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Arriver à la maison, j'ai lu et relu le contrat, j'essayais de décoder et trouver un sens a tout ça mais rien. J'avais toujours évité les situations compliquées comme çà, alors pourquoi je voulais signer? Pourquoi j'étais déjà en train de me voir dans ces bureaux? Je devais en parler à quelqu'un et qui est le mieux placer que mon père ?
Mes parents m'ont eu très jeunes, ils étaient encore au lycée, mon père devait être à l université à cette époque. Il avait 18 ans et ma mère 15. Ils s'étaient rencontrés, s'étaient aimés et n'avaient pas été très prudents. C'est comme çà que je suis venue au monde.
Leur couple avait su résister malgré la pression des familles, ma mère avait obtenu sa Licence et trouva un poste dans un ministère. Tout allait bien pour nous trois jusqu'à ce fameux jour ou on vint me chercher à l'école, sans que je ne comprenne pourquoi, et qu'on m’annonça doucement "elle est partie Sandrine". Partie ou? Je ne comprenais pas.
C’est une fois à la maison que je compris qu'un camion avait heurté la voiture de ma mère quand elle rentrait du boulot. J'avais 10 ans et je n'oublierais jamais ce jour là. J'étais assez grande pour comprendre ce qui se passait, mais trop petite pour réaliser ce que çà impliquait.
Tous les jours je voulais ma mère, pendant un an, je pleurais je demandais après elle. Mon père a toujours été là pour moi, malgré sa douleur, il m'a éduqué tout seul. J’étais sa petite femme dans la maison. Il faisait tout pour moi.
Il me chicotait aussi quand j'étais têtue mais çà ce n'est rien à coté de tout ce qu'il m’a donné comme amour. Nous n'étions que tous les deux et ce que cet homme a pu me donner, jamais je ne l'oublierais. C’est l’homme de ma vie, c'est mon Dieu sur terre, je donnerai tout pour lui.
Il n'avait jamais voulu se remarier jusqu'à ce que j’aie 20 ans et qu'il se rende compte que je ne serais pas toujours sa femme et que bientôt j'irais me chercher un mari. C'est ainsi que mon père a rencontré Alice, une jeune femme de 30 ans dans la Banque ou il bossait.
Mon père avait alors 42 ans lorsqu’il épousa Alice deux ans plus tard et un an après je suis l'heureuse grande sœur d'un mignon bébé garçon, Yannick. Voilà comment j’ai à peu près vécu mon enfance.
Comme je vis avec Brice, je les rends visite des fois mais ce jour là mon père et moi on parla longtemps. Il me demanda comment allait Brice mon chéri. Je lui ai expliqué la situation du boulot, et ma décision, sans rentrer dans les détails bien sur.
Il approuva mon choix et me rappela qu'il est toujours là pour moi si j'avais besoin de quoi que ce soit. On était assis à la terrasse, je tenais bébé Yan dans mes bras, je le fatiguais avec les centrales. Je passai donc une journée revigorante en compagnie de ma famille. Il approuva mon choix de carrière et me promit qu'il allait gérer la situation avec Tonton Boniface.
La nuit tombée je retrouvai mon fiancé à la maison. Il m'avait fait la surprise de dresser la table et d'allumer des bougies, c'était trop romantique. Vraiment quand tu as le genre de gars ci est ce que tu dois encore t'égarer dehors? C’est que même Dieu ne va pas te laisser tranquille.
Pour moi ce petit je ne sais quoi entre Charms et moi était terminé. Voir mon père, mon frère, et mon chéri qui m'aimaient me faisait réaliser à quel point j'aspirais à cette atmosphère, à cette stabilité dans ma vie.
Ce soir là à la maison, Brice lui même n’arrêta pas de me donner les arguments pour me convaincre qu'il n'y avait même pas à réfléchir entre les deux. Est ce que je devais lui dire que Charms avait un faible pour moi? Non je devais éviter de parler de lui. Il n’était qu’un camarade de classe.
Brice : Dis moi bb, j'ai pensé à quelque chose. Je me suis dit qu'on pourrait accélérer les choses pour la dot. Tu ne penses pas qu’on devrait faire çà avant les fêtes pour pouvoir faire le mariage en début d'année prochaine?
Moi : Chéri, on avait dit qu'on ferait çà en Janvier de l'année prochaine. Je suis toute a toi, je ne vais pas m’en fuir. Mettons d'abord assez d’argent de coté pour faire quelque chose de simple et de jolie.
Brice : Tu as raison ma chérie. De toute façon rien ne presse non? Aller, viens t’asseoir prés de moi ma future reine.
Je passai la soirée blottie dans les bras de Brice sur le canapé, je sais qu’il sentait le parfum de Charms sur moi. Tout sentait le parfum de cet homme pourtant il ne m'avait pas touché, il ne m’avait pas pris dans ses bras. Les histoires du Messager Justomer Djidago. La nuit arriva, je devais donner ma réponse à Charms demain matin. " Tu le revois demain matin" jubila la voix dans ma tète. Je me mis à comparer les deux propositions d'emploi. Honnêtement je n'avais aucun argument solide pour ne pas signer avec Charms.
Le lendemain arriva bien trop vite, j'étais debout à 6h sans raison. Je mis une robe noire toute simple et des ballerines, je ne mis pas de maquillage. Ma stratégie avait commencé pour couper ce truc qui voulait naitre entre Charms et moi.
Je ne devais surtout pas attirer l'attention sur moi, je ne devais plus briller. Je m’habille simple, j'ai trainé jusqu'à 09h30 l'heure fatidique. Je pris la route, j'appréhendais de voir Charms, son regard, son toucher, comment j'allais faire pour exorciser ce sentiment?
Je suis arrivée, je descends de ma voiture au ralenti, je sais qu’une nouvelle vie pour moi commence aujourd'hui. Je vais commencer à travailler, j'espère que c'est tout ce qu'il y aura de nouveau dans ma vie. Je cogne à la porte du bureau de Charms, il l’ouvre avant que je n’aie eu le temps de pousser.
Charms : Bonjour Sandrine. Entre je t’en prie, assieds toi. Tu as passé une bonne nuit?
Moi : Bonjour Charms et Merci j’ai passé une bonne nuit. Wow, il fait froid ici comme d'habitude.
Charms : C’est pour éviter que mes employés ne se pavanent ici en petite tenue. Alors tu as pu décider concernant le contrat?
Moi : Je venais justement te parler de ça. J'ai décidé d'accepter, je pense que c'est une très bonne opportunité pour moi et je vais essayer de donner mon maximum pour convenir au poste.
Charms : Sage décision ma belle, tu ne vas pas le regretter.
Sa phrase me donna la chair de poule. Ma belle? Je regrettais déjà. Il fallait que j’arrête de décortiquer tout ce qu'il disait. Si seulement il pouvait arrêter, arrêter de...arrêter de quoi? Arrêter de jouer avec ma tête. Il me tendit son exemplaire du contrat que j’ai signé.
Charms : Bien. Par ici, je vais te montrer ton bureau, viens.
Je le suivis dans la salle des bureaux. Ils n’étaient que trois dans le bureau ce matin là. Michelle était là avec sa suffisance et ses manières. Elle était au fond de la salle, je lui fis bonjour de la tête et saluai les autres chaleureusement car ils étaient venus vers moi.
Charms : Sandrine va commencer lundi. J'espère que vous allez lui réserver un accueil chaleureux.
Michelle me toisa et sortit de la pièce mais c’est déjà quoi son problème ? Je discutai un peu avec les autres. Ils me demandèrent d’où je venais, quelles études j’avais faites, quels boulots, je répondis honnêtement à tout car ils étaient très sympathiques. Les histoires du Messager Justomer Djidago. Il y en avait un Claude, il était très charmeur et gentil, il me fit visiter les locaux, il fit de l’humour, me dit qu'on allait bien s'entendre. Je vais me plaire ici pensais-je. 1h plus tard je leur dis au revoir à tous et partis retrouver Charms dans son bureau pour prendre congé mais il en avait décidé autrement.
Charms : Tu viens? Je t’invite à manger ce midi pour fêter çà. A toi de me dire ou tu veux manger.
Moi : je..je ...je ne pense pas que ce soit une bonne idée, tu es désormais mon patron.
Charms : Voyons Sandrine, qu'est ce que tu racontes? On est collaborateurs et le fait d'être ton patron ne nous interdis pas de manger ensembles allez viens. En plus on est des anciens camarades de classe non? J’ai envie d'évoquer le bon vieux temps.
Je le suivis à moitié malgré moi parce que çà ne cadrait pas avec ma stratégie de tuer ce je ne sais quoi entre nous. Çà me faisait très bizarre de marcher à ses cotés, j’étais gênée, gauche, j'évitais de regarder dans sa direction.
Quand les portes de l’ascenseur se sont refermées, j'ai eu envie de disparaître de là. Il me regarda et me sourit. Il n'avait pas l'air perturbé le moins du monde le salaud. J'avais envie d'effacer ce sourire de son visage avec une gifle.
Moi : Écoute j'avais quelque chose de prévu ce midi je viens d'y penser.
Il respira une minute, me regarda dans les yeux et répondit.
Charms : D'accord. Vas-y, on se voit lundi.
J’ai tout de suite eu envie de dire non non non j’ai changé d'avis parce que je voulais encore être avec lui. Je pensais qu'il allait insister, je voulais qu'il insiste. S'il te plait Charms insiste je veux être encore avec toi.
L'ascenseur s'ouvrit et pendant quelques secondes personne ne parla ni ne bougea. Je rassemblai toutes les forces de mes ancêtres pour sortir. Au même moment il me tient par le bas et me caressa tendrement sur la joue avec l’autre main et dit.
Charms : Prend soin de toi et a Lundi ma belle.
Quelle ma belle ?? Je ne suis pas sa belle, je suis la belle de Brice mon chéri pas Charms mon nouveau patron. Je le regarde et le répondu avec une voix frissonnante.
Moi : -Uuuuurr !!!! Oui Lundi.
Voilà que j’ai signé ce contrat mais je m'arrangerais pour rester professionnelle. Quelle genre de fille suis-je si je trompe mon chéri dès que la première occasion se présente? Je réfléchissais même trop. Est ce que Charms m'avait d'abord dragué même? Tsuip.
