#Chapitre 7
#chapitre 7
La nuit tombait doucement sur la ville, enveloppant les rues d’une pénombre presque rassurante. Pourtant, à l’intérieur de moi, la tempête faisait rage. Les révélations de la journée tourbillonnaient dans mon esprit, s’entrechoquant sans cesse, refusant de me laisser un instant de répit. Je savais maintenant que le passé de mon père n’était pas seulement un secret familial, mais une toile complexe tissée de mensonges, de trahisons et de dangers.
Je marchais sans but précis dans les ruelles étroites du quartier où j’avais grandi. Chaque pas résonnait sur les pavés humides, chaque souffle se mêlait à l’air frais de la soirée. Je sentais le poids de cette vérité nouvelle, lourde et oppressante.
Soudain, mon téléphone vibra. Un message : Nous savons que tu cherches. Ne va pas plus loin.
Mon cœur s’accéléra. Cette menace semblait venir de partout et de nulle part à la fois.
Je décidai de répondre, tapant rapidement : Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ?
Aucune réponse.
Je continuai ma promenade, le regard perdu dans les ombres qui dansaient sous les lampadaires. Puis, un bruit derrière moi me fit sursauter. Je me retournai brusquement, mais il n’y avait rien. Juste le souffle du vent dans les feuilles mortes.
Je repris ma marche, mais mes sens étaient désormais en alerte maximale. Chaque silhouette, chaque mouvement me faisait sursauter.
Arrivée devant un café que je fréquentais autrefois, je décidai d’entrer pour chercher un peu de réconfort.
À l’intérieur, l’odeur du café frais et du bois ciré me rassura un instant. Je pris place au comptoir, commandai un espresso, et m’assis, observant les visages familiers.
Un vieil homme, assis non loin, me lança un regard pénétrant. Ses yeux brillaient d’une intensité rare, comme s’il lisait en moi. Je sentis un frisson me parcourir.
Il s’approcha lentement.
— Vous cherchez des réponses, n’est-ce pas ?
Je le regardai, surprise.
— Oui. Mais c’est plus compliqué que je ne le pensais.
— Les vérités enfouies ont toujours un prix, dit-il. Êtes-vous prête à le payer ?
Je haussai les épaules, incapable de répondre.
— Je m’appelle Henri, continua-t-il. J’ai connu votre père.
— Vous ? Pourquoi ne m’avez-vous rien dit ?
— Parce que certains secrets ne peuvent être révélés qu’au bon moment.
Il sortit de sa poche une vieille photo en noir et blanc. Je la pris avec précaution. On y voyait un groupe d’hommes, souriants, autour d’une table. Au centre, mon père, jeune, radieux, mais avec une ombre dans le regard.
— Que se passe-t-il sur cette photo ?
— Un pacte, répondit Henri. Un pacte qui a scellé des destins.
Je sentis la tension monter en moi. Les pièces du problème commençaient à se former, mais l’image restait floue.
— Et Marc Dubois ? demandai-je.
— Il est la clé et la serrure, murmura-t-il.
Un frisson parcourut mon échine.
Soudain, la porte du café s’ouvrit avec fracas. Une silhouette encapuchonnée entra, balayant la pièce du regard.
Henri me chuchota :
— Ne vous laissez pas distraire.
Mais la silhouette s’approcha de nous, le pas lourd.
Je reconnus la démarche. C’était Vincent.
Son regard était sombre, menaçant.
— Anick, dit-il d’une voix rauque.
— Que fais-tu ici ? demandai-je.
— Je suis là pour t’aider. Mais tu dois me faire confiance.
Je serrai les dents.
— Après tout ce que tu m’as fait ?
Il baissa les yeux.
— Je sais. Mais les choses ont changé.
Henri posa une main ferme sur mon épaule.
— Écoute-le. Pour une fois.
Je restai silencieuse, déchirée entre la peur et l’espoir.
Vincent s’assit, expliquant calmement.
— Marc Dubois n’est pas seulement un ennemi. C’est un fantôme du passé que nous devons affronter ensemble.
Je le regardai, cherchant une vérité au-delà des mots.
— Pourquoi devrais-je te croire ?
— Parce que je n’ai jamais voulu que tu sois prise dans cette spirale.
La nuit avançait, emportant avec elle les doutes et les peurs.
Je compris que mon combat ne serait pas solitaire.
Avec eux, peut-être que la blessure secrète pourrait guérir.
