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Chapitre 5. Premier rendez-vous au bord du lac

Le week-end arriva plus vite que je ne l’aurais cru. Toute la semaine, j’avais oscillé entre l’impatience et le doute. Avais-je bien fait d’accepter ce rendez-vous ? Était-ce une bonne idée de revoir René après cette première rencontre qui m’avait tant troublée ?

Mais, malgré mes interrogations, une chose était certaine : je voulais y aller.

Le samedi matin, je me réveillai plus tôt que d’habitude. Blandine dormait encore dans sa chambre, et l’appartement était plongé dans un silence paisible. Je restai quelques minutes allongée dans mon lit, regardant le plafond, avant de me décider à me lever.

Après un rapide passage à la cuisine pour me servir une tasse de thé, je m’installai sur le canapé, mon téléphone à la main. Pas de message de René. Il ne cherchait pas à envahir mon espace, et d’une certaine manière, cela me rassurait.

— Grande sœur, tu es déjà réveillée ?

La voix ensommeillée de Blandine me tira de mes pensées. Elle se frottait les yeux, ses cheveux en désordre lui donnant un air enfantin.

— Oui, je n’avais plus sommeil.

Elle s’assit à côté de moi et m’observa en silence avant de lancer, d’un ton malicieux :

— Aujourd’hui, c’est ton rendez-vous, n’est-ce pas ?

Je souris malgré moi.

— Oui.

— Tu comptes mettre quoi ?

Je levai les yeux au ciel.

— Blandine…

— Quoi ? protesta-t-elle en riant. C’est important, tu sais !

Je soupirai, amusée. Elle n’avait pas tort. J’allais devoir choisir une tenue qui reflétait à la fois mon style et mon humeur du jour.

Après le petit-déjeuner, je me dirigeai vers ma chambre et ouvris mon armoire. Mes doigts effleurèrent les tissus, hésitant. Fallait-il que je sois élégante, ou plutôt simple et naturelle ? Je voulais être moi-même, sans en faire trop.

Blandine entra sans prévenir et s’appuya contre le cadre de la porte, les bras croisés.

— Tu bloques, hein ?

Je ris légèrement.

— Peut-être un peu.

Elle s’approcha et se mit à fouiller dans mon armoire avec l’enthousiasme d’une styliste en mission.

— Tu veux être impressionnante ou juste charmante ?

— Juste… bien.

— Alors, mets cette robe-là.

Elle tira une robe fluide, bleu nuit, simple mais élégante. Je l’attrapai et la regardai sous tous les angles.

— Tu crois ?

— Absolument. Avec des boucles d’oreilles discrètes et tes sandales à talons, ce sera parfait.

Je souris. Cette petite savait comment s’y prendre.

— D’accord, coach.

Elle leva fièrement le menton.

— Tu verras, il ne te quittera pas des yeux.

Je me préparai avec soin, prenant le temps d’hydrater ma peau, de coiffer mes cheveux avec délicatesse, et d’appliquer un maquillage léger qui mettait en valeur mes traits sans être trop voyant.

En me regardant dans le miroir, je ressentis une légère montée de trac. Ce n’était pas un simple rendez-vous. C’était un premier pas vers une histoire dont je ne connaissais pas encore l’issue.

Blandine m’observa une dernière fois avant de déclarer, satisfaite :

— Parfaite.

Je pris une profonde inspiration et attrapai mon sac.

— Il est temps d’y aller.

Et avec cela, je quittai la maison, le cœur battant un peu plus fort que d’habitude.

Je quittai l'appartement avec une sensation étrange, à la fois excitée et nerveuse. Le trajet jusqu'au Beach Palace me sembla plus long que d'habitude, mes pensées vagabondant, imaginant cette rencontre que j'avais déjà dans la tête depuis plusieurs jours. Ce lieu, sur le bord du lac Kivu, avait toujours eu quelque chose de magique. Une atmosphère particulière où le ciel semblait se fondre dans l'eau, où les palmiers, les bungalows en bois et les terrasses invitant à la détente créaient une ambiance intime et reposante.

Lorsque j'arrivai enfin à destination, la brise fraîche du lac me caressa le visage, me rappelant que la nature, dans toute sa splendeur, était toujours là pour accueillir ceux qui cherchaient un peu de calme et d'évasion.

Le Beach Palace était réputé pour sa beauté simple et sa décoration raffinée, et aujourd'hui, je comprenais pourquoi ce lieu avait été choisi pour notre rencontre. Les tables étaient parsemées de nappes blanches, et de petites bougies sur les rebords des tables diffusaient une lumière douce et chaleureuse. Le lac, tout proche, offrait un panorama spectaculaire, avec ses eaux bleues se mêlant à l'horizon d'un ciel éclatant de couleurs douces. Des rideaux légers flottaient au vent, créant une atmosphère à la fois sereine et un peu magique.

À mon arrivée, je fus accueillie par un serveur qui me conduisit directement à une table en terrasse, surplombant le lac. René n'était pas encore là. Je pris place, l'air un peu gênée, observant les autres clients autour de moi, mais mon regard ne tarda pas à se poser sur la scène qui se déroulait devant moi : les vagues doucement poussées par la brise, les bateaux de pêcheurs qui se dessinaient au loin, tout semblait paisible, et moi, au milieu de ce décor, je me sentais un peu… en décalage, comme si je ne savais pas encore quel rôle jouer dans ce rendez-vous.

C’est alors que je le vis arriver. René, d’un pas calme, élégant sans être prétentieux, se dirigea vers moi. Il portait une chemise en lin beige, légère, et un pantalon clair qui s’accordait parfaitement avec la douceur de l’endroit. Il avait l’air à la fois détendu et concentré, comme s’il mesurait chaque pas, chaque geste. Il s’arrêta devant ma table, un sourire sincère aux lèvres.

— Clémentine, tu es splendide, dit-il simplement.

Je vis dans ses yeux une lueur d’admiration, mais aussi de respect. Il s’assit sans précipitation, comme si le temps lui appartenait.

Le serveur arriva alors pour nous présenter les cartes. René commanda un vin blanc, léger et fruité, tandis que je choisis une boisson fraîche à base de fruits locaux. Nous restâmes quelques instants sans échanger un mot, chacun de nous observant discrètement l'autre, comme pour mieux comprendre ce que cette rencontre pourrait nous offrir. Le bruit du lac, des oiseaux et des rires lointains créait une mélodie apaisante, tandis que, autour de nous, les vagues clapotant contre le rivage accompagnaient le silence entre nous.

Enfin, le serveur revint avec nos commandes, et nous commençâmes à boire, sans précipitation. Je sentais que René, bien qu’il ait cette assurance tranquille, mesurait chaque mot qu’il allait prononcer. C’était comme s’il tentait de sonder la personne que j’étais, pas seulement à travers ce que j’exprimais, mais à travers les silences, les regards. Il m’observait, et je ressentais la même chose : un regard qui cherchait des réponses sans chercher à imposer quoi que ce soit. Et pendant que nous dégustions nos verres, nous nous regardions dans un silence profond.

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