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#chapitre5️⃣

Rentrée rapidement de ce fameux vol de sac, Hyliana s'est montrée compétente, à l'écoute. Je pense qu'elle peut se montrer digne d'avoir la confiance de chacun au poste.

Mais ne peut m'empêcher moi et mon éternel pessimiste de penser: Quel est son point faible ?

Nous en avons tous un. Absolument tous. Et j'espère que le sien ne viendra pas se mélanger à la qualité de son service.

La journée étant passée à la vitesse de l'éclair j'ai présenté Hyliana au reste de l'équipe. Elle a assez bien été accueillie.

Alors, après avoir fini mon service, la réalité sur le diner de ce soir m'a rapidement frappé. Je me suis alors empressée d'être prête pour le dîner l'ayant presque oublié.

>

Sac autour de l'épaule, chaussures mises aux pieds, je mets sa veste puisque Mia n'est pas encore rentrée.

J'ouvre la porte et suit face à Paul. Une rose à la main, il me la tend après m'avoir fait le bise.

Je lui ai dit que j'étais en couple. Le scénario ne peut être que parfait. Je lui avais annoncé ça après sa fausse arrestation. Avec un homme à mes côtés, le scénario ne peut qu'être crédible.

> La sensation est douloureuse mais, bizarrement, moins sachant qu'il est en face de moi.

- Le spectacle est fini affirme Éric sévèrement.

Il se tourne vers moi et je peux y lire une expression que j'ai rarement vu dans ses yeux, mais qui me fait toujours aussi mal.

La douleur.

Mon regard toujours dans le sien, j'aimerai dire que cette scène atroce et sans nom me dégoûte de lui. Mais ce n'est pas le cas.

J'ai l'impression que quoiqu'il fasse mon cœur répondra toujours présent à son regard.

C'est alors que j'entends la clientèle se rassirent pour certains et partir pour d'autres au vu de la porte qui grince à multiples reprises.

Quittant ses yeux pour regarde les dégâts qu'il a causé, je ne peux m'empêcher de fermer les yeux, horrifié.

Pourquoi ? est la seule question que je peux me poser.

Pourquoi il agit ainsi ?

Pourquoi j'ai dit ça ?

Pourquoi je ne vois pas le bout du tunnel?

Quelqu'un me touche le dos, chose qui me fait sursauter. Ce touchée n'est pas celui qu'il me procure. J'ouvre alors les pupilles et me tourne afin de voir le destinateur, Clarice, me poussait à sortir à l'extérieur.

- Je dois appeler...l'ambulance dis-je difficilement.

- C'est déjà fait me dit-elle en pointant un serveur au téléphone.

Il nous regarde d'un œil mauvais. La réputation de ce restaurant va salement en prendre un coup et j'ai comme l'impression que nous ne sommes plus les bienvenues.

J'acquiesce alors et prend mon sac de ma chaise. Je m'accroupis à la hauteur de Paul et une larme coule le long de ma joue sans que je ne la contrôle.

- Je suis désolée.

C'est de ma faute si il se retrouve ainsi, au sol. Moi et ma stupide provocation à deux francs. J'ai joué avec le feu et le brasier s'est enclenché.

Poussée par les mains délicates de Clarice, cette situation me remémore des souvenirs qui me paraissent tellement récents que j'ai l'impression qu'ils se sont déroulés hier.

Sortant du restaurant dans un esprit de sentiment bien différent qu'à mon arrivée, mon sac sur l'épaule, la femme à mes côtés prend la parole:

- Ça pour des retrouvailles me dit-elle.

Je vois bien qu'elle rajoute une touche d'humour pour détendre l'atmosphère. Mais la douleur est bien trop béante pour qu'elle s'atténue aussi rapidement et que je puisse même émettre un bruit de joie. Et elle le remarque lorsqu'elle m'affirme d'une voix délicate:

- Je te ramène.

J'opine négativement.

- Non je pense que je vais marcher. Ça va me faire du bien.

Vous devez sûrement vous demandez: Pourquoi tu ne restes pas là à attendre l'ambulance au côté de Paul? Et bien puisque c'est une agression, il y'a forcément un agresseur. Et je suis incapable, malgré tout ce que je ressens de négatif envers lui, de l'envoyer en prison.

Je ne peux pas. Je l'ai déjà fait et je n'en tire pas une bonne leçon. Loin de la.

Clarice acquiesce comprenant parfaitement mon point de vue, avant de me tendre discrètement un bout de papier. Apportée dans ma main, je baisse le regard et y lit des chiffres.

Son numéro de téléphone.

Elle s'approche de mon oreille avant de me chuchoter:

- Si tu te sens seule ou que tu as envie de parler je suis là.

Elle s'éloigne de moi avant qu'Éric, Azid et Alexy ne viennent, la, nous, rejoindre à l'extérieur. Je lui émets un rictus lui faisant comprendre que l'information est bien passée avant de passer le pas.

Mes pas s'enchaînent et mes pensées me submergent.

Comment peut-on me sauver la vie puis montrer un comportement aussi brutal par la suite ?

Il est le paradoxe même.

Le culot incarné.

Je le déteste.

Mais vous savez quoi? Je me déteste d'autant plus parce que je continue à l'aimer.

Passant une ruelle, quelque chose m'attrape le bras afin que je n'avance pas plus. Ou plutôt quelqu'un.

Ce touchée inexplicable.

Je ferme les yeux afin de contrôler mes larmes mais ne me retourne pas pour autant. Confronter ses iris serait détruire à nouveau ma, nouvelle, carapace. Chose que je ne veux pas.

Il a l'air de comprendre que je ne me retournerai pas lorsque j'entends ses pas s'avancer.

Il s'est mit devant moi.

- Laisse...moi passer dis-je froidement.

- Regarde moi m'ordonne-t-il.

Toujours le don de sévir qu'importe la situation. Qu'importe si il est en tord ou pas. Qu'importe si ce qu'il a fait est bien ou non.

- Comment oses-tu donner des ordres après ce que tu viens de faire ?

Mon sang se met à bouillir.

- Comment tu peux ?

Mes yeux s'ouvrent. Je le regarde.

- Comment tu peux être aussi cruel? Avec lui? Avec moi ?

Comment me faire souffrir après tant de temps passé? Comment?

Comment? dis-je hors de moi, les yeux embués de larmes.

Ne pleure pas.

Ne pleure pas.

Je me mets à frapper son torse par la colère, la tristesse, l'incompréhension que je ressens. Même si je sais bien que mes coups ne lui feront rien, j'ai besoin de lui exprimer que je lui en veux.

J'ai besoin qu'il comprenne que j'ai mal.

J'ai besoin qu'il voit.

J'ai besoin.

Tout en frappant son torse, il m'enroule de ses bras que je réclamais tant à une époque et que je réclame toujours autant à présent. Son odeur m'enivre et la chaleur de son corps vient recouvrir le mien.

C'est ainsi que sans même m'y attendre, je me mets à pleurer.

Pleurer tous ces mois passés.

Pleurer son absence douloureuse.

Pleurer cette colère.

Pleurer sa cruauté.

Je ne veux pas pleurer. Je ne veux pas mais c'est plus fort que moi.

Cette bulle dans laquelle nous sommes me broie chaque parcelles.

- Ne pleure pas. S'il te plaît dit-il sérieusement.

Voilà donc la première fois que je l'entends, lui, formuler un
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