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***Magguie****
- [Hono] Hum ton frère est sérieux hein Maguie ?
- Eh oui ! Comme tu vois là
- La dot là a même couté combien en vrai ?
- Ils n’ont pas été chers quand même je ne pense pas que ça ait dépassé un million
- Tu connais même bien la fille là ?
- Je dois avouer que non. Elle m’a rendu le service de veiller sur Maî la fois où Lloyd a été interné là mais en dehors des rapports de courtoisie normaux là on n’a pas vraiment de contact. D’ailleurs je songe très sérieusement à me prendre un appartement. Ils méritent de vivre leur vie de couple en toute quiétude
- N’est-ce pas ? C’est juste que c’est bizarre quand même ! Hier hier là il annonce seulement aux gens il veut se marier la go même on ne connaît pas vraiment
- Ah ! Hono je lui ai aussi dit la même chose je vais te dire quoi ?
- Attends la matter veut te parler
Silence
- Allô ? Maguie ? C’est comment labas ?
- Ma maman chérie tu vas bien ???
- Où même je veux rentrer chez moi le pays du blanc ci moi je ne comprends pas moi ça le froid d’ici hein du jamais vécu !
Bruit de fond de Hono
- Tu aimes trop faire ta villageoise j’ai pourtant mis le chauffage à fond et tu as des pulls bien lourds yaaaaa maman laisse le sabotage !
- C’est ton corps qui ressent le froid ou c’est le mien ?! Bref laisse-moi parler avec mon enfant ! Maguie ?
Je rigole d’abord
- Ma’a ?
- Ça va ???
- Ça va bien
- Sûre ???
- Certaine !
- Les enfants sont encore en cours ?
- Oui oooo
- Qui part les chercher ?
- Anita
- Celle-là il faut bien la garder elle est vraiment bien. Elles sont de plus en plus rares des filles sérieuses comme ça là !
- Je sais oooo sinon à part le froid tu ne m’as pas trouvé un beau-père là-bas ?
- Ne te vois pas vois moi ! Même pas 30ans tu t’es enlisée dans le veuvage. J’ai appris que ton ex beau-père serait très malade ?
- Je te dis je l’ai même appelé récemment. Je m’organise pour lui emmener les enfants
- Si tu peux vraiment fais le ça va lui faire très plaisir
- Et … Ma’a ?
- Hum ?
- Je vais déménager hein
- Ah bon ? C’est déjà arrivé là-bas ??? Tu as quel problème avec ton frère ?!
- Aucun. Mais c’est un jeune couple. Je vais leur laisser leur espace. Je peux me permettre un loyer quelque part
- Trouve aussi un mari ma fille
- Ma’a !!!!
- Ce n’est pas bien que tu restes comme ça je te dis !!!
Bruits de fond
- [Hono] Laisse-moi aussi parler à ma sœur ! J’ai rechargé ton téléphone tu as fini ton crédit sur les choses du village avec tes sœurs moi aussi laisse-moi finir mon crédit sur ma sœur c’est même quoi ?!
- Tu entends comment ta sœur me parle mal norrrr
- Ateuuhhh j’ai mal parlé comment ?
- Bon je te la repasse mais je lui ai déjà dit je veux rentrer chez moi qu’elle me libère je ne suis plus malade !
Elle a passé le téléphone à Hono avec qui on a encore papoté un moment. Puis j’ai raccroché.
Maman a passé un long séjour chez Alma pour ensuite transiter chez Hono, où elle réside depuis peu. Il faut dire que le changement de climat la menace encore. Mon commerce se porte plutôt bien. Je livre un peu partout même dans les supermarchés et ma superette est devenue elle aussi comme un mini supermarché. J’avoue que depuis le départ d’Arthur je n’ai jamais plus reconsidérer la question homme dans ma vie. Je m’en suis d’ailleurs voulu d’avoir été assez faible pour avoir des pensées peu catholique avec ce type-là, M. BOGMIS alors que j’étais encore mariée.
Je suis dans ma boutique quand une dame entre. Elle se dirige directement vers le rayon des mèches. Ça me fait penser que je ne sais pas où en est mon conteneur de marchandises ? J’appelle une fois mon contact à la douane. La conversation tire sur quelques minutes, la dame est debout devant moi et à sa gestuelle je comprends son impatience je me dépêche de l’entendre me donner encore une date prochaine d’arrivée du bateau et je raccroche le sourire aux lèvres pour ma cliente
- Oui Mme ?
- La mèche-ci vous ne l’avez pas en taille 26 ?
- Laissez-moi voir….
Je me lève et rentre dans l’arrière-boutique quand j’en ressors la dame n’est plus seule mais avec un monsieur à qui je souris poliment tout en essayant de contenter la dame du mieux que je peux. Nous nous entendons sur le prix et elle se dirige vers l’homme qui attendait un peu en retrait
- Chéri tu la règles stp ???
Je les entends chuchoter puis il sort son portefeuille et lui donne de l’argent qu’elle vient me remettre. Je la rembourse et ils s’en vont.
Marc a doté sa fiancée et elle est un peu plus présente à la maison ; c’est vrai qu’ils passent la majeure partie de leur temps enfermés dans la chambre de Marc mais au moins je suis heureuse de savoir qu’il est sûr de son choix, sûr de ce qu’il fait.
***Myriam****
Je suis assise au bureau et je navigue sur facebook et instagram à la recherche des dernières nouveautés quand mes yeux tombent sur lui. Mon cœur fait boum ! Je sens mon rythme cardiaque s’accélérer ! Il affiche aussi librement une photo de lui en couple ! Malgré tout ce temps j’ai toujours cette douleur à chaque fois que je tombe sur une photo de DEX. Il semble si heureux aux côtés de cette fille qu’il enlace étroitement! Ça me fait mal comme à l’annonce de son voyage. Je me rappelle encore de ses propos ce jour-là dans sa chambre
- Ecoute Myriam tu es encore si jeune… et moi aussi je suis encore jeune. Ne nous condamnons pas avec une relation à distance. Dieu seul sait ce que l’avenir nous réserve. Tu pourrais rencontrer ton prince charmant demain ou le jour d’après
- Jamais ! DEX je t’aime et je t’attendrais toute ma vie ! Ai-je réussit à lui dire entre 2 sanglots
- Ne dis pas ça princesse… On s’est aimé comme des fous, tu resteras à jamais gravé dans mon cœur comme mon premier véritable amour mais ne te condamne pas à m’attendre, je ne peux rien te promettre pour l’instant
- DEX et nous alors ? Ça n’a pas compté pour toi comme pour moi à ce que je vois ! Si tu m’aimais vraiment tu nous imaginerais un avenir
- ….
- DEX je ne peux pas vivre sans toi… stp…
- Si… tu peux Myriam. Nul n’est indispensable à l’autre. Je chéris le souvenir de notre relation mais il est temps d’avancer
Entre larmes et supplications il m’a finalement raccompagné chez moi et m’a laissé devant notre portail. Il m’a caressé le visage tendrement alors que je continuais de pleurer et de hoqueter puis m’a dit
- Je ne t’oublierais jamais mon premier amour. Avance dans la vie !
Il s’est ensuite retourné et s’en est allé sans plus un regard pour moi. Les jours qui ont suivi son départ il m’a écrit pour me donner sa nouvelle adresse. Je lui écrivais systématiquement tous les jours au départ et malgré ses réponses sporadiques, je n’en démordais pas. C’était lui l’homme de ma vie j’en étais plus que convaincue. Je n’avais d’yeux que pour lui, pour cette relation en laquelle je croyais suffisamment pour nous deux. Mais au fil du temps et des épreuves traversées, j’ai moi aussi été moins assidue, puis plus rien, juste des messages de vœux aux différentes dates opportunes. Mais à chaque fois que je rencontrais dans la ville quelqu’un que nous avions en commun à l’époque de notre relation, mon cœur battait toujours plus que de raison. J’ai rencontré Marc, je ne l’aime pas comme j’ai aimé DEX mais je l’aime bien. Suffisamment bien pour réaliser que je prends de l’âge et lui m’aime.
Donc tant qu’à faire autant me poser quelque part. C’est juste que je ne le trouve pas assez ambitieux. Alors que je vois comment DEX évolue là-bas dans de belles voitures et une belle maison, celui-ci n’arrive même pas à se payer un taxi en course. Le mieux qu’il puisse faire c’est le dépôt. Et le comble c’est la chambrette qu’il occupe encore chez ses parents. A –t’on idée à 28ans de vivre encore chez ses parents quand on est déjà salarié ?! Bon, c’est vrai que pour seul parent qu’il ait au Cameroun il n’y a que sa sœur ainée mais je n’ai absolument pas envie de vivre dans une maison que je dois partager avec une femme et des enfants. Les enfants c’est salissant ça tâche tout franchement il serait grand temps qu’il nous prenne un appartement à nous. DEX quand je revois encore sa photo et les commentaires en dessous, je ne peux m’empêcher de ressentir un réel pincement au cœur. Ça aurait dû être moi à la place de cette fille, ça aurait dû être moi près de lui là-bas. J’ai franchement la rage !
Je boucle ma journée de travail et comme à l’accoutumée depuis que Marc m’a doté, il passe me prendre à la sortie du boulot et me ramène chez mes parents. Le trajet dans le taxi se fait en silence. Une fois que nous en descendons et que nous longeons la rue qui mène au domicile de mes parents il s’arrête et me retient par le bras
- My… c’est quoi ? Tu ne sembles vraiment pas dans ton assiette
- Hum !
Je fais mine de vouloir avancer mais il m’en empêche
- Hey… parle-moi ! C’est quoi le souci ?!
- Marc pardon je suis fatiguée laisse-moi rentrer stp ?!
- Justement je voulais aussi qu’on parle de ça…
- Ca quoi ?
- Le fait que tu dormes encore ici (il pointe le portail de mes parents au loin) alors que tu peux déjà officiellement venir t’installer à la maison
J’ai eu un rire dérisoire
- Quel officiellement Marc ?! Tu m’as épousé quand pour que je m’installe chez toi ?! La dot ne protège de rien à ce que je sache ! Et puis quel chez toi-même ?! Tu es dans la maison comme un invité c’est ta sœur qui occupe une grande partie de la maison. Mais toi ! L’homme ! Tu vis en reclus
- Mais de quoi tu parles ?!
- Ecoute Marc, merci de m’avoir raccompagné mais je pense sincèrement que j’ai besoin d’espace…. C’est mieux que les prochains jours tu ne passes pas me chercher au bureau
- Comment ca ?! Mais attends un peu Myriam je crois tomber des nues ?! Il s’est passé quoi entre hier et aujourd’hui pour que tu me sortes ce discours ?
- J’en ai marre voilà ! Tu vis dans une maison où tu occupes la plus petite chambre ! Tu veux que je vienne m’installer là-bas en vertu de quoi ?! Tu as vu d’où je sors j’ai l’air d’une galérienne pour toi ?!
- C’est donc ça ton problème My ?! Mais pourquoi ne pas me le demander tout simplement plutôt que parler de rupture ?!
- Je n’ai pas parlé de rupture. J’ai dit j’ai besoin d’espace c’est différent ! Et puis je te l’ai déjà dit si tu veux que je m’installe chez vous épouse-moi en bonne et due forme !
- Franchement je te trouve bien dure tout d’un coup. Je fais tout pour que les choses aillent vite pour nous
- On ne dirait pas !
- Et pourtant si ! Ma mère et mes autres sœurs et frère ne sont pas là. Nous devons organiser les choses comme il se doit ! Pas les faire à la va-vite
Mon sang n’a fait qu’un tour. Je me suis rapprochée de lui, front contre front
- Ecoute-moi bien MESSI, je vois que tu ne veux vraiment pas que je vienne vivre avec toi. Même cette dot si je ne te mettais pas la pression elle allait attendre que Jésus redescende du ciel !
- Ne dis pas ça !
- Si je le dis ! Je ne vais pas t’attendre toute ma vie, je ne vais pas passer mon temps à te dicter ce que tu dois faire ! Sois un homme ou laisse-moi tranquille !
- Ce qui veut dire ?
- Viens prendre dans ma bouche ! MESSI je te donne 2 mois pas plus pour te décider à m’emmener à la mairie et à l’église. Je ne suis même pas exigeante pas de faste pas de luxe le strict nécessaire ! Passé ce délai ne me dérange plus ! Et maintenant laisse-moi rentrer chez mes parents en paix ! Chez eux au moins j’ai le confort minimal !
Sans plus un mot je m’élance vers la maison. Je rentre dans le portail et le ferme dans un geste d’humeur. Ma mère en pleine conversation avec sa cousine Tata Amandine sursaute et me regarde surprise
- Dis donc ! C’est quoi ces manières MOULIOM ?! Tu ne me claques pas le portail ainsi ! Ce n’est pas toi qui m’a aidé à construire ma maison
- Bonsoir Maman Bonsoir Tantine excusez-moi
Je cours vers ma chambre et m’enferme à double tours. Je jette mon sac d’un geste négligent sur ma table et m’assois sur mon lit la main sur mon front. J’y suis peut-être allée fort avec lui, j’ai vu et lu le désespoir dans son regard tout à l’heure. Ce gars m’aime vraiment… et c’est tant mieux comme ça au moins il sait ce qui lui reste à faire !
***Dans la tête de Marc****
Cette fille est folle ! Rien à redire ! J’ai pris toutes mes économies pour faire cette dot, je me suis tapé la colère de mes oncles au regard de certaines démarches traditionnelles du côté de sa famille à elle et c’est ainsi elle me traite ? Hum !
Je rentre à la maison plutôt très remonté ! Je décide de rester moi aussi dans mon coin. Deux jours passent ainsi où les heures me paraissent être une éternité et chaque soir que je sors du boulot je suis toujours tenté d’aller la chercher elle pour notre rituel de tous les soirs. Mais bon je ne le fais pas.
Une semaine entière est passée je n’ai pas de nouvelles d’elle. Nous entamons la 2ème semaine de bouderie et je dois avouer que ça n’est pas très facile à vivre pour moi. On est samedi, je suis dans mon lit en train de regarder les costumes pour hommes et des robes de mariées pour femme. Il y’en a plusieurs et de plusieurs types. Je pense avoir trouvé celui que je mettrai. Je le réserve dans un panier. J’enverrai ma commande à Alma, elle trouvera le moyen de me l’acheminer ici je ne m’inquiète pas. Je navigue sur le site pour des robes de mariée quand je tombe sur celle qui me frappe. J’imagine tout de suite Myriam dans cette robe… Elle sera juste ma-gni-fi-que. Je prends mon téléphone et lance l’appel. Ça sonne dans le vide jamais elle ne décroche. Je suis convaincu qu’elle le fait à dessein, qu’elle veut juste me faire payer ce silence. Je lui fais donc un sms
- Bjr rdv au restau habituel dans 1h
Je me lève et sors de ma chambre pour retrouver Magguie et les enfants au salon. Nous parlons de tout et de rien, j’ai besoin d’être loin de mon téléphone car tant que je l’ai dans les mains je serai très tenté de la rappeler. 45min plus tard je rentre dans ma chambre et m’apprête sans un regard pour mon téléphone. Elle va forcément se pointer sinon j’irais la cueillir chez ses parents. Une fois prêt, je prends mon téléphone et le fourre machinalement dans ma poche. Je traverse Magguie et les enfants au salon
- Ok Mag j’arrive
- D’accord !
- Tonton ? Dit Lloyd
- Oui Lloyd je vais te garder le Kinder… Maî je sais laisse ne parle pas tu auras quelque chose aussi
- Hum ! J’allais déjà parler Tonton ! Dit-elle en riant
- Bon j’arrive !
J’adore mes neveux, ils sont si plein d’esprit si vivants ! Dommage que leur mère ait dû passer par toutes ces étapes de la vie.
J’arrive au restaurant avec 5minutes de retard et répère notre coin fétiche. Je m’installe et sort enfin mon téléphone pour voir si elle m’écrit : rien. Je la rappelle elle décroche à la première sonnerie
- Oui j’arrive je suis dans le taxi !
- Ok
Je raccroche aussitôt. La serveuse vient prendre ma commande. Je suis en train de siroter mon verre de coca quand elle se pointe. Ma femme… toujours aussi sexy. Elle est très fine comme personne. J’espère que malgré les maternités elle saura le rester. Elle porte une robe moulante mi-cuisses une paire babouche kenyanne et un petit sac de marque, elle retire ses porches quand elle m’aperçoit et vient vers moi le visage fermé. Je reste assis sans un mot et la regarde s’asseoir sans rien dire.
Pendant qu’elle prend ses aises à déposer sac téléphone porches sur le siège d’à côté et la table elle me demande sans un regard pour moi
- Oui. Tu voulais me voir pourquoi ?
- Tu fais deux semaines sans nouvelles de moi et tu n’en cherches pas. Et tu me parleras d’amour plus tard…
- MESSI stp excuse ma vie ! Je sais ce que je veux visiblement toi non
- Et qu’est ce tu veux au juste ?
- Tu le sais déjà
- Redis le moi
- Hum
Silence elle me jauge du regard et je souris. Je lui prends les mains elle me toise mais se laisse faire : c’est bon signe
- Que veux-tu ?
- Je veux me marier
- Et je vais t’épouser
- Dans 2 mois maximum
- C’est trop court. Donnons- nous 6 mois. Laisse le temps à ma famille de s’organiser aussi. Mais je t’en prie, viens vivre avec moi
- Si tu changes de chambre ! Celle-là est trop petite
- Il n’y a que 3 chambres dans la maison My… la mienne celle de ma sœur et celle de ma mère
- Ça ne me regarde pas gère-toi comme un grand mais change de chambre
- ….
- Tsiup ! Ça veut dire que tu ne vas pas le faire ! Je te connais déjà !
- Non ce n’est pas ça ! C’est que je ne vois pas quand est-ce que j’aurais le temps de le faire
- Si c’est seulement ça ton problème moi je peux le faire à la place ! J’ai des cousins qui peuvent m’aider
- Dans ce cas ok
- Et 6 mois c’est long ! 4 mois pas plus et c’est mon dernier mot !
Je la sens baisser la garde je lui fais une grimace à laquelle elle sourit malgré elle. Nous passons un bon moment au restau suite à quoi je la dépose chez son amie Elvira. Je ne l’aime pas beaucoup, cette fille m’a l’air d’une véritable panthère, elle a une drôle de façon de me regarder. Je ne suis pas fou je sens que si je baisse la garde elle s’offrira sur un plateau de fer car sans vouloir critiquer la créature de Dieu plateau d’argent c’est trop bien pour elle !
Beaucoup plus tard en soirée j’ai maman au téléphone
- Mon fils je ne te sens plus !
- Laisse-moi comme ça matter est ce que ma vie est facile ici ?!
- Elle n’est pas facile comment quand tu sors des millions pour doter la femme ?! Tu es déjà un homme c’est très bien ça !
- Ikiiii le sabotage ! Qui t’a dit que c’était des millions ?! On a à peine dépensé un seul !
- Même ca est ce que c’est petit ?
- Hahahahahahaha matter ! Sinon comment va la santé ?
- Ah ! mis à part les bobos de la vieillesse je suis là je vais bien
- Ok tu vas revenir bientôt ?
- Je voudrais être là pour Noel. Je voudrais que tes sœurs et leurs conjoints respectifs s’organisent pour qu’on passe tous les fêtent ensemble au pays
Mince ! Les fêtes c’est dans 8 mois ! Aie aie aie !
- Pourquoi ? Un souci mon fils ?
- Non non
- Ok ça me rassure ! Il faudrait quand même que je vienne au pays voir ta belle famille et ta future femme !
J’ai eu un rire gêné puis nous avons parlé de quelques soucis familiaux et de la vie au bureau. Elle m’a encore recommandé de veiller sur Magguie et sur les enfants comme si j’étais leur père. Elle n’a même pas besoin de me le dire, c’est ce que je fais.
Après avoir raccroché avec maman, j’ai longuement cogité à ce problème. S’ils peuvent être là pour noël ça serait l’idéal. Mais comment le dire à ma go ????
J’ai pris sur moi de ne pas en parler à Myriam de suite, histoire de gagner un peu de temps. Mais au moins nous avons retrouvé notre routine. Ce stress je le gérais tout seul, dans ma tête sans lui en parler. Au moins je lui avais déjà donné ma parole sur le fait que nous changerions de chambre dans la maison. Si ça et des week-ends en amoureux hors de la ville peuvent la calmer un peu je n’ai pas d’autres choix que de faire ainsi.
Nous sommes lundi, je suis là en train de cogiter assis sur mon siège de bureau en face de mon collègue quand mon extension sonne.
- Marc bjr
- Oui M. MESSI vous pouvez passer dans mon bureau svp ?
Je regarde encore bien l’identifiant et je constate que c’est notre RRH qui m’appelle
- Ok Monsieur !
Je raccroche le cœur un peu battant. J’espère qu’il ne se passe rien de grave.
- Bruno j’arrive
- Ok mais si la boss te cherche je lui dis quoi ?
- Que je suis allé aux RH je reviens
- Ok.
- Un souci ?
Je joue mon désinvolte alors que mon cœur bat la chamade
- Pas que je sache en tout cas je te dirai
Je me dirige vers son bâtiment l’esprit peu calme. Je suis comptable pour une boîte qui fait dans la fabrication des cartons d’emballage, donc nous avons un bâtiment administratif où tout le staff est installé et nous avons également un autre bâtiment qui compte notre département RSE, RSI, RRH et infirmerie. J’arrive devant le bureau du RRH et je cogne
- Oui !
Je ne me fais pas prier et entre. Il est en conversation avec un homme en tenue d’usine, certainement un collègue de l’usine. Je ne connais pas tout le monde.
- Ah M. MESSI je vous en prie prenez place !
Ce que je fais pendant qu’il ouvre une chemise sur sa table
- Je vois ici que vous êtes en service chez nous depuis 2ans employé en catégorie 8 échelon D ?
- C’est exact
- Et vous êtes titulaire d’un master
- Oui…
- Bien
Il me tend un document que je prends et me mets à lire : « votre revalorisation… »
- Comme vous pouvez le constater l’entreprise est fière de votre compétence et de votre dynamisme aussi vous passez à la catégorie 9 échelon A. Continuez ainsi !
C’est tout sourire que je lui réponds
- Merci Monsieur !
Je sors de son bureau en manquant d’afficher ma joie. Je retourne au bureau retrouver mon collègue concentré dans ses calculs.
- Gars ça dit quoi donc ?
- Bof, il me parle de venir bosser les samedis j’ai dit non !
- Ils sont fous hein ! Avec ce qu’ils nous paient qui va venir work les samedis ?!
Il râle un peu ainsi et puis j’oriente le sujet ailleurs. Je préfère ne pas divulguer la nouvelle au bureau, de peur que ça ne crée des tensions. Bruno est dans la 30ène et en service ici depuis 4ans. Je ne sais pas trop quelle est sa catégorie ainsi que son salaire, mais façon je le vois fonctionner on est dans la même gamme de salaire.
Je vais aux toilettes et je lance l’appel. Au bout de 3 sonneries, elle décroche
- Oui Babe ?
- Guess what ?
- What ?
- On m’a promu au bureau
- Ayiiiiii Nooooon !!!! Tu es sérieux ?!
- Comme je te dis là ! Augmentation de salaire de grade d’échelon
- Woulilili Ca se fête oooo
- Mais oui trésor on va fêter ça comme il se doit !
- Ah oui oui ! Bon entretemps je demande ma journée ici je vais une fois chez vous commencer le déménagement ! Il faut battre le fer quand il est encore chaud. J’ai déjà des idées sur comment on va tunner la maison ! Comme ça après le mariage quand les gens viendront voir le jeune couple ils verront combien on est bien installé
- Fais comme tu veux Babe….
- Ok !
La journée continue sans encombre et c’est à l’heure du départ que ma supérieure hiérarchique m’appelle dans son bureau pour une tâche express. Je retiens ma désapprobation quand je vais dans son bureau et nous travaillons directement de chez elle pendant une demi-heure. Pour finir je sors de son bureau avec le travail à mettre au propre depuis ma machine. Bruno est déjà parti quand je reviens, le veinard. Je m’assois et jette un coup d’œil à mon téléphone : 17 appels en absence de Myriam. Mon sang ne fait qu’un tour. Je la rappelle aussitôt
- Mais depuis que je t’appelle tu es où ?!
- Calme-toi ! J’étais chez ma boss il y’a…
- Je m’en fous de l’endroit où tu étais MESSI ! Voici ta sœur qui veut me tuer ici !
- Mag ?
- Elle ne fait que m’insulter ici parce que je suis en train de déménager ta chambre
- Comment mais de quoi tu parles ?!
- MESSI ramène tes fesses ici sinon je ne réponds plus de moi ! Ta sœur ne me connaît pas bien
- Calme-toi je l’appelle !
Je raccroche aussitôt et rappelle Mag. Ça sonne d’abord un bon moment avant qu’elle ne décroche
- Magguie qu’est ce qui se passe avec Myriam ?! Pourquoi tu l’insultes ?! Tu as un problème tu m’en parles non ?! Comment peux-tu
Je l’entends piaffer puis raccrocher. Je ne peux travailler dans ces conditions, je ne ferai rien de productif. Je préfère rentrer. Je sais également que je ne peux retourner voir ma boss demander la permission. Elle le prendrait mal. Mais je ne tiens pas en place, je dois renter ! Je me lève, ferme ma machine mon téléphone aussi et fonce à la maison. Mais que se passe-t’il là-bas ???
