Chapitre 7.
Quatre jours venaient de passer. Au cinquième jour, Onsty revint à sa forme où sa santé revint à l’état normal. Bien étant à sa convalescence, le jeune homme pouvait tenir sur ses pas et faire des exercices physiques.
De temps à autres, Odile ne cessait de passer dans sa chambre pour voir comment est-ce qu’il se reposait et pour lui demander s’il avait besoin de quelque chose ou non. Quelquefois, il adressait quelques mots à son assistante qui, tout sourire, lui faisait voir ses gencives noires plantées de dents toutes blanches. Quelquefois, le souffrant lisait sur le visage de la domestique, une expression de mauvaise humeur. Et lorsqu’il lui demandait si tout allait bien, Odile lui répondait « oui » alors que rien n’allait en réalité.
– Ma chérie, je ne crois pas que tout va bien.
Une même question à la énième fois, Odile finit par répondre d’un air déprimé, « c’est vrai, il y a quelque chose qui ne va vraiment pas ».
– Et quoi donc ? demanda le convalescent, sourcils froncés.
– Promets-moi que tu ne vas pas te fâcher.
– Me fâcher ? Mais pourquoi ?
– Oui, promets-le-moi d’abord.
– De quoi s’agit-il ?
– Du calme, mon prince, lui dit-elle en lui caressant la tête.
Onsty se repositionna dans son lit.
– Que me caches-tu, Odile ?
– Je ne te cache rien, c’est ton frère ; il me menace.
– Il te menace ? Et pourquoi ?
– Je ne saurais l’expliquer mais je projette quitter cette maison.
Ne pouvant pas supporter l’effet de cette phrase dans l’esprit, Onsty haussa la voix ; une voix à travers laquelle on pouvait entendre : « pour aller où ? »
– J’irai loin et très loin d’ici, répondit Odile, tête basse. Ton frère est jaloux de toi et moi et prétend me créer de gros dommages. Je ne vais pas attendre qu’il me les en crées.
– Non, jamais ; tu me laisses gérer la situation, dit-il en se relevant du lit et en se dirigeant vers la porte.
– Et où vas-tu ? lui demanda Odile qui s’était levée elle aussi pour le retenir par le bras.
– Je dois aller avertir cet imbécile ; je dois lui dire que je suis son grand frère et qu’il a le devoir de me laisser jouir de ma liberté.
– Penses-tu vraiment que c’est ce scandale qui va réellement nous épargner de l’affaire ?
– S’il te plaît, laisse-moi aller voir ce crétin je t’en prie.
– Laisse-moi te poser une question : est-ce que tu m’aimes vraiment ?
– Plus que tout, et tu le sais bien.
– Et veux-tu vraiment m’épouser ?
– Attends, quelles sont ces stupides questions que tu me poses ?
– Elles ne sont pas stupides, Onsty ; réponds à ma question s’il te plaît.
– Oui, je veux t’épouser et c’est pourquoi je t’aime.
– Bien, sais-tu que j’ai la force et le pouvoir de rompre notre relation ?
La question parut un coup de massue sur le cœur d’Onsty qui se retint net sans plus mouvoir.
– Ne baisse pas la tête, lui reprocha la jeunette d’un ton bas ; regarde-moi et réponds-moi.
– Je le sais.
– Bien, pour que je tienne à mon engagement, tu ferais mieux de te calmer et de revenir te coucher tranquillement. Avec le temps, je solliciterai l’aide de ta sœur Régina qui pourra beaucoup m’aider de l’affaire.
Onsty, fixant droit son interlocutrice du regard, se laissa guider et se retourna s’asseoir au bord du lit.
– D’accord, dit-il.
– Pour éviter les éventuels problèmes, je voudrais que nous menions une relation clandestine. Comme ça, je dirai un jour à ton frère jaloux que toi et moi avons déjà rompu et que je ne voudrais plus courtiser avec quiconque d’entre vous.
Onsty acclama l’idée de la jeune fille.
– Maintenant, tiens mon téléphone et ajoute-toi sur mes contacts facebook. Tous les jours, on pourra échanger des emails.
– Encore une très belle et excellente idée ! Honnêtement, tu es douée de sagesse. Tu as une très bonne conscience, fit remarquer Onsty.
– Merci, merci de tes compliments.
***
Il était soir. Les toits des maisons sombraient déjà dans le noir. A la pendule murale des Gonzalo, l’on pouvait y lire vingt-deux heures. Depuis une heure plus tôt, Odile avait déjà terminé tous ses devoirs du jour. Allongée dans son lit, elle avait activé la connexion de son téléphone lorsqu’en moins de dix secondes, elle aperçut une notification email sur l’écran de son téléphone. Elle cliqua sur la notification, sourire aux lèvres.
– Oui salut ! répondit-elle au message.
– Depuis une heure de temps je te guettais en ligne.
– Je suis désolée ! Tu sais quand même que tant que je ne finis pas mes travaux et ne fais pas non plus mes ablutions, je n’ai pas droit au repos !
– C’est vrai.
– Alors, puisque tu m’attendais depuis une heure de temps, annonce-moi la bonne nouvelle.
– La bonne nouvelle ? Je n’en ai aucune !
– D’accord, et qu’as-tu pour moi ?
– Rien, mais je pourrais t’offrir tout ce que désirerait ton cœur, lui promit le jeune homme au bout du fil.
– C’est le début de toutes les relations amoureuses qui sont ainsi ! s’exclama Odile.
– Comment sont-elles ?
– Douces !
– Et après ?
– Elles changent de goût bien sûr ! Et tu sais, je doute toujours d’une chose !
– De quoi ?
– Je doute d’être la seule que tu convoites.
– Tu es la seule, crois-moi ; quel sera mon intérêt si éventuellement je te mentais ?
– D’accord, puisque je t’aime comme tu m’aimes, je vais te croire.
– Merci ! Et crois-moi, je ne te laisserai pas tomber.
– Et moi non plus, lui promit la jeune fille. Puisque je savais qu’on allait certainement s’écrire ce soir, j’ai pris du plaisir à aller rechercher le lyric de mon artiste préférée que je voudrais t’envoyer.
– Vraiment ? Alors, c’est le lyric de quel artiste ?
– Celui de Daphnée.
– Envoie-le-moi, ma chérie ; j’adore trop les lyrics !
En moins d’une minute, sur l’écran d’Onsty, on pouvait voir : « Ma maman m’avait toujours conseillée, que c’était difficile à aimer ! Mais plus difficile à être aimée, hiééé. Ça fait des années que j’ai cherché, je crois cette fois j’ai trouvé ! Je n’ai plus peur d’aimer mon bébéé ! Dis-moi que tu resteras là, près de moi ; Promets-moi ! Dis-moi que tu vas m’aimer jusqu’à la fin, Promets-moi ! Dis-moi que je serai la mère de tes enfants, Promets-moi ! Mon chéri il faut que tu le saches et que tu retiennnnnnes.....Que c’est toiiiiiaaa… ».
Après la lecture du message qui chatouilla et émut Onsty, il posa ses mains sur le clavier et rapidement, rédigea une chanson de l’un de ses artiste préféré ; surtout le titre qu’il admirait le plus de ce dernier.
« Tel un rossignol…han…Tel un rossignol…je viendrai chanter à ta fenêtre…Que tu penses à moi même quand tu dors…J’te déplumerai comme une alouette…Pour distinguer les courbes de ton corps…Et je veux que tu sois mon trésor…J’te présenterai à ma maman…Je rendrai jaloux toutes mes ex…Que je n’ai jamais aimées aussi fort…Oh je ne suis pas homme à parler dans le vent…Entre quatre murs toi et moi tu verras mes sentiments…Tu m’as ensorcelé telle une sirène…Mais quel envoûtement…J’te veux rien que pour moi…J’te veux rien que pour moi…A toi je m’agrippe, agrippe, agrippe, agrippe…Tu as tout, tu as tout c’qu’il me faut…A toi je m’agrippe, agrippe, agrippe, agrippe…Tu es belle, tu as zéro défaut…A toi je m’agrippe, agrippe, agrippe, agrippe…Tu as tout, tu as tout c’qu’il me faut…haannn…J’adore ta façon de t’habiller tu es si coquette…Ton regard me donne de bons frissons…A tes côtés je m’envole j’perds la tête…Ta voix est la plus belle des chansons…»
***
Le jour s’était levé. Le soleil était encore dans son nid. Du lointain, on pouvait entendre encore les coqs chantonner. Toute la maison dormait encore sauf Odile qui devrait préparer le thé matinal que prendra chaque membre de la famille avant d’aller au boulot.
Dans son lit, Onsty relisait les messages de la veille écrits avec la domestique. Et comme si le sommeil lui avait faussé compagnie, il roula du lit et se dirigea à la cuisine, là où la domestique préparait.
– Bonjour belle dame ! lança-t-il du seuil de la cuisine.
Surprise de sa présence matinale en sa compagnie, la jeune fille tourna le visage et d’un sourire muet, lui répondit d’un « oui bonjour beau gars ».
– Tu ne dors pas ? lui demanda-t-elle.
– Comment continuer à dormir alors que ma femme est déjà matinale à son boulot ?
– Hum ? Tu pourrais aller te recoucher et dès que je finirai, on pourra peut-être continuer à s’écrire.
– Non, laisse-moi t’assister s’il te plaît.
– Je dis non, et n’insiste pas s’il te plaît !
Désolé, Onsty croisa les bras, les détacha et poussa un long soupir avant de dire « ok, comme tu veux »
Odile, aussi navrée qu’était-elle, s’approcha de son compagnon et d’un air las, lui chuchota :
– Ne sois pas désolé, d’accord ? N’oublie pas que je t’avais déjà dit que notre histoire d’amour sera clandestine.
– D’accord, je suivrai tes consignes.
– Merci mon amour. Mais tu sais, mon téléphone est tombé en panne hier nuit.
– Comment cela est-il arrivé ?
– Hier nuit, tu aurais constaté que je m’étais brusquement déconnectée. C’est parce que la batterie de mon téléphone était déchargée. Et au lieu de garder ma patience pour aller brancher le téléphone, je l’ai brisé contre le mur sous l’effet de colère.
– Oh, merde ! Tu n’aurais pas dû faire ça !
– C’est vrai ! Mais n’oublie pas que la colère est capable de tout.
– Ne t’inquiète pas ; continue ton travail ; on y trouvera une panacée.
– Merci chéri. N’oublie pas que je t’aime !
– Et moi aussi, je t’aime chérie.
– Merci bébé, chuchota Odile, tout sourire.
Onsty remonta dans sa chambre. Il jeta un clin d’œil à la montre et y lut six heures cinquante-sept minutes. Il attendit un moment encore avant de se relever de son lit. Lorsqu’il arriva dans la cour, il se dirigea directement vers Francis qui époussetait la vitre et les pneus du véhicule.
– Bonjour Francis, comment ça va ?
– Oui ça va, Onsty ; et toi ?
– Je vais aussi bien ! Alors dis-moi, es-tu occupé ce matin ?
– Non, que puis-je pour toi ?
– Rien de si spécial ! Au fait, je vous suivrai dès que tu seras prêt à escorter ma sœur Régina. Comme ça, lorsqu’elle descendra, tu me conduiras dans une des boutiques de la ville où on vend des appareils portables de très bonnes qualités.
– Pas de souci, j’en connais beaucoup.
