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Chapitre 4 : L'Appel du Destin

Elara

Les jours passaient lentement pour moi. Chaque matin, je me levais avant l'aube pour commencer mes tâches, et chaque soir, je m'endormais épuisée, mes pensées tournant en boucle dans ma tête. Bien que le roi Aldric fût un homme inaccessible, son image hantait mes rêves. Je n’arrivais pas à me défaire de l'impression qu’il y avait quelque chose de plus derrière sa froideur, quelque chose qui pouvait, peut-être, briser la distance entre nous.

Le palais était un lieu vaste et insondable. Les murs étaient épais, chaque pièce semblait garder ses secrets. Pourtant, dans ce labyrinthe de couloirs et de salons, un événement marqua un tournant dans mon destin.

Un matin, alors que je me rendais aux cuisines pour préparer le déjeuner, je croisai un serviteur qui me remit un message scellé. Il avait l’air nerveux, comme si la mission qu’on lui avait confiée était bien plus importante qu’un simple billet.

"Le roi vous demande, Elara", dit-il d’une voix basse, presque inaudible.

Je sursautai. Le roi me demandait ? Je n’avais jamais été convoquée par lui auparavant, et l’idée même qu’il puisse avoir une telle requête me déstabilisait. Avec un effort visible pour cacher mon trouble, je pris le message et m’inclinai légèrement, sans un mot.

Je me dirigeai vers les appartements royaux, mon cœur battant plus fort à chaque pas. Pourquoi le roi voulait-il me voir ? Avais-je fait une erreur ? Mes pensées se bousculaient dans ma tête, mais je m’efforçai de garder mon calme.

Lorsque les lourdes portes des appartements royaux s’ouvrirent, je m’avançai dans la grande salle ornée de tapisseries et de bougies. Le roi Aldric se tenait près de la fenêtre, une silhouette imposante dans la lumière pâle de l’aube. Il tournait le dos à moi, mais son autorité était palpable, même dans sa posture immobile.

"Elara", dit-il d’une voix calme, mais ferme. "Approchez."

Je m’avançai, les mains tremblantes, mon regard se baissant respectueusement. "Majesté, vous m’avez fait appeler ?" Ma voix était faible, marquée par une pointe d'appréhension.

Le roi se tourna lentement, ses yeux perçant, comme s'il cherchait à lire mon âme. Ses traits étaient durs, mais quelque chose dans sa manière de m’observer faisait naître une étrange tension dans l’air.

"Je n’ai pas l’habitude de demander la présence d’un domestique pour des raisons futiles", dit-il en esquissant un demi-sourire qui sembla plus étrange qu'amical. "Cependant, il y a une tâche particulière que je souhaite que vous accomplissiez."

Je l’écoutais, ne sachant quoi répondre. La tension dans la pièce était presque palpable. "Une tâche, Sire ?"

"Oui", répondit-il. "Il y a une fête qui se prépare, un événement important auquel vous serez conviée. Vous devrez préparer les robes et les vêtements pour la cour. Mais il y a un détail particulier. La robe que je souhaite pour la reine de la soirée… elle doit être parfaite. Et je voudrais que ce soit vous qui vous en occupiez."

Je clignai des yeux, surprise. "La… la reine, Majesté ?" balbutiai-je, sentant mon cœur s’emballer. Le roi n’avait jamais évoqué une reine depuis la mort de son épouse, et cette mention me laissa perplexe. Était-il question d’une nouvelle alliance, d’une nouvelle femme qu’il comptait épouser ?

Aldric sembla comprendre mon trouble et un soupçon de mélancolie passa dans ses yeux. "Non, Elara, il n’est pas question de mariage. C’est une occasion importante pour le royaume. Vous êtes une femme de goût, et je sais que vous pouvez accomplir cette tâche."

Je m’inclinai profondément, bien que mon esprit fût embrouillé par tant de questions. "Je ferai de mon mieux, Sire", répondis-je, ma voix plus forte malgré la confusion qui m’envahissait.

Il me regarda un instant, puis, comme s’il hésitait, il ajouta : "Je suis au courant de votre habileté à observer les détails, Elara. Vous êtes une des rares personnes à ne pas me regarder comme un roi impitoyable, mais comme un homme. Prenez soin de cette robe. C’est plus qu’une simple robe, vous comprenez ?"

Sans savoir exactement ce que ces mots signifiaient, je hochai lentement la tête. "Je comprends, Sire."

"Bien", dit-il, sa voix redevenant froide et autoritaire. "Vous pouvez disposer."

Je m’éloignai, mon esprit agité par les paroles du roi. Il y avait quelque chose dans son regard, quelque chose de différent ce matin-là. Un mélange de reconnaissance et d’intimité, comme s'il attendait quelque chose de moi, quelque chose de plus que ce qu’il disait.

Les jours suivants furent marqués par des préparatifs frénétiques pour le banquet royal. Je m’appliquai à ma tâche avec une minutie extrême. Je tissais la robe demandée avec soin, m’assurant que chaque détail correspondait aux attentes de la cour. Mais dans chaque coup de fil, chaque tissu que je cousais, mon esprit ne pouvait se détacher de la scène que j’avais vécue dans les appartements du roi. Il y avait une étrange proximité dans ses paroles, comme s’il m’avait invitée à voir au-delà du rôle que j’avais toujours joué.

Je ne pouvais ignorer que cette mission, aussi simple qu’elle paraisse, allait au-delà de ce que j’aurais pu imaginer. Je sentais que le roi était en train de me regarder d’une manière différente, qu’il y avait un mystère dans ses gestes, dans ses regards. Et alors que je tissais la robe, un étrange pressentiment naissait en moi : le destin de cette rencontre ne serait pas simplement celui d'une servante et de son souverain. Quelque chose de plus grand, de plus profond, se préparait dans l’ombre du château.

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