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Chap 7
Hum, Farid avait raison. Ma mère était jolie et elle s’habillait bien. Aujourd’hui, elle s’était habillée à la ouest-africaine : un boubou en basin multicolore avec un pagne orange assorti. Elle avait attaché le foulard de la même couleur avec un certain doigté que je lui reconnaissais. Avec ses escarpins et son sac-à-main bleu-nuit pailleté, elle ne donnait pas le lait. Ma mère avait repris ses études et avais fini par obtenir son baccalauréat. Au gré des concours internes elle avait pu se reclasser dans l’administration et occupait actuellement un poste de chef de service au Ministère des finances.
- Je n’ai pas trainé dehors. J’ai juste récupéré les épreuves chez Farid à midi.
- Ah ok ! comment il va ?
- Il bosse dur en ce moment mais il va bien. Papa m’appelé tout à l’heure quand je rentrais.
- Oui je sais on a discuté avant. Tu as fait quoi à manger ?
- J’ai fait du plantain avec la sauce pistache.
- Je vais me doucher. Il y a Ma Rose qui doit venir pour qu’on bosse sur les comptes de la réunion.
- D’accord, elle a même envoyé sa fille pour savoir si tu es déjà rentrée.
Depuis dimanche on n’avait plus reparlé de Farid. Du moins j’évitai de m’étendre sur le sujet et je voyais très bien le regard que ma mère me jetait quand je prononçais son nom.
Quand j’ai fini avec la lessive, j’ai dressé la table et je suis moi aussi allée me douchée. J’ai constaté que Farid avait essayé de me joindre 10 fois. Je me rappelai que j’avais promis de l’appeler à mon retour. Je me suis douchée rapidement pensant l’appeler au sortir de la douche. Mais à peine je m’habillais que ma mère m’a appelée au salon.
- As-tu suffisamment fait à manger ? Parce que Ma Rose viendra avec Victorine et Fernande.
- Oui Ma’a ca va aller. Je te sers ici ou devant la télé ?
- Apporte ça ici.
- C’est comment tu es fatiguée comme ça ?
- Laisse seulement mama. C’est le travail qu’on a cherché non ? Tu ne manges pas ?
- Si.
Je me hâtai de me servir. Je ne voulais surtout pas la moindre contrariété. J’allais entamer la discussion en espérant que ma cuisine soit bonne.
- Tu t’améliore hein ! Je vois que Farid t’as fait t’exercer.
Hum la mère-ci !!!
- Ma’a à propos de Farid, il voudrait que je l’accompagne à Limbé ce vendredi. On va revenir dimanche soir.
J’avais réussi à tout dire. Maintenant, j’attendais sa réaction.
- Il part faire quoi là-bas si c’est que tu l’accompagnes ? Dis plutôt que vous partez vous la couler douce en weekend en amoureux. N’est-ce-pas ?
Elle avait rabaissé ses lunettes et me regardait au-dessus. Ma mère avait beau être encore jeune. Elle avait la reflexe de mater grave seulement !
- Oui mama, c’est vrai.
- Tu veux ma permission ou tu m’informes ?
La fameuse question.
- Ouais Ma’a tu crois que je peux faire quelque chose sans demander ton avis ?
- Tu connais mais crainte dans ta relation avec ce Farid. Mais je dois avouer que je ne peux rien lui reprocher. Il a été très responsable de venir te raccompagner ici dimanche sachant que j’étais fâchée ; et même d’essayer de te couvrir avec son mensonge de maladie là. Mais je l’ai à l’œil crois-moi. Je ne peux pas t’empêcher de vivre ta vie ma fille. Sois seulement prudente et conduit toi en adulte. J’espère que tu vois toujours tes règles.
Kaï la mère !
- Oui Ma’a. Tout est normal.
- Tant mieux sois prudente oh ! Trouve d’abord un boulot et puis le reste viendra. Wua wokma ?
Quand ma mère revenait à l’ewondo c’est que c’était très grave.
- Ma wok ma’a.
- Apporte-moi le jus de goyave au frigo.
Le sujet était clos. Et il me semblait avoir remporté la mise. Je n’ai pas voulu dire à ma mère que Farid et moi on n’avait encore rien fait sinon elle allait prendre l’idée du voyage comme la destination pour une sauterie. Encore que dans mon esprit, elle n’allait pas être loin de la vérité.
J’avais de nouveau oublié d’appeler Farid. Je me dépêchai de servir à manger aux camarades de réunions de ma mère qui sont arrivées sur ces entrefaites et je suis allée m’enfermée dans ma chambre.
Farid avait encore appelé 3 fois. Il était 19h 30 et il devait être en train de faire sa dernière prière. Je décidai d’attendre 19h 45. Mama ! Le sommeil m’a alors tcha. Je n’ai rien vu venir. A 21h c’est dans la torpeur que j’ai entendu une énième sonnerie de mon téléphone. C’était Farid, le gars allait seulement me tuer.
- Allô
- J’espère que tu es au moins chez toi ? Sors je suis dehors !
Tchak !!! Le gars a même raccroché sans attendre. Mince, je savais que j’allais commencer par où. Comment sortir sans énerver ma mère qui était encore au salon avec ses congénères. Et Farid comment lui expliquer que c’était juste un oubli et les occupations de la maison. Connaissant le gars, il avait déjà imaginé un tas de choses qui me dépassait. Je décidé de dire la vérité à ma mère. Je l’appelai dans ma chambre. Je ne voulais pas que ses camarades aux langues bien aiguisées m’entendent.
- Ma’a farid est dehors. Je sors discuter avec lui et je reviens.
- Pourquoi il n’entre pas ? me demanda-t-elle après m’avoir regardé longuement.
Ma mère était vraiment surprenante. Entrer ? Après le discours qu’elle lui avait tenu ?!
- Non ma’a c’est mieux qu’on cause dehors pour ne pas vous déranger.
- D’accord mais, ne met pas long. Une femme ne reste pas causer avec les hommes en route.
- Il a sa voiture ma’a.
- C’est pareil!
Je traversai le salon sans gérer les matrones afférées-là. Farid était adossé à sa voiture. Visiblement il était déjà rentré chez lui. Il portait un polo et un pantalon jean avec des sandales aux pieds.
- Bonsoir Farid.
Je lui fis la bise. Il ne bougea pas d’un poil. Il sentait bon et il était si mignon, à croquer avec son visage
froncé.
- Monte.
Sans attendre, il me tourna le dos et entra dans la voiture. Dès que je suis montée, il démarra sa voiture en trombe. Sassckoica ? Le gars m’amenait où à l’heure-ci ?! Ma mère allait sauf que me tuer !
Bon je n'ai pas pu balancé deux suites comme promis, contraintes du boulot. Mais promis je me rattrape dès que possible. En attendant stay tune et surtout "partagez" et "aimez" un max. Biz biz mes chropotes!!!
