#Chapitre2️⃣
-Pff ... Je n'ai fait que perdre mon temps, après toutes ces années ; c'est comme cela qu'il me reçoit ! il ne veut pas me parler, ce foutu Père !
Après avoir retourné la moitié du pays à la recherche du fameux Père, Nartéo cru enfin trouver la solution à tous ses problèmes mais, le Père semblait ne pas vouloir savoir quoi que ce soit, il ne voulait pas discuter avec Nartéo.
Sorti de la maison de retraite sous un chaud soleil, déçu, Nartéo, un jeune homme d'une vingtaine d'années, au moins un mètre quatre-vingt-sept, une peau en couleur ébène avec un dégradé comme coupe de cheveux communément appelé "Gainsbourg" dans le pays et une barbe de trois jours. Il se mit en direction de sa voiture, abattu moralement, les pieds balayant le sol, les yeux vides ;réfléchissant sur comment parvenir à ses fins, on pouvait entendre au loin le grincement de ses chaussures contre le bitume .
« Je suis enfin revenu dans ce pays, je ne sais quoi penser ... si seulement on pouvait fendre mon cœur en deux, ce Père verrait un lac de tristesse, il verrait que je ne cherche juste que la vérité, c'est pourtant ma mère ! Les amis me le disaient bien, il ne fallait pas que je rentre; en France au moins je pouvais les rejoindre pour combler ce vide en prenant quelques verres ... Si ce que j'ai vu dans mes rêves est réellement arrivé, elle a dû en baver ma pauvre mère ah, ah, sa vie n'a pas été une partie de plaisir contrairement à celle de ... Attends, depuis que je suis rentré je n'ai même pas appelé Mâ Paulette » se dit Nartéo.
Nartéo se rappela que depuis "come back" aucun membre de sa famille n'était au courant et surtout sa tante Paulette, sœur jumelle de sa mère alors, il décida de l'appeler rapidement afin de s'excuser. Il prit un grand souffle et là ...
« Là, c'est sûr qu'elle va me tuer ... déjà que je n'ai rien apporté comme cadeau, je vais en prendre cher » se dit-il.
—Allô Mâ Paulette ... Comment te portes-tu ?
Dit Nartéo par téléphone.
-Euh ... Oui Allô, Pasteure Paulette à l'appareil; votre numéro m'est inconnu, alors, pouvez-vous vous présenter ? Répond Paulette.
- C'est moi Nartéo, ton fils, juste pour te dire que
- Oh Nartéo !? Je vais bien mon fils ! Tu n'étais pas censé être en Europe? Je constate que tu m'appelle par un numéro local; donc tu rentres et tu ne fais signe à personne mon fils ?
Tu as la chance que t'es maintenant un grand garçon si non, tu devais recevoir quelques fessées hein !
- Ah, ah, dit Nartéo en souriant; non mâ-Paulette je devais toujours te tenir au courant ; puis-je passer chez toi mâ ? Histoire de me rattraper un peu ?
- Bien-sûr mon fils je t'attendrai demain à midi ok ? Comme cela tu profiteras de rencontrer aussi les autres.
- Bien évidemment ! Effectivement, maman j'ai hâte d'y être, passe une excellente journée !
Après sa discussion avec tante Paulette, Nartéo arriva enfin près de sa voiture, où l'attendait l'une de ses nombreuses concubines car Nartéo était attiré par, comme il savait bien le dire « de la chaire bien fraiche », l'un de ses péchés mignons, " la femme est un fruit et malheureusement, l'homme aime les salades aux fruits" un texte drole qu'il aimait souvent repeter avec ses collegues; et même si celle-là semblait etre différente à première vue, une jeune fille de teint sombre, une coupe de cheveux africaine dit naturelle appelée « deux mains », de petits yeux, des formes avantageuses, une longue robe rose un peu moulante.
- Alors l'as-tu vu, mon amour ? Demanda la jeune fille.
- Oui mais il n'a pas voulu me parler ... j'ai perdu mon temps. Quand je pense à tout ce que j'ai sacrifié pour le rencontrer, Carmen, tu sais, cela me donne envie d'exploser ; j'ai dépensé de fortes sommes non seulement pour revenir dans ce pays de merde mais aussi pour trouver et rencontrer le fameux Père pour qu'au final, qu'il me rejette comme un vulgaire sachet usé ! Ce n'est pas juste !
- ce n'est pas grave, ne sois pas si tourmenté, mon chou d'amour tu trouveras un autre moyen comme dab, ce n'est que partie remise ...
- Heureusement que t'es là pour m'aider à me sentir mieux ma petite Carmen ... allez viens là ! chuchota Nartéo à l'oreille de Carmen avec tendresse qui s'exécuta sans broncher.
La tension montait dans la voiture, Nartéo embrassa Carmen, la salive bien chaude, en même temps que ses douces mains se mirent à parcourir, d'abord, sa poitrine puis tout le reste, tout se passait bien et quand Nartéo ferma les yeux pour savourer les tendres câlins de Carmen, il vit sa mère, Armelle, dans un lieu sombre en train de crier un nom "Mingui"
- Hum ! s'écria Nartéo repoussant instinctivement Carmen.
- Mais, qu'est-ce qu'il y a mon chéri ? Un problème ?
- Non non ... juste un petit mal de tête ce n'est rien.
- T'es sur ? tu me semble bizarre aujourd'hui ...Et si on continuait là où on s'est arrêté !?
- Un instant, j'étouffe un peu, je crois que j'ai besoin d'un peu d'air ...
- Peut-être que c'est à cause de ce Père. Mon amour j'ai quelque chose à te demander, Mon amour ne veux-tu pas venir à l'église avec moi puis rencontrer mes parents ?
- Oh merde ; Si mais tu sais, comme je te l'avais dit, moi j'éprouve un certain dégoût envers les églises et votre réligion là hein ... Tu sais, c'est depuis ma mère, avec tout ce qui lui est arrivé je n'ai plus confiance en ces histoires de prier et tout. Et le fait de rencontrer tes parents, je sens que je ne suis pas encore prêt pour cela bébé, ne pressons pas les choses, nous avons tout notre temps n'est ce pas mon coeur !? Allez, viens là !
- Écoute Nartéo, depuis que tu es ici, je vois ce que tu fais sans pour autant en dire un mot ... je suis en train de dépasser mes limites pour toi mais je constate que tu ne le vois pas ! Toutes ses putes que tu ramènes chez toi en douce en pensant que je ne suis au courant de rien ! Tout ce que je fais, c'est par amour ... Si mes parents étaient au courant de tout ce que je fais avec toi, je serais morte depuis longtemps ! Pourquoi me fais-tu ça Nartéo !?
- Oh voilà de la jalousie ! Répliqua Nartéo en allumant une cigarette.
- De la jalousie ? De la pitié oui ! Connais-tu vraiment le fond de toutes ces filles ? Je te donne tout de moi, je dis bien tout ! Sans exception et même quand ce que tu demande est interdit à l'église et là tu continues avec la même chanson, tu dis que tu n'es pas prêt ! Dis moi, c'est à cause de ton argent ?
- Mais bébé !
- Pas de bébé ! Je passe mon temps à t'accompagner à la recherche d'infos pour ta mère, je te donne beaucoup de mon temps !
D'après toi, qu'est-ce que ta mère penserait de toi en ce moment ? Qu'est-ce qu'elle penserait réellement de l'église en ce moment ?
Je m'en vais, appelle-moi quand tu vas renaître au revoir Nartéo; pas besoin de me raccompagner, je vais prendre le bus, la ligne quinze je m'en vais au Grand Marché dit Carmen sortant et claquant la portière de la voiture.
—Mais bébé pourquoi est-ce que tu réagis de la sorte !? Reprit Nartéo les yeux écartés avec une tête de chien battu.
Resté seul dans sa voiture après le départ de Carmen, Nartéo réfléchissait sur un moyen de trouver une bonne proie pour oublier sa déception et enfin, passer une excellente nuit en bonne compagnie et Soudain le téléphone de Nartéo se mit à sonner et c'était Angelo, le seul et unique fils de paulette donc par conséquent le cousin à Nartéo.
- Oui mon bro ! Mon frère ! ma moitié dit Nartéo en décrochant son téléphone.
- Oui Téo ! Mais toi franchement, tu reviens au pays et tu n'informes personne !? Quel manque de considération frérot ! c'est maman Paulette qui m'a tenu informé !
- Non ce n'est pas ça Cousin ! Je devais toujours t'appeler, j'avais quelques occupations, quelques problèmes à régler mais t'inquiète ...
- Toi encore avec ton histoire de boulot là ! Mais où es-tu ? Comme ça on va en profiter pour prendre un verre là et s'amuser puis discuter un peu !
- là je devais me mettre en route pour chez moi prendre un bon bain et puis dodo mais bon ...
- wow laisse-moi ça ! Viens au club "Palm-Rich" à l'entrée de la plage, mon frère tu vas te détendre comme ce n'est pas permis ! Je t'attends, ok? Dit Angelo
- Ok là tu m'intéresse, je me mets en route alors.
En route pour la plage de Pointe-Noire, au volant de sa voiture avec du 'Extra Musica' à la radio, Nartéo semblait revoir les distances que sa mère parcourait de son vivant; il avait toujours un semblant de "déjà-vu"; de l'ancienne vendeuse ouest africaine du Grand marché au Restaurant "chez AMINATA"., à la construction de l'école Complexe Scolaire KIPOLO-FONKOMA ou tout lui semblait familier et pourtant sans les avoir vraiment vu proprement dit. Depuis, le secteur a changé même si on pouvait sentir l'odeur du poisson frais en passant vers l'ancien marché appelé aujourd'hui "Zandou ya NON".
Il avait toujours un arrière-goût amer dans la bouche lorsqu'il pensait à sa mère « Que serait ma vie si elle était encore vivante ? » se demandait toujours Nartéo lorsqu'il pensait à sa mère. Avoir grandi sans mère avait toujours donné à Nartéo l'impression d'avoir un gros trou profond dans sa poitrine. Un vide qu'il essayait de combler en s'acharnant sur l'alcool ou les femmes, les cris de sa mère en train de supplier le père d'église, résonnent presque tout le temps dans sa tête. Trouver les réponses à ses questions était son seul but et pour y arriver, il fallait mettre au clair cette histoire, connaître les origines des tourments de sa mère, la vraie cause de ses souffrances.
Arrivé à l'entrée de la voie menant à la plage tout juste derrière la société "Chemin de Fer Congo Océan" communément appelé CFCO, la douceur de l'air pure traversant son visage lui donnait un sentiment de liberté, un vent frais parcourant les narines, la magnifique musique berçante des vagues qui vident son esprit tourmenté. Arrivé à l'endroit indiqué, après avoir garé sa voiture, Nartéo aperçut Angélo de loin entouré de plusieurs filles et autour de la table, plusieurs bouteilles d'alcool; filles et alcool, les mots clefs pour désigner la belle vie surtout pour un vrai congolais.
—Ah enfin ! Bon arrivé au pays mon frère !
Viens boire avec moi ... s'écrie Angélo avec sa veste "trois boutons" , ses chaussures "weston"
depuis le balcon tout en se frottant avec de jeunes filles sous l'ambiance d'une musique de
'zouk-love' du chanteur Fally Ipupa.
- Waouh MON FRÈRE! mais tu frappes maintenant fort, et moi qui croyait qu'en étant fils d'une servante de Dieu tu ne devais pas fréquenter ce genre de lieu et surtout, ce genre de jolies créatures ... Alors dis-moi, où est-ce que tu as eu tout ce beau monde ? Reprend Nartéo tout en s'asseyant au côté de deux belles filles qui ne faisaient que le dévorer du regard.
- Le parisien Téo! mon frère! vas-y prends quelque chose c'est moi qui régale, ton retour parmi nous doit être célébré comme il se doit ...Ecoutez moi tous ! Ce Jeune qui est devant vous est un frère, un ami, un confident et il revient de l'Europe, de France surtout, fraîchement du grand quartier de château rouge alors traitez le comme il se doit ! S'écrie Angélo en sortant une liasse de billets de dix-mille FCFA de son petit sac et surtout tournée génerale ! c'est moi qui régale.
Puis ils descendirent en bas, dans la petite boîte de nuit, et là, la fête commença réellement, de la bonne musique à fond, des coups de reins et des déhanchés de gauche à droite, tout le monde semblait être en transe et le DJ aux platines qui surfait entre du Ndombolo, du Zouk et de la Salsa. Prit par la pression de l'alcool, l'une des filles assise au côté de Nartéo se mit à l'embrasser sans prévenir, une fille claire de peau avec des formes généreuses avec une taille fine, des lèvres pulpeuses ; puis elle se mit à lui chuchoter des mots doux à l'oreille et comme toujours, Nartéo ne pouvait laisser une proie s'enfuir, « Cela est un péché » comme il le disait si bien, « Bien manger en haut c'est bien mais bien manger en bas c'est aussi pas mal » telle était sa devise alors il décida d'attaquer tel un Ours devant un bon saumon vulnérable.
Après quelques coups, il n'eut plus que de bouteilles vides sur la table alors le serveur vit pour débarrasser puis changer quelques bouteilles et là Nartéo eut un flash de sa mère Armelle en train de pleurer devant un monsieur qui n'était autre que le serveur se trouvant en face lui.
En sortant de ce brouillard, Nartéo se rendit compte que le serveur lui fixait dans les yeux, les yeux grandement écartés, d'avoir vu un fantôme. Personne d'autre n'eut apparemment suivi la scène, Angélo étant occupé à noyer sa langue dans la bouche d'une des demoiselles à ses côtés; et le reste des filles, occupées à secouer leurs hanches sur la musique dansante.
—Bébé mon amour, je suis un peu fatiguée, tu ne m'emmènes pas chez toi pour que l'on puisse se détendre un peu ? Chuchota la fille qui fricotait à Nartéo en lui fixant droit dans les
yeux.
- Euh bien-sûr ma chérie ... je sens que tu as de bonnes idées toi ! Et comment t'appelles-tu ma chérie ? Répliqua Nartéo sans hésitation en l'acharnant de quelques petits baisers au coup.
- Je me nomme Dyvine mon coeur ... Ne trouves-tu pas cela bizarre, t'amuser avec une fille dont tu ne connais ne serait-ce que le prénom ?
- Euh ... lorsque je suis rentré dans le club, ta beauté m'a empêché de réfléchir correctement, d'où le fait que j'ai même oublié de demander ton prénom, désolé ma chérie, tu es tellement belle ma jolie Dyvine alors pour le faire pardonner je vais t'offrir ce que tu veux ... vas y prends ce que tu veux, c'est moi qui régale
- Les hommes, les baratins ne manquent jamais dans vos discours ... dit la fille en souriant
Après avoir passé un bon temps en train de papoter, il se faisait tard alors il était temps d'aller profiter de la nuit ...
—Bon Nartéo, il faut que je te laisse ! je vais m'occuper d'une urgence urgente si tu vois ce que je veux dire ... dit Angélo en riant à gorge déployée.
Nartéo fit de même, il décida d'emmener la belle Dyvine chez lui afin de passer une nuit excellente et agréable. Arrivé à l'extérieur du club, encore reprit par la douce sensation de fraîcheur que dégage les vagues et le magnifique spectacle offert par les étoiles dans le ciel ;Nartéo se dirigeait vers sa voiture avec la jeune fille rencontré dans le club, Dyvine et près de sa voiture, il aperçut au loin, une ombre. En se rapprochant de sa voiture, là, le serveur, ce monsieur petit de taille avec des cheveux laineux qu'il avait croisé à l'intérieur se trouvait vers sa voiture.
- Encore vous, j'ai vraiment l'impression de vous connaître ... dit Nartéo en se rapprochant du serveur.
- Bien sûr repris Dyvine ... c'est lui qui était en train de nous servir à boire dans le bar, tu as déjà oublié !?
- Non ce n'est pas cela, il me rappelle quelqu'un que je connais du moins que j'ai sûrement rencontré par le passé... dit Nartéo en arrivant devant sa voiture.
« Bonsoir Monsieur, m'attendiez-vous ? » reprit Nartéo d'un ton curieux, « j'ai l'impression de vous avoir déjà vu quelque part et je pense que vous me connaissez vu la façon dont vous me regardiez sur la terrasse. »
—Maintenant que je suis proche de lui, je trouve que vous vous ressemblez un peu trop ... dit
Dyvine
—Ah bon !!!! Tu trouves ? ... S'exclame Nartéo.
À suivre
