09
Un nuage...j'étais dans un nuage. J'avais l'impression d'être enfermée dans une sorte de bulle. Depuis mes ébats avec Cherif, je passe mes journées et mes nuits à penser à lui, à fermer les yeux pour à nouveau sentir ses caresses sur mes fins bras et sur ma poitrine. Je ne sais pas ce qui m'arrive. Ce n'est pas ma première fois pour me comporter de la sorte, mais c'était si intense que j'en ai des frissons. Pourtant c'est la première fois que je le vois, à part à la télé, je ne sais pas ce qui m'a pris. Je n'ai jamais aimé coucher avec un inconnu et ce n'est pas de mon habitude de sauter comme je l'ai fait sur les hommes comme une adolescente en chaleur. Bien au contraire, c'est les hommes qui se battent pour m'avoir. Mais à quoi bon s'en réjouir, je me sens bête d'avoir agis comme tel, j'avais peur qu'il ne veuille plus me parler et faire comme certains hommes "Jeter après utilisation" mais heureusement. Le soir quand je fus rentrée chez moi, j'ai reçu un message de lui qui me demandait si je voulais bien aller manger au restau avec lui dans le but de mieux se connaître. Ce que j'acceptais sans hésitation, si c'était la Maymouna que je connaissais elle aurait fait sa "désirée" mais là on parle de Cherif. Donc je vais aller manger avec lui au restau demain à 21h.Heureusement que ça sera le weekend sinon je n'aurais pas assumé avec le travail.
Il y'avait qu'un seul nom qui envahissait mon esprit, c'est Cherif. Je viens de le connaître mais c'est comme si toute ma vie tournait autour de lui. J'en ai même oublié que c'est aujourd'hui que je devais aller chez ma mère alias Cruella. Elle va péter une crise et j'avais bien fait de profiter de ce moment d'accalmie. Je sens quand même que je ne vais pas assumer, c'est pour cela que j'ai demandé de l'aide auprès de ma meilleure amie Assita qui a accepté de m'accompagner après mes pressantes supplications.
Vu qu'il est Vendredi, j'opte pour la robe en soie duchesse que m'avait offerte une amie styliste. J'enfile mes louboutins et sort enfin de chez moi quand Assita m'appelle pour me dire qu'elle m'attendait dehors.
-Ay waay li lane leu niiiii kane nguay khekhale,khalè bou djiguène bi togual yangui gagne ,tu déchires ma puce me complimente-t-elle quand je fus entrée dans la voiture
-Arrêtes de me flatter espèce de folle, j'ai juste misé sur la simplicité
-Ah en tout cas tu es vraiment jolie.
-Je sais ma puce mais je n'ai pas envie de commenter sur ma robe en ce moment, ma mère va me tuer lui dis-je
-Ne t'inquiètes pas Maï , elle va juste beaucoup parler mais elle ne va rien te faire.
-J'espère bien car je ne compte pas me laisser faire.
Quand nous fûmes arrivées à la maison il était presque 17h alors qu'on a quitté l'hôtel à 15h.Je sonne à la porte et attends que la bonne nous ouvre la porte, c'est ce qu'elle fit au bout de quelques secondes.
-Comment tu vas aïta, tu m'as manquée dis-je la prenant dans mes bras.
-Ay way Maymouna maleu nam(Tu m'a trop manqué) vas-y entres , ne restez pas dehors où sont tes valises?
-Salut aïta, on n'a pas de bagages affirma ma meilleure amie
-Salut Assita, allez entrer .Ta mère est dans le salon avec ta tante nous dit-elle.
Nous nous dirigeâmes vers le salon, avec la peur dans le ventre enfin pour ma part, je prends mon courage à deux mains et toquais à la porte.
-Eksil (entre) raisonna sa voix derrière les rideaux
-Maymouna cria-t-elle en prenant dans ses bras
Ahhhh wayène warouwolène,ki sama yaye leu?( Vous n'êtes pas choqué, est ce que c'est ma mère?)
-Entre ! Entre ! Tu aurais pu me dire que tu allais venir aujourd'hui pour que je te prépare ton plat préféré. Tu es fatiguée? Où sont tes valises? J'espère que tu n'as pas trop faim,ay way sama néné touti dit-elle avant de me prendre encore une fois dans ses bras.
-Ay fatoumata defal khalé bi ndank may ko mou noyi(oh fatoumata laisse la respirer) soupira ma tante en rangeant les cauris qu'elle tenait dans ses mains. Comment tu vas Maymouna tu as grandi maintenant rajoute-elle
-Moi aussi ma tante dis-je en prenant place à côté d'elle et Assita à coté de ma mère
-Je vais dire à Aïta de vous servir à boire
-Non maman! Ne te fatigue pas. En fait maman je suis là pour te parler.
-Comment ça?
-J'ai décidé de rester ici définitivement murmurais-je
-Oh c'est bien ma puce. Je suis trop contente. Allah a entendu mes prières. Dieu soit loué roucoula-t-il en levant les mains en l'air
Mon regard croise celui d'Assita qui reflétait de l'incompréhension tout comme le mien. Je connais ma mère comme ma poche et je sais qu'il y'a anguille sous roche. Depuis tout à l'heure j'ai bien vu qu'elle s'échangeait de petit regards avec ma tante. Et je ne vais pas tarder à le savoir.
-Ta tante est venue pour nous lire l'avenir commença ma mère -Maman tu sais parfaitement que je ne crois pas en ces choses là
-Si seulement tu savais. Où sont tes bagages ? Je vais te préparer une chambre tu as l'air fatiguée me dit-elle
-ne te déranges pas! Je loge à l'hôtel
-À l'hôtel mais qu'est-ce que tu fais là-bas ?
-Je t'expliquerai plus tard. Ma tante je veux me faire consulter lui dis-je.
-Et tu dis ne pas croire en ça? Me demanda Assita d'un air moqueur
Ma tante me regarde de haut en bas avant de designer la moquette. Je jette un regard à ma mère qui acquiesce et reporte mon attention sur ma tante qui me tendit trois cauris pour que j'y crache. Ce que je fis après quelques minutes d'hésitation. Elle reprend les cauris et les mélange avec ceux qu'elle avait sur la main. Elle les lance et me dit:
-hummmm ma fille qui est cet homme derrière toi? Il est blanc de peau et de carrure imposante
-C'est certainement Cherif dis-je
-En tout cas il est célèbre et très riche rajoute-t-elle en souriant à ma mère
-Oui c'est lui
-Humm topou naleu deh ( Il te court après).Yenn niar mom mashallah day bakh ( vous deux ça ira)
Je souris joyeusement et lui demande:
-Vraiment ?
-Oui...mais il y'a deux autres femmes murmure t'elle d'un air inquiétant
-Deux autres femmes m'exclamais-je C'est surement des petites garces qui lui tournent autour
-Non! Il est très proche d'eux. Il semble beaucoup les aimer.
-Yoname nekoul si yenenen djiguenn.Fais en sorte qu'il soit à toi dal.Wallah si tu fais l'erreur de le laisser filer, jamais je ne te le pardonnerai s'exclama ma mère.
L'obsession que porte ma mère sur l'argent m'exaspère au plus haut point. Elle est capable de tout pour de l'argent. Pourtant elle n'en manque pas, chaque mois je lui envoie au moins 100000 milles franc mais elle n'est jamais satisfaite. Maintenant je comprends pourquoi elle se comportait si gentiment avec moi mais cette fois ci j'ai envie de l'écouter car Cherif me plait énormément
-Je veux qu'il soit à moi seule murmurais-je
-Je suis ta tante ma puce. Ne t'inquiète surtout pas. Il ne va respirer que pour toi. Il vas te manger dans la main. Je te le promets.
Je mets un peu de sel dans la sauce et la remue légèrement. Vous vous demandez surement pourquoi je suis dans cette situation, moi-même je ne sais pas dans quoi je me suis encore embarquée. Bon vous me direz que c'est tout à fait normal pour une fille de cuisiner mais ce n'est pas fait pour moi. En fait je vis maintenant chez Cherif. Depuis ce jour où j'ai trouvé Mboré chez moi, j'ai su que ça n'annonçait rien de bon. Cette folle est allée demander la permission à ma mère pour que je vienne vivre avec elle ici et vu qu'elle ne sait pas cuisiner elle a fait appel à moi, résultat je suis obligée de fuir Cherif sans arrêt. C'est difficile vu qu'on habite ensemble mais je fais tout pour ne pas le croiser. Au bureau on travaille dans le plus grand des sérieux mais à la maison les rares fois où on se croise, il me jette des regards intenses qui me laissent toute chose comme s'il avait envie de me sauter dessus. Et quand je pense à sa femme j'ai juste envie de me barrer mais Mboré a besoin de moi. Je suis obligée de prendre soin d'elle et la conseiller sinon elle va tomber dans la dépression .Samedi on a décidé d'aller chez Bachir pour lui apprendre la nouvelle vu qu'il ne répond pas
au téléphone
En parlant de Mboré,ce jour-là aussi quelqu'un est venu me rendre visite. Une personne que je croyais morte. Ce misérable imbécile qui a.....
-Je n'en peux plus me dit Cherif en entrant subitement dans la cuisine avant de fermer la porte à clef coupant court à mes réflexions.
-Je....Cherif qu'est-ce que tu fais.....
Il me plaque contre le mur brutalement en respirant fortement comme un lion enragé. Il place ses deux mains autour de mon bassin avec une infinie douceur. Nous étions maintenant indéniablement collés, chacun essayant de retrouver son souffle comme si nous venions de courir un marathon. Chaque cellule de mon corps réagissait à ses touchers et à ses baisers. Il niche sa tête dans mon cou et le parsème de bisou me faisant terriblement frissonner ce qui l'encouragea à continuer. J'étais dans un autre monde car je l'entendais me parler mais je ne savais pas ce qu'il me disait, je ne comprenais même pas la langue avec laquelle il le faisait. Je ne connaissais même plus mon prénom ni le lieu d'où je venais. Une petite voix dans ma tête me criait qu'il a une femme comme si je ne le savais pas déjà mais mon corps ne voulait rien écouter, trop occupé à savourer le plaisir que lui procurait cet homme qui n'est personne d'autre le grand frère de ma meilleure amie. D'une voix douce et mielleuse, il murmura contre mon oreille:
-Je n'arrive plus à résister, je baisse les bras dit-il avant de capturer violemment mes lèvres.
Mysterieuseuh
