et monta.

— Adrien ! Je t'en supplie ! C'est vraiment important !

Il fit la sourde oreille, referma la portière et ordonna au chauffeur :

— Partez.

La voiture s'éloigna. Élodie, les yeux écarquillés, la regarda s'éloigner.

— Adrien !

À cet instant, une force inconnue la poussa à repousser Marc qui la retenait, et elle se mit à courir.

— Adrien ! Adrien ! Arrête la voiture ! Je t'en prie, arrête ! Hou hou…

Elle courait, criait, pleurait.

Elle allait trop vite, l'air lui brûlant les poumons.

Mais la voiture s'éloignait de plus en plus. Enfin, arrivée à la grille, Élodie glissa et tomba lourdement.

— Aïe…

Elle hurla de douleur.

Dans la voiture, Julien jeta un coup d'œil en arrière et murmura :

— M. Adrien, Madame est tombée.

Vraiment ?

Adrien regarda dans le rétroviseur. Élodie était étendue par terre, trempée de la tête aux pieds. Il fronça légèrement les sourcils.

Mais en un instant, il se raidit.

— Ce n'est qu'une chute. Elle n'est pas en sucre, elle ne risque rien. Roulez plus vite ! Au cas où elle nous rattraperait et nous jouerait encore un de ses tours !

— Bien, M. Adrien.

La voiture accéléra. Élodie, impuissante, regarda la voiture s'éloigner, et la lumière dans ses yeux s'éteignit peu à peu.

Elle tendit les bras, se releva péniblement. Ses bras blancs et délicats, ses paumes, étaient éraflés et saignaient, mêlés à la pluie.

À cet instant, la douleur était insupportable, déchirante.

Élodie ferma les yeux, et ses larmes, comme cette pluie battante, se déversèrent sans retenue.

De retour à Côte Argentée, Élodie, épuisée dans son corps et son âme, s'effondra sur le canapé, toujours vêtue de ses habits mouillés.

Quel chemin lui restait-il ?

Qui pourrait l'aider ?

Soudain, elle se souvint de quelque chose et sortit son téléphone. Elle ne chercha pas dans ses contacts, mais composa un numéro qu'elle connaissait par cœur.

Après avoir appuyé sur la touche d'appel, la sonnerie retentit. Élodie retint son souffle, espérant secrètement.

— Allô ?

À l'autre bout du fil, une voix féminine répondit.

En un instant, la lueur dans les yeux d'Élodie s'éteignit.

— Allô ? Qui est à l'appareil ? Parlez !

La femme répéta plusieurs fois :

— Si vous ne parlez pas, je raccroche.

L'instant d'après, la communication fut coupée.

Élodie serra son téléphone à s'en faire blanchir les jointures, les dents serrées, les larmes coulant malgré elle.

Elle était sotte. Elle n'aurait jamais dû passer cet appel.

Elle jeta son téléphone et enfouit son visage dans un coussin.

Toute la nuit, elle erra entre sommeil et éveil.

Elle ne savait pas à quel moment elle s'endormit, mais au réveil, sa tête lui faisait mal à en éclater, et la sonnette retentissait sans cesse, de plus en plus stridente.

Peut-être que la personne à la porte, impatiente, ouvrit elle-même.

Adrien entra, le visage sombre, et avança d'un pas décidé.

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