#Episode 2️⃣
Mes yeux passent de ses yeux à leurs mains
liées ensemble. J'ai envie de vomir. Comment
elle a pu me faire ça? Je n'arrive pas à la
regarder en face.
-Hey me dit-elle en me souriant
nerveusement.
Akward!
Je hoche de la tête et les contourne pour
m'en aller avant que Franck ne me
retienne par le bras.
-Nash attend écoute, je sais que tu dois
être choquée là. Mais on voulait te faire
la surprise, pas que tu l'apprennes de ...
cette façon.
-Oui c'est vraie renchérit ma meilleure amie.
Nash ma Princesse tu sais que je ne te cache
jamais rien. On voulait te l'annoncer ce soir,
dit-elle en agitant les doigts.
Tu t'enfonces encore plus me dis-je
intérieurement, mais je me contente de
sourire et de hocher la tête.
-Attendez là je vais chercher la voiture
et on y va okay?dit Franck comme pour
calmer l'atmosphère.
-Je vais aux toilettes dis-je en me dirigeant
vers elles.
-Je viens avec toi me dit-elle.
-Non. J'y vais...seule.
Je presse le pas et rentre dans toilettes.
J'observe les alentours et m'assure qu'il n'y
a personne avant de bloquer la porte et
d'éclater en sanglot. Chelsea, la seule fille à
qui je fais confiance, celle à qui je raconte
tous mes déboires? Celle qui me disait "Tu
es trop bien pour lui, il ne te mérite pas,
je ne sais même pas ce que tu lui trouves".
Pourquoi ils m'ont fait ça à moi?
Je suis tellement occupée à pleurer que je ne
remarque pas le bras qui s'allonge devant
moi pour ouvrir le robinet du lavabo et me
pencher en avant pour me laver le visage.
Je me recule instinctivement et détaille
l'individu, apeurée. Je jette un coup d'œil à
la dérobée vers la porte avant de regarder à
nouveau l'individu.
-J'étais là avant dit-il d'une voix calme.
Je hoche de la tête et les larmes coulent
toujours autant. Je n'aime pas que l'on me
voit pleurer, mais au moins ce n'est pas
devant ces gens que je prenais pour des amis.
-J'ai écouté votre conversation sans le vouloir,
et quand je vous ai vu pleurer je voulais vous
prendre dans mes bras.
Pourquoi?
-J'ai remarqué que votre mascara a coulé
alors je voulais m'assurer de le nettoyer pour
ne pas tâcher mon tee-shirt, sourit-il.
-Ça vous arrive de vous enfermer dans les
toilettes avec des inconnues?demandai-je
en sanglotant.
-Non, seulement lorsque je vais à des soirées
pour adolescents en phase de croissance dit-il
en s'approchant de moi. Ce qui arrive très
souvent dernièrement.
Maintenant, laissez moi laver votre
joli visage.
-Comment puis-je être sure que vous n'êtes
pas un psychopathe,dis-je en me reculant
farouchement.
-Vous ne pouvez pas savoir dit-il en
riant légèrement.
Je ne sais pas pourquoi je rougis sur l'instant,
lorsqu'il me prend par les épaules pour
me laver le visage. Il effectue ses gestes
avec tellement de tact et de délicatesse.
Il sort un mouchoir de sa poche pour me
nettoyer le visage.
-Eh voilà chiquita, je crois que nous
avons séché vos larmes par la même
occasion sourit-il.
-Merci dis-je en le regardant entièrement
maintenant que mes yeux ne sont plus
embués de larmes.
Je n'ai jamais vu un homme aussi beau de
toute ma vie. Ses yeux, ses traits, ses lèvres.
Tout en lui reflète la perfection. Je devais
avoir l'air conne à le regarder ainsi alors qu'il
me dépassait de trois têtes.
-Vous avez de magnifiques yeux dit-il en
replaçant une mèche derrière mon oreille.
Mais ce n'est pas approprié que je sois
enfermé ici avec vous jeune fille. Vos parents
ne seraient pas contents.
-Ils sont morts répondis-je du tac au tac.
-Pardon dit-il simplement avant que je ne
fasse un "c'est pas grave" de la tête.
Un lourd silence s'installe avant qu'il ne
s'adosse au lavabo.
-Je suis venu voir ma femme dit-il sur
un ton morne.
Ce n'est que là que je glisse un regard vers
son alliance qu'il porte à la main.
-Votre femme dis-je.
-Elle est mannequin, toujours entre
deux avions. Mais j'en suis fier, elle est
talentueuse et très belle. Seulement ça fait
deux semaines que je ne l'avais pas vu dit-il
d'une voix morne.
-Oh... si seulement je pouvais avoir
quelqu'un qui parle de moi avec tellement
de fierté pensai-je.
-J'ai pu la voir aujourd'hui parce qu'elle a fait
une escale à l'anniversaire de sa copine "Sofi".
Actuellement elle est dans un avion pour
Paris. Triste n'est ce pas?me sourit-il.
-Vraiment triste dis-je en souriant tristement.
Des coups retentissent à la porte et me font
sursauter alors que lui n'a pas bougé d'un cil.
-Nash, tu es là? Ça fait vingt minutes qu'on
t'attend crie Franck à travers la porte.
Je regarde l'inconnu, qui me regarde aussi
sans mot dire.
-Nash, ouvre la porte.....
Au bout de cinq minutes il déposa les armes
et s'en alla avec Chelsea qui venait de lui dire
que j'étais peut-être rentrée.
-Tu as raison, elle est sûrement rentrée. Allez
viens ma puce on y va.
Beurk, ils me dégoûtent tous les deux.
Sans le savoir, je coule des larmes et
l'inconnu devant moi me prends dans ses
bras sans crier gare.
-Tranquilo Chiquita, càlmate murmura-t-il en
me caressant les cheveux.
Ça paraît bizarre de laisser un inconnu me
prendre dans ses bras à une fête à laquelle
je n'étais même pas invitée. Mais cet homme
a quelque chose qui me met en confiance.
Sa présence, son charisme, son odeur et
même sa voix de gorge, tout en lui respire le
calme et la sérénité.
-Sortons d'ici maintenant, il se fait tard dit-il
en me sortant de ma torpeur.
Nous sortons et nous dirigeons à l'extérieur.
La musique bat toujours son plein, même si
plusieurs invités sont assis, d'autres en train
de s'aspirer le visage.
-Je vous raccompagne? Vu que vos amis
sont rentrés.
-Oh non non, tout ira bien je vais me
débrouiller mentis-je en ne sachant même
pas dans quelle rue on est à cette heure ci.
-Je ne vais pas vous laisser rentrer seule
en pleine nuit. Je ne veux pas apprendre
demain par les journaux qu'une gamine de
dix-sept ans a été retrouvée morte dans une
rue de Beverly hills.
-J'ai 21ans me défendis-je farouchement.
-Ravi de le savoir mais je vais quand même
vous raccompagner. Vous savez je pourrais
appeler un Uber, mais là aussi vous ne
seriez peut-être pas en sécurité. Alors que
moi, je viens de passer une heure avec vous
dans les toilettes.
Je rougis sur le champ et il rigole
ouvertement.
-C'est d'accord. Mais si jamais il m'arrive
quelque chose je vous poursuivrai dans vos
rêves dis-je en montant dans sa... Ferrari?
Vous êtes voiturier?lui demandai-je alors qu'il
venait de s'engager dans la rue.
-Non artiste, je dessine sourit-il en me fixant.
-Veuillez regarder la route s'il vous plaît. Un
accident est vite arrivé.
Le trajet se fit dans un silence réconfortant.
Son odeur musquée et virile tenait mes sens
en alerte. J'ai insisté pour qu'il me dépose
à quelques pas de mon immeuble, ce qu'il
a fait sans argumenter. Mais avant, il m'a
glissé sa carte en mimant un "au cas où". Je
le remercie, sors de la voiture et entreprend
de marcher un peu.
Une fois au seuil de l'appartement, je
m'adosse à la porte, je n'arrête pas de penser
à cet inconnu que je ne verrai probablement
plus jamais. J'ouvre la porte et rentre un
sourire béat aux lèvres avant de découvrir
Franck les bras croisés, le visage rouge de
colère et Chelsea assise sur un tabouret la
main à la tempe, buvant un vers d'eau.
Mon sourire retombe aussitôt lorsqu'il se
dirige droit vers moi. Je me remémore la
scène que j'ai vu entre eux.
-Où étais-tu? Et c'est quoi cette voiture qui
t'a ramené? Fulmina-il en me saisissant
violemment le bras.
A suivre...
