Chapitre 8 Amour unilatéral

C’était jusqu’à maintenant que Sébastien s’est rendu compte que tout son amour pour Anne était unilatéral depuis toujours. En fait, il y avait plus de cinq ans, il était déjà tombé amoureux d’Anne, mais Anne le méprisait toujours. Donc bien qu’il ait eu un rapport sexuel avec Anne et même qu’il l’ait épousée, Anne n’avait aucun sentiment pour lui comme venait de le dire Bruno.

Cependant, il croyait avec suffisance que tant qu’il était digne d’Anne, il serait capable de la rendre heureuse.

À ce moment, Sébastien a enfin compris qu’il avait tort !

Il s’est soudain agenouillé lourdement devant Bruno et Coline, et sous l’impact de ses genoux sur la terre, tout le salon a semblé trembler.

— Bruno, Coline, je suis vraiment désolé, je vous prie de me pardonner ! a dit Sébastien sérieusement et solennellement.

Sur ce, il a frappé lourdement du front la dalle de marbre dur.

Voyant le sang couler du front de Sébastien, Coline a soudainement crié :

— Sébastien, qu’est-ce que tu fais ?!

— Ne cherche pas à culpabiliser Anne de cette façon, a dit Bruno, un peu étonné.

Il a regardé Anne, qui fondait en larmes, et a dit :

— Anne, ne crois pas les apparences, il ne faut jamais pardonner à ce bâtard !

Mais Sébastien n’a semblé rien entendre, et a frappé de nouveau la terre du front.

— Je vous remercie de prendre soin d’Anne et de Gisèle au fil des ans.

Puis, encore une fois, il a frappé la terre du front.

— Au cours des cinq dernières années, je n’ai pas assumé les responsabilités d’un mari et d’un père, faisant supporter à Anne d’innombrables humiliations et commérages, et aussi privant Gisèle d’amour paternel dès sa naissance, moi, je suis désolé pour Anne et Gisèle !

À ces mots, il a de nouveau frappé la terre du front dix fois, et à chaque fois il a réuni toutes ses forces, il semblait que ce soit la seule manière de le soulager.

Voyant que le sang coulait sans cesse du front de Sébastien, Anne a pleuré à chaudes larmes.

Sébastien s’est finalement levé. En ce moment, il s’est soudainement senti beaucoup plus détendu.

Il s’est approché d’Anne qui pleurait en se couvrant le visage de ses mains et a dit doucement :

— Anne, divorçons !

En entendant les paroles de Sébastien, Anne a eu un tremblement, Bruno et Coline étaient également très étonnés.

Anne s’est levée en tremblant, et a mordu fermement les lèvres. Bien que le maquillage sur son visage se soit déjà dissipé, elle était quand même très belle.

— Divorçons ?

Anne a donné une gifle à Sébastien et a dit avec colère :

— Pour qui me prends-tu ?

— J’avoue que tu as aussi été victime de la machination d’il y a cinq ans. Tu aurais dû refuser de m’épouser si tu ne voulais pas, n’est-ce pas ? Maintenant nous sommes déjà mariés, mais tu veux tout de même partir ?

— Sais-tu combien de souffrances que j’ai endurées depuis que tu es parti il y a cinq ans ? Gisèle a été le souffre-douleur des autres enfants à la maternelle et on l’a même appelée bâtard !

— Gisèle m’a demandé maintes fois quand son père reviendrait en prenant ma seule photo avec toi, sais-tu comme j’avais le cœur navré en voyant son regard triste à chaque fois ?

— Maintenant tu es enfin de retour, mais tu m’as dit de divorcer avec toi ? T’as pas honte ?!

Anne a finalement explosé. Elle a éclaté en sanglots, comme si elle voulait exhaler toutes ses rancunes accumulées au cours des cinq dernières années.

Les récriminations d’Anne sont tombées comme le couteau sur Sébastien. Voyant qu’Anne a éclaté en sanglots, cet homme qui n’a jamais pleuré même s’il a été gravement blessé pendant les combats, s’est mis à pleurer amèrement.

Sébastien a fait un pas en avant et a soudainement serré Anne dans ses bras.

— Lâche-moi ! Va t’en ! Va t’en de ma vie ! Demain, nous irons divorcer ! a crié Anne en se débattant, et en frappant violemment la poitrine de Sébastien de ses mains.

Mais Sébastien serrait Anne étroitement, la laissant se défouler, et lui a murmuré à l’oreille :

— Je suis désolé, dans cette vie, je ne quitterai plus jamais Gisèle et toi !

Quand Coline a vu qu’Anne s’est progressivement calmée, elle a un peu paniqué. Alors elle s’est empressée de séparer les deux de force et a dit avec colère :

— Anne t’a déjà dit de t’en aller, pourquoi t’incrustes-tu quand même chez nous ? Va t’en d’ici !

Tout de suite après, Sébastien a été expulsé de chez les Besnard.

Bien qu’il ait été expulsé, il était de très bonne humeur, parce qu’Anne ne voulait pas divorcer avec lui.

Il ne savait pas la raison pour laquelle Anne ne voulait pas divorcer de lui, c’était pour la réputation ou pour Gisèle.

Mais quelle qu’en soit la raison, Sébastien se réjouissait beaucoup qu’il n’ait pas à divorcer avec Anne.

Après avoir quitté la maison d’Anne, Sébastien s’est directement rendu à la filiale du Groupe Mélostien dans la Cité J.

Le siège social du Groupe Mélostien était à Bedragon, et c’était la mère de Sébastien, Mélodie Jacquemoud qui l’avait fondé avant qu’elle ne rencontre le père de Sébastien. Et après, quand les Berthelot avaient appris les rapports amoureux entre ces deux-ci, ils avaient arraché de force le Groupe Mélostien des mains de Mélodie.

Après avoir eu connaissance du haut standing de Sébastien dans la Frontière Nord, les Berthelot lui ont remis le Groupe Mélostien.

En bas du bâtiment du Groupe Mélostien, Sébastien a éprouvé des sentiments mitigés. Surtout quand il a pensé aux souffrances que sa mère avait subies de son vivant, la fureur s’est immédiatement emparée de lui.

« Un jour, je revaudrai aux Berthelot le mal qu’ils ont fait à ma mère ! », pensait Sébastien d’un air déterminé.

À ce moment-là, une Maserati blanche s’est garée sur le parking du Groupe Mélostien et une femme en tailleur noir est descendue de la voiture.

C’était la belle-sœur de Sébastien, Laurine. Cette Maserati était l’un des cadeaux de douaire que leur famille venait de recevoir il y avait quelques heures, mais elle s’est déjà hâtée de la conduire.

À ce moment, une femme qui portait l’uniforme du Groupe Mélostien s’est approchée de Laurine et a dit avec un sourire :

— Laurine, je t’envie tellement ! Le jeune maître de la famille Barnier t’a distinguée et t’a donné tant de cadeaux de douaire si précieux ! Quand tu te maries dans la famille Barnier, ne m’oublies pas !

Laurine a pris le bras de la femme avec enthousiasme et a dit en souriant :

— Bien sûr que je ne t’oublierai pas ! Et moi, j’ai tout de même besoin de ton aide !

— Sois tranquille, je t’assure qu’il n’y aura aucun problème pour ton boulot, après tout, je suis directrice du département du personnel et je peux prendre les décisions finales. Il faut du temps pour confirmer le processus de recrutement selon le règlement de notre entreprise, sinon, j’aurais déjà dû t’installer. Mais ne t’en fais pas, ça ne va pas prendre longtemps.

— Merci beaucoup, Mireille !

— De rien, hahaha !

...

Puis, les deux femmes se sont dirigées vers l’entreprise en riant. Quand elles étaient sur le point d’entrer dans l’entreprise, Laurine a soudainement aperçu Sébastien et elle a crié :

— Sébastien !

Avant que Sébastien ne puisse parler, Laurine a poursuivi d’un air sombre :

— Espèce de harceleur ! Tu as été chassé de chez nous par ma mère, et maintenant tu veux tout de même me harceler ? Écoute, je ne t’aiderai pas même si tu m’en supplies à genoux !

Sébastien a froncé légèrement les sourcils et a dit en ricanant :

— Je te harcèle ? As-tu le délire de persécution ?

Laurine a été stupéfaite pendant un moment, mais bientôt, elle a pensé à quelque chose et a dit d’un ton moqueur :

— Tu devrais postuler pour un emploi, n’est-ce pas ?

En l’entendant, Sébastien l’a directement ignorée, s’apprêtant à passer la porte.

Mais à peine a-t-il fait un pas que Laurine l’a arrêté et a dit ironiquement :

— Sébastien, je te conseille de ne pas perdre le temps ici, sais-tu ce que représente le Groupe Mélostien ? C’est la filiale de la famille Berthelot de Bedragon ! Bien que cette entreprise soit nouvellement établie, tu n’as tout de même pas ta place ici !

— Laurine, qui est-ce ? a demandé Mireille Tourneur d’un air perplexe.