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Innocent ou coupable ?

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Lukando
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Résumé

— Ils ont des preuves… je ne comprends pas… Ils disent que j’ai fait des choses horribles… — Écoute-moi. Je vais trouver qui t’accuse. Je vais trouver pourquoi. Et je jure devant Dieu que je ne laisserai pas ces mensonges détruire notre famille. Elle vit ses yeux s’emplir de larmes. — Je ne sais pas si j’ai la force… — Si. Tu l’as. Parce que je vais être ta force, Alejandro. Et nos enfants aussi. Tiens bon. Elle inspira profondément, pour ne pas laisser éclater sa peine. — Lucía va s’occuper de toi. Et moi, je vais chercher la vérité. Peu importe le prix. Le gardien annonça que le temps était écoulé. Elle le regarda encore, imprimant chaque détail de son visage dans sa mémoire. — Je t’aime, dit-elle simplement. — Je t’aime aussi, murmura-t-il. Quand elle ressortit, le commandant Vargas l’observait en silence. — Vous êtes courageuse, Señora Torres. Mais préparez-vous. L’enquête sera longue. Et parfois, la vérité fait plus mal que le mensonge. Marisol ne répondit pas. Elle sentait en elle une détermination froide et tranchante. Elle trouverait qui avait osé accuser son mari. Et elle ne reculerait devant rien.

les contraires s'attirenttragédiematurevrai amourcontre-attquesuspenseindépendant

Partie1

Chapitre 1 : L’Arrestation

Le soleil de Mexico filtrait à travers les persiennes du salon lorsque Marisol Herrera de Torres posa la table du petit-déjeuner. Comme chaque matin, elle avait préparé du café de Oaxaca, des tortillas tièdes, et la confiture de goyave que Valeria adorait. Alejandro, assis face à elle, parcourait distraitement les gros titres sur sa tablette, fronçant parfois les sourcils devant les nouvelles économiques.

— Tu es sûr que tu ne veux pas te reposer aujourd’hui ? demanda Marisol en servant le café.

— Non, mi vida. La semaine s’annonce chargée. Je dois régler ce contrat avec Esteban. Mais samedi, je promets qu’on partira quelques jours à Puebla.

Son sourire était doux, comme toujours. Mateo, treize ans, se précipita à la table en courant, un ballon de football sous le bras, tandis que Valeria, dix-sept ans, vérifiait encore son maquillage dans son téléphone. Pendant quelques minutes, la vie avait l’air paisible, parfaitement ordinaire.

Puis, on frappa à la porte. Trois coups secs, autoritaires. Alejandro releva la tête, surpris.

— Qui peut venir si tôt ? murmura-t-il.

Marisol alla ouvrir.

Sur le seuil, six hommes en uniforme noir. Des agents de la police judiciaire fédérale. Au milieu d’eux se tenait un homme aux cheveux poivre et sel, l’air grave. Il exhiba son insigne sans un mot.

— Alejandro Torres ? demanda-t-il d’une voix forte qui fit sursauter Valeria.

— Oui… que se passe-t-il ?

Le commandant Vargas entra, accompagné de deux inspecteurs.

— Vous êtes en état d’arrestation pour trafic d’organes, homicides aggravés et association criminelle. Vous avez le droit de garder le silence.

Le monde sembla se figer autour d’eux.

— Quoi ?! C’est une erreur ! s’écria Marisol, blême.

Alejandro recula d’un pas. Ses yeux se posèrent sur Mateo, qui tenait toujours son ballon, figé de stupeur.

— Non… Non… Il doit y avoir une confusion, bredouilla Alejandro. Je n’ai rien fait.

— Nous avons un mandat d’arrêt. Vous allez nous suivre, señor Torres.

Les agents l’entourèrent, mains sur leurs armes. La panique emplit le salon comme une vague glaciale. Valeria éclata en sanglots. Mateo resta immobile, les lèvres tremblantes.

— Ne touchez pas à mon mari ! hurla Marisol en s’interposant.

Mais Vargas la repoussa doucement, sans brutalité.

— Madame, calmez-vous. Il doit nous accompagner. Il pourra se défendre.

Alejandro tourna vers elle un regard plein de détresse.

— Marisol… je te jure… je ne suis pas un assassin…

Les menottes claquèrent autour de ses poignets. L’homme qu’elle croyait connaître mieux que personne venait d’être arraché à leur foyer, comme si tout ce qu’ils avaient bâti ensemble n’était qu’un décor fragile prêt à s’effondrer.

Elle sentit ses jambes se dérober. L’instant d’après, la porte se refermait sur le cortège policier, les voix dans la rue, les caméras des journalistes déjà massées devant la maison.

Marisol s’adossa au mur, le cœur battant à rompre sa poitrine. Les enfants pleuraient.

Elle sut, à cet instant, que plus rien ne serait jamais comme avant

Chapitre 2 : Le Choc

Le salon semblait vidé de son âme. Le café refroidissait sur la table. La confiture coulait d’une tartine abandonnée.

Marisol errait comme une somnambule, incapable de comprendre comment leur vie avait pu basculer en quelques minutes. Par la fenêtre, elle voyait encore les silhouettes des journalistes attroupés, micros tendus, caméra braquée sur leur maison. Les voisins se pressaient derrière les grilles, avides de ragots.

Elle referma les rideaux d’un geste fébrile.

— Maman… qu’est-ce qu’ils vont faire à papa ? demanda Mateo d’une petite voix.

— Ils… ils vont l’interroger… mais il n’a rien fait, murmura Marisol, la gorge brûlante.

Valeria, blême, s’effondra sur le canapé, ses larmes silencieuses roulant sur ses joues maquillées.

— Pourquoi… pourquoi ils l’accusent ? Papa ne ferait jamais ça ! Il donne de l’argent aux orphelinats… Il aide tout le monde…

Marisol prit sa fille dans ses bras. Elle sentait la panique suinter de sa propre peau, mais elle s’efforçait de tenir debout, pour eux. Pour Alejandro.

— Écoutez-moi, dit-elle en caressant les cheveux de Valeria. Votre père est innocent. Vous comprenez ? C’est une erreur.

Mais au fond d’elle, une inquiétude sourde s’insinuait. Pourquoi ces charges si graves ? Pourquoi des accusations de meurtres ? Jamais Alejandro n’avait eu le moindre comportement violent. Il avait toujours craint Dieu plus que tout.

Elle se força à respirer profondément.

— Je vais appeler Lucía Rojas, l’avocate. Elle saura quoi faire.

Elle chercha son téléphone, composa le numéro de la juriste qu’Alejandro avait recommandée des mois plus tôt, quand un de ses associés avait eu des ennuis. Lucía répondit presque aussitôt.

— Señora Torres ? J’ai entendu les nouvelles. Je suis navrée.

— Vous… vous pouvez le défendre ? Il est innocent. C’est un cauchemar…

— Oui. Je vais aller au commissariat. Essayez de rester calme. Ne parlez à personne. Surtout pas aux journalistes.

Marisol hocha la tête, même si personne ne pouvait la voir.

— Merci, Lucía… Merci…

Quand elle raccrocha, elle entendit des bruits de pas. Valeria se leva et s’approcha de la fenêtre.

— Maman, regarde…

Devant la maison, deux voitures de la télévision locale stationnaient déjà. Un journaliste tapait à la porte. Marisol sentit un frisson d’angoisse lui parcourir la colonne vertébrale.

Elle posa sa main sur l’épaule de son fils.

— Mateo, prends Valeria. Montez dans vos chambres. Verrouillez la porte. Je reviens.

Elle attendit qu’ils disparaissent à l’étage, puis inspira profondément.

Elle devait être forte. Pour Alejandro. Pour leurs enfants. Et pour prouver au monde entier que l’homme qu’elle aimait n’était pas ce monstre que l’on décrivait déjà sur les écrans.

Quand elle ouvrit la porte, des flashs l’aveuglèrent aussitôt.

— Señora Torres ! Un commentaire sur l’arrestation de votre mari ?

— Est-il vrai qu’il dirigeait un trafic d’organes ?

— Vous étiez complice ?

Elle sentit son cœur se serrer, mais refusa de baisser la tête.

— Mon mari est innocent, dit-elle d’une voix ferme. C’est tout ce que j’ai à dire.

Puis elle referma la porte, laissant dehors le tumulte et la curiosité morbide.

Le silence retomba, plus lourd qu’avant.

Marisol se laissa glisser contre le battant.

Elle se promit qu’elle irait jusqu’au bout pour connaître la vérité.

Même si cette vérité devait briser tout ce qu’elle croyait savoir.

Très bon choix : cela renforcera le courage de Marisol et montrera leur lien profond.

Elle resta un long moment adossée contre la porte, respirant avec difficulté. Les images de l’arrestation repassaient en boucle dans son esprit : les menottes, le regard suppliant d’Alejandro, les larmes de leurs enfants.

Elle ne pouvait pas rester ici, figée dans l’attente.

Elle se releva, essuya ses joues humides et monta prévenir Valeria et Mateo.

— Je vais au commissariat, dit-elle d’une voix plus assurée qu’elle ne se sentait.

— Tu vas le voir ? demanda Mateo.

— Oui. Il a besoin de savoir qu’on croit en lui. Vous restez ici. Ne parlez à personne. Verrouillez bien la porte.

Valeria hocha la tête, les yeux encore rouges.

Marisol attrapa son sac et sortit, le visage fermé, indifférente aux caméras qui la poursuivirent jusqu’à la voiture.

Le trajet jusqu’au commissariat de la Zona Centro lui parut interminable. Elle se repassait toutes les fois où Alejandro avait prêché l’honnêteté, la foi, la droiture. Il n’aurait jamais pu faire du mal à quiconque… Elle devait s’accrocher à cette conviction.

Quand elle entra dans le hall froid du commissariat, le commandant Vargas l’attendait déjà, l’air fatigué.

— Señora Torres. Je suis désolé, mais les visites sont réglementées…

— Je veux le voir. Juste quelques minutes.

Elle soutint son regard sans faillir. Après un silence, Vargas soupira et fit un signe à un agent.

— Très bien. Mais pas plus de dix minutes.

Elle traversa un couloir bétonné. Chaque pas résonnait comme un coup de marteau dans sa poitrine. Enfin, on l’introduisit dans une petite salle grillagée. Alejandro était là, assis derrière la table, menotté, les épaules basses.

Quand il leva la tête et croisa son regard, elle sentit ses larmes revenir.

— Marisol… murmura-t-il d’une voix rauque.

Elle posa la main contre la grille, comme si elle pouvait le toucher.

— Alejandro, regarde-moi. Tu n’es pas seul. Je suis là. Je te crois. Je vais me battre pour toi.

Il secoua la tête, épuisé.

— Ils ont des preuves… je ne comprends pas… Ils disent que j’ai fait des choses horribles…

— Écoute-moi. Je vais trouver qui t’accuse. Je vais trouver pourquoi. Et je jure devant Dieu que je ne laisserai pas ces mensonges détruire notre famille.

Elle vit ses yeux s’emplir de larmes.

— Je ne sais pas si j’ai la force…

— Si. Tu l’as. Parce que je vais être ta force, Alejandro. Et nos enfants aussi. Tiens bon.

Elle inspira profondément, pour ne pas laisser éclater sa peine.

— Lucía va s’occuper de toi. Et moi, je vais chercher la vérité. Peu importe le prix.

Le gardien annonça que le temps était écoulé.

Elle le regarda encore, imprimant chaque détail de son visage dans sa mémoire.

— Je t’aime, dit-elle simplement.

— Je t’aime aussi, murmura-t-il.

Quand elle ressortit, le commandant Vargas l’observait en silence.

— Vous êtes courageuse, Señora Torres. Mais préparez-vous. L’enquête sera longue. Et parfois, la vérité fait plus mal que le mensonge.

Marisol ne répondit pas.

Elle sentait en elle une détermination froide et tranchante. Elle trouverait qui avait osé accuser son mari. Et elle ne reculerait devant rien.