L’entreprise.
Clara
Nous arrivons devant les locaux de la société, je les demande de me laisser là, je ne veux pas être remarqué le premier jour comme la fille que l’on vient déposer dans une berline. Au moment de descendre, mon frère me retient par le bras et me dit.
Je ne serais plus là à ton retour.
- Quoi tu t’en vas déjà ?
- Oui.
Ça m’attriste un peu de savoir que mon frère rentre aussitôt. C’est un peu contradictoire vue que c’est moi qui ai demandé cette indépendance, mais j’avoue que avoir mon grand frère près de moi me rassure. D’autant plus que je serai seule avec Ben.
- Pourquoi tu pars aussi vite ?
- Je suis juste venu voir comment tu étais installée et si tu allais bien t’habituer à la vie en France, mais je vois que je me suis inquiété pour rien, tu as l’air parfaitement à l’aise.
- Mais…
Je croyais que tu voulais qu’on te traite comme une grande fille.
- Bien sûr dis-je en rougissant devant le regard interrogateur de Ben.
- Alors conduis toi comme telle. Je t’aime dit-il en me déposant un baiser sur le front.
- Moi aussi je t’aime.
Puis je descends de la voiture et je lui dis au revoir.
- Je passerais te chercher à 18 heures me dit Ben.
Puis il démarre et ils s’en vont.
Me chercher ? Je suis sûre qu’il oubliera, je me tourne vers la façade de l’entreprise, elle est immense. Je respire un bon coup, puis je me dirige vers l’entrée, les portes s'ouvrent toutes seules, puis je vais vers la jolie réceptionniste qui me reçoit avec un sourire.
- Bonjour mademoiselle.
- Bonjour, comment puis-je vous aider ?
- Je suis venue pour un stage professionnel, dis-je en lui montrant ma lettre de stage.
- Très bien, rendez-vous au huitième étage, porte 805.
- Merci, bonne journée.
Je me dirige vers l’ascenseur et j’appuie sur le huitième étage, les portes s’ouvrent plus tard sur un couloir, très éclairé. Je me dirige à la porte 805 comme me l’a demandé la réceptionniste. Je frappe à la porte puis j’entre.
Un homme d’environ vingt-sept ans est assis derrière un bureau, il est au téléphone et me fait signe de m’asseoir, je tire une chaise devant moi et je m’assoie. Je l’observe discrètement. C’est un très bel homme, blond aux yeux verts, il porte une chemise bleue retroussée jusqu’au coude. Le genre d’homme qui ferait craquer n’importe quelle fille. Il raccroche quelques minutes plus tard et lève la tête vers moi.
- Désolé, avec les stagiaires j’ai beaucoup de choses à régler.
- Ce n’est pas grave.
- Vous êtes stagiaire vous aussi ?
- Oui. Je viens de Californie.
- Vraiment dit-il en me lançant un regard interrogateur. Vous exprimer en français sans accent.
- J’ai appris le français assez tôt.
Il prend un tas de papiers dans son armoire et un stylo.
- Je suppose que vous logez dans un des appartements mis à la disposition des stagiaires.
- Non, je loge chez une connaissance.
- Bien. Tenez, dit-il en me montrant un papier. Ceci est votre emploi du temps, avec là marqué tous les services et les différentes auxquelles vous devriez vous y rendre.
- D’accord.
- Suivez-moi, dit-il en se levant, je vais vous faire visiter.
Il m’ouvre la porte et je sors, il me fait visiter tous les bureaux de l’entreprise et me montre aussi la cafétéria. Nous convenons qu’il serait mieux pour nous de nous tutoyer, il s’appelle Christian.
- Tu fais quoi ce soir ? On pourrait peut-être aller boire un verre ?
- Ça aurait été avec plaisir, mais on vient me chercher à la fin de la journée.
- Ton petit ami ?
- Non, je n’ai pas de petit ami.
Il ne me répond pas et m’ouvre la porte, nous entrons dans une salle où il y’a déjà environ une dizaine de personnes. Je vais m’asseoir parmi elles tandis que Christian fait un discours.
- Le cabinet est très content de vous recevoir dans ses locaux. Comme vous le savez, nous avons choisi uniquement les meilleurs, et ce, partout dans le monde. Nous tenons donc à vous souhaiter la bienvenue. Je suis Christian Dubois, chargé de la communication de l’entreprise, votre superviseur Hélène viendra vous voir bientôt, je vous souhaite une bonne journée et bonne chance.
- Merci monsieur.
Il regarde dans ma direction, sourit puis s’en va. Je suis assise à côté d’une fille qui porte des lunettes comme moi, elle est super jolie avec ses cheveux noirs retenus en un chignon désordonné, elle se tourne vers moi et me salue en souriant.
- Capucine.
- Clara.
- Tu es américaine ?
- Oui et toi française je présume.
- Tu présumes bien, je suis toute excitée et nerveuse à la fois.
- Moi aussi, je n’ai jamais été aussi loin de chez moi.
- Ah oui ?
Je secoue la tête pour dire oui.
- Je sens qu’on va bien s’entendre.
- Moi aussi.
Puis le superviseur entre et nous dit que nous pouvons nous rendre dans nos différents services, c’est une femme dans la trentaine assez belle, et très élégante, elle porte un tailleur rouge avec des escarpins noirs. Je consulte mon emploi du temps et je suis affecté au service du personnel et Capucine aussi. Alors nous nous y rendons toutes les deux. À notre passage, les regards se tournent sur nous.
- Je sens que je vais bien m’amuser ici, murmure Capucine.
- Pourquoi ?
- Tu veux rire ? Il y’a plein de petits morceaux que j’aimerais bien croquer.
Je souris et je secoue la tête. Des petits morceaux qu’elle aimerait bien croquer !
Nous entrons dans le bureau et présentons nos lettres de stage au chef service. Il nous assigne deux bureaux sur lesquels travailler et nous remet un pile de documents sur lesquels nous commençons à travailler.
À 18 heures, nous sommes sommés de rentrer chez nous, je sors des locaux au bras de Capu qui me fait mourir de rire. Elle me dit que son chauffeur est venu la chercher et moi je regarde dans la rue pour voir si Ben a tenu sa promesse. Puis je vois sa berline noire garée un peu à l’écart, je fais une bise à mon amie et je pars. J’ouvre la portière de la voiture et j’entre.
- Bonsoir.
- Salut, me répond -il, tu as passé une bonne journée ?
- Absolument et toi ?
- Pas trop mal. Tu veux qu’on aille manger quelque part ?
- Non, je suis exténuée, je me ferai un sandwich et puis j’irai dormir.
- D’accord comme tu voudras.
Puis il démarre la voiture et nous rentrons. Le trajet se fait en silence, je ne veux pas parler de peur de dire une bêtise, alors je me contente de me taire et de regarder à travers la vitre. Nous arrivons à l’appartement et je vais dans ma chambre prendre une douche.
- Je suis dans ma chambre si tu as besoin de quelque chose me dit-il.
- D’accord.
J’entre dans ma chambre et je ferme la porte, puis je m’adosse sur le mur, j’essaye de retrouver une respiration normale. C’est l’ami de ton frère, n’attends rien de lui. Je me déshabille et je vais prendre une douche, je laisse l’eau chaude couler sur ma peau, je prends le gel de douche d’une main et je me le passe sur le corps. J’imagine que ce sont ses mains, c’est lui qui empoigne mon sein et le malaxe doucement, puis sa main glisse délicatement sur mon corps me procurant des sensations jusque là inconnues. Ma main glisse langoureusement le long de mon ventre et s’arrête entre mes cuisses, je suis tentée de la faire glisser entre mes lèvres intimes, mais je me ressaisis. Je me rince et je sors de la salle de bains. Les seules mains que je veux voir là sont les siennes.
