#episode3️⃣
23 h 30.
Nous sommes dans le taxi, je suis très stressée, je ne suis jamais allé en boîte de nuit. Je me demande comment est l'intérieur.
- Écoute Didi, je vais t'appeler Didi parce
qu'Edith fait pas class ok.
- Ok...
- On va en boîte de nuit, et cette boîte, c'est
l'endroit le plus branché de la ville. Alors je
compte sur toi pour t'amuser au maximum et
aussi ne me fait pas honte.
- Non bien-sûr..
- Je t'aime beaucoup, tu sais.
- Je t'aime aussi...
Et la bizarrement elle me fait un bisou
sur la bouche.
Un bisou légèrement appuyé.
Je tic mais je ne dis rien.
C'est juste un bisou entre filles, pas de quoi stressé.
Aïcha n'a pas tort. Ce soir je M'AMUSE !
Aux alentours de 00 h, nous arrivons au bar.
Il est rempli au maximum.
Çà et là des gens accosté aux chaises, au comptoir.
La musique est vraiment forte.
- Alors Didi, tu vois que c'est pas mal?
- Oui, c'est assez relax.
- Viens nous allons nous installer là.
Assise, je vois Aïcha salué presque tout le monde. Elle a l'air de vraiment être une habituée de cette boîte.
Après avoir fait des salutations et des
plaisanteries avec tout le monde, Aïcha viens
et se mets prêt de moi.
Le serveur qui nous voit bien installés, vient
maintenant et nous demande ce que tu nous
souhaitons boire.
- Une sucrerie svp. Dis-je en souriant.
- Une sucrerie ? Aïcha hahaha, dit moi, c'est
encore une nouvelle !
- Ne t'en mêle pas.
- Comment ça une sucrerie Didi ? Je t'avais
déjà parlé dans le taxi.
- Mais...
- Anderson, ramenons-nous un seau
de bière stp.
- Ok ma puce ! L'argent ?
- C'est le monsieur à la table droit qui règle.
- Sacré Aïcha.
-Ah oui ! Qu'est-ce que tu veux !
Il rigole en partant.
Aïcha me pince le bras.
Qu'est-ce que t'as voulu faire comme ça !
- Comment ça Aïcha? J'ai juste commandé une sucrerie..
- On ne peut pas ici, il y a les boss et les grandes personnalités. Il faut se donner un genre, il faut se faire respecter. Ok
- Ok, je suis désolée, je ne voulais pas
te contrarier...
- Laisse tombé. Voilà les bières qui arrivent.
Mais je te sens trop stressée. Je vais te donner
une petite pilule qui te mettra en jambe !
- Une pilule ?
- Oui oui. Tu verras. Tiens avales.
J'hésite, je n'ai jamais pris de pilule..
- Edith. Tu ne vas pas nous gâcher la soirée aussi !
- Ok, vas-y donnes. J'espère que ce n'est
pas douloureux.
- Mais non. Avale avec de la bière. Ca va vite
passer. Et vient on va danser !
- Aïcha qu'est ce qu'il voulait dire par ", c'est
encore une nouvelle ?"
- Qui ?
- Le serveur.
- Oh rien du tout. Laisse tombée et amuses toi,
j'espère que tu aimes l'ambiance.
- Oui, mais je me sens toute flottante, bizarre.
- T'inquiètes, ma pilule fait effet.
- Ah oui ?
Ce jour-là, C'était la dernière phrase dont je me
souvenais.
Après le trou noir.
Un mal de tête immense me traverse le crâne.
J'ai l'impression qu'elle va exploser.
J'ouvre péniblement les yeux et je constate
que je suis dans une autre robe dans ma chambre.
À mon chevet, des frites et du poulet plus un jus de citron.
Que s'est-il passé ?
Où est Aïcha?
- Ah, la belle aux bois dormants se
réveille enfin.
Je lève difficilement la tête et je vois Aïcha à
l'entrée de la chambre.
- Aïcha ! Que s'est-il passé ?
- Tu as oublié ? Honnêtement ?
- Oui. Je me rappelle juste de.. Je ne sais pas.
Je te posais des questions.
- Des questions ? Je ne m'en souviens pas.
Tout ce que je sais, c'est que tu as dansé
comme une folle et que tout le monde a apprécié ta compagnie.
- Ah oui ?
- Oui. Tu as été spectaculaire bébé !
Merci beaucoup.
- De quoi ?
- Ça fait longtemps que je ne me suis pas
autant amusé. Ça fait plaisir.
- De rien..
- Tiens ! J'ai une surprise pour toi !
- Quoi ?
Elle s'approche et fait sortir un petit carton de son dos.
-Tiens, un téléphone. C'est pour toi.
- Un téléphone !
- Oui, comme ça, je pourrais t'appeler si j'ai
besoin de toi et aussi des ami(e)s.
- Je n'ai pas vraiment d'ami(e) s..
-Tu en auras avec moi. T'inquiètes pas. De très bons amis. Mais dit moi, je peux m'assoie sur ton lit ?
- Bien sûr.
- Alors t'as quel âge ?
- 18 ans.
- Parfait !
- Et toi ?
- 23.
- Tu es de quelle origine ? Tu es belle avec
un air américain.
- Ahah. Tout le monde me le dit. Je suis Togolaise.
- Tu connais là-bas ? C'est comment ?
- Non, j'ai grandi ici. Tout comme toi. Tu es
moitié ivoirienne n'est ce pas ?
- Oui. Aujourd'hui est dimanche. Demain, tu
iras donc travailler.
- Travailler ?
- Oui. Lundi, c'est le début de la semaine.
- Hahaha. Mais je ne travaille pas.
- Alors comment tu fais pour avoir tout
cet argent ?
- Tu es trop curieuse ma chérie. Fini ton
assiette et viens. Nous allons regarder la télé.
Y a un film d'action super intéressant à voir.
- Ok Aïcha....
Elle sort et je me retrouve seule.
Si elle ne travaille pas comment, fait-elle
pour avoir tout ceci?
Elle est sûrement héritière ou son petit ami
doit être vraiment très bien placé.
Bref, elle est gentille avec moi et ne veut que
mon bien, c'est tout ce qui compte.
[...]
Ça fait environ six jours que je suis chez Aïcha.
Tout se passe pour le mieux et elle me
traite assez bien.
Mais au fond de moi, je repense un peu à ma famille.
À Joshua.
À mon quartier.
Ici, je ne manque de rien, j'ai même un nouveau téléphone et de superbes vêtements, mais c'est dur de vivre seule loin de sa famille.
- Didi ? Qu'est-ce que tu as ? Tu as la mine
toute défaite.
- Rien..
- Vas-y parle-moi, tu sais que tu peux tout me dire.
-C'est mon père.
- Quoi! Il est mort ?
- Hum, je me le demande bien. Je n'ai plus
aucune nouvelle de lui.
- Il te manque ?
- Hum..
- Celui qui te bat ? Celui qui t'a foutue à la porte ? Comment tu peux penser à lui ?
- C'est difficile à comprendre Aïcha, mais
c'est mon père.
- Tué ! Comment !
- Un soir, alors qu'il battait ma mère pour la énième fois, j'étais caché en bas du lit.
Je sentais ma mère mourir, elle pleurait,
criait et appelait à l'aide. Je suis donc sortir,
et je suis allé dans la cuisine, j'ai pris un couteau et je l'ai poignardé dans le dos. Il s'est écroulé. Et il est mort.
- Sérieux ? Sérieux Aïcha ?
- Oui. Il le méritait.
- Où est ta mère aujourd'hui ?
- C'est une autre histoire. Je te la raconterai
un jour. Nous sommes vendredi aujourd'hui ?
- Oui.
- Toutes ces histoires m'ont fait déprimer.
Sortons.
- Où ?
- La même boîte.
Honnêtement l'idée m'enchantait car je voulais changer d'air et aussi j'avais apprécié la dernière fois même si je ne me rappelais pas de grand chose.
Alors j'ai pris les devants, je choisis une robe adéquat, je me maquille même et j'enfile des talons.
- Édith, tu allais enchanter aujourd'hui de sortir.
- Oui ! Je veux danser et arrêter de déprimer.
- Tu fais bien. Allons-y !
Je franchissais cette porte sans savoir que ce
soir, ma vie allait être chamboulé....
(...)
Comme la première fois, la boîte était bondée à bloc.
Mais à peine entré, mon regard s'est posé sur un beau mec grand claire avec une belle dentition.
Dès que nos regards se sont croisés, j'ai
baissé les yeux.
Aïcha a apparemment suivi toute la scène.
- Il te plaît n'est ce pas ?
- Qui ?
- Arrête de faire la sournoise. J'ai vu ton
regard sur Bryant.
- Bryant ?
- Oui. Ton amoureux.
- Hum.
- D'ici la fin de la soirée, il sera à toi.
- Non, laisse tombé, laisse tombé.
Pendant qu'on parle, le dénommé Bryant
s'approche de nous.
- Bonsoir Aïcha ! Ca fait longtemps dis donc.
- Ah oui le «Choco» tu n'as plus le temps ! Tu
bouges seulement.
- Oui, ce sont les affaires. Mais tu ne me
présentes pas ta mignonne camarade.
Je rougis comme une tomate.
- Ah, c'est Didi. Elle vit avec moi. C'est
ma sœur.
- Enchanté Didi.
- Bonsoir.. Moi de même.
- Je vais, m'assois avec vous, il faut que je
profite de cette beauté.
- Avec plaisir ! Mais c'est toi qui offres
la boisson !
- Ce n'est pas un problème.
Il nous devance et cherche une place vers le DJ.
-Je t'avais dis.
- qu'est-ce que je fais?
- Prends la pilule magique, tu seras détresse.
- Oui, tu as raison. Donne vite.
J'avale rapidement avec une goutte de whisky
et je suis Aïcha.
- Alors la beauté parle moi de toi.
- Je m'appelle Didi, rien à dire de plus.
- Ok, je suis Bryant, homme d'affaires.
J'espère que ma compagnie ne te dérange pas.
- Non pas du tout.
Migraine, incapacité à me lever.
Encore la même sensation, puis trou noir.
Mais attends, je ne suis pas dans ma chambre.
Je m'affole, je me lève en sursaut.
La à côté de moi, Bryant dort.
Mais ! Mais ?
Je soulève le drap et je vois une grande tâche de sang.
Oh non... Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Bryant ! Bryant! Qu'est-ce que je fais
là? Réveille toi!
- Quoi ? Hum..?
- Tu m'as violé espèce de malade!
- Quoi ? Attends que je me réveille. Moi te
violer ? Tu es complètement malade toi ! Tu
m'as supplié de rentrer avec moi!
- Je n'ai jamais fait ça ! Pourquoi je ferai ça !
- Regarde nos vidéos ! C'est moi qui vais appeler la police si tu m'accuses encore !
Il déverrouille le téléphone et me jette au visage.
Je vois effectivement moi dansant sur
des barres de fer et suppliant Bryant de rentrer avec lui.
- Ça ne veut rien dire ! Tu savais que j'étais
ivre. Tu savais ! Où est Aïcha ? Où est-elle ?
- Chez elle ! Arrête de crier. J'ai des voisins.
Essaie de te calmer.
- Me calmer ! Me calmer! Tu m'as pris ma
VIRGINITÉ SALOP!
- et ALORS ? TU ES LA SEULE FILLE DIVERGÉ
D'ACCRA? C'EST QUOI TON SOUCI ? Remercie
Dieu de l'avoir fait avec quelqu'un comme moi. Habille-toi, je vais te déposer.
- Tiens 200 mille, c'est pour toi.
- Après m'avoir violé, tu me remets de l'argent ! Je ne suis pas une prostituée !
"Pourtant, tu vis avec une.." murmure t'il.
Quoi ? Qu'est ce que t'as dis? Je n'ai pas entendu.
- Rien. On y va.
Je laisse l'argent sur la table et je le suis. Dans sa voiture, le silence est total.
Je réfléchis, je pense, j'analyse.
Qu'est-ce qu'Aïcha me dira pour sa défense !?
Il m'a déposé devant la maison et ma remit
sa carte de visite.
Je ne sais plus quoi penser.
Je tremble de peur, de colère, d'humiliation.
Un mélange de tout.
Dès que je sonne à la porte, Aïcha vient
m'ouvrir en souriant.
- Ça été ta nuit ma belle ?
Son sourire m'énerve encore plus.
Avant qu'elle n'eut le temps de faire quoi
que ce soit, je lui ai administré une claque
monumentale.
- Mais qu'est-ce qui te prends Edith !
- Tu m'as drogué. Tu m'as vendu à
Bryant. Pourquoi tu me fais ça ! Qu'est-ce
que je t'ai fait!
- Oh ! Oh! De quoi tu parles? Tu m'as supplié
de rester avec lui. Tu as dit que tu allais
rentrer aujourd'hui !
- Tu savais que j'étais soûl et de surcroît,
tu m'as drogué ! C'est quoi ces pilules
hein ! C'est quoi !
Elle sort de son porte-monnaie le paquet
de pilules
A suivre..
