Chapitre 3
MAISON BALDWIN
— Anderson… ?
— Non ! Non non, ce n’est pas ce que tu crois… C’est… c’est
sûrement le rouge à lèvres de maman… tu sais combien elle adore en
mettre, et elle m’a serré dans ses bras avant que je parte… j’imagine
que c’est comme ça que j’en ai eu sur le col, répondit-il avec
assurance, bien qu’il soit nerveux.
— Ohh… je comprends, vraiment, répondit-elle avec un sourire gêné.
— Donc… tu allais dire quelque chose avant qu’on ne change de sujet
et qu’on parle de ce fameux col ? dit-il en riant.
— Oui, oui… asseyons-nous, proposa-t-elle en l’emmenant au salon,
où ils s’assirent côte à côte.
— Alors… fit-il, la regardant avec impatience.
— Hier soir… je… nous… je ne voulais pas que ça arrive… Sofie et
moi, on… balbutia-t-elle, ne sachant par où commencer.
— Ne me dis pas que tu veux t’excuser parce que vous êtes sorties
hier… Franchement, je comprends tout à fait, je ne suis pas fâché,
d’accord ? dit-il en souriant, lui caressant la joue.
— Tu ne comprends pas… je…
— Allez, tout va bien, tu t’es amusée non ? C’est du passé, répondit-il
en se penchant pour l’embrasser légèrement.
— Anderson…
— Chut, ne parle plus, tu m’as manqué, dit-il en l’embrassant de
nouveau, approfondissant le baiser.
Catherine ne répondit pas, elle restait immobile, le laissant faire tout
ce qu’il voulait.
— Ne me fais pas attendre, embrasse-moi mon amour, murmura-t-il.
Elle répondit alors au baiser et l’embrassa au même rythme. Anderson
l’attrapa par la taille et l’attira contre lui. Elle eut un hoquet de
surprise, et il en profita pour glisser sa langue et explorer sa bouche.
? « Embrasse-moi Amor »
— Non ! s’écria-t-elle en rompant le baiser et en le repoussant.
Désolée, je ne peux pas…
— Qu’est-ce que tu veux dire par “tu ne peux pas” ? répondit
Anderson en fronçant les sourcils.
— Non ! Je veux dire qu’on ne peut pas faire ça ici. Tante Becky n’est
pas encore rentrée, et je… je ne veux pas qu’elle nous surprenne dans
cet état.
— D’accord alors, allons dans ta chambre, répondit-il avec un sourire,
lui déposant un baiser.
— Hum… on ne peut pas… je…
— Qu’est-ce que… tu sais quoi ? Je ferais mieux de rentrer, dit-il en
se levant.
— Anderson, attends, je…
— Bonne nuit Cathy, conclut-il en embrassant sa joue avant de partir.
Catherine soupira, alla verrouiller la porte, puis monta se coucher.
LE LENDEMAIN MATIN
MAISON DE MIRRIAM
— Bonjour mon amour, dit Miriam en déposant un baiser sur la joue
de M. Xuan, souriante.
M. Xuan se redressa et la regarda.
— Je dois y aller.
— P… pourquoi ? Tu devais passer le week-end avec moi… gémit-
elle.
— Miriam, il faut que ça cesse… ça fait du mal à ma femme, il est
temps que je sois là pour elle, murmura-t-il.
— Qu… quoi ? Tu retournes vers ta femme après m’avoir utilisée ? Je
ne compte plus pour toi ?! s’écria-t-elle, les larmes aux yeux.
— Miriam, non… ce n’est pas ça… ce qu’on a… ce qu’on a toi et
moi, c’est spécial et unique, mais je suis en train de perdre ma famille
à cause de ça… à cause de nous, alors…
— Pars ! dit-elle en reniflant. Pars Maxwell ! cria-t-elle en détournant
les yeux.
Il poussa un soupir, se leva et s’habilla. Elle enfila sa robe de chambre
et s’approcha de lui.
— Tu sais ce que je te promets ? Si tu franchis cette porte sans
changer d’avis, tu ne verras jamais ton enfant ! cracha-t-elle.
— Qu’est-ce que tu veux dire par “enfant” ? demanda-t-il en se
retournant. Attends… tu es encei… tu es enceinte ?!
— Bien sûr que je suis enceinte ! J’allais forcément tomber enceinte,
tu n’as même pas pris de précautions quand tu m’as engrossée !
— Je… je dois partir, dit-il en attrapant sa veste avant de quitter
précipitamment la pièce.
— Maxwell ! Reviens ici ! Arghhh ! hurla-t-elle, en se décoiffant de
rage. Tu vas payer pour m’avoir utilisée ! Tu vas payer ! cria-t-elle en
tournant en rond dans la pièce comme une folle.
HÔTEL WINTER'M
Sofie ouvrit la porte et se retrouva face à Catherine. Elle leva les yeux
au ciel et tenta de refermer, mais Catherine bloqua la porte.
— Sofie, s’il te plaît, écoute-moi, la supplia Catherine.
— Très bien, cinq minutes, répondit-elle en ouvrant grand la porte et
en allant s’asseoir.
Catherine entra et s’assit en face d’elle.
— Je suis désolée pour mon comportement… et de t’avoir mise
dehors, murmura-t-elle en jouant nerveusement avec ses doigts.
— Et ? Pourquoi tu as agi comme ça au départ ? demanda-t-elle en
haussant un sourcil.
— J’étais stressée… et anxieuse à cause de demain, mentit-elle
habilement. Et… je ne voulais pas…
— Je suis ta meilleure amie bon sang ! Tu aurais pu m’en parler au
lieu de m’agresser et de me rejeter ! s’énerva-t-elle.
— Je sais, je sais… s’il te plaît, pardonne-moi, je ne savais pas ce que
je faisais, dit-elle, la voix brisée.
— Hé, ça va… je comprends, répondit Sofie en se levant pour aller la
serrer dans ses bras. Tu peux tout me dire, tu te souviens ? Je serai
toujours là pour toi.
— Merci, répondit-elle en pleurant.