Et si toi tu le séduisais ?
Clara.
En sortant de l’immeuble, je me sens libre, vous savez cette impression d’être retenu quelque part et puis soudainement vous êtes relâché ? Eh bah c’est exactement ça. J’envoie un message à Capucine pour lui dire que je suis dans le taxi, elle me répond qu’elle aussi. Je ne savais vraiment pas que c’était possible pour moi de me faire des amis. Ou du moins un ami et tout ça c’est entrain de m’arriver parce que j’ai enfin pu quitter le nid familial, je n’ai plus la surveillance perpétuelle de mes parents sur le dos. Et c’est pour moi comme une libération. J’arrive la première devant les locaux de l’entreprise et j’attends Capu. J’attache les nœuds de mon manteau et je souffle sur mes doigts, j’aurais peut-être dû mettre des gants pour me tenir au chaud.
- Bonjour Clara.
- Bonjour… J’ai complètement oublié son nom.
- Christian.
- Désolée dis-je embarrassé j’ai une très mauvaise mémoire.
- C’est pas ce que dit ton dossier. Il paraît que tu as une excellente mémoire.
- Tu as lu mon dossier demandais je surprise.
- J’ai lu les dossiers de chaque candidat.
- D’accord.
- Que fais-tu là sous le froid ?
- J’attends une amie.
- Je peux rester avec toi ?
- Non, ce n’est vraiment pas la peine.
- D’accord on se voit plus tard alors.
- D’accord.
Cinq minutes plus tard, Capucine arrive avec deux cafés.
- Tiens, je me suis dit que tu aurais froid.
Elle a retiré ses lunettes et porte une combinaison noire très belle, ses cheveux sont relâchés.
- Je t’ai déjà dit que je t’aimais ?
- Non répond-elle en rigolant. On y va ?
Elle pousse la porte et je la suis à l’intérieur. Nous nous asseyons toutes les deux derrière nos bureaux et commençons le travail. Avec ça aucune plaisanterie, nous travaillons super vite et bien. À l’heure de la pose déjeuner, Capu et moi nous dirigeons à la cafétéria pour aller manger. Une fois nos repas commandés, nous allons nous asseoir à une table loin des autres.
- Alors, comment trouves-tu notre ville ?
- Je n’ai pas encore eu l’opportunité de visiter.
- Tu veux rire ! S'étonne-t-elle. Qui à Paris ne rêve pas de voir la Tour Eiffel ?
- Ce n’est pas que je veux pas, c'est juste que je ne saurais même pas où commencer.
- Je peux être ton guide si tu veux.
- Tu pourrais ?
- Bah ouais ! Ça ne me derange pas.
Ce serait vraiment super.
Nous sommes rejoints par Christian le chargé de la communication.
- Salut les filles.
- Salut répond Capu.
- Alors comment ça se passe ?
- Plutôt bien, tout le monde est super cool.
- Et toi Clara ?
- Plutôt oui.
- Je me disais qu’on pourrait peut-être aller se manger un morceau après le travail.
Je continuais de manger mon steak, puis comme Capu ne répondait pas, je levais la tête vers elle pour me rendre compte que tous les deux me regardaient.
- Oh ! C’est à moi que tu t’adresses ? Désolée je ne peux pas. Je dois rentrer tôt ce soir.
- Une autre fois alors.
- Oui une autre fois.
Puis il quitta notre table et s’en alla. Puis, Capucine me frappa sur le bras.
- Eh mais ça fait mal !
- Ce mec vient littéralement de te draguer et tu l’as repoussé.
- Mais quoi ? Tu dis n’importe quoi.
- Non et si je ne me trompe pas, ce n’est pas la première fois qu'il t’invite.
- Oui c’est vrai, il m’a demandé un truc pareil hier.
- Mais pourquoi tu n’acceptes pas. Tu as déjà un mec c’est ça ?
Je restais un instant sans voix et je la regardai.
- Ce n’est pas mon mec.
- Je Mais il te plaît bien.
- Je suis raide dingue de lui, depuis que je suis toute petite.
- Et pourquoi tu n’as jamais sauté le pas, t’es super canon, tu ne laisses personne indifférent.
- Bah faut croire que celui-ci, c’est le meilleur ami de mon grand frère, il me voit comme sa petite sœur.
L’histoire classique quoi.
Alors tu vois, il n’y a rien à espérer. Je suis sa petite sœur et rien d’autre.
- Et si tu le poussais à changer d’avis ?
Je regarde Capucine sans comprendre.
- Que veux-tu dire par là ?
- S’il n’arrive pas à voir la magnifique femme que tu es pousse le à s’en rendre compte séduit le.
- Le séduire ?
- Oui mais subtilement de sorte qu’il ne se rende pas compte que tu le séduis.
- Et je fais comment moi ? Je n’ai jamais séduit personne.
- Tu n’as jamais eu de petit ami ?
- Non jamais.
- Waw. Je sais que je n’arrête pas de le dire, mais tu es unique en son genre.
- Ne te moque pas.
- D’accord ma cocotte je vais t’apprendre à travailler ton sex-appeal.
- Mais comment ?
- Je sais pas moi, soit plus sexy, rends le jaloux.
Je souris sans rien répondre à ma nouvelle alliée. Nous terminons de manger et nous remontons dans le bureau pour travailler.
Les dossiers sont interminables, et le travail n’en finit pas. Mais à 19 :30, nous finissons le travail et rentrons. Je m'arrête dans un supermarché et je fais les courses. J’arrive à l’appartement et comme je m’y attendais, Ben n’est pas encore rentré. Je pose mes courses sur le plan de travail et je vais ensuite dans la chambre enfiler un short et un démembré, il fait assez chaud dans l’appartement. Je me dirige derrière les fourneaux et j’entame la préparation de mon poisson. La porte s’ouvre quelques minutes plus tard sur Ben.
- Salut dis-je en me retournant vers lui.
- Salut.
- Tu as passé une bonne journée ?
- Oui et toi.
- Fatigante mais je ne me plains pas. - J’espère que tu as faim, je fais du poisson.
Il me lance un regard inquisiteur.
- Sérieusement ?
- Oui sérieusement, va te changer et ensuite revient manger.
Je le regarde partir et je souris pour moi même.
- Tu n’as pas fini d’être surpris Benjamin Leclerc.
Je finis de cuisiner et je dresse la table, puis je sors une bouteille de vin blanc.
- Tu as préparé tout ça ?
- Oh c’est rien !
Je me dresse sur la pointe des pieds pour prendre des verres à vin, mais je n’y arrive pas.
- Tu peux venir m’aider s’il te plaît ?
- Bien sûr.
Il se place derrière moi et essaye de prendre les verres, je sens sa chaleur dans mon dos, putain de bordel de merde, est-ce normal tout ce tourbillon d’émotions qui se réveille dans mon bas ventre, juste parce qu’il est derrière moi.
Il prend les verres et me les donne.
- Merci dis-je en me tournant rapidement.
Je me retrouvai maintenant prisonnière de ses bras et de son regard. Il s’attarda d’abord sur mes yeux, puis descendit sur ma poitrine et enfin mes cuisses. Nous restons comme ça un bout de temps à nous regarder. J’arrive enfin à sentir son parfum, viril et envoûtant. Mon Dieu, combien de temps vais-je encore pouvoir encore me retenir ?
- Désolée murmurais-je.
Lui aussi semble se ressaisir et me laisse passer.
- Alors on le mange ce repas ? Demande t’il.
- Bien sûr !
Il me tire une chaise et s’assoit en face de moi. Il me donne son assiette et je lui sers du poisson avec des pommes de terre. Dès la première bouchée, il ferme les yeux.
- Ça te plaît ?
- C’est divin ! J’adore !
- Ça me fait plaisir que ça te plaise. Un verre de vin ?
- Tu es autorisée à boire ?
J’ai vingt ans alors oui je crois. En plus c’est du vin blanc alors.
- D’accord mais pas trop, tu dois aller travailler demain matin.
- D’accord papa.
- Si j’étais ton père je ne te laisserai même pas boire une goutte d’alcool.
Je lui lance un regard langoureux et j’avale une gorgée de vin. Le repas se passe dans une ambiance détendue, puis je regarde ses bras.
- Quoi tu as encore de tatouage.
- Oui.
- Je me rappelle le jour où vous étiez allés vous faire tatouer Alex et toi, les parents avaient pété un câble.
- Oui et ta mère était à deux doigts de nous flanquer une raclée.
- Et moi j'étais morte de rire dans ma chambre.
- Quoi ? Ça t’aurais plus de voir ta mère me donner une raclée ? Demande t’il faussement vexé.
- Oui, ça aurait été super drôle.
- Et si moi je te donnais une fessée, tu trouveras encore cela drôle ?
Sa question avait une connotation sexuelle et à sa tête, je vois qu’il vient de le comprendre, il se racle la gorge gêné.
- Excuse-moi, je ne sais plus ce que je dis, tu ferais d’aller te coucher, je vais débarrasser la table.
- Tu es sûr ? Je peux le faire tu sais.
- Non vas-y je m’en occupe.
- D’accord bonne nuit Ben.
- Bonne nuit petite fraise.
J’allais ensuite dans ma chambre et je fermais la porte. Je fis ma petite danse de la victoire le sourire aux lèvres, quelque chose venait de se briser entre nous.
