Une prison dorée
Les jours s’égrenaient, et Amina se sentait de plus en plus comme une étrangère dans la maison de Samuel. Bien que ses blessures physiques guérissent, une autre douleur, plus sournoise, s’installait en elle : l’impression d’être piégée. Elle était reconnaissante envers Samuel, bien sûr, mais elle ne pouvait ignorer le malaise grandissant qui la rongeait.
Samuel, quant à lui, semblait osciller entre deux personnalités : tantôt protecteur et attentionné, tantôt froid et distant. Cette dualité déconcertait Amina, qui ne savait jamais à quoi s’attendre.
Un matin, alors qu’elle prenait son petit-déjeuner dans la grande cuisine, Fatou, une des employées de maison, s’approcha discrètement d’elle.
“Vous semblez préoccupée, mademoiselle Amina,” murmura-t-elle avec une pointe de compassion dans la voix.
Amina releva la tête, surprise par cette attention inattendue. “Oh… Je vais bien, merci, Fatou.”
La femme hésita un instant, jetant un regard furtif autour d’elle pour s’assurer que personne ne les écoutait. Puis, elle ajouta à voix basse :
“Soyez prudente. Cet endroit n’est pas toujours ce qu’il paraît.”
Amina sentit un frisson lui parcourir l’échine. Avant qu’elle ne puisse poser des questions, Fatou s’éloigna, emportant avec elle une pile de serviettes propres. Ces quelques mots résonnèrent dans son esprit tout au long de la journée, alimentant ses doutes.
Plus tard, Samuel l’invita à déjeuner dans un petit restaurant chic de la ville. Ce fut la première fois qu’elle quittait la maison depuis son arrivée. Assise en face de lui, dans une salle aux lumières tamisées et au décor raffiné, Amina tenta de détendre l’atmosphère.
“Vous venez souvent ici ?” demanda-t-elle en jouant avec son verre d’eau.
Samuel sourit légèrement. “C’est un de mes endroits préférés. J’aime la discrétion qu’il offre.”
Cette réponse, bien qu’innocente en apparence, accentua le sentiment de mystère qui entourait cet homme. Amina se força à changer de sujet.
“Je ne vous ai jamais remercié pour tout ce que vous faites pour moi.”
Samuel la regarda avec une intensité qui la fit frissonner. “Vous n’avez pas à le faire. Vous méritiez d’être sauvée.”
Ces mots, bien qu’apaisants, sonnèrent comme un rappel qu’elle lui devait quelque chose.
De retour à la maison, Amina décida d’explorer davantage cet endroit qui, malgré son luxe, lui donnait l’impression d’être une cage. Elle s’aventura dans les couloirs qu’elle n’avait pas encore visités et tomba sur une pièce qui attira immédiatement son attention.
Elle était remplie de livres, avec des étagères s’élevant jusqu’au plafond. Un bureau imposant trônait au centre, couvert de papiers et de dossiers soigneusement empilés. Ce devait être le bureau privé de Samuel.
Poussée par une curiosité incontrôlable, Amina s’avança et observa les documents.
