Chapitre 2
LE MATIN
F’CLUB (DANS L’UNE DES CHAMBRES D’AMIS)
Les rayons du soleil envahissaient la pièce pendant que les oiseaux
chantaient dehors. Xavier était déjà éveillé, fixant la jeune femme
allongée à ses côtés.
Catherine poussa un léger soupir, ses paupières papillonnèrent avant
de se refermer tandis qu’elle gémissait sous l’agression brutale du
soleil, sans avertissement, sur ses iris noisette.
— Arghhh... — grogna-t-elle en se frottant les yeux.
— Bonjour, mi amor, — souffla une voix rauque mais douce. Elle
ouvrit les yeux pour apercevoir celui qui parlait.
— Mon Dieu ! — s’étrangla-t-elle. Ce fut alors qu’elle comprit qu’elle
était au lit avec un inconnu !
— Surprise ? Tu ne semblais pas vraiment te soucier des conséquences
hier soir — dit-il en ricanant.
— Ne me dis pas que… — Elle regarda sous la couette grise et
découvrit son corps nu. Les souvenirs de la nuit précédente lui
revinrent violemment.
? « Oui ! S’il te plaît, ne t’arrête pas ! »
? « Là, oui, làààà !! »
? « Mi amor, regarde-moi… ah oui ! »
— Ça va ? — coupa Xavier, interrompant ses flashbacks. Elle secoua
vivement la tête.
— Qu’est-ce que j’ai fait ? Je suis fichue ! Je suis fichue ! — répéta-t-
elle en attrapant sa chemise posée sur la table de chevet et l’enfila à la
hâte.
Xavier l’observa en silence pendant qu’elle allait et venait, ramassant
ses vêtements un à un, avant de filer dans la salle de bain et de claquer
la porte derrière elle.
Elle revint un peu plus tard, cherchant ses lunettes. Xavier était
désormais presque entièrement habillé, à l’exception de son haut. Ses
joues prirent une teinte rosée dès qu’elle vit son torse musclé et ses
abdominaux.
— Je peux récupérer ma chemise maintenant ? — demanda-t-il en
arquant un sourcil.
— T..tiens, — répondit-elle en lui tendant sans le regarder. Il éclata de
rire et la remit.
— Tu cherches ça ? — dit-il avec un sourire en brandissant ses
lunettes. Elle le regarda.
— Merci. — Elle les lui arracha et il attrapa sa main, l’attirant contre
lui.
— Ne me traite pas comme un inconnu, mi amor... Je t’ai possédée
cette nuit. Nous avons partagé une nuit passionnée — murmura-t-il
d’une voix grave en la fixant.
— Non ! Ce n’était pas ça. C’était une erreur, une aventure d’un soir.
La pire erreur de ma vie ! — dit-elle sans le regarder.
Les mots de Catherine frappèrent Xavier comme une gifle. Un
pincement douloureux, une sensation qu’il n’avait jamais connue.
— Pourquoi ? — dit-il en resserrant sa prise sur elle.
— Lâche-moi, s’il te plaît... tu me fais mal — gémit-elle.
— Pourquoi ? — Sa voix devint plus grave, et elle en fut effrayée.
— Aïe ! Si tu ne me lâches pas, je hurle et je fais un scandale ! — cria-
t-elle.
— Pourquoi ?! — rugit-il.
— Parce que je suis fiancée !
— Quoi ? — fronça-t-il les sourcils.
— Oui, je suis fiancée ! Et je vais bientôt me marier ! — Elle lui
montra sa main gauche, le repoussa et s’enfuit.
Xavier recula jusqu’à heurter la petite table près de la fenêtre.
— Comment j’ai pu... Je n’ai rien vu venir... — se murmura-t-il en se
frottant les cheveux.
— Putain ! — grogna-t-il en fermant les yeux.
HÔTEL WINTER’M
Sofie faisait les cents pas, le téléphone collé à l’oreille.
— Allez Cathy, réponds... Où es-tu… Argh, messagerie ! — Elle
raccrocha, s’assit sur le canapé et lança son téléphone à côté d’elle.
? Le téléphone sonna. Elle décrocha.
— Allô ?
— Salut Sofie… Cathy est avec toi ? Elle ne répond pas à son
téléphone et je dois lui parler. — C’était Anderson, le fiancé de
Catherine.
— Salut ! Euh… elle... elle n’est pas avec moi… elle… — Elle hésita,
ne sachant quoi dire.
— Elle quoi ? Sofia, qu’est-ce qui se passe ? Elle va bien ? —
s’inquiéta-t-il.
— Non non non ! Elle va bien. On est juste sorties hier soir, on est
rentrées ce matin. Elle doit être crevée… Elle a un peu bu… tu vois…
— tenta-t-elle avec un rire nerveux.
— Oh… je vois. Bon, je la rappellerai plus tard alors.
— Oui… bye ! — Elle raccrocha et souffla un bon coup. — C’était
juste. Je ferais mieux d’aller chez elle voir si elle est rentrée — dit-elle
en attrapant son sac avant de partir.
MAISON DES BALDWIN
Catherine reniflait en silence, essuyant ses larmes tout en couvrant les
suçons sur son cou avec de l’anticerne.
— Rina ! Je pars au travail ! — cria sa tante Becky depuis le rez-de-
chaussée.
— Bye, tante ! — répondit-elle en essuyant ses larmes, soupirant en
entendant la porte d’entrée se refermer.
Elle se leva, descendit et se dirigea vers la cuisine.
UN PEU PLUS TARD
Elle était assise sur le plan de travail, une tasse de thé à la main,
lorsqu’elle entendit la porte s’ouvrir. Elle alla voir.
— Sofie ? Qu’est-ce que tu fais ici ? — demanda-t-elle en voyant son
amie refermer la porte.
— C’est tout ce que tu trouves à dire après m’avoir abandonnée ?! —
rétorqua Sofie, contrariée.
— Comme tu peux le voir, je vais bien — répondit Catherine avec
détachement, en détournant le regard.
— Qu’est-ce qui se passe Cathy ? Tu…
— Non ! Rien ne va, et c’est ta faute ! — hurla-t-elle en la pointant du
doigt.
— Mais qu’est-ce que tu…
— Sors Sofia ! — coupa-t-elle.
— Catherine…
— Sors ! Sors ! — cria-t-elle en la poussant dehors et en claquant la
porte. — Sors !!! — Elle s’écroula au sol en pleurs.
? « Mi amor, je vais te déchirer… »
? « Ahh ! Oui ! N’arrête pas ! Oui, là !! »
? « Magnifique… »
? « Jouis pour moi, amor… »
? « Oh mon dieu !! Ohhh Dieu ! »
— Sors de ma tête !! Laisse-moi !! — hurla-t-elle en tenant sa tête,
sanglotant sur le sol.
BUREAUX PAC
Xavier poussa un soupir, le regard perdu, ses mains dans les cheveux.
Patrick frappa doucement et entra dans le bureau.
— Monsieur, les documents de MUZ HOLDINGS sont arrivés. Il me
faut votre signature — dit-il en les posant sur le bureau.
— Patrick, comment expliques-tu un chagrin d’amour ? Ou un rejet,
plutôt ? Qu’est-ce que ça fait ? — demanda Xavier en le regardant.
— Eh bien, monsieur… je n’ai jamais connu ça… J’étais un tombeur
au lycée, toutes les filles m’adoraient — répondit Patrick fièrement en
ajustant ses lunettes.
Xavier leva les yeux au ciel et soupira.
— Et puis, monsieur, vous êtes irrésistible… pour les femmes bien
sûr… alors, qu’une femme vous rejette, c’est impossible — ajouta-t-il.
— Mouais… — Xavier prit son stylo, signa les papiers et les lui
rendit.
— Merci monsieur — dit Patrick en s’inclinant avant de sortir.
— Irrésistible, hein… — ricana-t-il en faisant tourner son fauteuil.
HÔTEL WINTER’M
— Ohhh oui ! Oui ! Comme ça ! Ohhhh !! — gémissait une femme à
gorge déployée, alors que son amant la défonçait sur le lit de la
chambre d’hôtel.
L’air empestait la cigarette, les vêtements et les draps jonchaient le
sol, sa culotte pendait sur la lampe de chevet.
— J’adore cette chatte !! Oui, salope, gémis pour papa !! — cria-t-il
en la pénétrant avec une telle violence que son bas-ventre brûlait.
— Daddy !! Mon daddy, oui, oui, ouiiiii !!! — cria-t-elle en écartant
les jambes. Il les lui agrippa et accéléra encore, jusqu’à ce qu’un nœud
se forme dans son bas-ventre.
Il souleva une de ses jambes en l’air, augmentant la cadence. Leurs
gémissements résonnaient partout jusqu’à ce qu’un téléphone sonne. Il
sortit brusquement et décrocha.
— Chéri — dit une voix féminine au téléphone.
— Mon ange, ça va ? — répondit-il en jetant un œil à la femme sur le
lit, visiblement agacée.
— Oui… mais j’aimerais te parler. Tu peux venir ? S’il te plaît…
— D’accord… j’arrive, à tout de suite — dit-il avant de raccrocher. Il
enfila ses vêtements.
— Me dis pas que tu vas me laisser comme ça ! — lança la femme en
se levant.
— Pas maintenant, on en a déjà parlé — grogna-t-il en prenant ses
clés et son téléphone.
— Mais… au moins embrasse-moi, serre-moi dans tes bras —
supplia-t-elle.
— D’accord ! — Il la serra brièvement, elle prolongea le câlin puis lui
déposa un baiser sur la joue.
— À plus, loverboy — dit-elle en lui lançant un clin d’œil.
Il roula des yeux intérieurement et s’en alla.
— Qu’est-ce que je vais faire avec toute cette frustration sexuelle ? —
grogna-t-elle en se laissant tomber sur le lit.
MAISON DES BALDWIN
— J’arrive ! — cria Catherine en courant ouvrir à la porte.
— Salut ! — dit Anderson dès qu’elle ouvrit.
— Mon amour ! Entre — dit-elle, rougissante, en ouvrant grand la
porte. Il entra avec un sourire.
— Ça va ? J’ai essayé de t’appeler plus tôt, tu ne répondais pas — dit-
il en se tournant vers elle.
Elle referma la porte, nerveuse, triturant ses doigts.
— Je suis désolée… — dit-elle, visiblement coupable.
— Hé, qu’est-ce qu’il y a ? — demanda-t-il en s’approchant.
— Je… Hier soir… je… Anderson, c’est quoi ça ?
— Quoi donc ? — demanda-t-il en arquant un sourcil.
— Ça, sur ton col… C’est… du rouge à lèvres ?!
— Quoi ?! — Il toucha son col, les yeux écarquillés.
— Anderson… ?