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Chapitre 2: Le quotidien

Je me réveillais encore une fois sous les cris des disputes de mes parents. C'était devenu si fréquent que je m'y étais habitué. Après m'être préparé seul pour l'école, je sortis de ma chambre. Me voir apparaître semblait suffire à interrompre leurs querelles.

Le sourire de maman, chaque fois qu'elle me voyait, dissimulait un stress évident. Quant à papa, dès qu'il posait une main sur mon épaule ou ébouriffait mes cheveux, je sentais ses doigts trembler.

Ce matin-là, les cris résonnaient encore plus fort.

— William, mais qu'est-ce qui t'arrive ? Tu m'as dit que tu irais chercher le petit à la sortie de l'école ! s'écria maman, la voix pleine de déception.

— Je le sais très bien, mais ces temps-ci, la boîte ne marche pas très bien. Je dois faire des heures supplémentaires. Mais enfin, Jane, tu es sa mère et mon épouse, tu pourrais me comprendre, répondit papa.

— C'est toujours pareil ! Il n'y en a que pour toi ! C'est comme ça à chaque fois ! Je suis épuisée, William ! Je cumule deux boulots, je m'occupe de Jimie tout le temps, et parfois, je suis obligée de le laisser chez la voisine pour qu'il se sente moins seul...

Mais ce jour-là, un détail attira davantage mon attention.

— Maman ? Maman, tu vas bien ? demandai-je, inquiet.

— Oui, mon poussin, tout va bien, répondit-elle, tentant tant bien que mal de cacher ses larmes.

Papa s’agenouilla à mon niveau et tenta de me rassurer.

— Oui, mon petit Jimie, maman va bien. C'est juste une poussière qui lui est rentrée dans l'œil.

Je la regardai longuement avant de murmurer :

— Maman, ne t’inquiète pas, tout ira bien.

Cette phrase l’émut encore plus. Elle me prit dans ses bras et me serra plus fort que d’habitude.

— Oui, mon bébé, répondit-elle en sanglotant.

Les pleurs de maman... Cette fois-ci, elle n'avait pas réussi à se retenir. Après un long moment, elle se redressa et m’aida à prendre mon petit-déjeuner.

— Ne t’en fais pas, mon chéri. Maman était juste fatiguée. Finis ton petit-déjeuner et je te dépose à l’école.

Je hochai la tête en signe d’accord. Comme prévu, après avoir mangé, maman m’accompagna à l’école. Papa, lui, était déjà parti travailler.

— Et hop, mon champion, nous voilà arrivés !

Je lui adressai un sourire forcé et m’apprêtais à descendre de la voiture quand elle me retint par le bras.

— Mon petit chéri... N’oublie pas que je t’aime, dit-elle en déposant un baiser sur mon front.

— Moi aussi, maman. Je vous aime, toi et papa.

Puis, sans me retourner, je marchai droit devant moi.

Maman, elle, se sentait très mal. Son couple battait de l’aile, ses boulots étaient épuisants, mais elle savait une chose : elle ferait tout pour son petit.

En classe, je restais silencieux, très peu sociable et souriant. Je préférais me tenir à l’écart.

— Mon petit Jimie, qu’y a-t-il ? demanda la maîtresse, inquiète.

Je relevai lentement la tête et la fixai sans dire un mot.

À la fin de la journée, elle décida de rester avec moi en attendant qu’on vienne me chercher.

— Jimie, mon petit ? Viens là, on va attendre ta maman, dit-elle doucement.

J’acquiesça légèrement d’un mouvement de tête.

— Viens t’asseoir près de moi.

Je m’exécutai sans un mot.

— Jimie ? insista-t-elle avec douceur.

Je levai enfin les yeux vers elle.

— Maîtresse ? murmurai-je timidement.

— Oui, mon petit, je t’écoute.

— Avez-vous des enfants ?

La question la surprit.

— Non, mais j’ai un neveu qui a ton âge.

— Est-ce que ses parents se disputent tout le temps ? demandai-je avec innocence.

Elle parut troublée et me prit doucement dans ses bras.

— Tu sais, parfois, les parents se disputent... Ça peut arriver. Mais n’oublie pas qu’ils s’aiment et qu’ils aimeront toujours leurs enfants, dit-elle avec bienveillance.

Quelques minutes plus tard, maman arriva. Comme d’habitude, son visage portait les marques de la fatigue et du stress.

— Jimie, viens là, mon bébé, m’appela-t-elle.

La maîtresse s’approcha d’elle, m’accompagnant.

— Pouvez-vous m’accorder quelques minutes ? J’aimerais discuter avec vous, dit-elle.

Maman regarda sa montre, hésita un instant, puis hocha la tête.

— D’accord, quelques minutes. Mon bébé, attends-moi dans la voiture.

Avant de partir, je me tournai vers la maîtresse et murmurai :

— Merci, madame...

Elle s’agenouilla à ma hauteur et me sourit chaleureusement.

— Je t’en prie, mon grand. Va dans la voiture.

— Surtout, garde bien ta ceinture de sécurité et n’ouvre à personne jusqu’à mon retour, me rappela maman.

Je hochai la tête en signe d’accord. Elle s’assura que j’étais bien installé avant de rejoindre la maîtresse à l’ombre.

— Oui, madame ? J’espère que tout va bien ? demanda-t-elle, intriguée.

— Oui... Enfin, je voulais discuter d’un sujet en particulier, répondit la maîtresse d’un ton sérieux.

— D’accord, je vous écoute.

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