La guerre est déclarée
Chapitre 7 : La Guerre est Déclarée
Point de vue de Nikolaï Volkov
La nuit était tombée depuis longtemps sur la ville, mais je n’avais pas sommeil.
Trop d’adrénaline. Trop de colère contenue.
Et une seule certitude : Sokolov allait payer.
J’étais dans ma voiture, garée devant un club privé qui servait de couverture aux affaires de Viktor. C’était un endroit discret, réservé aux membres, mais j’avais mes propres moyens pour y entrer.
Mikhaïl était assis à côté de moi, vérifiant son arme avec un calme inquiétant.
— Tu comptes lui envoyer un message subtil, ou on fait les choses à ta manière ?
Je laissai échapper un rire froid.
— Depuis quand suis-je subtil ?
Il sourit, satisfait.
— C’est ce que je voulais entendre.
Je sortis du véhicule, ajustai mon manteau en cuir et avançai vers l’entrée. Deux gorilles gardaient la porte, visiblement pas ravis de me voir approcher.
L’un d’eux leva une main pour m’arrêter.
— Le club est privé.
Je lui adressai un sourire glacial avant de lui attraper le poignet d’un geste sec et de le tordre. Il hurla avant que je ne l’écrase contre la porte, mon arme pressée contre son crâne.
— Ouvre.
Son collègue hésita, puis obéit en tremblant.
— Bien joué, murmura Mikhaïl derrière moi.
Nous entrâmes dans l’antre du diable.
L’intérieur était bruyant, saturé de musique et d’odeurs de whisky bon marché. Des hommes en costumes sirotaient leurs verres, des filles dansaient sur scène, ignorant que la nuit allait basculer en enfer.
Je traversai la pièce d’un pas assuré, les regards se tournant sur mon passage. Certains me reconnaissaient. Ils savaient que ma présence ici n’annonçait rien de bon.
Au fond du club, une porte menait à une salle VIP. Je l’ouvris d’un coup sec.
Viktor Sokolov était là.
Assis sur un fauteuil en cuir, un verre de vodka à la main, il discutait avec deux de ses hommes. Lorsqu’il me vit, il sourit.
— Nikolaï Volkov… Quel honneur.
Je refermai la porte derrière moi, Mikhaïl restant en retrait.
— Sokolov.
Il haussa un sourcil, amusé.
— On aurait pu se voir dans un cadre plus agréable. Que me vaut cette visite ?
Je sortis mon arme et la posai sur la table entre nous.
— Alina Morozov.
Son sourire s’effaça légèrement, mais il ne perdit pas son assurance.
— Ah… elle.
Il prit une gorgée de vodka avant de reposer son verre avec lenteur.
— Je savais qu’elle finirait par attirer l’attention d’un homme comme toi. Elle est belle, n’est-ce pas ? Sauvage, indomptable…
La rage monta en moi, brutale.
— Je vais être clair, Sokolov. Alina est sous ma protection.
Il rit doucement, secouant la tête.
— C’est mignon. Tu penses pouvoir me l’arracher ?
Je sortis mon couteau et le plantai brutalement dans la table, juste devant lui.
Son sourire se crispa.
— Ce n’est pas une question de pensée, Viktor. C’est un fait.
Son regard se durcit.
— Elle m’appartient.
Je me penchai légèrement, mon ton devenant glacial.
— Plus maintenant.
Un silence tendu s’installa.
Puis, lentement, il se redressa, son sourire revenant, mais cette fois, teinté de menace.
— Tu déclares la guerre, Nikolaï.
Je pris mon arme et la remis à ma ceinture, le regard planté dans le sien.
— Non, Viktor. Je la termine.
Puis je fis volte-face et quittai la pièce.
La prochaine fois que nous nous verrions, ce serait du sang, pas des mots.
[QUELQUES JOURS PLUS TARD: ALINA AVAIT DISPARUE]
Le ciel au-dessus de la ville était d’un noir profond, lourd de présages. Il n’y avait pas d’étoiles cette nuit-là, juste des nuages menaçant d’éclater. La guerre que j’avais commencée contre Viktor Sokolov n’était plus une simple question de territoire ou de pouvoir. C’était devenu personnel.
Ce n’était plus une affaire de contrôle, mais de protection.
Et j'étais prêt à tout pour protéger Alina.
Mikhaïl et moi étions de retour dans la voiture, prêts à prendre les devants. Sokolov savait que je venais pour lui. Il n’avait pas peur, mais ça ne changerait rien.
Il ferait son jeu, mais il était déjà trop tard.
— On bouge ce soir, dit Mikhaïl en brisant le silence, son regard fixé sur la route.
Je ne répondis pas immédiatement. Je n’en avais pas besoin. Ma concentration était totale, mes pensées uniquement tournées vers elle.
Alina.
Elle ne savait pas que je venais de lancer l’assaut. Elle n’avait aucune idée de la profondeur dans laquelle nous étions déjà engagés. Mais elle allait comprendre. Parce qu'il était maintenant trop tard pour fuir.
Lorsque nous arrivâmes à l’endroit où Sokolov avait l’habitude de se cacher, une villa isolée dans les collines, je sentis un frisson glacial me parcourir la nuque. C’était le genre d’endroit où l’on disparait, où l’on est enfermé dans des pièces sombres, où l’on ne peut plus échapper aux griffes de l’ennemi.
Mikhaïl me regarda, une étincelle d’excitation malicieuse dans les yeux.
— Prêt à faire sauter le dernier verrou ?
Je hochai la tête, les poings serrés.
— Prêt.
