Chapitre 3
Je courais de toute mes forces et mon cœur se mit à battre la chamade quand j'entendis les claquements de plusieurs portes de la voitures s'ouvrir et se refermer.
J'enlevai mes talons et les balançais derrière moi, espérant que cette homme trébucherait avec. J’accélérai mes pas alors que je longeai une allée et plongeais mes pieds nu dans les graviers des rochers pointus. Les bords des pierres perçaient mes pieds, mais à ce moment précis, je n'en avais que faire.
J'entendis ses pas, non plusieurs pas derrière moi. Combien étaient-ils ? Je tournai alors rapidement la tête derrière moi pour voir quatre hommes dans l'ombre derrière moi.
Ils couraient. Rapidement.
Je ma respiration commençait a se faire saccader, ma gorge elle, était desséché et mes oreilles se mettaient à bourdonner. Mon cœur lui, battait de toute force, près à sortir de ma poitrine.
J'arrivai alors vers une impasse. J'haletai et jurai. Deux murs solides de pierre et une clôture à mailles losangées me bloquaient mais je ne pouvais pas m'arrêter là, je ne pouvais pas laisser ces hommes me faire Dieu ne sait quoi. Je ne pouvais pas. J'étais encore beaucoup trop jeune pour mourir de cette terrible manière !
L'adrénaline m'envahit et tout en laissant des larmes s’échapper de mes yeux, je me mis à courir de toute vitesse vers la clôture et enfonçais mes pieds dans le long fil. Je réprimai un cris, suivit d'autres. Je levai mes jambes et me mis à escalader. Je me mordis la langue tellement fort que le goût du sang métallique vint jusqu’à ma bouche. Je n'abandonnerai pas ! J'étais presque au bout... Arrivé en haut, je sautai et retombai au sol. Mes bras et mes jambes absorbèrent l’impact mais là, là n'étais pas le problème.
Je me retournai et je les vis tourner au coin de la rue.
— Poymatʹ kuchu nekompetentnykh. V nastoyashcheye vremya ! Attrapez-la bande d'incapables. Maintenant !
Russe, ils parlaient russe.
J'étais toujours au sol alors que les larmes se mirent à ruisseler de plus en plus sur mon visage. J'essayai de me lever mais j'avais mal, beaucoup trop mal. J'avais l'impression d'être tombé sur mille couteaux, la douleur était insoutenable.
Mais je me relevai et commençais à essayer de courir tout en boitant pour pouvoir sortir de la rue. Plus que quelques pas… À chaque pas que je faisais, un son strident que j'essayais plus que tout d'étouffer sortait de ma bouche. J'essayai de courir, j'étais essoufflé, je me sentais faible. Des nouvelles larmes se mirent à encore plus ruisseler sur mon visage. Et alors que j'atteignais le bord de la rue, je vis des phares.
Il y avait une voiture !
— Aidez-moi ! Aidez-moi ! essayai-je de crier quand une personne sortit de la voiture.
C'était un homme et celui-ci fronça les sourcils en s'approchant de moi.
— S-s' il vous plaît ! dis-je avec le peu de force qu’il me restais, au bord de m'écrouler. Il y a ces hommes q-qui... mes jambes me lâchèrent mais je ne sentis pas l'impacte.
Cette homme m'avait rattraper.
— Comment ça ? Que ce passe-t-il ? Es-tu blessé ? me demanda l’homme en me relevant lentement.
Des larmes chaudes se mirent a encore plus couler sur mon visage alors que je pointais les quatre silhouettes émergeant de l'obscurité.
— I-Ils essaient de...
Voyant les hommes approcher, il comprit simultanément et me repoussa derrière lui.
— Les gars, pouvez-vous laisser cette jeune f-… Ah !
Quand l'homme cria, je sursautai et une seconde ne passa même pas que l'homme devant moi s’écroulait au sol. Je sentis alors rapidement quelque chose atterrir sur mon visage.
Je gelai et me tétanisai.
Qui étaient-ils ?!
Ces hommes masqués se rapprochèrent de moi et celui qui avait assommé l'homme qui avait essayé de m'aider rangea un…couteau dans sa veste. Je me tenais là, debout avec les larmes coulant sur mon visage complètement paralysé. Je ne pouvais pas imaginer ce qu'il avait pu faire à ce pauvre homme. Je détournai les yeux de ces monstres en tremblant et reculai d'embarras.
L'horreur et l'hystérie me submergèrent lorsque l'un d'eux s'approcha de moi. Il était vêtu de noir et je le reconnu aussitôt : c’était celui qui m'avait abordé.
— Uvazhayemyye, n'ai pas peur. il dit en faisant un pas de plus vers moi.
Je secouai énergiquement la tête alors qu'il s'approchait encore plus de moi. Je fis un autre pas en arrière et me retrouvai collé à la voiture.
L'homme tendit la main et m'attrapa le poignet alors que je me mettais à crier et aussitôt, il couvrit ma bouche à l’aide de sa main gantée.
Je laissai couler des chaudes larmes alors que mes yeux s’écarquillaient. Non, je n'étais pas faible, mais paralysée à mort. L’homme me retourna subitement, me pressa contre la voiture et lui se pressa contre mon dos. Je sentis alors sa main libre venir replacer une de mes mèches de cheveux derrière mon oreille.
— Pssst, printsessa, ça sera bientôt fini... il souffla doucement contre mon oreille.
Mes yeux s'écarquillèrent, mais avant que je ne puisse comprendre quoi que ce soit, il pressa un tissu blanc sur mon nez et ma bouche. J’essayai de crier et commençai à me débattre, sans succès. Je retins alors mon souffle, mais je pouvais déjà sentir le produit chimique dans le tissu remplir mes sens.
Je me mis à donner des coup avec mes jambes et mes bras, mais à mon second souffle, je commençai à perdre mes forces.
La douleur sur le poignet où l'homme me tenait disparu, et la sensation de brûlure des coupure sur mon corps s’engourdit elle aussi. Mes yeux se mirent à se fermer. Les traînées chaudes de mes larmes devinrent froides. Mon corps se gela, la bataille que je menais cessa, et quand j’inspirai pour la dernière fois, l'engourdissement prit le dessus sur moi et mon monde entier devint noir.
