#Episode 3️⃣
-Où étais-tu? Et c'est quoi cette voiture qui
t'a ramené? Fulmina-il en me saisissant
violemment le bras.
Il me fait mal et je ne peux m'empêcher de
geindre de douleur avant de me dégager de
son emprise. Non mais pour qui se prend-il?
Il a beau être le mec dont je suis amoureuse,
il n'a aucun droit de me traiter de la sorte.
-Ça ne te regarde pas, dis-je en le dépassant
pour rentrer dans ma chambre avant qu'il ne
m'arrête à nouveau.
-C'est bon laisse là, dit Chelsea. On s'est
inquiété pour toi Nash dit-elle.
-Ouais je vois ça. Maintenant que je suis là,
saine et sauve vous pouvez arrêter de vous
inquiéter pour moi dis-je en les dépassant.
-Écoute Nash dit Franck d'une morne. Je suis
désolé de t'avoir fait mal. Je ne voulais pas.
Je me contente d'hocher la tête et de rentrer
dans ma chambre suivie de près par ma
pseudo meilleure amie.
-Nash, on doit parler me dit-elle en
s'asseyant sur mon lit.
Même si j'ai envie de l'étrangler sur le coup, je
me rappelle de tout ce qu'elle a fait pour moi
lorsque j'avais besoin d'elle. Elle a été mes
épaules pour pleurer, mon appui. Mais j'ai
besoin de temps pour digérer tout ça.
Tout en me déshabillant pour me mettre en
pyjama, je range le foutoir qu'est mon lit et
garde le silence en attendant qu'elle s'en aille.
-Nash, je sais que tu m'en veux, mais je t'en
prie ne m'offre pas le traitement du silence.
Dis moi quelque chose, gronde moi, crie si
tu veux, pose moi des questions je sais pas,
mais réponds moi par pitié, déblatéra-t-elle
à bout de souffle.
Je la regarde ébahie et croise les bras.
-Ecoute Chelsea, j'aimerais bien pouvoir te
dire quelque chose, mais je n'en ai pas envie.
Tout ce que je veux ce soir, c'est dormir.
-Nash je t'en prie, écoute moi insista-elle en
essayant de me prendre la main.
-S'il te plaît Chelsea, je veux dormir et
maintenant que ton petit ami vit dans cet
appartement, tu n'as plus besoin de te
confiner ici avec moi. On parlera demain
dis-je en éteignant ma lampe de chevet.
-C'est d'accord, mais sache que mon intention
n'a jamais été de te faire mal dit-elle en se
levant du lit pour se diriger vers la sortie.
Elle sort enfin et je laisse libre court à mon
chagrin. Je pleure, en silence toute la nuit en
écoutant les deux personnes que j'aime le
plus s'aimer et se cajoler.
[...]
Le lendemain matin, je me réveille avec un
mal de crâne atroce. Je vais courir comme
d'habitude boit un café en plus de mon petit
déjeuner. Je suis assise au salon entrain de
lire un de mes romans favoris sur Amazone ,
lorsque j'entends la porte de Franck qui
s'ouvre. Je me lève précipitamment et rentre
dans ma chambre dans l'immédiat. Je ne
veux pas les voir de si tôt. Ça sonne peut-être
stupide parce qu'on vit sous le même toit
mais je préfère prendre mes distances
pour le moment.
J'entends Franck et Chelsea qui tambourinent
à ma porte mais je met de la musique et
décide de les ignorer à tour de rôle.
Heureusement que le jour suivant était
samedi et que Franck allait rendre visite à
sa famille tout le week-end. Chelsea n'est pas
revenue me voir et j'ai soigneusement évité
les endroits où nous pouvions nous croiser.
Ma demande de stage a été acceptée et ça
fait exactement une semaine que j'effectuais
un stage dans la maison de mode la plus
influente de tout Seattle. La famille Milner
en plus d'être généreuse envers nous à
l'orphelinat, nous donne la chance de faire un
stage d'été à la fin de notre formation.
Je n'avais toujours pas rencontré le fameux
"Boss" que tout le monde craignait et adulait
en même temps.
Étant donné que la moitié de l'équipe était
en déplacement pour la fashion week à
New-York, je n'ai eu qu'à accomplir des tâches
basiques comme ranger et apporter du café.
Ce lundi matin allait être différent, car à
peine entrée dans le hall j'étais abasourdie
par l'affluence et l'élégance des gens qui
allaient et venaient dans tout les sens.
-Ne reste pas plantée en plein milieu là, suis
moi et rends toi utile me cria une voix que je
ne reconnaissais pas.
-ou...oui pardon bredouillai-je avant de
poser mon sac dans mon casier et suivre la
magnifique femme qui se tenait devant moi.
Elle était vêtue d'une robe pourtant simple
mais qui mettait ses interminables jambes
en avant. Top modèle pensai-je en ayant
maintenant la certitude de l'avoir déjà vu
dans un magazine.
Je la suivis sans mot dire et courait dans
tous les sens exécutant les tâches qu'elle
m'avait assigné. Une fois que j'avais fini de
charger des sacs dans sa voiture, je devais lui
apporter son café à l'étage Supérieur.
Au fur et à mesure que je montais les
marches de l'escalier, je contemplais les
photos accrochées un peu partout au mur.
Des couvertures vogues, Elle, GQ à Forbes,
tout en ce lieu venait étayer la réputation
que s'était bâtie le propriétaire des lieux. En
observant de plus près je me rend compte
que j'ai déjà vu ce visage quelque part.
Une fois sur place, je me précipite pour le
donner à la dame, qui me le prit des mains
puis l'inspecta avant de le porter à ses lèvres
et de me le recracher en plein visage.
Je n'eus pas le temps d'être stupéfaite qu'elle
partit dans une tirade complètement folle.
-Sale petite idiote, j'ai demandé un
cappuccino serré et sans sucre. Tu veux
ruiner ma santé? Sais-tu combien de temps
et d'efforts ça prend pour entretenir un
corps comme le mien?
-Je suis désolée Mlle je ne savais pas que...
-Toujours et encore des excuses, les gens
-Toujours et encore des excuses, les gens
comme toi incompétents ne devraient même
pas être autorisé à respirer le même air que
moi... sais-tu qui je suis?
-J'ai dis que j'étais désolée Merde
criai-je furieuse.
La porte s'ouvrit à la volée sur la dernière
personne que j'espérais voir aujourd'hui.
Le boss lui-même, vêtu d'un simple tee-shirt
blanc, d'un jean et des baskets. Son regard
passait de la femme à moi sans pour autant
s'y attarder. En m'y attardant un petit peu, je
remarque qu'il a les mêmes traits ciselés et
la même beauté que cet homme que j'ai vu à
la soirée, mais ça ne peut pas être le cas. La
main dans la poche, il s'approcha de nous
d'une démarche lente et affreusement sexy et
semblait nous interroger du regard.
-Chéri, ce sont ces orphelines que tu prends
en charge chaque année et qui n'ont aucune
notion de savoir-vivre. Je lui ais gentiment
demandé de m'apporter un cappuccino et...
-Brenda! Gronda-t-il d'une voix de gorge.
Les larmes me montaient aux joues mais
je n'allais certainement pas pleurer devant
eux. Ce n'est pas la première fois que l'on me
méprise autant et ce ne sera sûrement pas la
dernière. Je ne suis pas venue ici pour qu'on
m'humilie alors ce que je vais faire c'est...
-Et si tu songes à une carrière dans le
mannequinat, je te conseille d'abandonner
immédiatement car ce monde pourrais te
briser crois moi. Tu es grosse, difforme et tu
n'as aucune prestance et...
-Va m'attendre dans mon bureau s'il te plaît
dit-il à l'endroit de la jeune femme en se
passant une main nerveuse dans les cheveux.
Elle s'exécuta non sans me couler un regard
noir alors que je nettoyais les gouttes de café
qui perlaient encore sur mon front.
Il me dévisageait délibérément, le visage
impassible et vide d'émotions.
-Je m'excuse pour le comportement de ma
femme. Mais je ne tolère pas non plus que
mes employés soient désagréables entre eux
ou envers des clients. Merde Putain Bordel
Sa mère la chaise et toutes ces vilaines
expressions doivent être laissées à l'entrée de
ma maison de couture. Est-ce clair?
J'opine de la tête et cours me cacher
pendant qu'il me suivait du regard toujours
aussi impassible.
à suivre ....
