Bibliothèque
Français
Chapitres
Paramètres

CHAPITRE 4

LE CONTRAT

J’étais furieuse. Pour qui il se prenait-il pour me parler de la sorte ? Il était jaloux, voilà tout. Jaloux que le grand Alexandre s’intéresse à moi. Alexandre, un vrai homme. Quelqu’un qui saurait me respecter, me chérir, me traiter comme je le mérite. Pas comme Stéphane… qui, lui, m’avait poussée à coucher avec son patron pour une promotion. Rien que d’y penser, une larme m’a échappé. Je l’ai vite essuyée, refusant de me laisser envahir par des mauvais souvenirs.

La voiture s’arrêta et le chauffeur descendit pour m’ouvrir.

_ C’est par ici, madame, m’a-t-il dit, tout en courtoisie.

Je suis sortie. L’immeuble était immense, impressionnant. Depuis le temps que je rêvais de poser les pieds ici… Je l’ai suivi jusqu’à l’ascenseur, sans un mot. Il restait silencieux, se contentant de faire son travail avec une discrétion parfaite. Quand les portes se sont ouvertes au quatrième étage, mon cœur s’est mis à battre un peu plus fort.

Le couloir était élégant, professionnel, presque intimidant. Il y avait plusieurs bureaux, mais je n’ai pas eu le temps de tous les regarder. En quelques pas, nous étions déjà devant une secrétaire.

Elle était élégante tirée à quatre épingles, dans une jupe droite noire et un chemisier blanc éclatant. Son chignon parfait dégageait son visage soigneusement maquillé qui la sublimait davantage. Elle respirait le professionnalisme et l’assurance. C’était évident, elle devait gagner trois fois mon salaire, si ce n’est plus

Je me regarda instinctivement. Une robe en satin violet bon marché, des escarpins achetés au marché chinois, un petit sac à main assorti. J’avais laissé mes cheveux libres après un simple brushing, pas de maquillage, juste une petite gommette fine autour du poignet. Rien d’impressionnant.

Et pourtant, à une époque, j’aurais tout donné pour faire le ménage ici. Aujourd’hui, j’étais là, sur le point de peut-être devenir l’épouse de l’actionnaire majoritaire.

_ Le patron vous attend, m’a-t-elle dit en souriant.

Je me sentais à la fois stressée et nerveuse. La conversation avec Stéphane me tournait encore dans la tête. Le chauffeur m’a ouvert la porte, je suis entrée et il l’a refermée derrière moi. Je l’ai regardé s’éloigner, puis j’ai compris : j’étais désormais seule… face à mon destin.

J’ai inspiré un grand coup, puis je l’ai vu. Alexandre, assis derrière son bureau. Il s’est levé dès qu’il m’a vue, refermant sa veste avec classe. Son costume bleu nuit était parfait, sa chemise blanche impeccable, sa cravate noire bien nouée, ses chaussures brillantes. Il avait une prestance folle.

_ Ne restez pas debout, m’a-t-il dit en désignant le canapé à ma droite.

Je me suis installée avec un mélange de timidité et d’adrénaline. Il m’a rejoint sans tarder. Quand je l’ai regardé, j’ai eu l’impression qu’il était encore plus beau qu’hier soir. J’ai eu un frisson. Repensant à mon rêve. Ce qui s’était passé entre nous… Avait l’air si réel, un rêve que mon esprit refusait d’abandonner

_ Vous avez froid ? m’a-t-il demandé, attentif.

_ Oui, un peu…, ai-je répondu, la voix légère.

Je ne pouvais pas lui dire la vérité. Même si j’avais l’impression qu’il se doutait de quelque chose.

Sans insister, il s’est levé, a diminué la climatisation, puis s’est rassis calmement. Le silence s’est installé. Mais ce n’était pas un silence vide. C’était un de ces silences lourds, remplis de tension, de questions non posées… et d’une attirance que je ne pouvais plus nier.

J’ai jeté un coup d’œil autour de moi, curieuse. Le bureau était immense. Au centre, trônait un large bureau en bois verni, flanqué de deux chaises impeccablement alignées. Derrière, une baie vitrée offrant une vue spectaculaire sur la ville. Sur la gauche, une armoire bien ordonnée contenait sans doute des documents importants. À droite, une cave à vin élégante apportait une touche de raffinement à la pièce. Un peu plus en avant, un salon composé d’un canapé deux places faisait face à deux fauteuils individuels, séparés par une magnifique table en verre. C’est là que nous étions installés, lui et moi.

Je me suis laissé emporter par mes pensées, jusqu’à ce que sa voix me ramène brusquement à la réalité.

_ Pardon ?, ai-je murmuré, légèrement confuse.

_ Je disais… Je n’ai pas eu de vos nouvelles depuis notre dernière rencontre. J’attends toujours votre réponse.

J’ai pris une inspiration, puis je l’ai regardé droit dans les yeux.

_ J’accepte, ai-je dit d’un ton calme et assuré.

Tout ce que je voulais, c’était qu’il soit sincère. Qu’il ne joue pas avec moi.

Il m’a souri, un petit sourire en coin, presque amusé.

_ Je ne m’attendais pas à ce que ce soit si facile, a-t-il murmuré.

Je me suis contentée de sourire à mon tour. Ce n’était pas de la facilité… c’était un choix. Mon choix.

Il s’est lever, est aller vers le bureau, a attrapé un dossier et me l’a tendu.

_ Il ne vous reste plus qu’à signer ce contrat.

Je l’ai pris sans hésiter, et j’ai signé.

_ Vous ne le lisez pas ?, m’a-t-il demandé, surpris.

_ Ce n’est pas nécessaire, ai-je répondu simplement, en posant le stylo sur la table.

Dans ma tête, il ne pouvait s’agir que d’un contrat de mariage ou quelque chose du genre. Je ne voyais pas pourquoi je perdrais du temps à le lire.

_ Très bien… le mariage est prévu pour ce week-end, a-t-il annoncé.

_ Si tôt ?, ai-je laissé échapper, prise de court.

_ Que voulez-vous ? Je suis impatient de devenir votre époux, a-t-il déclaré avec un sérieux qui m’a troublée.

Ses mots ont provoqué un pincement au cœur. Un malaise discret s’est emparé de moi.

_ Vous trouvez cela précipité ?, a-t-il demandé, comme s’il avait senti mon hésitation.

_ Non, c’est bon. C’est juste que je ne m’attendais pas à ce que tout se fasse aussi vite… vous voyez ?

Il a hoché la tête.

_ Nous sommes d’accord tous les deux, alors pourquoi attendre ? Et puis… j’ai peur que vous changiez d’avis. Vous les femmes, vous êtes si indécises, a-t-il ajouté dans un demi-sourire.

J’ai esquissé un sourire maladroit, sans trop savoir quoi répondre.

_ Si vous n’avez plus de préoccupations, vous pouvez vous en aller. Jean vous accompagnera. Je vous tiendrai informée au moindre souci et n’hésitez pas à faire de même, a-t-il conclu.

Je me suis levée, un peu nerveuse. Il s’est aussi levé, m’a accompagné jusqu’à la porte et l’a ouverte pour moi. Avant de franchir le seuil, je lui ai offert mon plus beau sourire. Puis je suis partie, le cœur un peu serré, mais déterminée à aller jusqu’au bout.

Téléchargez l'application maintenant pour recevoir la récompense
Scannez le code QR pour télécharger l'application Hinovel.