Paris !
Clara.
Je suis quelqu’un d’assez solitaire, je n’ai pas d’amis. De toute façon, qui accepterait d’être ami avec une fille qui ne sort presque jamais, j’ai une vue assez ennuyeuse. J’ai toujours fait de l’école ma priorité, j’ai d’excellentes notes, je fais partie des meilleurs et à vingt ans je suis en Master deux.
Ma famille n’a rien de conventionnelle, nous sommes extrêmement riches. Toute ma vie j’ai vécu dans le luxe, mais j’ai toujours essayé d’être quelqu’un de normal. Déjà quand j’étais petite, mes parents me couvraient d’amour et plus tard quand j’ai commencé à aller à l’école mon grand frère a pris la relève. Si quelqu’un osait me faire du mal, ou me parler n’importe comment, cette personne le payait souvent très cher. Et plus tard, je suis allée le retrouver au collège, il s’était fait un nouvel ami, Benjamin Leclerc, le fils du PDG des entreprises Leclerc. Un garçon étrange, je me rappelle que la première fois que je l’ai vu, j’ai été captivée par ses yeux. C’était quelque chose de captivant. Ses yeux d’un bleu pâle, ses lèvres charnues et ses cheveux en bataille.
Toutes les filles craquaient pour eux, Alex le beau blond et Ben Le Brun ténébreux. Il venait souvent dormir à la maison, dit coup j’ai appris le français ou alors Alex allait chez lui. Ils sont tellement proches, que du coup lui aussi me voit comme sa petite sœur. Mais moi, je ne suis pas sa petite sœur, nous n’avons aucun lien de parenté et je le désire tellement. Rendez-vous compte, j’ai vingt ans, et je n’ai fait entrer aucun homme dans ma vie, parce que je ne veux que lui. J’ai bien déjà été embrassé quelques fois, mais ce sont de ses baisers que je rêve, c’est lui que je veux. Mais je sais que cet amour est impossible car je serai toujours sa petite sœur.
Et là, je me retrouve dans un avion avec mon frère en direction de la France pour un séjour d’un an dans le même appartement que lui. Serais-je capable de réprimer mes sentiments ?
Seigneur, donne moi la force.
Nous atterrissons à l’aéroport de Paris, Alex voulait que nous prenions un jet, mais j’ai refusé, je veux vivre comme toute personne normale, je n’ai jamais rien fait par moi-même, mon frère m’a toujours facilité la vie, pour lui je suis un petit œuf qu'il faut à tout prix couver. On a donc pris un avion, mais en première classe. Nous sommes attendus à la sortie par un chauffeur dans une berline noire.
- Jean comment allez-vous ? Demande mon frère dans un français impeccable.
- Bien monsieur Wilkinson et vous ?
- Très bien merci. Voici ma petite sœur Clara.
- Elle absolument ravissante, parle t’elle français ?
- Oui et merci.
- Monsieur Leclerc a été retenu par une réunion de travail, alors il vous prie de bien vouloir l’excuser.
- Bien sûr dit mon frère.
Le chauffeur nous ouvre la portière et nous entrons dans la voiture. Il fait frais, heureusement que j’ai mis un pantalon et un pull. Nous roulons environ trente minutes, Alex et le chauffeur discutant de choses complètement inintéressantes pour moi.
Je regarde à travers la vitre, le paysage qui défile, même sous ce ciel gris, la ville reste magnifique. Je regarde la Tour Eiffel que j’ai toujours rêvé de visiter, je suis à Paris, la ville de l’amour. Nous arrivons dans un immeuble et Jean nous fait passer par un ascenseur privé, ensuite nous arrivons dans un magnifique appartement de ceux que l’on voit dans les magazines. Il y’a pas à dire Alex et Ben ont les mêmes goûts en matière de décoration, la décoration est magnifique, bien qu’impersonnelle. Je vais m’asseoir sur le canapé et Alex va se servir un verre.
Je ne m’en suis pas rendue compte, mais je tombais de fatigue. Alors je me suis endormie. À mon réveil j’entends des voix qui se parlent, je reconnais tout de suite sa voix, grave sexy et rauque. Alex et lui sont entrain de rire, j’en tremble de tout mon corps, ça fait des années que je n’ai pas entendu sa voix, cette voix que jamais je n’oublierais. Quelque chose me pousse à garder les yeux fermés.
- Tu aurais dû lui montrer la chambre elle va se briser je cou à force de dormir sur ce canapé.
- Eh mec c’est ta maison, j’allais pas lui donner une chambre comme ça.
- Tu sais bien que tu es aussi chez toi ici. Attends, je vais la conduire dans la chambre.
Quelques minutes plus tard, je me sens soulevé par des bras puissants. Une chaleur soudaine m’envahit toute entière, j’arrive à sentir à travers ses vêtements, la fermeté de son corps. Il me dépose sur un lit et là j’ouvre les yeux. Mon regard s’ancre au sien, je me noie dans cet océan bleu, et là, à cet instant précis, quelque chose se passe, nous sommes comme liés par un fils invisible. Il me sourit et dit.
- Bonjour petite fraise. Tu dois être épuisée repose-toi dit-il en déposant un baiser sur ma joue.
Puis il me couvre et sort de la chambre, je caresse ma joue d’un air rêveur. Mon Dieu, qu’est-ce qui vient de se passer là ? Cette connexion je l’ai imaginée ou alors c’est vraiment ce qui s’est passé ?
Je regarde le plafond, puis je me lève du lit pour me changer. Je passe toute la soirée dans ma chambre, qui est d’ailleurs immense avec une salle de bain interne, de grandes fenêtres et des armoires. Je n’entends plus leurs voix au salon, alors je suppose qu’ils sont partis faire un tour. J’ouvre ma valise, puis je commence à ranger mes affaires dans le placard. Je sors ensuite mon carnet et je commence à noter toutes les questions que j’aimerais bien poser à l’entreprise demain, je suppose que je vais devoir partir seule étant donné que ces deux là sont allez se soûler, ils ne pourront sans doute pas m’accompagner. J’allume ensuite mon ordinateur, et je me regarde une série, avant de finalement m’endormir.
Mon réveil sonne à 6 heures je dois être à l’entreprise à 7:30. Je sors du lit et je vais prendre une douche, j’ouvre le placard et je choisis une robe rouge à volants, avec un décolleté pas trop grand. Un pardessus et des bottes noires. Je me maquille légèrement, je prends mon sac et je sors de ma chambre, je suis surprise de les voir tous les deux au salon assis devant des tasses de café.
- Je croyais que vous seriez encore endormis.
- Pourquoi donc ?
- Vous êtes sortis hier soir et quand vous sortez… dis-je sans terminer ma phrase.
- Tu aurais pu venir rester avec nous, nous ne serions pas sortis me dit mon frère.
- Tu plaisantes ! J’étais crevée.
Ben se contente de nous regarder sans rien dire, puis il prend les clés de la voiture et se lève.
- On y va ?
Je resserre les cordes de mon pardessus et je sors derrière eux, c’est Ben qui conduit. Pendant tout le trajet, je les entends discuter et moi je me tourne vers la fenêtre, je suis stressée. Ce sera ma première fois dans un pays étranger et j’ai envie de bien faire les choses, et cette tendance que j’ai à rester seule, va me causer préjudice je le sais. Il faut que j’apprenne à m’ouvrir aux autres. Soudain, je sens son regard posé sur moi, je lève la tête et je rencontre son regard bleu qui est posé sur moi. Et puis comme s’il lisait dans mes pensées, il me dit.
- Ne stresse pas trop, tout ira bien.
Je dis oui de la tête et je me tourne à nouveau vers la fenêtre.
