Introspection.
Ben.
Je regarde Clara se diriger dans sa chambre, mon regard s’attarde étrangement sur ses longues jambes et sa démarche langoureuse. Attends, est-ce que c’est moi qui viens de dire que je trouvais la démarche de Clara langoureuse ? Mais qu’est-ce qui m’arrive ? C’est l’alcool, ce doit sûrement être ça. Sinon je n’aurais jamais eu de telles pensées envers elle. Elle est comme ma petite sœur. J’ai comme maintenant de passer pour un gros pervers au lieu d’être le grand frère que je dois être pour elle. Je me lève et je débarrasse la table, il faut que je pense à autre chose. Je finis de faire la vaisselle et je vais me coucher. Le matin à mon rêve, j’ai une tasse de café et un petit-déjeuner qui m’attendent sur la table avec un petit mot gentil.
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Je me surprends à sourire, je ne sais pas pourquoi, mais cette attention me surprend agréablement. Jamais dans toutes mes relations, même avec Ashley, je n’ai jamais vécu ça. Un tel degré d’intimité avec une femme, elle me fait à manger, me prépare le petit déjeuner et pense même à me laisser un petit mot. Elle a laissé son numéro en bas du message. J’enregistre son numéro petite fraise. Je mange et je vais au travail. J’entre dans les locaux de mon entreprise pharmaceutique le sourire aux lèvres, mes employés me disent bonjour et je leur réponds d’un hochement de tête. Je prends mon ascenseur privé en direction de mon bureau, il s’ouvre au quatorzième étage. Je souris pour saluer ma secrétaire Marie, mais mon sourire disparaît immédiatement quand je vous l’expression sur son visage. Et je sais pourquoi, quand elle a cette expression, ça veut dire que mon père est dans les parages et toute mon entreprise sait à quel point je déteste mon père, je le méprise, je déteste rien que l’idée d’être son fils.
- Je suis désolée…
- C’est bon, je m’en occupe dis-je en poussant la porte de mon bureau.
J’entre dans mon bureau et je lance ma mallette sur le fauteuil. Mon père est assis sur mon fauteuil, je pense immédiatement à le faire changer, de peur que son venin ne m’infecte.
- La prochaine fois que tu te permets d’entrer dans les locaux de cette manière, je te fais jeter dehors par la sécurité.
- Calme-toi fils ! Je suis fier de l’empire que tu as bâti.
- Tu as perdu le droit de m’appeler ainsi le jour où je t’ai surpris à sauter ma fiancée. Et ta fierté tu peux te la mettre où je pense.
- Ça fait quatre ans maintenant, tu pourrais oublier cette histoire quand même.
- Ta gueule ! Oublier ? Oublier quoi, criais-je hors de moi. Que mon père a baisé la femme que je devais épouser parce qu’il est incapable de contrôler le truc qui est entre ses jambes ?
- C’était une erreur et je le regrette tous les jours de ma vie, parce que j’ai perdu mon fils.
- Et toutes celles avec qui tu trompes maman, sans même te cacher sont aussi des erreurs ?
- Je…
- Sors d’ici avant que je ne perde définitivement le contrôle.
- Dans deux semaines c’est l’anniversaire de ta mère, tu pourrais au moins passer à la maison pour lui faire plaisir.
J’éclate d’un rire sarcastique.
- Parce que maintenant tu te soucies du plaisir des autres ? Il y’a que le tien de plaisir qui compte, cesse de faire semblant ça ne te ressemble pas.
Il s’avance vers la porte et pose sa main sur la poignet.
- Ne le fais pas pour moi. Fais le pour ta mère.
Puis il ouvre la porte et s’en va. Dès qu’il sort, je pète un plomb, je jette tous les dossiers qui se trouvent sur mon bureau et j’hurle de colère. Marie entre dans mon bureau d’un air paniqué, je la renvoie aussitôt en lui criant dessus. Elle sort et me laisse seule dans mon bureau.
Je me sers un verre pour me calmer, je n’arrive pas à croire qu’après toutes ces années, il ait toujours autant d’emprise sur moi. Je le déteste, il me dégoûte, déjà qu’en tant que père et mari il n’a pas été présent, mais en plus il s’est permis de coucher avec ma future femme. En même temps, ça m'a permis de mieux connaître la garce que je comptais faire entrer dans ma maison.
Hélène, mon employée chargée des stages dans mon cabinet des ressources humaines entre dans mon bureau et lance un regard réprobateur dans la pièce.
- Eh bah dit donc, c’est quoi ce désordre ?
- Ce ne sont pas tes affaires. Qu’est-ce qu’il y’a ?
Elle me regarde sans rien dire et me prend mon verre des mains.
- Je ne vais rien dire pour cette fois, parce que je vois bien que tu n’es pas dans ton assiette. Je suis venue t’apporter les dossiers des nouveaux stagiaires.
- Fais voir dis je en prenant le dossier qu’elle me tendait.
- Il y’en a qui sont très prometteurs.
J’ouvris le dossier que je commence à fouiller, je m’arrête sur celui de Clara et j’observe sa photo pendant un instant, elle a un regard déterminé, des lèvres roses et charnues et ses taches de rousseur qui accentuent encore plus sa beauté et ses traits délicats.
- Parle-moi d’elle dis-je en lui montrant la photo de Clara.
Hélène se penche pour regarder la photo.
- Clara Wilkinson ? Plutôt discrète, mais elle effectue un assez bon travail. Pour le moment, elle est affectée au service du personnel.
- Elle n’a pas de problèmes ?
- Non aucun, sauf peut-être Christian.
- Quoi Christian ?
- J’ai l‘impression qu’il s’intéresse à elle, il n’arrête pas d’essayer de l’approcher.
Le fait de savoir que Christian s’intéresse à Clara me contrarie beaucoup, c’est une gamine bon sang, il y’a plein de femmes dehors qu’il pourrait courtiser, mais pas Clara. En plus ce n’est pas un garçon pour elle, ce mec est un coureur de jupons, cependant il faut un excellent travail.
- Tu lui diras bien de se tenir à distance d’elle s’il ne veut pas d’ennuies avec moi.
- Pourquoi ? Qu’est-ce que ça peut bien te faire ? Ce n’est qu’une stagiaire.
- Fais-le c’est tout, je n’ai pas de compte à te rendre.
- D’accord, décidément tu n’es pas d’humeur.
Elle se lève puis sort de mon bureau. Je reste assis là toute la journée sans rien faire, je n’ai pas envie de travailler et mon esprit vagabonde partout sauf au bureau. Je prends mon téléphone et j’appelle la seule personne dont la compagnie m’est agréable en ce moment Clara. Elle répond à la deuxième sonnerie.
- À quelle heure finis tu demandais je sans prendre la peine de la saluer.
- Bonsoir à toi aussi, dans deux heures je crois. Pourquoi tu vas bien ? Tu as une voix un peu étrange.
- Oui ça va ne t’inquiète pas.
Puis je reste un moment sans rien dire.
-,Alors ?
- Alors quoi ?
- Bah pourquoi tu m’appelles ?
- Je me suis dit que c’est le week-end et que je pourrais t’inviter quelque part. Tu veux bien ?
Je n’entends plus aucun son de l’autre côté du combiné.
- Tu es là ?
- Oui, oui je suis là juste que je suis complètement crevée vois-tu. On pourra se faire une soirée ciné plutôt, tu vois t’es la maison.
- D’accord, ce sera comme tu veux.
- Super à ce soir.
Puis elle raccrocha, je regarde ma montre, il est dix-sept heures, elle ne m’a même pas dit quel film elle souhaiterait voir. Je me lève, je prends ma mallette et je sors du bureau. Je m’arrête un instant devant ma secrétaire.
- Marie, je suis désolée pour tout à l’heure.
- Ce n’est pas grave monsieur. Je comprends.
Puis je sors de l’immeuble, je m’arrête devant un magasin de disques et je prends un bon vieux film d’horreur, puis je rentre à la maison et je prépare les pop-corn. Elle arrive à 18:30.
- Ça sent bon le popcorn tu as déjà tout préparé ?
- Et je t’ai même pris une glace au chocolat.
- Mmm ! Est-ce que je t’ai déjà dit que je t’aime ? Demande t’elle en me faisant un bisou.
Je me crispe immédiatement, je sais qu’elle a dit ça pour blaguer, mais ça me fait peur tout de même. Plus peur même que ce putain de film d’horreur. Elle entre dans sa chambre et en ressort avec un jogging.
- Alors que nous as-tu choisi comme film ?
- Un film d’horreur !
Elle reste sans voix et me regarde.
- Tu n’aimes pas.
- Non, mais on va le regarder c’est pas grave.
Elle vient s’asseoir près de moi et pose la tête sur mes jambes, je lui caresse les cheveux.
- Tu es bien là ?
- Parfait.
- Alors c’est parti.
Le film commence assez normalement avec deux étudiants qui s’embrassent dans la voiture, jusqu’à ce qu’un type vienne leur arracher le cœur. Clara n’arrête pas de crier, elle a vraiment peur, elle se tourne contre mon ventre et me serre vraiment fort, un nœud se forme autour de ma gorge et elle reste comme ça jusqu’à s’endormir. Sa respiration devient régulière, je la garde là jusqu’à ce que le film finisse, puis je la porte dans sa chambre pour la coucher. Je la dépose doucement sur le lit, puis je la regarde dormir, quelque chose naît en moi, quelque chose que je ne pourrai expliquer je dépose un baiser sur son front et je sors.
