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chapitre 6

Chapitre 6

Il n’avait pas dormi. Pas depuis cette confrontation. Depuis que le jeu entre lui et elle avait changé. Ce n’était plus une simple question de pouvoir, ni même d’argent. C’était bien plus que ça. Il savait que Valeria avait raison sur certains points, mais il n’était pas prêt à l’admettre. Pas encore. Il s’assit dans son bureau, les poings serrés, les yeux fixés sur le vide. Le chaos avait commencé dans sa tête. Une pensée tournait sans cesse, inlassablement, comme un tourbillon : *Que me cache-t-on ?*

Il secoua la tête. C’était ridicule. Il n’était pas du genre à se laisser embobiner. Il avait toujours été dans le contrôle, toujours. Mais Valeria… elle avait l’art de semer le doute. Tout ce qu’elle disait était une provocation déguisée en vérité. Elle savait exactement comment appuyer là où ça faisait mal, comment l’amener là où il ne voulait pas aller.

Il se leva brusquement, se dirigeant vers la fenêtre, le regard perdu dans la ville en contrebas. Il avait l’impression que son empire se fissurait. Qu’il y avait des ombres qu’il n’avait jamais vues, des failles qu’il n’avait pas su détecter. Il savait que son père, celui qui avait bâti cet empire, avait ses secrets. Mais jusqu’à ce jour, Lorenzo pensait avoir tout sous contrôle. Il pensait connaître la vérité.

Il n’aurait pas dû lui dire ça, il le savait. Mais les mots, sortis d’eux-mêmes, s’étaient échappés comme des balles perdues. « Tu ne sais rien de mon empire, Lorenzo. Et encore moins de ton père. » Valeria l’avait dit avec cette calme assurance qu’il détestait, comme si elle détenait des vérités qu’il ignorait, mais qu’il n’avait pas le droit d’entendre. C’était ce genre de phrase qui faisait trembler la fondation d’une vie. Un peu trop simple. Un peu trop directe.

Il tourna la tête vers la porte, l’image de Valeria s’imposant dans son esprit. *Elle veut me briser, elle veut m’atteindre, mais pourquoi ?*

Les voix dans sa tête se bousculaient, se mélangent. *Elle joue avec moi. Mais je vais la trouver. Je vais la faire parler. Et quand elle parlera, ce sera trop tard pour elle.* Mais une autre voix, plus profonde, plus insidieuse, murmurait : *Et si elle disait la vérité ? Et si, en cherchant à la détruire, tu détruisais aussi une partie de toi-même ?*

Il s’assit enfin, dans son fauteuil, se laissant tomber en arrière. Sa respiration se fit plus lente. Il fallait qu’il garde son calme. Il se saisit de son téléphone et composa le numéro de Marco. L’homme avait toujours été fidèle, solide, un de ses plus proches alliés. Ce n’était pas un type à douter de ses instincts. Mais cette fois-ci, il avait des questions.

« Marco, j’ai besoin de toi, » dit-il d’un ton sec. « Je veux tout savoir. Pas de demi-mesures, pas de mensonges. Tous les dossiers que tu peux trouver sur mon père. Et sur… Valeria Moretti. »

Il entendit une pause, une hésitation à l’autre bout du fil. « Valeria, tu dis ? Je pensais qu’elle n’était qu’un fantôme, Lorenzo. Une ombre. »

« Je sais, » rétorqua-t-il. « Mais elle n’est pas qu’une ombre. Elle est une menace. Je ne sais pas encore de quelle manière, mais elle en est une. »

Marco soupira. « Tu veux vraiment savoir ce que tu risques, là ? Tu veux vraiment réveiller tout ça ? Parce que si tu vas chercher dans des coins sombres, il n’y a pas de retour en arrière. »

Lorenzo serra les dents. « C’est justement ce que je veux. Tout. La vérité. »

Il raccrocha avant que Marco ne puisse répondre. Ses yeux se fermèrent un instant. La vérité. C’était ce qu’il avait toujours voulu, ce qu’il croyait mériter. Mais chaque fois qu’il se rapprochait d’elle, Valeria fuyait. Chaque fois qu’il pensait avoir une prise sur elle, elle disparaissait comme une ombre, insaisissable.

Un coup à la porte le fit sursauter. Il n’avait pas entendu qu’on entrait. Il se tourna pour voir Marco dans l’encadrure. Il n’avait même pas attendu que la porte soit complètement ouverte.

« Lorenzo, tu n’as aucune idée de ce que tu demandes, » dit Marco, son ton plus grave que jamais. « Ton père… il a des amis. Et des ennemis. Beaucoup d’ennemis. C’est bien plus complexe que ce que tu penses. »

« Je suis prêt à l’entendre, » répondit-il. « Et toi aussi. »

Marco s’assit en face de lui, la tension palpable. « Lorenzo, je ne sais même pas par où commencer. Mais tu veux vraiment que je te raconte l’histoire de ton père ? Tu veux connaître ses secrets ? Ce n’est pas juste des entreprises, pas seulement des accords commerciaux. C’est bien plus. Il a des parts dans des trucs que personne n’ose effleurer. »

Lorenzo le fixa, sans parler, juste écoutant.

« Valeria Moretti, elle n’est pas qu’une criminelle. Pas seulement. C’est une pièce d’un jeu beaucoup plus grand que celui dans lequel tu penses être impliqué. Ce que tu vois comme un coup bas, un affront, c’est peut-être juste la partie visible d’un iceberg. » Marco marqua une pause. « Tu veux savoir si elle ment ? Je te le dirai : non. Mais toi, tu es loin d’être innocent. Peut-être que tout ce que tu crois, tout ce que tu as toujours cru, est un mensonge. Et le pire, c’est que tu n’en sais rien. »

Lorenzo n’eut pas le temps de répondre. La porte se referma brutalement. Marco avait disparu aussi vite qu’il était venu. La pièce était vide, mais les mots tournaient encore dans son esprit. *Et si tout ça… n’était qu’une mise en scène ?*

La vérité, il devait la trouver. Peu importe ce qu’il allait découvrir. Mais à chaque pas, il sentait que cette quête allait l’entraîner plus loin que ce qu’il avait imaginé.

Quelques heures plus tard, un message anonyme s’afficha sur son téléphone. Il s’agissait d’une vidéo. Il appuya sans hésiter. Le visage de Valeria apparut, cette fois dans un endroit qu’il n’aurait jamais cru. Ce n’était pas un bureau. Ni un restaurant. Ni un endroit où elle aurait pu se cacher. Non. Elle était là, dans un endroit sombre, son regard aussi glacé qu’il l’avait vu la première fois.

« Tu veux tout savoir, Lorenzo ? » dit-elle d’une voix calme mais menaçante. « Tu n’es même pas prêt à comprendre. Mais tu vas l’apprendre, de la manière la plus brutale possible. Tu cherches des réponses, mais je suis celle qui a les clés. »

La vidéo s’éteignit brutalement. Lorenzo resta figé, le téléphone dans les mains. Il avait cru qu’il pourrait contrôler la situation, qu’il pourrait la maîtriser. Mais maintenant, il savait que c’était elle qui jouait avec lui. Et il n’avait plus qu’une seule option : aller jusqu’au bout.

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