Chapter 3

[Point de vue de Christopher]:

Il y a quelques semaines…

« Tu as encore couché avec quelqu'un ?» me demanda mon cousin Jared en me taquinant. Jared Graham est mon cousin, et parmi tous mes cousins, c’est celui dont je suis le plus proche.

« Je le fais toujours, tout comme toi. La seule différence, c'est que pendant que tu couches avec d'autres femmes, tu prononces le nom de Sherry », rétorquai-je sur un ton moqueur. Il me lança un regard insistant, et mon rire s'intensifia.

« Alors, comment se passe ton escapade romantique avec la fille de ton meilleur ami ? Tu ne trouves pas qu’elle est un peu trop jeune pour toi ?» demandai-je. Je plaisantais, mais au fond, j’étais sérieux. Je suis convaincu que Jared a une grande influence sur cette fille.

Depuis que sa première femme l’a trompé, Jared est devenu irascible et enchaîne les aventures avec différentes femmes. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles je ne veux pas me marier. Mais ma famille et la société ont un avis bien différent. Si tu n’as ni épouse ni enfant, peu importe ta richesse ou ton succès professionnel, les gens estiment qu’il manque quelque chose à ta vie. C'est une façon de penser complètement absurde qui m'agace profondément.

« Elle est déjà sous ma responsabilité. Ne te mêle pas de ma vie amoureuse. Tu ferais mieux de te concentrer sur la tienne, parce que demain, tu seras encore le sujet des moqueries lors de la réunion de famille », répliqua-t-il avec un sourire narquois. Je poussai un soupir exaspéré.

Quel est le problème avec ma famille et mes proches pour insister autant sur mon mariage ? Oui, j’ai un frère et une sœur, tous deux mariés avec un enfant chacun. Mais comme je suis l’aîné, ils insistent toujours pour que je sois le premier à me marier.

J’ai déjà quarante et un ans, mais je ne me sens pas vieux. Je profite de ma vie, surtout de ma carrière en tant que PDG de notre entreprise, la Campbell Real Estate Company. Pourtant, mon père continue d'affirmer que si je ne me marie pas, il donnera ma place de PDG à mon frère Christian. J’ai investi mon sang, ma sueur et mes larmes pour développer encore plus cette entreprise, alors je ne laisserai pas ma place à quelqu’un d’autre, même si c'est mon propre frère.

Mais mon père détient encore la majorité des parts de l'entreprise, je ne peux donc pas m'opposer à ses décisions. Peut-être que je trouverai enfin la paix et la sécurité une fois que l’héritage entre nous, frères et sœur, sera réglé.

« Je vais trouver un moyen de gérer ça. J’en ai marre de leurs incessantes remarques sur mon mariage !» répondis-je avec irritation. Il éclata de rire.

« Je peux te présenter quelques femmes, si tu veux. C'est quoi ton type ?» demanda Jared avec un sourire rusé. Je levai les yeux au ciel.

« Je n’ai pas de critères particuliers pour les femmes. Pour moi, elles sont toutes pareilles. Tout ce qu’elles veulent, c’est mon physique, mon argent et mon influence. Elles sont toutes les mêmes !» Je terminai d’une traite le contenu de mon verre. Jared m'observa, amusé.

« Elles ne sont pas toutes les mêmes, Chris. Peut-être que tu n’as pas encore rencontré celle qui touchera ton cœur. Et quand tu la trouveras, je te jure que tu la vénéreras comme un adolescent en pleine crise de premier amour », déclara-t-il. Je haussai immédiatement les épaules.

« Ne me compare pas à toi, Jared. Je ne crois pas en l’amour ou en toutes ces absurdités. L’amour, c’est pour les faibles et ceux qui veulent se bercer d’illusions. Regarde mes parents, leur mariage était arrangé, et pourtant, ils ont réussi à vivre ensemble sans problème. Ils nous ont même eus. Alors ne me parle pas de ces futilités », rejetai-je son discours. Mais il se contenta de rire doucement et me donna une tape sur l’épaule.

« Je ne sais pas, Chris. Ne parle pas trop vite », dit-il. « Au fait, je vais y aller. On se voit à la réunion demain. »

Il se leva et me fit ses adieux. Je hochai la tête en guise d’acquiescement.

« D'accord. Si j’ai la flemme, je pourrais bien la zapper », répondis-je avant de prendre une autre gorgée de mon verre.

« Tu sais très bien que tu ne peux pas faire ça ! Tu ferais mieux de commencer à chercher quelqu’un à épouser avant que ton père ne te vire de ton entreprise. Bon, après, tu as d’autres affaires, donc je suis sûr que tu ne seras pas ruiné si ça arrive », se moqua-t-il.

« Idiot ! Je suis le seul héritier de notre entreprise. Allez, fiche le camp ! Tu es en train de me gâcher ma soirée », le rabrouai-je. Il se contenta de me faire un signe de la main en riant avant de finalement partir.

-

Le lendemain matin, j’ai demandé à mon assistant personnel, William, de me trouver un site de rencontres sérieux où je pourrais chercher une épouse potentielle. Je n’ai aucun problème à épouser une inconnue, tant qu’elle n’a pas de maladies ni un passé douteux.

« Bien noté, Monsieur. Je vais m’en occuper immédiatement et je vous présenterai les meilleures options plus tard », répondit-il poliment. Il semblait étrangement enthousiaste, ce qui me fit hausser un sourcil. J’hochai la tête et repris mon travail.

Actuellement, je suis en train d’acquérir de grandes propriétés destinées à la construction d’un centre commercial. Tout le monde s’intéresse à cet emplacement, car c’est un investissement sûr pour n’importe quel projet commercial.

Après le déjeuner, je trouvai dix dossiers soigneusement alignés sur mon bureau. Apparemment, William n’avait rien fait d’autre de la matinée que d’exécuter mes ordres.

Je parcourus chaque profil. Elles étaient toutes indéniablement belles, mais une en particulier attira mon attention. Je pris le dossier contenant la photo d’une fille prénommée Ariya Stewart. J’aimais son air innocent.

Je vérifiai son parcours. Elle venait d’obtenir son diplôme en design d’intérieur et travaillait actuellement chez Lace’s Homes. Elle avait 22 ans. Je haussai un sourcil. Encore trop jeune pour moi, mais j’aimais son visage. J’espérais qu’elle ait aussi un corps incroyable, mais peu importait, tant qu’elle pouvait me donner un enfant.

Ses yeux ronds et son visage en forme de cœur la rendaient encore plus séduisante. Ses lèvres étaient pleines et invitantes. Rien qu’en la regardant, je pouvais affirmer qu’elle était la plus jolie de toutes les candidates. J’appelai immédiatement William via l’interphone.

« Vous avez choisi quelqu’un, Monsieur ?» demanda-t-il aussitôt. J’hochai la tête.

« Je veux celle-ci. Assurez-vous de la contacter et de lui présenter toutes nos propositions. Avez-vous bien précisé que je cherchais une épouse et non une simple petite amie ?» demandai-je d’un ton formel. Il acquiesça.

« Oui, Monsieur ! J’ai fourni tous les détails à chacune d’elles. »

Je souris et jetai un autre regard à la photo de la jeune femme.

« Contactez-la immédiatement et dites-lui que la cérémonie de mariage aura lieu dès que possible », ordonnai-je à William. Il sembla hésiter un instant, ses lèvres tremblèrent légèrement, mais il hocha rapidement la tête.

« D’accord, Monsieur ! Au fait, votre père a appelé. Il a dit que la réunion de famille commence à 15 heures. Comme vous n’avez pas répondu à son appel, il m’a contacté à la place », m’informa-t-il.

Pour être honnête, j’avais délibérément ignoré l’appel de mon père. J’avais peur qu’il essaie encore de me caser avec quelqu’un.

Je fis un geste à William pour qu’il s’en aille, affichant cette fois un sourire. Enfin, ils allaient arrêter de me harceler pour que je me marie. Et en plus, ma future femme était magnifique.

« Très bien. Occupez-vous de ça », dis-je d’un ton détaché.

Une heure plus tard, William revint dans mon bureau alors que j’étais sur le point de partir pour la réunion de famille.

« Monsieur, elle exige vingt millions de pesos en paiement anticipé », rapporta-t-il avec un sourire hésitant. Je fronçai les sourcils.

« C’est énorme, non ? Et on ne peut pas d’abord se rencontrer en personne ?» demandai-je, quelque peu surpris. Ou alors, c’est juste ainsi que cela fonctionne, et c’est moi qui ne suis pas au courant ?

« Monsieur, c’est un marché à prendre ou à laisser. Il semblerait que cette femme soit très convoitée », répondit-il en se grattant la tête.

Je fermai les yeux et soupirai de frustration. Apparemment, même trouver une épouse de nos jours pouvait coûter cher.

Mais je suis Christopher Campbell. Je ne peux pas perdre face à qui que ce soit. C’est moi qui devrais avoir Ariya. D’ailleurs, je n’ai aucune envie de choisir quelqu’un d’autre. Je pense qu’elle est la meilleure candidate pour moi.