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07

Partie 7

QUOIIIIIIIIIIII ? Ismaël avait appelé ma mère ? Quand ça ? Comment ça ? Mais pourquoi ?

Les questions s’enchainaient dans mon esprit brouillé. Ma mère continuait son monologue aussi long que celui de Figaro. Je ne faisais même plus l’effort de l’écouter. J’étais juste tétanisée par ce qu’elle venait de m’apprendre. Je ne comprenais vraiment plus : à quoi jouait Ismaël ? Pas plus tard qu’il y’a deux jours, ce salaud faisait le repentant et me jurait son amour. Il parlait même de mariage. Alors, à quoi bon ternir mon image et me faire passer pour une petite amie volage, aux yeux de la personne qui m’était la plus chère au monde : ma mère ? A moins que ça soit encore une des satanées manigances d’Emmanuela La Garce ? Ma mère interrompit mes pensées :

_Ma mère : Salimata, c’est à toi que je parle ! Tu pourrais au moins dire quelque chose pour ta défense ou t’excuser tout simplement.

_Moi : Je n’ai rien à te dire Maman. Si tu préfères accorder crédit aux paroles d’un infidèle atteint de mythomanie, plutôt qu’à celles de ta propre fille que tu as élevée depuis la naissance, ça ne regarde que toi.

Je ne me reconnaissais plus parler, ma voix d’habitude haut perchée, était devenue assez rauque et le ton que j’employais, était par-dessus-tout froid. Je me dirigeais vers la porte d’un pas vif, et sortit de la chambre en trombe, sous le regard déconcerté de ma mère. Je savais que j’avais touché un point sensible. Je détestais me disputer avec elle, et encore moins me comporter d’une manière mal-élevée, mais là, elle avait vraiment déconné : elle me connaissait mieux que quiconque au monde, elle aurait pu deviner que je n’étais pas capable d’une telle ignominie, ou au pire, elle aurait pu m’accorder le bénéfice du doute.

Mais notre affrontement était loin d’être fini. Elle me rejoignit dans ma chambre et ferma la porte en la claquant.

_Ma mère : Je suis ta mère, je t’ai porté neuf mois dans mon ventre, et tu me dois respect. Que ce soit la dernière fois que je te parle, et que tu te permettes de t’en aller, avant que j’aie terminé mon speech. Impolie va !

Je restais aussi muette qu’une carpe, mais ne pouvant plus me retenir, je lui dis :

_Moi : Non ce n’était pas neuf mois Maman, c’était 7 mois seulement ! lol Je suis prématurée, t’oublies ?

Elle eut un sourire imperceptible. Apparemment ma petite blague effrontée avait un peu détendu l’atmosphère. Je sortis de mon sac mon portable et l’allumai. Je fis quelques manips dessus et le lui tendis, une photo était nettement visible sur l’écran.

_Ma mère : C’est quoi ça ?

_Moi : C’est Ismaël Maman ! Tu ne le reconnais pas ? Observes le bien, tu sauras reconnaitre son gros nez de Pinocchio.

_Ma mère : Oui, je vois bien que c’est lui. Mais je ne comprends pas… Ces ongles, ces cheveux de toubab là….C’est une fille là à coté non ? Où est-ce que t’as pris cette photo ?

_Moi : C’est Emmanuela, une Italienne qui était dans la même classe que lui. Je les ai surpris un aprem dans son appartement, en train de…Bref, elle m’a envoyée cette photo pour me narguer. Apparemment, Ismaël ne sait pas que j’ai cette photo en ma possession. Il m’a trompée Maman. Il M’A TROMPE !!!!

J’avais beau faire ma forte devant tout le monde, mais devant ma maman, je restais une éternelle petite fille. Elle seule avait le don de me comprendre, et de sécher mes larmes intarissables. En gros, je lui racontais tout dans les moindres détails. Elle n’en crut pas ses oreilles et était consternée par son culot. Elle allait même jusqu’à le traiter de monstre sans cœur. Elle avait réussi à apaiser tous mes tourments et nous sommes restées dans ma chambre à parler des heures et des heures, jusqu’à ce que mon diable de petit -frère nous interrompit et nous rappela qu’on devait aller chez ma grand-mère. Néanmoins, ma mère me confisqua mon portable, je ne sus d’ailleurs pourquoi et je la suspectais, à l’époque, de vouloir fouiller dans mes messages pour vérifier l’existence de ce « toubab marié ».

Hormis donc ce petit malencontreux événement, le début de mes vacances se passait à merveille. Mon week-end avait été dédié à mes visites familiales, et aux remises de cadeaux. Eh oui, ici, si tu venais en vacances en te pointant sans cadeaux, wallah ils te jaugeaient du regard. Ils ne faisaient pas de grande différence entre un étudiant dépourvu de revenus, et un expatrié salarié. Tchiiip.

Je n’avais même pas eu une minute à moi afin d’appeler Ibrahima Ndiaye. Je lui ai juste envoyé un texto pour lui donner mon numéro. Mais je dois avouer que dès que mon père me remit le téléphone avec la puce Orange insérée dedans, la première personne que j’ai contactée, fut le beau Salem. A la moindre sonnerie, je me ruais pour décrocher l’appel, en espérant que ça soit lui au bout du fil. Mais il n’avait hélas, toujours pas encore appelé.

Le jeudi suivant mon arrivée, aux alentours de 20h, alors que j’étais affairée dans la cuisine, j’entendis sonner à la porte. Des voix familières me parvinrent. Surement des amis de papa, me disais-je. Un quart d’heure plus tard, ma mère me retrouva dans la cuisine, splendide dans son bazin bleu.

_Moi : Je ne savais pas qu’on allait recevoir des invités ce soir ,Maman. Tu as du oublier de me le dire.

Elle me répondit en me faisant un clin d’œil :

_Ma mère : En effet, j’ai oublié de te prévenir ma chérie. Il s’agit des parents d’Ismaël et de deux de ses oncles.

_Moi : QUOIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ? Mais Maman, à quoi tu joues enfin ? Tu as fait exprès de ne pas me le dire, je le sais ! Je t’ai bien dit qu’il m’a trompée non ? Tu veux quoi de plus ? Franchement je ne sais plus à quel Saint me vouer avec toi et ….

_Ma mère : Chuuuut ! Sally je suis ta mère. Fais-moi confiance. Tant que je serai de ce bas monde, personne n’humiliera ma fille. Personne. Tu as compris ?

HEIN ? Mais elle déraillait cette vieille. Lol Elle raconte quoi là ? Je ne comprenais rien à son charabia.

La démarche hésitante, je la suivais au salon, avec un plateau de verres sur les mains. Quelle ne fut ma surprise ! Je faillis renverser le plateau. Putain !!! Non seulement il y’avait Ismaël au salon, mais aussi son père, sa mère (je l’adorais elle, elle était troooop gentille), et deux autres adultes que je ne connaissais pas. Cela me faisait bizarre de revoir Ismaël, car je ne l’avais pas revu depuis l’épisode de son infidélité avec Emmanuela. Je le regardais sans ciller alors que Monsieur n’arrivait pas à soutenir mon regard. Revigorée par sa honte visible, je saluais sa famille respectueusement, génuflexions à l’appui, comme toute jeune fille Sénégalaise de bonne famille, et m’apprêtais à sortir du salon lorsque mon père m’intima fermement de m’asseoir.

_Mon père : Salimata, prends place, puisque c’est de toi qu’il s’agit. Normalement, il est de coutume que le « waaxtaane » (la discussion pour le mariage) rassemble uniquement les hommes des deux familles concernées, mais pour je ne sais quelle raison, ta Maman a insisté pour que Ismaël et toi soyez là, ainsi que elle-même et la maman d’Ismaël. Donc, disons que ceci est un pré-waxtaane, parce que je tiens absolument à ce que si ce mariage doit se faire, qu’on ne déroge en aucun cas, aux us et coutumes de nos ancêtres.

Ainsi donc, toute cette mascarade avait été orchestrée par ma Maman. Elle ne cessera jamais de me surprendre, celle- là. Petit à petit, je commençais à comprendre son plan, et ce qu’elle avait en tête. Le papa d’Ismaël prit la parole à son tour :

_Papa d’Ismaël : Certes nous vous avons envoyés étudier à l’étranger, mais nous tenons à ce que vous suiviez la tradition. Tout le monde dans cette assemblée sait que vous vous fréquentez depuis plus de deux ans, et Salimata, tu es une fille de très bonne famille, que j’estime beaucoup, et c’est donc avec une joie indescriptible que j’ai accueilli la nouvelle quand mon fils m’a informé de son désir pressant de faire de toi sa femme. Sa mère et moi , nous n’y voyons aucun inconvénient. Mais nous devons partir sur des bases claires, même si la réponse me semble évidente : Salimata es-tu d’accord pour que nous les hommes des deux familles concernées, célébrions votre mariage jeudi prochain en vous unissant devant Dieu ?

Oh le pauvre Padre qui disait cela avec un sourire radieux. Je me sentais vraiment mal pour lui. Il n’avait pas raté qu’un seul épisode, il avait raté une saison entière lol Mon père me fixait d’un regard sérieux et indéchiffrable et je pouvais sentir le regard anxieux d’Ismaël.

_Moi : Je suis vraiment désolée tonton, désolée tata, mais je ne peux et ne souhaite devenir la femme officielle de votre fils pour la simple et bonne raison qu’il s’en est choisie une officieuse en la personne de Emmanuela G.

Mon auditoire était médusé. Ma mère n’attendait que ce moment pour en faire son heure de gloire. Elle leur montra la photo, en leur expliquant que je les avais surpris auparavant tous les deux, et tout en leur apprenant que leur fils avait tenté de me mettre en mal avec elle, en inventant des mensonges. Mon père fulminait de rage et parallèlement la honte qui couvrait la famille d'Ismaël rendait l'atmosphère irrespirable. Merci Maman. Merci infiniment d’avoir lavé mon honneur, mais surtout de m’avoir vengé de ce salaud. Il m’avait humiliée devant Emmanuela, et toi tu as su l’humilier devant toute sa famille d’une façon qu’il n’était pas prêt d’oublier.

La mère d’Ismaël était au bord des larmes, et son père essayait d’expliquer son attitude en disant que c’était un malentendu. « Après tout, qui n’a pas commis d’erreur de jeunesse ? « Ne cessait-il de répéter inlassablement.

_Mon père : Ce n’est pas son infidélité qui me dérange en soi, mais sa tentative de discréditer ma fille auprès de sa mère est juste impardonnable. Je croyais que ce genre de comportement était l’apanage des femmes, mais un homme pareil ne mérite en aucun cas la main de ma fille. Vous m’en voyez navré cependant.

Le principal concerné, Ismaël, ne pipait mot. Hébété, il triturait les boutons de son portable en se rongeant les ongles. Le voir ainsi était juste jouissif. Je pouvais dorénavant tourner définitivement la page Ismaël sans le moindre remords. Je lançais juste un dernier regard à l’assemblée : ma mère continuait à traiter Ismaël de tous les noms d’oiseaux, de grands gestes à l’appui tout en brandissant victorieusement la photo au nez de la maman d’Izo ,en larmes. Quant à mon père, il affichait un regard indifférent et écoutait à peine le plaidoyer du Papa d’Ismaël. Je sortis tranquillement de la pièce, le cœur léger.

Une heure après, je n’entendis plus les éclats de voix : ils étaient surement partis. Je m’étais enfuie dans ma chambre avec Malick qui ne comprenait pas pourquoi il y’avait autant de bruit, et pourquoi Ismaël qui d’habitude, était si gentil avec lui, ne lui avait pas « check » (Hi-five) en partant lol Il jouait à la play station, et moi j’étais sur le tchat de Facebook à blablater avec mes copines histoire de programmer nos prochaines sorties. L’icône « nouveau message reçu » attira mon regard. Un message à faire froid dans le dos, de la part d’Ismael :

« Tu me déclares la guerre ? Très bien ! On va jouer le jeu alors Miss. Tu viens juste de gagner une bataille, et non la guerre, comme tu le crois si bien. Je ferais de ta vie un enfer sur terre, crois-moi. Ciao ».

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