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04

- Bien, bien, bien. Tu... toi c'est Kyrian, c'est ça ?

"Non, sérieusement Amy. Tu ne pouvais pas faire mieux ? Pathétique comme première approche !"

Malgré cette tragique première tentative, son protégé n'eut même pas la décence de répondre. Aussi décida-t-elle de retenter l'expérience.

- Bon, ce n'est pas la première fois que tu participes à ce genre de programme, n'est-ce pas ?

...Silence...

- Tu sais, lors d'un dialogue, en général il y a au moins deux personnes qui parlent.

On aurait pu entendre une mouche voler. C'était étonnant le nombre de vents qu'une personne pouvait recevoir en une journée. D'abord Jonathan et maintenant lui. Certes, elle était loin d'être présentable avec son simple pantalon de jogging et son débardeur. De plus, elle était en sueur et décoiffée. Mais tout de même, ce n'était guère une excuse. Elle se tourna vers son protégé et posa un regard sur son profil. Malgré son air renfrogné et sa mauvaise humeur, il n'en restait pas moins aussi beau que la première fois qu'elle l'avait vu.

- Si tu voulais jouer au roi du silence, reprit-elle, il fallait me le dire. Parce que, en attendant, moi j'ai déjà perdu.

Le néant...

Bon et bien, puisqu'il n'était pas décidé à parler, elle allait faire de même. Ils firent le trajet en silence jusqu'à la sortie.

- Tu es garée où ? entendit-elle soudain.

Enfin ! Une parole, qui avait plutôt l'air d'un ordre, mais bon, c'était mieux que rien. Dieu soit loué, il parlait et n'avait pas perdu sa langue. Mais qu'avait-il demandé au juste ? Ah oui...sa voiture.

- Tu vois la Lamborghini noire là bas ?

"Une Lamborghini, cette femme avait une Lamborghini ! Peut-être l'ai-je jugée trop vite tout compte fait. Peut-être..."

Les pensées de Kyrian furent arrêtées nettes lorsque Amélia reprit.

- Bah derrière il y a ma Twingo, continua-t-elle.

"Autant pour moi. Et dire que je vais devoir passer un mois avec elle!" pensa-t'il.

Ils continuèrent leur route en direction de la voiture. Une fois à l'intérieur, elle repris la parole.

- Bon, alors, puisque tu as retrouvé ta langue, tu pourrais m'en dire un peu plus sur toi Kyran.

- Tu connais déjà mon prénom, cela me paraît amplement suffisant.

Décidément, elle venait de le rencontrer, mais cet homme lui tapait déjà sur les nerfs. Ne pouvait-il pas juste faire ce qu'on lui demandait sans rétorquer ?

- Ecoute moi bien Kyrian O'Calamar...

- C'est O'Callaghan.

- Oui, heu, désolée. C'est la même chose. Donc, disais-je... Écoute moi bien, Kyrian O'... on s'en fiche.

Elle avait vraiment du mal à prononcer son nom. Elle n'avait jamais eut ce genre de problème auparavant. Peut-être était-ce une simple exception pour lui.

- On va se côtoyer pendant un mois entier. Et, si ce n'est pas trop te demander, je souhaiterai que tout se passe pour le mieux. Tu ne m'apprécie pas, certes, et je ne te porte pas dans mon cœur non plus. Je n'ai pas demandé à être ta gardienne tout comme toi tu n'a pas demandé à être mon protégé. Mais, on nous a lié tous les deux, alors la moindre des choses c'est de faire que cette cohabitation se passe sans problèmes et... tu m'écoutes ?

- Pas du tout.

- Oh, tu te fous de moi là ?

- Absolument.

- Très bien, après le roi du silence vient le ni oui ni non, c'est ça ? Et bien laisse moi te dire que...

- Vas-tu te taire ?

Elle grinça les dents. Heureusement que ses mains étaient sur le volant. Elle allait commettre un meurtre dans le cas contraire. Oh et puis, elle commettrait un meurtre de toute manière. Elle commençait à regretter de l'avoir obligé à parler. Elle regrettait carrément son silence.

- Je te préviens. Ne crois pas que tu vas t'en tirer comme ça. Ne te crois pas tout permis sous prétexte que je suis une femme.

- Une femme ? Ah bon ? Où ?

Elle fit mine d'ignorer son ironie, qu'elle ne trouvait guère à son gout.

- N'oublie pas que tu tiens à ta liberté. Liberté que je suis seule à pouvoir te garantir. Un mot de plus et j'appelle le président de l'association. Tu pourras dire "bye bye" à ta précieuse liberté avant même d'y avoir goûté, est-ce cela que tu souhaites ?

Il se renfrogna. Elle entendit un grondement sourd, néanmoins, il s'était arrêté de parler. Il avait seulement suffit qu'elle lui fasse du chantage à propos de la liberté à laquelle il tenait tant. Elle tacherait de s'en rappeler.

Le voyage se fit en silence. Ces dix minutes de route lui parurent une éternité. Elle se gara, sorti de la voiture et claqua la porte telle une furie. Elle se dirigea vers l'immeuble avant de s'arrêter brusquement. Une idée tordue naquit dans son esprit. Il fallait apprendre à cet horrible individu qui commandait ici. Elle rebroussa donc chemin, se dirigea donc vers le fameux Kyrian, et le gifla avec une telle force que sa joue en devint rouge. Puis elle reprit son chemin d'un pas nonchalant, comme si de rien n'était.

Elle l'avait frappé. Il n'avait pas rêvé. La douleur qu'il éprouvait sur sa joue le prouvait. Cette femme l'avait bel et bien frappé. Et dire qu'il avait cru qu'elle n'était juste qu'une simple femme frêle et fragile. Et bien non, il avait du revoir son jugement. Du haut de son 1m65, elle avait plus de poigne et de courage que beaucoup d'hommes qu'il avait déjà rencontré. Et en prison, il en avait rencontré des hommes.

Elle était petite, certes, mais elle avait selon lui la taille idéale. Ses cheveux frisés, bruns parsemés de filets blonds, formaient de belles boucles. Lorsqu'il l'avait vue pour la première fois, il avait tant eu envie d'y passer ses doigts pour vérifier qu'ils étaient réels. Ses longs cils mettaient en valeur de petits yeux couleur noisette. Ses yeux n'avaient pourtant rien d'extraordinaire. Ils étaient quoique banals. Mais il pouvait y voir un lueur d'intelligence jamais vue auparavant. Quant à son corps ! Mon Dieu, son corps. Son débardeur dévoilait une poitrine assez généreuse qu'il avait envie de toucher. Et lorsqu'elle était partie telle une furie après l'avoir giflé, il avait eu une vue magnifique sur un petit derrière rebondi appelant ses caresses.

Mais que lui arrivait-il ? Il ne devait pas oublier qu'elle était sa gardienne et qu'elle avait sa liberté entre les mains. Elle était belle oui, mais il avait déjà vu et abordé de nombreuses femmes bien plus belles. Celle-ci l'attirait uniquement car il n'avait pas eu sa dose quotidienne de femmes depuis longtemps. Bien sûr, il ne prenait toujours pas en compte son premier mois de charge. Qui plus est, elle avait un sale caractère, malgré son courage surprenant.

Tout en se débarrassant de cette soudaine attirance, il courut et la rattrapa avant qu'elle n'arrive au niveau des escaliers.

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