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Charms se lève et s'avance vers moi, droit vers moi, je m’affole. Il arrive à ma hauteur et se penche vers moi, mes yeux s'écarquillent, je suis paralysée. Qu'est ce que je fais? Qu'est ce que je dis? Qu'est ce qui se passe? C’est quoi il veut faire la ?
Je me sens très bête tout d'un coup. Mais putain il m’a juste fait deux bises très sobres et normales sur les joues. Qu’est ce qui m'arrive? Je me demande s'il a remarqué ma gêne. Je le regarde dans les yeux et je me rends compte qu'il me sourit. Mais pourquoi ce sourire?
Est ce qu'il avait remarqué ma gêne? Est ce que çà l'amusait? Est ce que ma maladresse le faisait rire aujourd'hui comme la sienne m'avait fait rire il y a 12 ans? Non je ne permettrais pas çà. Cette idée suffit à me faire reprendre ma contenance. Je pris mon air super sérieux et m'éloignai de lui.
Charms : As-tu passé un bon week-end?
Moi : Oui j’ai passé un très bon week-end et je suis là comme prévu nous avions rendez vous.
Charms : Viens t’assoir s'il te plait.
En se dirigeant vers son bureau, son café à la main, je m’installai en essayant de rester neutre. Il me tendit un document de 2 feuilles en parlant.
Charms : J’ai rédigé ce contrat pour toi, je te propose de travailler à l'essai 3 mois, ensuite s’il y a entente mutuelle on verra la suite. Ici le boulot consiste essentiellement à négocier et acheter pour nos clients des espaces publicitaires, çà dépend de nos contrats avec les clients. Les histoires du Messager Justomer Djidago. Je ne vais pas tout te citer, je pense que tu sais à peu près ce que fait une agence marketing et communication. Isabelle te donnera les détails et te présentera les membres de l’équipe tout à l'heure. Lis ce contrat si tu te décides à signer, le boulot démarre dans 6 jours soit la semaine prochaine.
Il s’arrêta une minute, on aurait dit qu'il cherchait ce qu'il pouvait ajouter, j'ai eu l’impression qu'il essayait de me convaincre de venir travailler pour lui. Mais pourquoi? Je n’avais aucune expérience professionnelle.
Je me demande s'il n'a pas toujours un faible pour moi. Cette idée me fit frissonner, j'étais intriguée. Je savais que je jouais avec le feu et je n'avais jamais été très fan du feu. C'était sur, il tenait à ce que je travaille là bas.
Je lis le contrat et tout ce que je vois c’est 150 milles Fcfa par mois plus diverses primes notamment pour les contrats apportés, pour les membres de l’équipe dont les propositions de campagnes publicitaires sont retenues. Pour moi le salaire était plus que satisfaisant pour un contrat à l'essai en plus. Je n’avais zéro expérience professionnelle, c était incroyable pour moi d'avoir çà à mon premier boulot.
Charms me regardait lire le contrat, même sans lever le regard vers lui, j’étais troublée par son regard sur moi. Non je ne pouvais pas accepter de travailler avec un homme marié devant qui moi Sandrine je perdais mes moyens.
Charms : Réfléchis bien. Ce boulot est très prenant, nous avons rarement notre weekend. Parfois le client veut lancer sa campagne de publicité à une date précise et nos délais sont courts pour réaliser tout çà alors il nous arrive de travailler dimanche, et parfois de dormir ici.
QUOI!!!??? Que c’est toujours le boulot de quoi? Pardon je ne suis pas là. " Qu’il aille sans te mettre la poisse au corps" fanfaronna mon ange, pendant que mon démon m'accusait : "si rester au boulot tard et travailler dur te dépasse c’est que tu es paresseuse et sans ambition, retourne rester donc femme au foyer sans déranger quelqu'un".
Il se rendit compte que sa dernière révélation m'avait un peu désarçonné.
Charms : Tu te plairas beaucoup ici à mon avis.
Il se lève et viens vers moi, et me tend la main. Je lui tendis la main en me levant. Quand mes doigts ont touché les siens, j'ai d'abord failli retirer ma main parce que c'était comme si le courant m'avait frappé. Mon cœur s'est remis à battre, ma respiration à accélérer.
Charms : Viens et laisse moi quand même te présenter mon équipe, çà te permettra de voir dans quelle atmosphère tu vas travailler si jamais tu signes.
Moi : Est ce que tu ne pourrais pas attendre que je réfléchisse d'abord à ce contrat? Comme tu le sais je me suis plus ou moins engagée ailleurs donc ce n’est pas une évidence pour moi de le signer. C’est si important pour toi que je travaille ici ?
Charms : c’est si important pour moi que tu travail ici parce que je n'ai pas besoin de quelqu'un qui pense tout savoir parce qu’il a 5 ou 10 ans d'expérience professionnelle. J'ai besoin d'un esprit frais, jeune, créatif, une personne qui peut m'aider à trouver des concepts neufs. Je ne sais pas si tu comprends.
Wow on dirait qu'il aimait vraiment beaucoup son travail et moi qui croyais que Rolande avait vu juste que le gars là me pifait encore. L'idée qu'il ait encore un faible pour moi me quitta vite fait. Je redescendis sur terre car sa réponse était satisfaisante. Je respirai un grand coup.
Moi : Je te donne ma réponse demain, j'ai besoin d'en discuter également avec mon fiancé.
J’avais lâché çà comme une bombe, et je guettais sa réaction.
Charms : Bien sur, c'est la moindre des choses.
D’un ton le plus naturel, il avait répondu comme ça. Il n'était donc pas jaloux? Je ne comprenais plus rien. Mais lui là il se prenait pour qui ?
Nous sommes sortis du bureau, la fille à l'accueil (Isabelle elle s'appelait) nous accueillit avec un sourire. Charms poussa une porte en face d'elle, la propreté des lieux était impeccable, il y avait plusieurs bureaux séparés par des box. Les histoires du Messager Justomer Djidago. Tout le monde était en contact avec tout le monde, mais les bureaux étaient assez spacieux pour avoir un semblant d'intimité et les box aidaient à se cacher en cas de cas. Je comptai sept hommes et quatre femmes, qui levèrent tous les yeux à notre entrée.
Charms : Tout le monde, je voudrais vous présenter Sandrine notre nouvelle collaboratrice. Sandrine je les laisse se présenter.
- bonjour Sandrine moi c’est Marcel, moi Francis, Michel, Claude, Jean Abel, Armel, Céline, Marie...
Ils me saluèrent tous, j'oubliai les prénoms à peine prononcés. Ils avaient l'air très sympas, tous, sauf une des filles : Michelle. Une très belle fille très claire, le visage attaché, très hautaine. Elle m'a salué avec une expression si indifférente. Tchrrrr est ce que je mange chez elle?
J’ai un peu discuté avec les autres qui étaient franchement très accueillants et j’ai pris congé. Je sortis de la salle et m’avançai vers le bureau de Charms pour prendre congé de lui aussi. Je frappe à la porte avant d'entrer.
Il était assis sur son bureau, il me fit signe qu'il était au téléphone en m'indiquant de m'assoir. Il parlait à sa femme visiblement, vu les sourires répétés. La jalousie voulait me faire maigrir, je me tournais et me retournais dans ma chaise. Enfin il raccrocha le téléphone.
Charms : Alors ils t'ont fait visiter?
Moi : non, j’ai besoin de réfléchir à tout ça.
Charms : D'accord Réfléchie bien et sache que j'aimerais vraiment travailler avec toi
Il s'est levé pour venir encore vers moi là avec ses bises. Avant qu'il n’arrive, je me suis levée et lui ai tendu la main et je l’ai serré avant de tourner les talons. Pffff!!! Enfin seule. Le contrat en main, je me dirigeai vers ma voiture en réfléchissant à ce que j'allais décider.
Le bureau de mon oncle m'avait proposé 100 milles Fcfa que j’avais déjà trouvé bien aussi mais là! Charms me propose plus et je me demande comment ce serait de travailler pour lui, avec lui. Les histoires du Messager Justomer Djidago. Le voir passer tous les jours, lui parler tous les jours, je n'arrivais plus à chasser de mon esprit l'évidence qu'il me plaisait. Tout ce qu’il faisait m’excitait, je le désirai malgré moi. Seigneur comment je vais faire? Je suis une femme mariée (bientôt) et lui aussi.
Est ce que je dois me lancer là dedans et risquer de me retrouver dans une situation houleuse et compliquée? Est ce que je dois lui dire non pour préserver l’équilibre de ma vie? Est ce que signer ce contrat c’est m'engager dans un terrain qui mène à la perdition?
"Sandrine, signe ce fichu contrat on ne vit qu'une fois" Me disait mon démon. " Pardon Sandrine, va travailler chez ton oncle tu quitte derrière les problèmes" Argumentait mon ange.
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